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Écorégion des Caraïbes

La région des Caraïbes représente une zone regroupant des îles se situant dans la mer des caraïbes, dans l’océan Atlantique. La surface terrestre totale est de 235 830 km2. On y trouve plus de 110 îles, mais qui sont principalement représentées en trois grands groupes : Les Bahamas, les Grandes Antilles et les petites Antilles. On y trouve aussi plus de 700 ilots.

Caraïbes
Écorégion terrestre - Code NT01, NT1416, NT03[1]
Description de cette image, également commentée ci-après
vue du parc Alejandro de Humboldt à Cuba.
Géographie et climat
Superficie[2] :
235 830 km2
Conservation
Statut[3] :
Critique / En danger
Ressources web :

Localisation

Description de l'image CIA map of the Caribbean.png.

La région est une des 35 phytodivisions, définies par Armen Takhtajan, dans son ouvrage Floristicheskie oblasti Zemli (en français, « Les régions floristiques du monde »). Cette phytorégion fait partie du royaume neotropical.

Selon WWF, plusieurs biomes se situent dans les Caraïbes, mais la principale est la forêt tropicale humide.

Climat

Le climat dans les caraïbes est de type insulaire et tropical. La température extérieure est en moyenne de 27 °C, durant toute l’année, et elle ne varie que très peu. La saison sèche qui est la période la plus fraîche, est de janvier à juin, et la saison humide de juillet à décembre. C’est aussi durant cette période que les cyclones font leur apparition (majoritairement entre juin et octobre).

Les alizés, qui sont des vents provenant de l’est, permettent la régulation de la température, en particulier la nuit, où il arrive que la température puisse baisser dans les 20 °C. Tous ces facteurs contribuent au climat quasi constant de la zone. En altitude, par exemple dans le nord de la Martinique et en Guadeloupe où la diversité floristique est l’une des plus grandes au monde, le climat est relativement frais et humide.

Flore des caraïbes

Très réputée pour son image luxuriante, la végétation des caraïbes est l’une des plus diversifiées au monde. On trouve plus de 200 familles de plantes.

La majeure partie de la biodiversité se trouve vers les littoraux, dans les forêts tropicales humides, dans les zones proches des volcans actifs, et dans d’autres zones situés en altitude.

Cuba possède la plus grande diversité avec plus de 6 500 espèces de plantes vasculaires dont une grande partie est endémique.

Dans les petites Antilles, on trouve plus de 3 200 plantes vasculaires, en grande partie à la Guadeloupe et la Martinique, et environ 300 ptéridophytes. La majorité des espèces sont originaires des Grandes Antilles. Elles s'y sont dispersées grâce à l'océan, aux vents et aux oiseaux.

Flore des Bahamas

Cet archipel possède une flore un peu différente des petites et grandes Antilles, dû au fait que les 700 îles qui la composent sont en majorité constituées de récifs coralliens, qui ont un relief plus plat. De ce fait, la flore est plus pauvre en diversité composée de 1 370 espèces. On y trouve des biomes que l’on ne voit pas dans le reste des Caraïbes, comme des savanes arides, avec des buissons épineux et d’autres adaptés aussi à la sécheresse, comme les crassulacées.

On dénombre cependant un nombre important d’espèces d’orchidées.

Géologie

Les facteurs édaphiques sont, comme la plupart des iles dans le monde, les plus influençant sur la diversité de la végétation.

Les érosions naturelles causent l’expansion des plaines marécageuses. Elles sont dues aux détachements des roches altérées par les pluies, qui glissent le long des pentes, laissant derrière elles un sol fissuré. On peut aussi citer les érosions éoliennes, où la cause de la désagrégation des roches provient du vent. Les changements de saisons déterminent les fréquences des érosions, qui est plus grande en période de sécheresse.

De très nombreux volcans se trouvent sur les îles, et la majeure partie est encore active, en particulier aux Petites Antilles, même si la majorité n'est plus entrée en éruption depuis des siècles. Ils causèrent lors de leur éruption de réelles modifications de l’environnement aux alentours, dues à la destruction et par la suite du renouvellement du sol et de la vie qui s’y trouvait par la lave et les dépôts de cendre, ce qui est un facteur à l’apparition d'une nouvelle diversité. Les séismes sont les principales causes des éruptions volcaniques, ainsi que de l’apparition de reliefs.

Certaines petites iles, comme les iles Turks, Caicos et Aruba, ne possèdent pas les mêmes caractéristiques pédologiques. Comme dans les Bahamas, elles sont constituées de débris coralliens, et ont un environnement plutôt de type savane.

Les forêts

On trouve dans les Caraïbes deux grands groupes de forêts : les forêts primaires et secondaires. Ces derniers sont subdivisés en plusieurs sous-groupes selon la région.

Forêts tropicales humides ou ombrophiles

Elles se trouvent principalement dans les Petites Antilles. Ce sont des forêts extrêmement luxuriantes, où l’on trouve de nombreuses plantes rampantes et des canopées. Dans les forêts primaires, le soleil ne passe pas les arbres, Le climat régnant dans ces forêts y a favorisé la grande diversité floristique et faunistique.

C’est le type de forêt qui possède la plus importante réserve de carbone.

Mangroves

Les mangroves se situent au bord des littoraux. Considérés comme des forêts marécageuses, elles possèdent une biodiversité beaucoup moins importante et la végétation est moins haute que dans les forêts tropicales humides, mais il semblerait que ces dernières jouent un rôle de protection contre les marées et les tempêtes de la région. Le sol est plutôt de type sablonneux, et la végétation dans cette zone est adaptée aux sols inondés, ainsi qu’à la salinité de l’eau, étant donné que les mangroves se situent aux bords de la mer, ce qui est observable sur les palétuviers qui ont des racines aériennes.

Forêt saisonnière sempervirente

C'est dans ce type de forêt que l’on trouve principalement dans les pays proche de l’équateur dans des zones a moyenne altitudes, la végétation dépend de la saison humide et sèche. Durant la saison sèche, elles perdent leurs feuilles, mais comme cette saison est de courte durée, une très grande partie des feuilles persiste et ne change pas de couleur. Elles ont une moins grande diversité que  les forêts humides.

Forêts de montagne

Pico Duarte

Ces forêts, où l’on trouve la majeure partie de la biodiversité endémique, se situent majoritairement dans les petites Antilles, dont la plupart sont des sites volcaniques  comme la soufrière en Guadeloupe, les Pitons du Carbet et la montagne Pelée en Martinique, mais on en trouve aussi dans certains territoires des Grandes Antilles, comme Cuba (recouvrent plus de 30 % du pays), Porto Rico, la Jamaïque (Blue Mountains) et la République Dominicaine, où se trouve Pico Duarte, le point le plus haut de l’île Hispaniola. Les pins se situent uniquement dans ces zones. Certaines de ces montagnes, comme la montagne pelée, sont caractérisées au sommet par des savanes et des praires altitudinales, avec un bon nombre d’espèces de bryophytes et lycophytes.

On observe sur certaines de ces forêts une présence constante de nuages.

Forêts décidues sèches tropicaux

Ce type de forêts, où la pluie se fait rare, se situe à moyenne altitude. On y trouve surtout des plantes xérophiles. Pendant les saisons sèches, les arbres perdent leurs feuilles.

Forêts naines

Se situant généralement en altitude, les arbres s’y trouvant sont de petites tailles, et on y trouve une grande population de bryophyte, d’hépatiques, et d’épiphytes. Les nuages bloquant la lumière, les forts vents qui déstabilisent la rigidité des plantes et les basses températures entravent leur croissance.

Les plantes vivant dans ce milieu doivent donc investir beaucoup énergiquement pour survivre aux contraintes environnementales et aussi pour résister aux pathogènes, comme les moisissures, qui sont favorisées par le climat fortement humide qui y règne.

Forêts de conifères tropicales et subtropicales

Forêt de pins sur l'île d'Hispaniola

Les forêts de pins se situent dans les Bahamas et dans les Grandes Antilles. La plupart sont protégées de la déforestation. On y trouve 3 espèces endémiques (pinus occidentalis, Pinus cubensis et Pinus caribaea).

Sites volcaniques

L'élévation des volcans confère à la flore s’y trouvant presque les mêmes caractéristiques que la végétation dans les montagnes. Cependant, les éruptions jouent un très grand rôle dans la diversité de ces zones en renouvelant le sol, causant un plus fort endémisme.

De plus, les cendres favorisent la croissance des plantes, car elle contient des minéraux et augmente le pH du sol, le rendant alcalin. De ce fait, il est moins commun d’apercevoir des plantes adaptées aux sols acides sur des sites volcaniques. Mais ceci peut prendre plusieurs années, cela dépend du degré de destruction causé par l’éruption, comme on peut le voir à Montserrat, où la végétation n’est en grande partie toujours pas réapparu autour du volcan, depuis l’éruption catastrophique de 1995.

Étant donné que les Petites Antilles se situent dans une zone où les plaques continentales se touchent, il n’est pas rare de voir des éruptions s’y produire.

On dénombre plus de 20 volcans actifs dans les caraïbes, dont neuf se situent en Dominique, dans les Petites Antilles.

En basse altitude, la végétation est surtout de type savane, avec des cactus et des acacias. Plus haut, on peut trouver des forêts naines et des forêts de montagne, mais il est difficile d’approprier un vrai type tant la diversité est grande.

Endémisme

Faute d’informations et de recherches, le nombre d’espèces endémiques dans les Caraïbes n’a jamais été précis. On estime qu’il y a plus de 206 familles de plantes à graines dans la zone, mais aucune d'entre elles n'est endémique. On pensait que les Picrodendraceae et Goetzeaceae l'étaient, mais les études moléculaires ont montré que phylogénétiquement, ils se trouvaient entre les Euphorbiaceae et les Solanaceae.

Dans les genres, 1520 sont natifs, et 181 endémiques. La plupart sont endémiques à seulement une ou deux îles. On y trouve plus de 11,050 taxons dont 7950 sont endémiques. Le taux d'endémisme des taxons est estimé à de 71 %, et celui des genres à 13 %. Cuba possède à elle seule plus de la moitié des espèces endémiques des Caraïbes. Bon nombre d’entre elles se situent sur les chaînes de montagnes au Sud-est de l’île.

L'altitude augmente le taux de spéciation, et donc d'endémisme.

Tableaux des familles les plus diversifiés des Caraïbes

Familles
nombre de

taxons

nombre de taxons

endémiques

nombre de

genres

nombre de genres

endémiques

Asteraceae 715 536 147 39
Rubiaceae 903 769 89 27
Fabaceae 631 353 89 27
Orchidaceae 677 441 89 10
Euphorbiaceae 538 433 56 11
Melastomataceae 451 391 28 3
Poaceae 430 133 96 8
Myrtaceae 542 494
Cyperaceae 333 88
Scrophulariaceae 31 4
Apocynaceae 23 2

Plantations de canne à sucre (Saccharum)

La canne à sucre est une plante qui nécessite un climat chaud, ainsi que beaucoup d’eau pour une croissance optimale.

Originaire de la Nouvelle-Guinée, elle a été introduite aux Caraïbes au XIXe siècle en Guadeloupe, en Jamaïque et en Martinique, avec l’apparition de l’esclavage noir, et arriva un peu plus tard dans les Grandes Antilles. Elle fut l’une des principales monnaies d’échange contre les esclaves d’Afrique.

Hispaniola (appelé auparavant Saint-Domingue) devient vite le principal producteur et exportateur de cannes à sucre jusqu’à la révolte des esclaves sur l’île. Ce fut Cuba qui prit dès lors la première place.

Bien qu’aujourd’hui quelques pays aient dépassé Cuba en termes de production, la canne à sucre continue à contribuer à la majeure partie de l’économie des Caraïbes, car elle est sa principale plantation, avec les caféiers.

La déforestation

La diminution des couvertures forestières ne date pas d’hier, mais elle a augmenté dramatiquement au cours du dernier siècle. Certains territoires comme Haïti n'en possèdent quasiment plus.

Les forêts tropicales, qui sont le type le plus touché, possèdent aussi la plus grande biodiversité de tous les biomes connus. La déforestation touche donc aussi la faune de la région, du fait que l’on détruise leurs habitats, de même que la faune marine, comme les coraux, qui sont étouffés par les sédiments de vases causées par les érosions des sols où les déforestations ont lieu.

Le bois utilisé comme combustible

La consommation du bois à des fins énergétique représente plus de 50 % des causes de déforestations.

Dans les Caraïbes, non seulement la consommation dans le territoire a augmenté, mais la demande par les autres pays est extrêmement forte.

Fabrication

Les industries utilisant le bois comme matière première exploitent principalement les forêts tropicales. Cependant, contrairement à ce que l’on pourrait penser, ils ne sont pas les principaux facteurs de la déforestation. Ils représentent environ 20 % de la disparition des forêts tropicales humides dans le monde.

Les incendies 

Causés plus souvent intentionnellement que naturellement, ils peuvent causer des érosions du sol des forêts et des savanes en période sèche. Le but étant d’utiliser le sol pour y implanter d’autres cultures.

Agriculture

Dans les Caraïbes, on pratique l’agriculture sur brûlis, qui consiste à défricher une zone de la forêt par le feu, pour ainsi y semer ce que l’on veut mettre en culture. Le problème est que la surface n’est utilisable que temporairement, car les richesses du sol s’épuisent au bout de quelques années et il faut mettre le feu à une autre parcelle de la forêt le temps que l’ancienne parcelle se régénère en la mettant en jachère, ce qui peut prendre plus une dizaine d’années. Le nombre important de pratiquants de cette méthode dans les Caraïbes en font l’une des causes de la déforestation.

De plus, le défrichement des forêts tropicales pour des plantations d’autres types d'arbres par des industries n’arrangent en rien les choses.

Introductions d’espèces 

Due aux manques de résistances des plantes des caraïbes comparé aux espèces continentales, les cultures introduites prennent la plupart du temps le dessus sur les ressources, entravant souvent la croissance normales des plantes natives et risquant d'entrainer leur disparition.

La pollution

Les changements climatiques dus à la pollution sont l’une des plus grosses causes de la modification de la biodiversité. L’une des conséquences les plus connues est l’augmentation des gaz à effet de serre, causant un réchauffement climatique. Dans les régions tropicales, le réchauffement n’a pour l’instant pas un effet très important, à part le fait que l’on aperçoit une nette diminution de la croissance des plantes, mais l’on prévoit que dans une cinquantaine d’années environ, on pourrait assister a une brutale extinction d’espèces, en particulier celles qui sont endémiques.

La déforestation est elle-même une cause de l’augmentation de dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Les racines et le sol contiennent du carbone organique. Lorsque l’on détruit les forêts, ce carbone se minéralise et est libéré dans l’atmosphère sous forme de CO2. La quantité libérée est non négligeable, au point que l’on estime qu’elle joue aussi un rôle dans le réchauffement climatique.

Les cyclones

Les arbres arrachés sont l'une des destructions les plus visibles lors de passage de cyclones. La région subit quasiment chaque année des cyclones tropicaux qui peuvent être très dévastateurs jusqu'à faire tomber une forêt entière.

Haïti, un cas extrême urgence

article détaillé: Déforestation à Haïti

Contraste des couvertures végétales au niveau de la frontière entre Haïti et la République dominicaine

Avec plus de 80 % de son territoire recouvert de forêts avant sa colonisation, Haïti possédait toutes les caractéristiques d'une végétation luxuriante. Mais la déforestation débuta déjà à l'arrivée des colons, et il n'a fallu que quatre siècles pour réduire sa surface à 60 %. Les choses s'aggravèrent durant l'occupation américaine. Après leur départ, il ne restait plus que 21 % de zones forestières. Mais pour des raisons politiques et économiques, aucune mesure n'a été prise pour atténuer la catastrophe. Aujourd'hui Haïti ne possède plus que 2 % de surfaces forestières, avec en majorité des forêts de pin que le gouvernement tente de protéger tant bien que mal malgré la situation économique du pays.

Articles connexes

Liste de quelques espèces végétales des Caraïbes

Références

  1. (en) D. M. Olson, E. Dinerstein, E. D. Wikramanayake, N. D. Burgess, G. V. N. Powell, E. C. Underwood, J. A. D'Amico, I. Itoua, H. E. Strand, J. C. Morrison, C. J. Loucks, T. F. Allnutt, T. H. Ricketts, Y. Kura, J. F. Lamoreux, W. W. Wettengel, P. Hedao et K. R. Kassem, « Terrestrial Ecoregions of the World: A New Map of Life on Earth », BioScience, vol. 51, no 11, , p. 935-938.
  2. (en) World Wildlife Fund, « The Terrestrial Ecoregions of the World Base Global Dataset », sur http://worldwildlife.org (consulté le ). Disponible alternativement sur : Loyola RD, Oliveira-Santos LGR, Almeida-Neto M, Nogueira DM, Kubota U, et al., « Integrating Economic Costs and Biological Traits into Global Conservation Priorities for Carnivores », PLoS ONE, (consulté le ), Table S1. Les données de température et de précipitations sont les moyennes mensuelles minimales et maximales.
  3. (en)World Wildlife Fund, « WildFinder: Online database of species distributions », , données et carte consultables dans the Atlas of Global Conservation.

Bibliographie

  • P.Joseph, Actes de colloques organisé par le conseil général de la Martinique, écosystèmes forestiers des Caraïbes, Édition Karthala, 2009
  • F. Hatzenberger, Paysages et végétations des Antilles, éditions Karthala, 2001
  • J. Petit, G. Prudent, Changement climatique et biodiversité dans l'outre-mer européen, 2008
  • P. Joseph, La végétation forestière des Petites Antilles: synthèse biogéographie et écologique, bilan et perspectives, éditions Karthala, 2009

Liens externes

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