Xe siècle en science
Cet article concerne les événements concernant les sciences et les techniques qui se sont déroulés durant le Xe siècle :
Événements
La charrue à roue est utilisée au nord de la Loire. Venant de l’Italie normande, elle atteint le Danemark à la fin du Xe siècle. En même temps se développe le collier d’épaule et le fer à cheval. Les moulins à eau se font moins rares. Des moulins à vent sont attesté dans la région de Tarragone[1].
- Vers 900 : le savant iranien Abu Bakr Mohammad Ibn Zakariya al-Razi (Rhazès) développe la théorie atomiste de Démocrite[2]. Rhazès, philosophe et médecin perse, vit à Ravy et à Bagdad entre 865 et 925. Il laisse quelque deux cents ouvrages. Il est le premier savant arabe à affirmer sa croyance dans le progrès continu et, en conséquence, dans le caractère provisoire de toute recherche. Il dirige un hôpital à Bagdad et écrit des traités sur la peste, la variole et les rougeoles, étudie « la pierre de la vessie et des reins », la goutte et les rhumatismes.
- Vers 940 : première mention du gouvernail d'étambot en Chine[3].
- 948 : première mention de la cogue à Muiden près d'Amsterdam. Ce navire va favoriser les échanges de la Hanse en mer du Nord et en Baltique[4].
- Après 960 : avancées techniques dans la Chine des Song, impression à caractères mobiles, emploi du papier-monnaie, boussole, poudre à canon, vaccin antivariolique.
- 967-970 : Gerbert d'Aurillac (futur pape) séjourne en Catalogne, où il s'initie aux sciences arabes auprès de l'évêque Hatton de Vich[5].
- Vers 970 : la conversion du mouvement alternatif en mouvement rotatif par excentrique, bielle et piston est inventée en Chine[6].
- 976-979 : tour horloge astronomique à échappement hydromécanique réalisée par l'ingénieur chinois Zhang Sixun. Il remplace l'eau utilisée dans l'horloge à eau de Yi Xing par du mercure pour éviter le gel[7].
- Vers 970 : le calife fatimide fait construire un observatoire au Caire où travaille Ibn Yunus[8].
- 976 et 992 : les chiffres arabes sont mentionnés pour la première fois en Europe occidentale (Espagne) dans le Codex Vigilanus, un manuscrit du monastère de San Martin de Albelda et dans le Codex Emilianus terminé en 992 à San Millán de la Cogolla près de Burgos[9].
- 972-980 et 984-989 : Gerbert d'Aurillac, futur pape Sylvestre II, enseigne aux écoles de Reims après avoir fait ses études à Ripoll, en Catalogne et un séjour à Rome (970-972). C’est probablement le seul savant de son époque arithméticien, musicien, astronome et médecin[10]. Il introduit en Europe un nouveau type d'abaque[11]. Dans ce cadre, on lui attribue souvent aussi la première introduction en Occident des chiffres arabes[12], mais cela fait débat[11].
- 984 : Gerbert d'Aurillac réclame à Lupitus de Barcelone un liber de astrologia, qui aurait pu lui procurer les connaissances sur l'astrolabe. L'attribution du liber de astrolabio à Gerbert, attesté à partir des années 1080, fait débat[13].
- Vers 881-882 : Gerbert d'Aurillac devient l’ami d’Otton II, qui le nomme abbé de Bobbio où il dispose d'une bibliothèque de 650 volumes[14]. Il devient le précepteur du futur empereur Otton III et lui insuffle ses idées politiques.
- 997 : Avicenne est nommé médecin de la cour auprès du prince de Boukhara à l’âge de dix-huit ans. Il demeure à ce poste jusqu’à la chute de l’empire des Samanides en 999. Après une période d’itinérance, il entre au service de l'émir d’Hamadan Chams ad-Dawla (1014-1021) et durant les quatorze dernières années de sa vie, il devient conseiller scientifique et médecin du prince d’Ispahan[15].
Publications
- 903 :
- Hunayn ibn Ishaq écrit L'histoire des grands médecins arabes[16].
- Les Atours précieux, encyclopédie de l’iranien Ibn Rustah rédigée vers 903. Il laisse des descriptions précises d’itinéraires et de villes[17].
- Vers 910 : Al-Battani publie des tables astronomique (Zij) qui corrigent celles de Ptolémée[18].
- 943-947 : Al-Mas'ûdî écrit son encyclopédie, Muruj adh-dhahab (Les prairies d'or)[19].
- Vers 964 : Traité des étoiles fixes, de l'astronome Al-Soufi.
- Entre 965 et 995 : le Livre du Bois (Mu Jing), traité chinois de charpenterie de Yu Hao[20].
- Vers 975 : le Perse Muwaffaq écrit un traité de pharmacologie[21].
- 977 : « La Configuration de la terre » (Surat al-Ardh, صورة الارض; ), ouvrage de Ibn Hauqal, marchand et sans doute espion des Fatimides, qui visite le monde musulman de l’Espagne à la Transoxiane entre 943 et 969. Il laisse des études sur les itinéraires, l’économie et les populations des régions traversées.
- Vers 980 : le géographe arabe al-Maqdisi, né à Jérusalem et mort après 988, écrit après avoir visité le monde musulman La Meilleure Division pour connaître les régions du monde.
- Vers 984 : le mathématicien arabe Ibn Sahl écrit un traité sur les miroirs brûlants et les lentilles. Il énonce pour la première fois la loi de la réfraction[22].
Notes et références
- Isabelle Catteddu, Quoi de neuf au Moyen Âge ?, Média Diffusion (ISBN 9782732479392, présentation en ligne)
- (en) Shlomo Pines, Collected works, vol. 2 : Studies in Arabic versions of Greek texts and in mediaeval science, BRILL, (ISBN 978-9-652-23626-5, lire en ligne)
- Pierre Chaunu, L'Expansion européenne du XIIIe au XVe siècle, Presses universitaires de France, (lire en ligne)
- Thomas Beaufils, Histoire des Pays-Bas des origines à nos jours, Tallandier, (ISBN 9791021027558, présentation en ligne)
- Jean-Pierre Arrignon, Bernard Merdrignac et Cécile Treffort, Christianisme et chrétientés en Occident et en Orient : (milieu VIIe-milieu XIe siècle), Éditions Ophrys, (ISBN 978-2-708-00826-7, lire en ligne)
- (en) Joseph Needham, Science and civilisation in China, vol. 7 : General conclusions and reflections, Cambridge University Press, (ISBN 978-0-521-08732-2, lire en ligne)
- (en) Lance Day et Ian McNeil, Biographical Dictionary of the History of Technology, Taylor & Francis, (ISBN 978-0-415-19399-3, lire en ligne)
- Rushdī Rāshid, Histoire des sciences arabes: Astronomie, théorique et appliquée, Seuil, (lire en ligne)
- Alain Schärlig, Compter du bout des doigts, PPUR presses polytechniques, (ISBN 9782880746803, présentation en ligne)
- Jean-Pierre Levet, Orient et Occident, Tôzai, vol. 2/1997, Presses Univ. Limoges, , 171 p. (ISBN 978-2-84287-092-8, présentation en ligne)
- (it) Nadia Ambrosetti, L'eredità arabo-islamica nelle scienze e nelle arti del calcolo dell'Europa medievale, Milan, LED, (ISBN 978-88-7916-388-0, lire en ligne), p. 96-97
- Olivier Hanne, L'Alcoran. Comment l'Europe a découvert le Coran - Comment l'Europe a découvert le Coran, Humensis (ISBN 9782410017045, présentation en ligne)
- Danièle Conso, Antonio Gonzalès et Jean-Yves Guillaumin, Les vocabulaires techniques des arpenteurs romains : actes du colloque international, Besançon, 19-21 septembre 2002, Presses Univ. Franche-Comté, (ISBN 9782848671208, lire en ligne)
- Hervé Martin, Bernard Merdrignac, Culture et société dans l'Occident médiéval, Éditions OPHRYS, (ISBN 9782708009066, présentation en ligne)
- Sylvie Denoix et Marie-Hélène Renel, Atlas des mondes Musulmans médiévaux, CNRS (ISBN 9782271142351, présentation en ligne)
- Raymond Le Coz, Les médecins nestoriens au Moyen Âge : les maîtres des Arabes, L'Harmattan, (ISBN 978-2-747-56483-0, lire en ligne)
- (en) Helaine Selin, Encyclopaedia of the history of science, technology, and medicine in non-western cultures, Springer, (ISBN 978-0-792-34066-9, lire en ligne)
- Éric Lindemann, Mécanique : une introduction par l'histoire de l'astronomie, De Boeck Université, (ISBN 978-2-804-13259-0, lire en ligne)
- François Berriot, Spiritualités, hétérodoxies et imaginaires : études sur le Moyen Âge et la Renaissance, Université de Saint-Étienne, (ISBN 978-2-862-72052-4, lire en ligne)
- Anita Chung, Drawing Boundaries - Architectural Images in Qing China, University of Hawaii Press, (ISBN 9780824862268, présentation en ligne)
- (en) C. A. Storey, Persian Literature, vol. 2, Routledge, (ISBN 978-0-700-71362-2, lire en ligne)
- (en) N.K. Singh et M. Zaki Kirmani, Encyclopaedia of Islamic science and scientists, Global Vision Publishing Ho, (ISBN 978-8-182-20057-9, lire en ligne)
Articles connexes
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