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Ziguinchor

Ziguinchor est une ville de 205 294 habitants en 2013 (aire urbaine, 2018 : 289 904 habitants) du sud du SĂ©nĂ©gal, chef-lieu du dĂ©partement de Ziguinchor de la rĂ©gion de Ziguinchor et de la rĂ©gion historique de la Casamance. Le maire actuel est Ousmane Sonko.

Ziguinchor
Ziguinchor
Centre-ville de Ziguinchor
Administration
Pays Drapeau du Sénégal Sénégal
RĂ©gion Ziguinchor
DĂ©partement Ziguinchor
Maire
Mandat
Ousmane Sonko
2022-2027
DĂ©mographie
Gentilé Ziguinchorois / Ziguinchoroise
Population 158 370 hab. (2007)
DensitĂ© 17 597 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 12° 33′ 40″ nord, 16° 17′ 00″ ouest
Altitude 12 m
Superficie 900 ha = 9 km2
Localisation
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Ziguinchor
Géolocalisation sur la carte : Sénégal
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Ziguinchor

    La géographie de la ville est particulièrement marquée par le développement de quartiers d'habitat informel, en raison du manque de politiques publiques de planification urbaine[1].

    GĂ©ographie

    Pont sur la Casamance (2016).
    Vue sur le fleuve Casamance
    Vue aérienne du fleuve Casamance

    La ville de Ziguinchor se situe dans le sud-ouest du SĂ©nĂ©gal au bord de la Casamance Ă  environ 70 km de l'ocĂ©an Atlantique.

    Elle est reliĂ©e par route, par bateau et par avion Ă  Dakar, la capitale, distante de 454 km[2].

    Jusqu'au milieu des annĂ©es 1970, pour traverser la Casamance vers le nord, il y avait un bac. En 1974, un pont de 650 m de long a Ă©tĂ© construit au-dessus du fleuve, Ă  l'est de la ville. Il a fait au dĂ©but des annĂ©es 2010 l'objet d'une importante rĂ©habilitation, terminĂ©e en .

    Comme toute la région, la ville est située à une altitude assez faible, de 12 mètres environ, ce qui donne un dénivelé moyen jusqu'à l'océan d'environ 17 centimètres par kilomètre. La ville est entourée par des zones humides, constituées de marigots et de rizières, en direction desquels l'habitat s'étale[1].

    Vue satellite de Ziguinchor sur la rive gauche du fleuve Casamance (NASA).

    Histoire

    Ziguinchor en 1988.

    La ville a été fondée à côté des villages Baïnouks environnants (Tobor au nord, Niaguis et Djifangor à l'est, Brin à l'ouest et Bouroffaye au Sud) en 1645 par les Portugais et appartenait à la colonie portugaise de Guinée avant d’être cédée le à la France en échange du comptoir de Cacine qui appartenait alors à la colonie française de Guinée.

    Cet échange s'est fait suite à l'accord luso-français tenu en marge de la conférence de Berlin. La France en fit un important comptoir commercial[3]. Elle devint prospère entre autres grâce au commerce de l'arachide.

    Le nom de la ville vient du portugais « cheguei e choraram », ce qui signifie « je suis arrivé et ils ont pleuré », allusion aux habitants de la ville qui commencèrent à pleurer en voyant les Portugais arriver, pensant qu'ils allaient devenir des esclaves.

    La route de Ziguinchor à Tobor est construite dans les années 1920 dans des conditions particulièrement difficiles, sous l'autorité du chef de canton, Arfang Sonko, qui recrute des travailleurs prestataires dans le cadre du travail forcé institué par le code de l'indigénat. Dans cette zone très marécageuse, il faut construire une digue, sans beaucoup de moyens et avec des matériaux locaux, pour surélever la route sur toute sa longueur, soit 6 km. 14 000 travailleurs sont mobilisés, pour des durées excédant le travail forcé légal[4] - [5].

    La région fut petit à petit convertie au christianisme. Après la Seconde Guerre mondiale, Ziguinchor a vu son essor ralenti, entre autres à cause des troubles internes liés à la naissance d'un mouvement indépendantiste (MFDC) à partir de décembre 1982.

    Dans les années 1960, il n'était pas rare d'entendre depuis Ziguinchor des coups de canons provenant des affrontements entre les forces coloniales portugaises et les combattants du PAIGC (parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert).

    À ce moment-là, Ziguinchor exportait vers Dakar et l'Europe des arachides et des crevettes.

    Chef-lieu d'une région à forte présence chrétienne dans un pays majoritairement musulman, de plus séparée du nord du Sénégal par l'enclave de la Gambie, Ziguinchor fut un peu délaissée et connut des troubles politiques sérieux dans les années 1980.

    Dans les années 1960 les Français résidant à Ziguinchor appréciaient particulièrement la plage du cap Skirring pour aller y passer les week-ends en passant par la piste obligée et poussiéreuse (2 h de route) ainsi que par les bacs (aléatoires) d'Essoukoudiak et de Niambalang. Ils y avaient construit au bord de l'eau de modestes bungalows et même des tentes pour y habiter quelques jours (confort spartiate) appréciant cette plage pour ses baignades en famille et sa pêche.

    Pour rejoindre plus rapidement le cap Skirring, une piste d'atterrissage a alors été construite par les membres de l'aéroclub de Casamance (basé à Ziguinchor) avec l'aide de l'armée française (amirauté à Dakar) qui prêta gracieusement un bateau à fond plat (LTC) permettant d'acheminer sur la plage les bulldozers depuis Z'Chor (c'est ainsi qu'on écrivait alors Ziguinchor). Cette piste d'atterrissage, d'abord en terre battue, a été par la suite rallongée puis bétonnée afin d'y recevoir les jets. Depuis, le cap Skirring est connu et nombreux sont les touristes qui y viennent depuis l'Europe, dont ceux du Club Méditerranée.

    Population

    Lors des recensements de 1988 et 2002, la population Ă©tait respectivement de 124 283 et 153 269 habitants.

    En 2013, selon les estimations officielles, la ville comptait environ 205 294 personnes. Selon les statistiques de 2018 la population de Ziguinchor est de 289 904 habitants[6].

    En 2017, la population de la rĂ©gion de Ziguinchor est estimĂ©e Ă  : 621 171 habitants (rĂ©partition : 318 925 hommes et 302 246 femmes). Taux de croissance dĂ©mographique de 5,1 % (selon les chiffres officiels de l'Agence nationale de la statistique et de la dĂ©mographie / ANSD de 2017).

    Économie

    Port de Ziguinchor.
    Agence de la BCEAO

    À partir des années 1970 Ziguinchor et la Casamance connurent quatre problèmes économiques nouveaux :

    • l'arachide amĂ©ricaine dĂ©ferla en Europe,
    • la petite crevette des mers du nord supplanta la « grosse » crevette,
    • la concurrence Ă©conomique et touristique du cap Skirring,
    • les problèmes politiques de la Casamance (revendication d'indĂ©pendance).

    Près de Ziguinchor, 65 000 palĂ©tuviers ont Ă©tĂ© plantĂ©s par l'oceanium de Dakar. Dans la mangrove, les femmes ont appris Ă  rĂ©colter les huĂ®tres en les dĂ©tachant des arbres, respectant ainsi la nature. Jadis, elles en coupaient les racines.

    Transports

    La gare maritime

    La ville est reliée par le transport aérien avec l’aéroport de Ziguinchor. Un nouvel aéroport va remplacer l'existant vers 2024 / 2025[7] - [8]. Il y a également la gare maritime de Ziguinchor dont la liaison principale va vers Dakar, la capitale du pays. Il est prévu une ligne ferroviaire (voies au standard 1435mm) à moyen terme qui desservira la ville. il existe aussi des liaisons avec des minibus vers les autres villes et villages alentour dont Dakar avec un passage par la Gambie (pont routier Sénégambie ouvert en janvier 2019 en remplacement définitif du bac d'origine, vétuste et très peu capacitaire).

    Architecture

    Le bâtiment abritant le conseil régional de Ziguinchor et la Gouvernance de Ziguinchor, figurent sur la liste des Monuments historiques classés[9].

    L'Alliance Franco-sénégalaise.

    Le bâtiment contemporain qui abrite l'Alliance Franco-sénégalaise — un centre culturel — s'inspire de l'architecture (case à impluvium), de la profusion de couleurs et des motifs géométriques diola et manjaques traditionnels et utilise les matériaux locaux[10].

    L'association Pkumel, œuvrant pour la revalorisation la culture mancagne, est créée en 1993 à Ziguinchor.

    Lieux de culte

    La cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue.

    Parmi les lieux de culte, il y a principalement des églises et des temples chrétiens[11] : Église catholique, Assemblées de Dieu, Église universelle du royaume de Dieu… Il y a aussi des mosquées musulmanes.

    Le diocèse de Ziguinchor de l'Église catholique a son siège à la cathédrale Saint-Antoine-de-Padoue[12]. Il reconnaît le sanctuaire Notre-Dame-des-Missions de Ziguinchor comme sanctuaire diocésain depuis 2010[13].

    Éducation

    Enseignement supérieur

    La ville compte une université proche de l'aéroport actuel de la ville, l'université Assane-Seck de Ziguinchor (UASZ), fondée en 2007 et baptisée ainsi en 2013.

    Jumelages

    Administration

    Conseil régional de Ziguinchor

    La ville est le chef-lieu du dĂ©partement, de la rĂ©gion de Ziguinchor et de la Casamance, et Ă©tait le siège d'un consulat français (500 Français y vivaient en 1967). La mairie de Ziguinchor Ă©tait dirigĂ©e par Jules Charles Bernard, Antoine Étienne Carvalho, Mamadou Abdoulaye Sy. Robert Sagna est maire pendant 26 ans avant d'ĂŞtre battu en par Abdoulaye BaldĂ©, alors SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la PrĂ©sidence, nommĂ© Ministre d'État et des Forces armĂ©es quelques mois plus tard. Ousmane Sonko, prĂ©sident du parti Pastef est maire de la commune de Ziguinchor depuis 2022.

    Le budget de la commune 2023 est de 5 milliards de francs CFA dont une partie est financée par le Programme d'appui aux communes et agglomérations du Sénégal (Pacasen). Ce budget est toutefois exceptionnel en raison d'un report de la dotation 2022 du Pacasen, le budget annuel est en général autour de 3,5 milliards de FCFA[14].

    Sports

    Personnalités nées à Ziguinchor


    Notes et références

    1. Joseph Samba Gomis, « Quand la débrouille des habitants pallie une politique urbaine défaillante : l’extension de l’habitat informel dans l’agglomération de Ziguinchor (Sénégal) », sur Géoconfluences,
    2. Dakar et ses environs, carte 1/16 000, Ă©dition 2007-2008.
    3. (en) « Ziguinchor », dans Britannica (lire en ligne).
    4. Romain Tiquet, « Le squelette fragile du pouvoir colonial : travail forcé et réseau routier en Basse- Casamance dans l’entre-deux-guerres », Afrika Zamani,‎ (lire en ligne, consulté le ).
    5. Romain Tiquet, Travail forcé et mobilisation de la main-d'oeuvre au Sénégal : Années 1920-1960, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 282 p. (ISBN 9782753576100, présentation en ligne, lire en ligne), p. 56-60.
    6. « Sénégal • Fiche pays • PopulationData.net », sur PopulationData.net (consulté le ).
    7. « Macky Sall annonce la création d’un fonds destiné aux infrastructures aéroportuaires », sur archives.aps.sn (consulté le )
    8. « Robert Sagna pour le transfert de l'aéroport de Ziguinchor à Tobor », sur archives.aps.sn (consulté le )
    9. Arrêté ministériel no 8836 MCPHC-DPC en date du , Journal officiel de la république du Sénégal.
    10. L'Alliance Franco-sénégalaise sur le site de la ville de Ziguinchor.
    11. (en) J. Gordon Melton et Martin Baumann, Religions of the World : A Comprehensive Encyclopedia of Beliefs and Practices, États-Unis, ABC-CLIO, , p. 2573-2575.
    12. (en) « Cathedral of St. Anthony of Padua », sur gcatholic.org (consulté le ).
    13. « Sénégal : Inauguration du sanctuaire marial de Ziguinchor », sur zenit.org, (consulté le ).
    14. « Mairie de Ziguinchor : précisions sur la hausse de 3 milliards du budget de Sonko », seneweb.com,

    Voir aussi

    GĂ©ographie

    • Maguette Diop, Monographie climatique d’une station synoptique : Ziguinchor (1946-1975) (mĂ©moire de maĂ®trise), universitĂ© de Dakar, .
    • Joseph Samba Gomis, « Quand la dĂ©brouille des habitants pallie une politique urbaine dĂ©faillante : l’extension de l’habitat informel dans l’agglomĂ©ration de Ziguinchor (SĂ©nĂ©gal) ». GĂ©oconfluences, septembre 2021.
    • Christian Nala Mingou, Gestion Urbaine et coopĂ©ration dĂ©centralisĂ©e Ă  Ziguinchor : les acteurs face aux problèmes de la ville (mĂ©moire de maĂ®trise de GĂ©ographie, option Urbanisme/Urbanisation), Saint-Louis, universitĂ© Gaston-Berger, , 124 p. + annexes.

    Histoire et géographie historique

    • Jean-Claude Bruneau, Ziguinchor en Casamance : aspects gĂ©ographiques de la capitale rĂ©gionale du Sud SĂ©nĂ©galais (thèse de 3e cycle), universitĂ© de Bordeaux-III, , 409 p.
    • Jean-Claude Bruneau, Ziguinchor en Casamance : la croissance urbaine dans les pays tropicaux, Talence, Ministère des universitĂ©s, CNRS, Centre d'Ă©tudes de gĂ©ographie tropicale, .
    • Nfally Diedhiou, Administration coloniale et travail forcĂ© en Casamance : Ă©tude de cas du rĂ©seau routier Ă  travers la construction de la route Tobor-Ziguinchor (mĂ©moire de maĂ®trise), Dakar, universitĂ© Cheikh-Anta-Diop (UCAD), , 119 p. + annexes.
    • Baudouin Duquesne, Le secteur informel en Afrique. Approche thĂ©orique et Ă©tude de cas : “les barroms-sarrettes de Ziguinchor”, SĂ©nĂ©gal, .
    • Mamadou Goudiaby, Monographie de la ville de Ziguinchor de 1886 Ă  1960 : le problème des sources (mĂ©moire de DEA), Dakar, universitĂ© Cheikh-Anta-Diop (UCAD), , 51 p.
    • Caroline Juillard, Sociolinguistique urbaine : la vie des langues Ă  Ziguinchor (SĂ©nĂ©gal), Paris, CNRS, .
    • Jacqueline Trincaz, Colonisations et religions en Afrique noire : L’exemple de Ziguinchor (thèse de 3e cycle publiĂ©e), Paris, L’Harmattan, , viii-360
    • Pierre-Xavier Trincaz, Colonisation et rĂ©gionalisme, la double domination : exemple de Ziguinchor en Casamance, SĂ©nĂ©gal. Étude urbaine socio-Ă©conomique d’une capitale rĂ©gionale d’Afrique (thèse de 3e cycle), Paris, universitĂ© Paris-V, ; publiĂ© en 1984 : Colonisation et RĂ©gionalisme. Ziguinchor en Casamance, Paris, ORSTOM, 270 p.

    Articles connexes

    Liens externes

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