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Élections parlementaires polonaises de 2019

Les Ă©lections parlementaires polonaises de 2019 (en polonais : Wybory parlamentarne w Polsce w 2019 roku) se tiennent le afin d'Ă©lire les 460 dĂ©putĂ©s de la IXe lĂ©gislature de la DiĂšte et les 100 sĂ©nateurs de la Xe lĂ©gislature du SĂ©nat, pour un mandat de quatre ans.

Élections parlementaires polonaises de 2019
460 dĂ©putĂ©s de la DiĂšte
(majoritĂ© absolue : 231 siĂšges)
100 membres du SĂ©nat
(majoritĂ© absolue : 51 siĂšges)
Corps électoral et résultats
Inscrits 30 253 556
Votants 18 678 457
 
61,16 % en augmentation 10,2
Blancs et nuls 207 747
PiS – Mateusz Morawiecki
Voix 8 051 935
43,59 %
 
en augmentation 6
Députés élus 235 en stagnation
SĂ©nateurs Ă©lus 48 en diminution 13
PO – MaƂgorzata Kidawa-BƂoƄska
Voix 5 060 355
27,40 %
 
en diminution 4,3
Députés élus 134 en diminution 32
SĂ©nateurs Ă©lus 43 en augmentation 9
SLD – WƂodzimierz Czarzasty
Voix 2 319 946
12,56 %
 
en augmentation 1,4
Députés élus 49 en augmentation 49
SĂ©nateurs Ă©lus 2 en augmentation 2
PSL – WƂadysƂaw Kosiniak-Kamysz
Voix 1 578 523
8,55 %
 
en diminution 5,4
Députés élus 30 en diminution 28
SĂ©nateurs Ă©lus 3 en augmentation 2
KORWiN – Janusz Korwin-Mikke
Voix 1 256 953
6,81 %
 
en augmentation 2
Députés élus 11 en augmentation 11
SĂ©nateurs Ă©lus 0 en stagnation
Carte Ă©lectorale
Carte
Xe législature de la DiÚte
Diagramme
Président du Conseil des ministres
Sortant Élu
Mateusz Morawiecki
PiS
Mateusz Morawiecki
PiS

Le scrutin est marquĂ© par un taux de participation record depuis la chute du communisme, avec plus de 60 % des inscrits. Le scrutin voit le retour au Parlement des formations de centre gauche aprĂšs quatre ans d'absence, ainsi que des partis d'extrĂȘme droite, exclus des assemblĂ©es depuis 2007.

Recueillant le plus important pourcentage jamais obtenu depuis le retour de la démocratie, les partis de droite rassemblés autour de Droit et justice conservent leur majorité absolue à la DiÚte et la perdent de peu au Sénat. Un mois aprÚs le scrutin, le président du Conseil des ministres sortant, Mateusz Morawiecki, forme son second gouvernement.

Contexte

Politique

Le parti conservateur Droit et justice (PiS) est majoritaire au Parlement depuis le scrutin d'octobre 2015, oĂč il obtient 37,6 % des suffrages et 235 Ă©lus Ă  la DiĂšte, et 40 % et 61 siĂšges au SĂ©nat. De 2015 Ă  2017, Beata SzydƂo est prĂ©sidente du Conseil des ministres, Ă  la tĂȘte d'un gouvernement comprenant Ă©galement Pologne solidaire et La Pologne ensemble, alliĂ©s de PiS. Elle cĂšde ensuite sa place Ă  Mateusz Morawiecki. Le prĂ©sident de PiS, JarosƂaw KaczyƄski, est cependant considĂ©rĂ© comme l'homme fort du pays.

Le principal parti d'opposition est la formation libĂ©rale-conservatrice Plate-forme civique (PO), au pouvoir entre 2007 et 2015. Elle est dirigĂ©e par Grzegorz Schetyna, qui renonce — au profit de MaƂgorzata Kidawa-BƂoƄska — Ă  briguer la prĂ©sidence du Conseil en cas de victoire. La PO perd la plupart des scrutins depuis son Ă©chec aux Ă©lections prĂ©sidentielle et parlementaires de 2015, notamment les Ă©lections europĂ©ennes de . La gauche, dont le principal parti est l'Alliance de la gauche dĂ©mocratique (SLD), est absente du Parlement sortant, ce qui a constituĂ© une premiĂšre en 2015.

Durant la lĂ©gislature, l'exĂ©cutif est confrontĂ© Ă  de vives tensions avec l’opposition en raison de sa rĂ©forme du systĂšme judiciaire, que le gouvernement prĂ©sente comme un moyen d’écarter les magistrats nommĂ©s sous le communisme et de rendre la justice plus efficace mais que l’opposition considĂšre comme politiquement motivĂ©e[1]. La question migratoire est Ă©galement un point de dissension, PiS s’opposant aux quotas de migrants fixĂ©s par la Commission europĂ©enne et acceptĂ©s par le gouvernement prĂ©cĂ©dent[2].

Économique

Au moment des Ă©lections lĂ©gislatives de 2019, la situation Ă©conomique de la Pologne est parmi l'une des meilleures en Europe : la croissance atteint 5 % (contre environ 1,5 % pour les pays de l’Union europĂ©enne), le chĂŽmage est Ă  3,8 % (le taux le plus bas depuis la fin du communisme), le dĂ©ficit public est stabilisĂ© Ă  1,6 % du PIB et la dette publique demeure sous les 50 % du PIB. Pour freiner l’émigration et relancer la natalitĂ©, le gouvernement sortant a exonĂ©rĂ© d'impĂŽt les travailleurs de moins de 26 ans et augmentĂ© les allocations familiales[3].

Droit et justice s'attire une forte popularitĂ© en menant une politique Ă©tatique et sociale visant Ă  Ă©tablir un « État-providence Ă  la polonaise » via notamment la mise en place d'aides familiales, la gratuitĂ© des mĂ©dicaments pour les plus de 75 ans, l'abaissement de l'Ăąge de la retraite Ă  65 ans pour les hommes et 60 ans pour les femmes, la taxation des institutions financiĂšres, la renationalisation de plusieurs banques et une politique gĂ©nĂ©rale favorisant le dĂ©veloppement des entreprises polonaises, dans le contexte d'une Ă©conomie passĂ© sous contrĂŽle Ă©tranger lors de la sortie du communisme dans les annĂ©es 1990. La majoritĂ© a Ă©galement rĂ©formĂ© la TVA et fait voter des rĂ©formes contre la dĂ©linquance financiĂšre. La mise en Ɠuvre de ces mesures permet Ă  PiS de bĂ©nĂ©ficier d'apparaĂźtre comme un parti tenant ses engagements Ă©lectoraux[1] - [4].

Cette politique sociale généreuse ne s'établit pas au détriment de l'économie polonaise, qui affiche de bons indicateurs. Contrairement aux prévisions des économistes, le gouvernement propose un budget en équilibre pour 2020[1].

International

La majoritĂ© sortante est considĂ©rĂ©e comme eurosceptique, antigermanique et atlantiste. Au sein de l’Union europĂ©enne, opposĂ©e Ă  la vision davantage fĂ©dĂ©rale dĂ©fendue par Emmanuel Macron et Angela Merkel, elle participe Ă  la relance du groupe de VisegrĂĄd (V4) afin de dĂ©fendre l’« identitĂ© europĂ©enne » contre l’« islamisation » du continent et la politique migratoire libĂ©rale prĂŽnĂ©e par les pays d’Europe occidentale. En 2017, visant la rĂ©forme de la justice menĂ©e dans le pays, la Commission europĂ©enne dĂ©clenche contre la Pologne la procĂ©dure mentionnĂ©e Ă  l’article 7 du traitĂ© sur l'Union europĂ©enne prĂ©voyant des sanctions en cas d’atteinte aux droits fondamentaux ; ce conflit avec les institutions europĂ©ennes n'a guĂšre de consĂ©quences sur la popularitĂ© de Droit et justice[1].

SystĂšme Ă©lectoral

La Pologne est dotée d'un Parlement bicaméral. Celle-ci est composée d'une chambre basse, la DiÚte (ou Sejm), et d'une chambre haute, le Sénat. Les deux chambres sont renouvelées simultanément pour des mandats de quatre ans, selon des modes de scrutin différents.

La DiĂšte est dotĂ©e de 460 siĂšges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal dans 41 circonscriptions Ă©lectorales de 7 Ă  19 siĂšges en fonction de leur population. Les Ă©lecteurs votent pour des candidats dans leur circonscription, et un vote pour un candidat Ă©quivaut Ă  un vote pour le parti auquel il est affiliĂ©. Une fois le dĂ©compte des voix effectuĂ©, les siĂšges sont rĂ©partis Ă  tous les partis ayant franchi le seuil Ă©lectoral de 5 % des votes valides (8 % pour les coalitions) en proportion de leurs rĂ©sultats en voix au niveau national, selon une version modifiĂ©e de la mĂ©thode de Sainte-LaguĂ«. Les partis rĂ©partissent ensuite les siĂšges qu'ils ont obtenus Ă  ceux de leurs candidats ayant individuellement recueilli le plus de suffrages[5]. La minoritĂ© allemande est exceptionnellement exemptĂ©e de seuil Ă©lectoral. Par ailleurs, les listes prĂ©sentĂ©es par les partis doivent obligatoirement comporter un minimum de 35 % de chacun des deux sexes.

Le SĂ©nat est quant Ă  lui dotĂ© de 100 siĂšges pourvus au scrutin uninominal majoritaire Ă  un tour dans autant de circonscriptions[6].

Forces en présence

Les partis politiques se réunissent en 2019 en plusieurs coalitions, dont seule la Coalition civique prend la forme d'une coalition officielle au regard de la loi électorale polonaise, et se trouve par conséquent soumise au seuil électoral relevé à 8 %. Les autres coalitions, officieuses, consistent en des listes communes de candidats sous le nom d'un seul parti et sont donc soumises au seuil de base de 5 % des suffrages exprimés.

Principaux partis et coalitions
Coalition Parti Idéologie et positionnement Chef de file Résultats en 2015
Droit et justice
Droite unie (ZP)[alpha 1]
Droit et justice (PiS) Droite
National-conservatisme, conservatisme social
JarosƂaw KaczyƄski 37,58 % des voix
235 dĂ©putĂ©s
61 sĂ©nateurs
Alliance de JarosƂaw Gowin (PJG) Centre droit
Libéral-conservatisme, démocratie chrétienne
JarosƂaw Gowin
Pologne solidaire (SP) Droite
Solidarisme, national-conservatisme
Zbigniew Ziobro
Parti républicain Droite
RĂ©publicanisme, conservatisme
Anna Siarkowska –
Parti populaire polonais « Piast » (pl) Centre droit
Agrarisme, démocratie chrétienne
ZdzisƂaw PodkaƄski –
Coalition civique (KO) Plate-forme civique (PO) Centre
Centrisme, libéralisme
Grzegorz Schetyna 24,09 % des voix
138 dĂ©putĂ©s
34 sĂ©nateurs
.Moderne (.N) Centre
Libéralisme, libéralisme économique
Katarzyna Lubnauer 7,60 % des voix
28 dĂ©putĂ©s
0 sĂ©nateur
Initiative polonaise (IPl) Centre gauche
Progressisme, féminisme
Barbara Nowacka –
Les Verts Gauche
Écologie politique, progressisme
Marek Kossakowski –
Mouvement pour l'autonomie de la SilĂ©sie (RAƚ) Centre
Localisme, autonomisme
Jerzy Gorzelik –
Parti paysan polonais
Coalition polonaise (KP)[alpha 2]
Parti paysan polonais (PSL) Centre
Agrarisme, démocratie chrétienne
WƂadysƂaw Kosiniak-Kamysz 5,13 % des voix
16 dĂ©putĂ©s
1 sĂ©nateur
Kukiz'15 (K'15) Centre droit
Populisme, démocratie directe
PaweƂ Kukiz 8,81 % des voix
42 dĂ©putĂ©s
0 sĂ©nateur
Union des démocrates européens (UED) Centre
Centrisme, social-libéralisme
ElĆŒbieta BiƄczycka –
Parti démocratique (SD) Centre
Libéralisme, social-libéralisme
PaweƂ Piskorski –
SilĂ©siens ensemble (en) (ƚR) Centre
Localisme, autonomisme
Leon Swaczyna –
Alliance de la gauche
démocratique

La Gauche (Lewica)[alpha 3]
Alliance de la gauche démocratique (SLD) Centre gauche
Social-démocratie, troisiÚme voie
WƂodzimierz Czarzasty –
Printemps (Wiosna) Centre gauche Ă  gauche
Social-démocratie, progressisme
Robert BiedroƄ –
La Gauche ensemble (Lewica Razem) Gauche
Socialisme démocratique, populisme de gauche
Adrian Zandberg 3,62 % des voix
0 dĂ©putĂ©
0 sĂ©nateur
Confédération[alpha 4] KORWiN Droite
Paléo-libertarianisme, laissez-faire
Janusz Korwin-Mikke 4,76 % des voix
0 dĂ©putĂ©
0 sĂ©nateur
Mouvement national (RN) ExtrĂȘme droite
Nationalisme, anti-mondialisme
Robert Winnicki –
ConfĂ©dĂ©ration de la couronne polonaise (Korona) ExtrĂȘme droite
Monarchisme, traditionalisme
Grzegorz Braun –
Union des familles chrétiennes (ZChR) Droite
Droite chrétienne, conservatisme sociétal
BogusƂaw Rogalski –
Parti des chauffeurs Centre
Populisme, Anti-bureaucratie
Lech Kędzierski
Ligue nationale Droite
DĂ©mocratie nationale, Nationalisme polonais
Zbigniew LipiƄski

Campagne

Les principaux thĂšmes de campagne de Droit et justice sont le renforcement de l'État-providence (promesse d'une nouvelle allocation familiale et d’une hausse du salaire minimum), la baisse du niveau des prĂ©lĂšvements obligatoires et la consolidation de sa rĂ©forme controversĂ©e du systĂšme judiciaire visant Ă  mettre un terme Ă  la « politisation des juges »[7] - [8].

La thĂ©matique des droits LGBT est au cƓur de la campagne. La majoritĂ© sortante refuse un renforcement de ces droits, considĂ©rant qu'il s'agirait d'une menace pour les familles et valeurs traditionnelles polonaises. Robert BiedroƄ, dirigeant du parti Printemps, ouvertement homosexuel, est le principal dĂ©fenseur de cette cause[1].

Sondages

sondages en vue des Ă©lections parlementaires polonaises de 2019

Liste des derniers sondages

Les résultats listés ne tiennent pas compte de l'abstention, les pourcentages pour chaque parti sont donc recalculés pour atteindre 100 %.

Date Sondeur Échantillon ZP KO L KP K Autres
13 octobre 2019 Élections de 2019 43,59 27,40 12,56 8,55 6,81 1,09
11 octobre 2019 IBRiS 1100 47 25 15,7 6,6 5,3 0,4
11 octobre 2019 IBSP 1002 42,1 27 15,7 6,3 8,6 0,3
10 octobre 2019 Indicator 1000 47,3 27,1 13,4 7,3 5,0 -
10 octobre 2019 Estymator 1007 48,2 25,3 14,1 6,8 4,9 0,7
10 octobre 2019 Pollster 1059 45,4 27,2 14,3 7,0 4,7 1,4
10 octobre 2019 Kantar 1503 43,5 28,3 13 7,6 7,6 -
10 octobre 2019 Social Changes 1010 47,3 24,4 16,2 6,1 6,0 -
10 octobre 2019 CBOS 1013 52,3 21,6 10,2 9,1 6,8 -

RĂ©sultats

DiĂšte

Résultats des législatives polonaises de 2019[9]
Composition de la DiĂšte Ă  la suite des Ă©lections parlementaires
Parti Voix % +/- SiĂšges +/-
Droit et justice 8 051 935 43,59 en augmentation 6,01 199 en diminution 18
Alliance de JarosƂaw Gowin 18 en augmentation 10[alpha 5]
Pologne solidaire 17 en augmentation 8
Parti républicain 1 en stagnation
Parti populaire polonais « Piast » 0 en stagnation
Total Droite unie 235 en stagnation
Plate-forme civique 5 060 355 27,40 en diminution 4,29 119 en diminution 19
.Moderne 8 en diminution 20
Initiative polonaise 4 en augmentation 4
Les Verts 3 en augmentation 3
Mouvement pour l'autonomie de la Silésie 0 en stagnation
Total Coalition civique 134 en diminution 32
Alliance de la gauche dĂ©mocratique 2 319 946 12,56 en augmentation 1,39 24 en augmentation 24
Printemps 19 en augmentation 19
La Gauche ensemble 6 en augmentation 6
Total La Gauche 49 en augmentation 49
Parti paysan polonais 1 578 523 8,55 en diminution 5,39 23 en augmentation 7
Kukiz'15 6 en diminution 36
Union des démocrates européens 1 en augmentation 1
Parti démocratique 0 en stagnation
Silésiens ensemble 0 en stagnation
Total Coalition polonaise 30 en diminution 28
KORWiN 1 256 953 6,81 en augmentation 1,97 5 en augmentation 5
Mouvement national 5 en augmentation 5
Confédération de la couronne polonaise 1 en augmentation 1
Union des familles chrétiennes 0 en stagnation
Parti des chauffeurs 0 en stagnation
Ligue nationale 0 en stagnation
Total Confédération 11 en augmentation 11
Coalition pour des gouvernements locaux 144 773 0,78 en augmentation 0,68 0 en stagnation
MinoritĂ© allemande 32 094 0,17 en diminution 0,01 1 en stagnation
Efficace 18 918 0,10 en augmentation 0,10 0 en diminution 1
Action des retraitĂ©s déçus 5 448 0,03 en augmentation 0,03 0 en stagnation
Droite de la RĂ©publique 1 765 0,01 en augmentation 0,01 0 en diminution 1
Suffrages exprimĂ©s 18 470 710 98,89
Votes blancs et invalides 207 747 1,11
Total 18 678 457 100 - 460 en stagnation
Abstentions 11 575 099 38,26
Inscrits / participation 30 253 556 61,74


SĂ©nat

Résultats des élections sénatoriales polonaises de 2019[9]
Composition du SĂ©nat Ă  la suite des Ă©lections parlementaires
Parti Voix % SiĂšges +/-
Droit et justice 8 110 193 44,56 44 en diminution 17
Alliance de JarosƂaw Gowin 2 en augmentation 2
Pologne solidaire 2 en augmentation 2
Parti républicain 0 en stagnation
Parti populaire polonais « Piast » 0 en stagnation
Total « Droite unie » 48 en diminution 13
Plate-forme civique 6 490 306 35,66 42 en augmentation 8
.Moderne 1 en augmentation 1
Initiative polonaise 0 en stagnation
Les Verts 0 en stagnation
Mouvement pour l'autonomie de la Silésie 0 en stagnation
Total Coalition civique 43 en augmentation 9
Parti paysan polonais 1 041 909 5,72 2 en augmentation 1
Union des démocrates européens 1 en augmentation 1
Parti démocratique 0 en stagnation
Silésiens ensemble 0 en stagnation
Total Coalition polonaise 3 en augmentation 2
Alliance de la gauche dĂ©mocratique 415 745 2,28 1 en augmentation 1
Printemps 1 en augmentation 1
La Gauche ensemble 0 en stagnation
Total La Gauche 2 en augmentation 2
Coalition pour des gouvernements locaux 331 385 1,82 0 en stagnation
KORWiN 144 124 0,79 0 en stagnation
Mouvement national 0 en stagnation
Confédération de la couronne polonaise 0 en stagnation
Union des familles chrétiennes 0 en stagnation
Parti des chauffeurs 0 en stagnation
Ligue nationale 0 en stagnation
Total Confédération 0 en stagnation
Autres partis 1 511 672 8,31 0 -
IndĂ©pendants 187 014 1,03 4 en stagnation
Suffrages exprimĂ©s 18 201 348 97,45
Votes blancs et invalides 476 582 2,55
Total 18 677 930 100 100 en stagnation
Abstentions 11 575 626 38,26
Inscrits / participation 30 253 556 61,74


Analyse et conséquences

Il s’agit de la deuxiĂšme fois depuis la chute du communisme qu’une majoritĂ© sortante est reconduite. Le pourcentage obtenu par PiS est aussi le plus important jamais obtenu depuis le retour de la dĂ©mocratie[1]. Cependant, l'entrĂ©e au Parlement de la gauche et de l’extrĂȘme droite l'empĂȘche de progresser en nombre de siĂšges. Surtout, le gouvernement perd sa majoritĂ© absolue Ă  la chambre haute, l’empĂȘchant ainsi de procĂ©der Ă  des votes rapides de nouvelles lois.

À l'issue d'une rĂ©union de plusieurs heures le , les directions de PiS, Porozumiene et SP se mettent d'accord sur la structure du futur gouvernement. Les trois partis approuvent de recommander Mateusz Morawiecki comme chef du gouvernement au prĂ©sident de la RĂ©publique Andrzej Duda[10].

Le , Mateusz Morawiecki prĂ©sente l'organigramme et les membres de sa nouvelle Ă©quipe au comitĂ© politique de Droit et justice. Il annonce ainsi la crĂ©ation des ministĂšres des Actifs de l'État et du Climat, la fusion du ministĂšre du DĂ©veloppement avec celui des Entreprises, la disparition du ministĂšre de l'Énergie et l'institution d'un ministre des Affaires europĂ©ennes rattachĂ© Ă  sa chancellerie. Le cabinet est marquĂ© la reconduction de la majoritĂ© des ministres sortants, Ă  l'exception du ministre des Investissements Jerzy KwieciƄski, pourtant bien perçu dans le pays et Ă  l'Ă©tranger. Aucun candidat n'est proposĂ© au ministĂšre des Sports. Le prĂ©sident de PiS JarosƂaw KaczyƄski explique que « il s'agira en grande partie d'un gouvernement de continuitĂ© »[11] - [12] - [13]. La composition du cabinet montre un renforcement des « modĂ©rĂ©s » de la droite au pouvoir, dont est issu le prĂ©sident du Conseil, et un affaiblissement des « radicaux », emmenĂ©s par le ministre de la Justice Zbigniew Ziobro. Cette stratĂ©gie est principalement destinĂ©e Ă  sĂ©duire l'Ă©lectorat centriste dans l'optique de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2020[14].

Morawiecki prĂ©sente le sa dĂ©mission au prĂ©sident Duda, Ă  l'occasion de l'ouverture de la nouvelle lĂ©gislature. Il se voit charger deux jours plus tard de former un nouveau gouvernement. Bien que la Constitution lui accorde un dĂ©lai de 14 jours pour remplir sa mission, il prĂ©sente dĂšs le son Ă©quipe de 22 ministres, qui est assermentĂ©e par le chef de l'État. Comme dans la liste prĂ©sentĂ©e une semaine plus tĂŽt Ă  PiS, le ministĂšre des Sports reste sans titulaire en raison de la rĂ©cente Ă©lection du ministre sortant Witold BaƄka Ă  la prĂ©sidence de l'Agence mondiale antidopage ; le prĂ©sident du Conseil en assume donc lui-mĂȘme la direction en attendant d'en dĂ©signer un titulaire[15] - [16].

Le , aprĂšs avoir tenu son discours de politique gĂ©nĂ©rale, Morawiecki sollicite la confiance de la DiĂšte, qu'il obtient par 237 voix pour et 214 contre, avec trois abstentions[17]. En sus du soutien des 235 dĂ©putĂ©s de sa majoritĂ©, il reçoit le vote favorable de deux parlementaires de la Coalition civique (KO), qui affirment pourtant avoir Ă©mis un vote dĂ©favorable, tandis que les abstentions proviennent de la KO, de la Coalition polonaise (KP) et de la minoritĂ© allemande[18].

Notes et références

Notes

  1. Le parti Droit et justice rassemble ces partis dans une liste commune sous son Ă©tiquette, l'alliance de partis faisant campagne sous le nom officieux de Droite unie
  2. Cette coalition informelle, baptisée d'abord Coalition polonaise, réunit finalement ses composantes sous l'étiquette du Parti paysan polonais
  3. Cette coalition informelle, appelée officieusement La Gauche, réunit ses composantes sous l'étiquette de l'Alliance de la gauche démocratique
  4. Cette coalition informelle réunit ses composantes sous l'étiquette de la Confédération liberté et indépendance
  5. Par rapport au résultat de La Pologne ensemble.

Références

  1. (en) « Poland election: Ruling Law and Justice party claims victory », sur bbc.co.uk, (consulté le ).
  2. MichaƂ StrzaƂkowski, « La Pologne persiste sur la voie de l'Europe forteresse », sur euractiv.fr, (consultĂ© le ).
  3. « La Pologne se rĂȘve en grand », sur la-croix.com, (consultĂ© le ).
  4. Max-Erwann Gastineau, « Élections lĂ©gislatives en Pologne: faut-il avoir peur du PiS ? », sur lefigaro.fr, (consultĂ© le ).
  5. « IPU PARLINE database: POLOGNE (Sejm), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  6. « IPU PARLINE database: POLOGNE (Senat), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
  7. « En Pologne, le PiS veut amplifier sa réforme judiciaire », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  8. Fabien Cazenave, « Élections en Pologne : les ultraconservateurs du PiS conservent la majoritĂ© absolue », sur ouest-france.fr, (consultĂ© le ).
  9. (pl) « Wybory do Sejmu i Senatu Rzeczypospolitej Polskiej 2019 r. », sur wybory.gov.pl (consulté le ).
  10. (pl) « Zjednoczona Prawica uzgodniƂa strukturę nowego rządu », Rzeczpospolita,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  11. « Pologne: le parti conservateur au pouvoir annonce un gouvernement de "continuitĂ©" », RTL,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  12. (pl) « Nowy rząd Mateusza Morawieckiego. Premier ogƂosiƂ skƂad », TVN24,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  13. (en) « PM Morawiecki’s new govt: continuity and change », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  14. Jakub Iwaniuk, « En Pologne, l’opposition conquiert le SĂ©nat et freine la « rĂ©volution conservatrice » du PiS », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. (en) « Analysis: Mateusz Morawiecki, the new old PM », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. (en) « PM Morawiecki’s new government appointed by President », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  17. (en) « Our goal is Polish prosperity state: PM », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. (en) « New government receives vote of confidence », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
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