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Women Airforce Service Pilots

Le Women Airforce Service Pilots (WASP), ou Service de pilotes féminines de l'Armée de l'air, est une organisation para-militaire pionnière rassemblant des femmes pilotes civiles, employées par la United States Army Air Forces, pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle rassemble le deux escadrons créés un an auparavant : le Women’s Flying Training Detachment (WFTD) et le Women's Auxiliary Ferrying Squadron (WAFS). L'unité compte alors mille membres. Elle est dissoute le .

Women Airforce Service Pilots
Image illustrative de l’article Women Airforce Service Pilots
Frances Green, Margaret Kirchner, Ann Waldner et Blanche Osborn quittant leur appareil « Pistol Packin' Mama » au centre de formation AAF, en Ohio.

Création
Dissolution
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Branche United States Army Air Forces
RĂ´le Aviation

Création du WASP

À l'été 1941, les célèbres pilotes Jacqueline Cochran et Nancy Harkness Love se proposent pour des missions de non-combat au service de l'armée de l'air américaine (les US Army Air Forces ou USAAF, ancêtre de la United States Air Force ou USAF) après le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en Europe. L'intérêt est alors de libérer les pilotes masculins pour des actions de combat et d'affecter les femmes aux missions stratégiques et logistiques. Malgré le soutien appuyé de la Première dame des États-Unis, Eleanor Roosevelt, le chef d'état-major de l'Armée de l'air, le général Henry Harley Arnold, rejette les propositions de Nancy Love et Jacqueline Cochran.

Alors que les États-Unis ne sont pas encore entrés en guerre, Jacqueline Cochran se porte volontaire pour être affectée au Transport aérien auxiliaire (Air Transport Auxiliary, ou ATA), dans la Royal Air Force britannique. En effet, l'ATA recrute des pilotes féminins depuis et cherchait à en former de nouvelles. Les femmes américaines qui font partie de ces unités sont alors les premières de leur pays à piloter des engins militaires. Il leur est permis d'être aux commandes des avions les plus performants de l'époque, à l'instar des Spitfires, Typhoons, Hudsons, Mitchells, Blenheims, Oxfords, Walruses, et Sea Otters. Leurs missions ne sont alors pas dites de combat, mais parfois y ressemblent. Devant ces conditions, seulement trois des pilotes américaines engagées au Royaume-Uni, reviennent aux États-Unis pour faire partie du programme WASP.

La constitution des effectifs militaires américains nécessaires à la Seconde Guerre mondiale se fait tardivement, ce qui a pour effet de voir une augmentation spectaculaire des membres en activité pour l'Armée de l'air américaine. Il y a notamment quelques carences au niveau du recrutement des hommes, ce qui amène l'armée à recruter des femmes. Ce n'est néanmoins qu'après l'attaque de Pearl Harbor, qu'il devient évident qu'il n'y a pas suffisamment de pilotes masculins.

En 1941, l'aviatrice Phoebe Omlie, alors au poste de « spécialiste senior des vols privés de l'Autorité de l'aéronautique civile » répond à cet important besoin de pilotes en ouvrant 66 écoles de vol dans 46 États. Elle met en place un programme « expérimental » pour former des instructrices, avec la conviction forte et controversée que « [...] si les femmes peuvent enseigner aux hommes à marcher, elles peuvent leur apprendre à voler. » Ces femmes instruisent des hommes et des femmes pilotes dans des programmes d'entraînement militaire et civil, y compris le Navy V-5 et les Women Airforce Service Pilots[1].

Le général William Tunner s'occupe du recrutement aidé du major Robert Love et sa femme Nancy, une pilote professionnelle. Le général Arnold avait cédé à la mi-été 1942 et accepté les propositions rejetées auparavant, notamment le « plan Tunner ». La création du WAFS, dirigé par Nancy Love, est effective le , alors pour du transport aérien. Le même jour, Jacqueline Cochran revient aux États-Unis. Beaucoup de publicité est faite autour du programme, ce que le général Arnold critique.

Deux escadrons sont constitués : celui de Nancy Love et celui de Jacqueline Cochran. Le premier s'entraîne sur l'aéroport municipal de Houston, Texas (aujourd'hui le Hobby Airport) et le second à l'Army Air Base de New Castle, Delaware (aujourd'hui le New Castle Airport). Bien que « rivaux », les deux programmes sont indépendants jusqu'à l'été 1943 où l'on incite Jacqueline Cochran à prendre le contrôle des deux unités, malgré l'opposition du général Tunner. Ainsi, les programmes WAFS et WFTD fusionnent pour donner naissance au WASP.

Entraînement des pilotes du WASP

Jacqueline Cochran avec les pilotes en formation du WASP.

Les pilotes du WASP sont organisĂ©es en 19 groupes. Chacune d'entre elles, avec environ 1 400 heures de vol Ă  son actif et une formation de pilote commerciale, reçoit un entraĂ®nement de 30 jours pour apprendre Ă  voler selon les règlementations militaires. Le manque de ressources financières (dĂ©jĂ  prĂ©sent alors qu'il y avait deux escadrons) entraĂ®ne pour l'unitĂ© des dĂ©fauts de personnel administratif, de soins mĂ©dicaux, de matĂ©riel et d'avions (seulement 23 servent Ă  l'entraĂ®nement). Le , Margaret Oldenburg et son instructeur, Norris G. Morgan, s'Ă©crasent Ă  une dizaine de kilomètres au sud de Houston. La mĂ©tĂ©o dĂ©sastreuse qui secoue la rĂ©gion de Houston achève le moral des engagĂ©es, ce qui amène les autoritĂ©s Ă  leur crĂ©er une vraie identitĂ©. Un personnage, Fifinella, conçu par Roald Dahl et dessinĂ© par Walt Disney devient ainsi la mascotte de l'unitĂ© et orne leur Ă©cusson d'Ă©paule.

Trois entraînements ont lieu. Le premier rassemble 38 femmes et les forme à un minimum de 200 heures de vol. Vingt-trois sont diplômées le . La deuxième promotion est diplômée le et la troisième le . Les entraînements ont essentiellement lieu à l'aéroport de Sweetwater (Texas).

Échec de la militarisation et dissolution

Les membres du WASP sont des employées de la fonction publique et ne reçoivent pas à ce titre d'avantages militaires, contrairement à leurs homologues masculins. D'autre part, elles ne sont alors pas administrativement liées à l'Armée de l'air et peuvent donc démissionner à tout moment après la fin de leur formation, bien que peu l'aient fait.

Le , la militarisation du WASP est commencĂ©e. Jacqueline Cochran et le gĂ©nĂ©ral Arnold souhaitent alors un corps distinct, dirigĂ© par un colonel femme (similaire aux chefs WAC, WAVES, SPAR, et Marine heads). Le dĂ©partement de la Guerre, cependant, s'oppose Ă  une telle dĂ©cision. Au lieu de cela, il prĂ©fère que les femmes soient intĂ©grĂ©es au sein de la WAC (Women's Army Corps) et donc ajoutĂ©es aux quelque 2 000 agents dĂ©jĂ  affectĂ©es.

Le , le projet de loi de la Chambre des représentants de donner le statut militaire au WASP est enterré après la fermeture de certaines écoles de formation de vol civiles et d'un puissant lobbying. La commission de la Chambre sur la fonction publique avait en outre signalé le , qu'il considérait le WASP comme inutile, excessivement coûteux et recommandé que le recrutement et la formation des pilotes féminins devait être interrompu. Malgré le militantisme de Jacqueline Cochran, le général Arnold, qui avait été un promoteur de la militarisation dissout le WASP le . Il prononce un discours à l'aéroport de Sweetwater, le : « Le WASP a rempli sa mission. Son travail a été une réussite. Mais, comme c'est habituel en temps de guerre, le coût a été lourd. Trente-huit WASP sont mortes en contribuant à ce que leur pays se dirige vers la victoire finale. Les forces aériennes se souviendront longtemps de leur service et leur sacrifice. »

À l'issue du programme WASP, 916 femmes deviennent pilotes de service pour la AAF, dont 620 affectées aux centres de formation, 141 pour le transport aérien, 133 pour les forces aériennes continentales des États-Unis, 11 à l'escadre météorologique, 9 pour les commandes techniques et les autres pour le Troop Carrier Command.

Postérité

En , le président Barack Obama signe l'ordre officiel de décoration de la médaille d'or du Congrès au WASP.

Tous les dossiers du WASP sont classés et inaccessibles pendant trente-cinq ans, ce qui fait que les historiens n'ont pu avoir accès, pendant cette période, à leur apport dans l'effort de guerre américain. En 1975, le colonel Bruce Arnold, fils du général Henry Harley Arnold et les WASP se battent pour se voir remettre le titre de vétérans de la Seconde Guerre mondiale. Ils ont alors un soutien assez prononcé de l'opinion publique. En 1977, les dossiers sont déclassifiés. Il est à noter l'important lobbying du sénateur Barry Goldwater qui, lui-même, avait été pilote pendant la guerre.

Le président Jimmy Carter signe en 1977 la loi no 95-202, section 401, qui accorde aux anciennes membres du WASP un statut militaire complet pour leurs services rendus. En 1984, chaque membre du WASP reçoit la World War II Victory Medal. Celles qui ont servi plus d'un an reçoivent également les American Theater Ribbon/American Campaign Medal. La plupart des enfants des membres qui étaient alors décédées acceptent la décoration à titre posthume.


Le , le président Barack Obama et le Congrès des États-Unis décerne au WASP la médaille d'or du Congrès. Trois des 300 anciennes membres encore vivantes sont présentes. Le , 200 membres survivantes viennent au Capitole de Washington, D.C. pour accepter la médaille des mains de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi et des autres dirigeants du Congrès.

Aviatrices notables du WASP

Deanie Parish devant un Republic P-47 Thunderbolt sur la piste de la Tyndall Air Force Base (Floride), en 1944.

Dans la fiction

  • Dans le comic Wonder Woman, Diana Trevor, la mère du personnage Steve Trevor est une ancienne membre du WASP qui s'Ă©tait accidentellement Ă©crasĂ©e sur l'Ă®le mythique de Themyscira, lors d'une mission dans les annĂ©es 1940. Elle est alors enterrĂ©e avec tous les honneurs par ses habitantes, les Amazones, qui sont Ă©mues par son sacrifice. Le nom du personnage principal de la sĂ©rie, « Princesse Diana », « Diana Prince » ou « Wonder Woman » tient son nom de cette pilote, ainsi que son costume, fabriquĂ© Ă  partir de son uniforme de pilote.
  • Les TĂŞtes brulĂ©es, saison 1, Ă©pisode 21, consacrĂ© au WASP (1976).
  • En 2009, un Ă©pisode de la sĂ©rie tĂ©lĂ©visĂ©e Cold Case amène les protagonistes Ă  enquĂŞter sur le meurtre d'une pilote du WASP, Ă  Philadelphie (Pennsylvanie).
  • Dans le roman de Janet Dailey Les Ailes d'argent (Silver Wings, Santiago Blue), de 1984 qui retrace l'entraĂ®nement des premières WASP, puis leurs diffĂ©rentes missions et jusqu'Ă  leur dissolution.
  • En 2013, l'auteure Fannie Flagg sort le roman The All-Girl Filling Station's Last Reunion (en français La dernière rĂ©union des filles de la station-service sorti en 2015). Ce roman nous raconte une partie de la vie de femmes pilotes WASP.
  • La sĂ©rie de bandes-dessinĂ©es Angel Wings, scĂ©narisĂ©e par Yann et illustrĂ©e par Romain Hugault met en scène les aventures d'Angela Mc Cloud, WASP durant la Seconde Guerre mondiale.

Notes et références

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Women Airforce Service Pilots » (voir la liste des auteurs).
  1. Cooper, Ann L. (Ann Lewis), How high she flies : Dorothy Swain Lewis, WASP of WWII, horsewoman, artist, teacher, Aviatrix Pub, (ISBN 1-928760-00-7 et 9781928760009, OCLC 42354086, lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • (en) Molly Merryman, Clipped wings : the rise and fall of the Women Airforce Service Pilots (WASPs) of World War II, New York, New York University Press, , 239 p. (ISBN 978-0-8147-5567-9, OCLC 833114107, lire en ligne).
  • (en) Marianne Verges, On silver wings : the Women Airforce Service Pilots of World War II, 1942-1944, New York, Ballantine Books, , 273 p. (ISBN 978-0-345-38967-1, OCLC 33267696).

Articles connexes

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