Élections parlementaires polonaises de 2023
Les élections parlementaires polonaises de 2023 (en polonais : Wybory parlamentarne w Polsce w 2023 roku) se tiennent en octobre ou afin d'élire les 460 députés de la IXe législature de la Diète et les 100 sénateurs de la Xe législature du Sénat, pour un mandat de quatre ans.
Élections parlementaires polonaises de 2023 | |||||
460 députés de la Diète (majorité absolue : 231 sièges) 100 membres du Sénat (majorité absolue : 51 sièges) | |||||
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ou avant | |||||
PiS – Jarosław Kaczyński | |||||
Députés en 2019 | 217 | ||||
SĂ©nateurs en 2019 | 46 | ||||
PO – Donald Tusk | |||||
Députés en 2019 | 134 | ||||
SĂ©nateurs en 2019 | 43 | ||||
NL – Włodzimierz Czarzasty et Robert Biedroń | |||||
Députés en 2019 | 49 | ||||
SĂ©nateurs en 2019 | 2 | ||||
PSL – Władysław Kosiniak-Kamysz et Szymon Hołownia | |||||
Parti paysan polonais
Pologne 2050 Union des démocrates européens Alliance des démocrates Parti du travail (en) Silésiens ensemble (en) | |||||
Députés en 2019 | 24 | ||||
SĂ©nateurs en 2019 | 3 | ||||
NN – Sławomir Mentzen (en) et Krzysztof Bosak | |||||
Nouvel espoir
Mouvement national Confédération de la couronne polonaise Union des familles chrétiennes Parti des chauffeurs Ligue nationale | |||||
Députés en 2019 | 11 | ||||
SĂ©nateurs en 2019 | 0 | ||||
Président du Conseil des ministres | |||||
Sortant | |||||
Mateusz Morawiecki PiS |
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Le gouvernement sortant mené par Droit et justice (PiS), dispose d'une majorité absolue des sièges à la Diète mais pas au Sénat.
Contexte
Élections parlementaires de 2019
Les élections parlementaires de 2019 connaissent un taux de participation record depuis la chute du communisme, avec plus de 60 % des inscrits participant au vote. Le scrutin voit le retour au Parlement des formations de centre gauche après quatre ans d'absence, ainsi que des partis d'extrême droite, exclus des deux chambres depuis 2007[1].
Recueillant le plus important pourcentage jamais obtenu depuis le retour de la démocratie, les partis de droite rassemblés autour de Droit et justice (PiS) au sein de la coalition Droite unie conservent leur majorité absolue à la Diète. Majoritaire au Parlement depuis les élections d'octobre 2015, le PiS remporte ainsi une nouvelle victoire électorale qui lui permet de se maintenir, même s'il perd de peu la majorité au Sénat. Le président du PiS, Jarosław Kaczyński, voit confortée sa position d'homme fort du pays, sans pour autant occuper de poste gouvernemental. C'est la deuxième fois depuis la chute du communisme qu’une majorité sortante est reconduite[1]. Le principal parti d'opposition, Plate-forme civique, progresse néanmoins avec ses alliés réunit au sein de la Coalition civique, sans pour autant obtenir à son tour la majorité au sénat en raison de la progression de la Coalition polonaise et de La Gauche ainsi que de plusieurs candidats indépendants[1] - [2].
Un mois après le scrutin, le président du Conseil des ministres sortant, Mateusz Morawiecki, forme son second gouvernement[3]. La composition du cabinet montre un renforcement des « modérés » de la droite au pouvoir, dont est issu le président du Conseil, et un affaiblissement des « radicaux », emmenés par le ministre de la Justice Zbigniew Ziobro. Cette stratégie est principalement destinée à séduire l'électorat centriste dans l'optique de l'élection présidentielle de 2020[4]. Morawiecki obtient le 19 novembre le vote de confiance de la Diète par 237 voix pour et 214 contre, avec trois abstentions[5] - [6].
Élection présidentielle de 2020
L'élection présidentielle organisée fin juin 2020 voit la victoire du président sortant Andrzej Duda, membre de Droit et justice. Initialement prévu les et , le scrutin est fortement marqué par la Pandémie de Covid-19 qui touche alors le pays. La proposition du gouvernement de maintenir l’élection à la date prévue en l’organisant par voie postale uniquement suscite une vive polémique, l'opposition dénonçant les capacités inégales de faire campagne du président sortant et des autres candidats dans le contexte d'un confinement de la population. Le scrutin est finalement reporté à la suite d’un compromis au sein de la coalition au pouvoir puis du vote favorable de l'opposition, grâce notamment au contrôle du Sénat par cette dernière[7].
Le premier tour connait une forte hausse de la participation malgré la crise sanitaire. Andrzej Duda et le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski, issu de Plate-forme civique, se qualifient pour le second tour. Duda l'emporte finalement avec un peu plus de 51 % des suffrages exprimés dans un contexte de nouvelle hausse de la participation. Cette élection présidentielle est alors la plus serrée de l'histoire de la Pologne[8].
La victoire de Duda permet au PiS de bénéficier de son veto présidentiel. En cas de victoire des partis d'opposition aux élections parlementaires de 2023, ceux ci auront besoin d'une majorité qualifiée des trois cinquièmes des députés pour passer outre[9].
Système électoral
La Pologne est dotée d'un Parlement bicaméral. Celle-ci est composée d'une chambre basse, la Diète (ou Sejm), et d'une chambre haute, le Sénat. Les deux chambres sont renouvelées simultanément pour des mandats de quatre ans, selon des modes de scrutin différents. La date des élections est fixée par le président de la Pologne dans les 30 jours précédant le quatrième anniversaire du début de la convocation du Parlement sortant. Le scrutin doit par ailleurs obligatoirement se tenir un jour non ouvrable, y compris les jours fériés. Les dates possibles sont par conséquent les 15, 22 et 29 octobre ainsi que le 1er, le 5 et le 11 novembre 2023[10].
La Diète est dotée de 460 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal dans 41 circonscriptions électorales de 7 à 19 sièges en fonction de leur population. Les électeurs votent pour des candidats dans leur circonscription, et un vote pour un candidat équivaut à un vote pour le parti auquel il est affilié. Une fois le décompte des voix effectué, les sièges sont répartis à tous les partis ayant franchi le seuil électoral de 5 % des votes valides (8 % pour les coalitions) en proportion de leurs résultats en voix au niveau national, selon une version modifiée de la méthode de Sainte-Laguë. Les partis répartissent ensuite les sièges qu'ils ont obtenus à ceux de leurs candidats ayant individuellement recueilli le plus de suffrages[11]. La minorité allemande est exceptionnellement exemptée de seuil électoral. Par ailleurs, les listes présentées par les partis doivent obligatoirement comporter un minimum de 35 % de chacun des deux sexes.
Le Sénat est quant à lui doté de 100 sièges pourvus au scrutin uninominal majoritaire à un tour dans autant de circonscriptions[12].
Principales forces en présence
Sondages
Notes et références
- (en) « Poland election: Ruling Law and Justice party win poll », sur BBC News (consulté le ).
- Alan Charlish, « Coronavirus-Pologne : les conservateurs changent le code électoral avant la présidentielle », sur boursorama.com, (consulté le ).
- (pl) « Zjednoczona Prawica uzgodniła strukturę nowego rządu », Rzeczpospolita,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Jakub Iwaniuk, « En Pologne, l’opposition conquiert le Sénat et freine la « révolution conservatrice » du PiS », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « Our goal is Polish prosperity state: PM », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- (en) « New government receives vote of confidence », Telewizja Polska,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Jean-Baptiste François, « En Pologne, la controverse du maintien de l’élection présidentielle », sur la-croix.com, (consulté le ).
- « Pologne: le président conservateur Duda réélu de justesse », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
- (pl) « Konwencja PO. Budka proponuje Koalicję 276. "Tyle głosów potrzebnych do przejęcia władzy" », gazetapl (consulté le )
- « Znamy cztery daty, kiedy wybory 2023 mogą się odbyć. "Decyzję podejmie prezydent" »
- « IPU PARLINE database: POLOGNE (Sejm), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).
- « IPU PARLINE database: POLOGNE (Senat), Texte intégral », sur archive.ipu.org (consulté le ).