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X 4200

L'autorail panoramique X 4200 est un autorail mono-caisse à deux niveaux construit à 10 exemplaires par Renault numérotés X 4201 à 4210.

X 4200
Description de cette image, également commentée ci-après
Un X 4200 Ă  la gare d'Avignon-Centre en 1979.
Identification
Exploitant(s) SNCF
DĂ©signation X 4201-4210
Surnom Panoramiques, panos
Composition Autorail seul
Couplage Jumelage possible avec d'autres autorails
Constructeur(s) RĂ©gie Renault
Mise en service 1959
Retrait de 1980 Ă  1985
Caractéristiques techniques
Écartement standard (1 435 mm)
Carburant gazole
Moteur thermique Moteur MGO-SACM 800 cv
Transmission Ă©lectrique
Puissance continue 480 kW
Masse totale 55,5 t
Longueur totale 26,770 m
Bogies 2
Accès 2 portes latérales de chaque côté
Places 1re cl. 44 pl.
Places 2e cl. 36 pl.
+ 8 strapontins
Vitesse maximale 130 km/h

Destinée à la desserte de lignes touristiques, la série est mise en service entre avril et et radiée des inventaires de la SNCF entre et . Les X 4203, 4206 et 4208 sont la propriété de l'association AGRIVAP Les trains de la découverte ; seul le X 4208 continue à circuler. Le X 4204, préservé par Renault est classé au titre des monuments historiques en 1998, il a rejoint AGRIVAP par convoi routier de Flins à Courpière, puis par rail jusqu'à Ambert en mars 2022[1].

Genèse de l'autorail

À la fin des années 1950, le développement du tourisme incite la Société nationale des chemins de fer français à réfléchir à la conception d'un engin destiné au transport de voyageurs des lignes touristiques du réseau, bien souvent non électrifiées. Lors d'un voyage aux États-Unis, le directeur du matériel et de la traction est séduit par le concept des voitures Vista-Dome. Le nouvel engin doit donc être à traction diesel, assez puissant pour tracter des remorques sur des lignes au profil difficile et offrir à une partie de ses voyageurs une vision panoramique des paysages traversés[2].

Description

La série de dix appareils est construite par la branche ferroviaire de la Régie Nationale des Usines Renault (RNUR) dans son usine de Choisy-le-Roi, le premier exemplaire sortant de production en [3].

Caractéristiques techniques

L'autorail panoramique X 4200 est réversible à caisse unique, équipé de deux postes de conduite. Il est équipé de deux bogies, dont un moteur et un porteur, de deux essieux[4].

La structure de l'autorail panoramique X 4200 prĂ©sente la particularitĂ© de comprendre une cabine de première classe surĂ©levĂ©e, situĂ©e dans la partie centrale au-dessus du compartiment moteur, offrant une vision Ă  360° par tous les temps grâce Ă  un dispositif anti-buĂ©e constituĂ© de rĂ©sistances Ă©lectriques noyĂ©es dans les vitres. Le dĂ´me est formĂ© de quatre Ă©lĂ©ments en polyester stratifiĂ© de 3,50 Ă— 2,80 m et ne pèse que 780 kg. Les baies vitrĂ©es du dĂ´me avec leur joints pèsent 1 000 kg. Le verre extĂ©rieur utilisĂ© pour le dĂ´me est de type Athermique, c’est-Ă -dire partiellement impermĂ©able aux radiations infrarouges. Le compartiment de première classe est sĂ©parĂ© du compartiment moteur par un plancher isolant Ă©pais de 13 cm qui permet une protection thermique et acoustique. De la laine de verre et de l'amiante complètent la protection thermique et contre les incendies[4]. Les deux faces de l'autorail sont Ă©galement rĂ©alisĂ©es en polyester collĂ© sur une armature mĂ©tallique[4].

La motorisation est constituĂ©e d'un moteur MGO de type V12SH de la SociĂ©tĂ© alsacienne de constructions mĂ©caniques (SACM) dotĂ© d'une turbo-soufflante Napier type HP 100. Le moteur est semblable Ă  celui des X 2800 (livrĂ©s Ă  partir de ) mais lĂ©gèrement moins puissant avec 480 kW, soit 800 ch (au lieu de 825 ch pour les X 2800). Des problèmes de refroidissement dans le compartiment moteur trop exigu conduisent Ă  limiter rapidement sa puissance Ă  605 ch en service commercial par montage d'un limiteur d'injection[5].

La transmission est Ă©lectrique, le moteur diesel entraĂ®nant une gĂ©nĂ©ratrice Ă©lectrique qui alimente sous une tension de 1 000 V deux moteurs placĂ©s sur les essieux d'un mĂŞme bogie[6]. Les moteurs de traction, insuffisamment ventilĂ©s, souffrent d'une fiabilitĂ© insuffisante[7] ; ce problème est partiellement rĂ©solu par le montage d'un système de ventilation forcĂ©e[5].

Grâce Ă  l’utilisation du plastique pour le dĂ´me et d'autres Ă©quipements parmi lesquels les rĂ©servoirs et les escaliers, et en adoptant des faces latĂ©rales constituĂ©es par une poutre triangulĂ©e classique, l'X 4200 ne dĂ©passe pas la charge de 16,5 tonnes par essieu ce qui lui permet de circuler sur l’essentiel du rĂ©seau ferrĂ© français[8]. L'autorail panoramique peut circuler en formation jumelĂ©e de deux engins ; de construction il est conçu pour tracter deux remorques unifiĂ©es dans des rampes de 25 mm/m, mais le bridage de son moteur rĂ©duit sa capacitĂ© de traction Ă  une seule remorque dans ces conditions[9].

Aménagements intérieurs et livrée

L'autorail présente une capacité de 88 places assises, dont 44 en première classe et 44 (y compris huit strapontins) en seconde classe. Les fauteuils de première classe, sous le dôme supérieur, sont orientables de façon à pouvoir être tournés dans le sens de la marche. Les sièges de seconde classe sont également des fauteuils individuels mais ils sont fixes ; ils se situent dans les deux compartiments au niveau bas, à l'avant et à l'arrière, séparés par les compartiments moteur et bagages placées au centre. Les voyageurs de 2e classe peuvent voir la voie vers l'avant (ou vers l'arrière dans l'autre compartiment), les postes de conduite n'étant isolés que par une paroi vitrée. Deux places se trouvent tout à fait à l'avant, à côté du conducteur[10].

Ces engins sont équipés d'un système de ventilation par électro-ventilateurs, indispensable pour maintenir une température acceptable sous le dôme du compartiment de première classe. Une véritable climatisation est prévue mais elle ne fut installée que sur le premier exemplaire de la série (X 4201), doté d'une véritable réfrigération en 1re classe. Malgré tout, la ventilation du dôme n'est pas satisfaisante par fortes chaleurs sur cet engin, entraînant même des interdictions de circulation aux heures les plus chaudes pendant les mois d'été[11].

Leurs aménagements intérieurs et leur ligne sont dus au designer Paul Arzens qui les a revêtus d'une livrée rouge et crème avec toit et bas de caisse gris anthracite[3]. Ils ont conservé cette livrée toute leur carrière[3]. La livrée verte du X 4208 de l'AGRIVAP est spécifique à cette association[12].

Services effectués

Les X 4200 assurent Ă  partir de 1959 des dessertes sur les lignes du rĂ©seau Sud-Est de la SNCF avec en particulier les deux trains touristiques « le CĂ©venol Â» (via la ligne des CĂ©vennes) et « l'Alpazur Â» (via la ligne des Alpes).

Les X 4201 Ă  X 4204 assurent Ă  partir du « le CĂ©venol Â» (Marseille - NĂ®mes - Alès - Clermont-Ferrand - Le Mont-Dore). Pour cela ils sont souvent associĂ©s Ă  un X 2400 puis un X 2800 encadrant deux, voire trois remorques. Ces jumelages et remorquages entraĂ®nent une limitation de vitesse Ă  120 km/h alors qu'un X 4200 seul peut rouler Ă  130 km/h. En 1978, « le CĂ©venol Â» perd ses autorails panoramiques au profit d'X 2800 modernisĂ©s puis d'une rame Corail tractĂ©e par des BB 67400.

Les X 4205 et X 4206 effectuent le le premier train « Alpazur Â» entre Genève et Digne via Grenoble. Ce train pĂ©riodique d'Ă©tĂ© (de juin Ă  septembre) nĂ©cessite chaque Ă©tĂ© le dĂ©tachement au Centre Autorails de Grenoble de quatre autorails X 4200 marseillais de 1959 Ă  1971.

Lors de leurs sĂ©jours dans la capitale des Alpes et du DauphinĂ© Ă  Grenoble, les X 4200 assurent aussi quelques relations Aix-les-Bains - ChambĂ©ry - Grenoble - Valence (et retour) et Grenoble - Genève (et retour). Ils tractent une ou deux remorques. Sur « l'Alpazur Â», ils sont souvent associĂ©s Ă  un X 52000, X 52100 ou X 2400 encadrant deux, voire trois remorques.

Les X 4200 circulent Ă©galement, entre autres, sur le littoral languedocien (Marseille - Cerbère), sur la CĂ´te d'Azur (Toulon et Nice), sur la ligne de la CĂ´te bleue et dans le briançonnais. En fin de carrière, ils effectuent quelques rotations sur Alès et Bessèges et Alès - GĂ©nolhac. Les quatre derniers engins de ce type sont retirĂ©s de la circulation en 1985. Le X 4204, parmi les derniers radiĂ©s, a parcouru 2 520 260 km[13].

Lignes parcourues

DĂ©pĂ´ts titulaires

  • Marseille-Saint-Charles (de 1959 Ă  1960) avec dĂ©tachement pendant l'Ă©tĂ© de plusieurs engins au Centre Autorails de Grenoble pour la relation "Alpazur"
  • Marseille-Blancarde, (de 1960 Ă  1982, puis transfert Ă  NĂ®mes le 23/05/1982) avec dĂ©tachement pendant l'Ă©tĂ© (jusqu'en 1975) de plusieurs engins au Centre Autorails de Grenoble pour la relation "Alpazur"
  • NĂ®mes (du 23/05/1982 au 01/06/1985, avec les X 4202, X 4204, X 4206, X 4207 et X 4208, les autres ayant Ă©tĂ© rĂ©formĂ©s auparavant)
Répartition du matériel
Engins Mise en service Radiation livrée Dépôts
X 4201 Origine Marseille Blancarde
X 4202 Origine Nîmes
X 4203 Origine Nîmes
X 4204 Origine Nîmes
X 4205 Origine Marseille Blancarde
X 4206 Origine Nîmes
X 4207 Origine Nîmes
X 4208 Origine Nîmes
X 4209 Origine Nîmes
X 4210 Origine Nîmes

Engins conservés

  • X 4203 : rĂ©cupĂ©rĂ© par Agrivap en 2001, ses pièces vont servir Ă  la restauration du X 4206[14]. FerraillĂ© en 2021.
  • X 4204 : confiĂ© Ă  la RĂ©gie Renault, puis transfĂ©rĂ© Ă  l'Agrivap au mois de mars 2022 Logo monument historique ClassĂ© MH (1998)[15].
  • X 4206 : ex-CITEV, rĂ©cupĂ©rĂ© par Agrivap en 2005, doit ĂŞtre restaurĂ© avec les pièces du X 4203[14].
  • X 4208 : restaurĂ© en 1986 par Agrivap, roule depuis pour le Train touristique du Livradois-Forez[14]. Repeint dans la livrĂ©e spĂ©cifique de cette association, les vĂ©hicules de sĂ©rie arborant la livrĂ©e classique rouge et crème de la SNCF. C'est en 2018 le seul exemplaire de la sĂ©rie autorisĂ© Ă  circuler.


L' X 4208 du train touristique du Livradois-Forez.

Modélisme

Philatélie

La poste a émis un timbre intitulé autorail panoramique issu du bloc feuillet Les légendes du rail sorti en 2001. d'une valeur faciale de 1 F 50 c (0.23€) N° YT 3413.

Notes et références

Voir aussi

Articles et ouvrages

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Olivier Constant, EncyclopĂ©die du matĂ©riel moteur SNCF : SupplĂ©ment Ă  la revue « Le Train Â», t. 4 : Les autorails des annĂ©es 1950 Ă  nos jours (2), Publitrains, , 98 p. (ISSN 1267-5008).
  • Olivier Constant, Les Panoramiques et autres autorails touristiques : SupplĂ©ment no 39 Ă  la revue « Le Train Â», Publitrains, , 95 p. (ISSN 1267-5008). Ouvrage utilisĂ© pour la rĂ©daction de l'article.
  • Jacques Defrance, Le matĂ©riel moteur de la SNCF, Paris, Éditions N.M., , rĂ©Ă©dition 1978.
  • FrĂ©dĂ©ric Didelot, « Une vedette nommĂ©e Panoramique », Ferrovissime, Auray, LR Presse, no 27,‎ Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • William Lachenal, « Les autorails panoramiques », Connaissance du Rail, nos 350-351,‎ , p. 6 Ă  12
  • AurĂ©lien PrĂ©vot, « Les X 4200 sous la loupe », Ferrovissime, Auray, LR Presse, no 26,‎ Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • AurĂ©lien PrĂ©vot, « Les X 4200 : le prestige Ă  l'Ă©conomie », Ferrovissime, Auray, LR Presse, no hors-sĂ©rie 1,‎ Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean Tricoire, « Les trains des Alpes », Le Train, no spĂ©cial 57,‎ .

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Articles connexes

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