William Bulkeley
William Bulkeley, né le à Clonmel, en Irlande, et mort le à Angers, en France, est un militaire irlandais et un chef royaliste de la guerre de Vendée.
Biographie
William Bulkeley naît le à Clonmel, en Irlande[1]. Il s'engage dans le régiment de Walsh, au service du Royaume de France, et sert dans un bataillon en garnison sur l'Île d'Oléron[1]. Il obtient le grade de lieutenant[1].
En novembre 1786, il épouse Céleste Talour de La Cartrie, veuve d'un premier mariage avec Chappot de la Brossardière[1]. Dans ses mémoires, Toussaint Ambroise Talour de la Cartrie décrit son beau-frère comme un « élégant cavalier de cinq pieds et dix pouces [2] du caractère le plus aimable et d'une belle prestance »[3].
Entre 1788 et 1790, le bataillon de Bulkeley est envoyé à l'Île-de-France (Île Maurice)[1]. À son retour en France, Bulkeley démissionne et se retire au château de Brossardière, à La Roche-sur-Yon[1].
En mars 1793, la Vendée se soulève contre la levée en masse[1]. Le 14 mars 1793, la petite ville de La Roche-sur-Yon est envahie par des paysans menés par William Bulkeley et Charles-François de Chouppes[1] - [4]. Céleste, l'épouse de William, prend également les armes[1].
Bulkeley et de Chouppes établissement un camp à La Roche-sur-Yon, où 300 hommes, la moitié armés de fusils, sont maintenus en permanence[1]. Ils instaurent également un « Conseil provisoire d'administration et de justice »[1].
Le 19 mars, William Bulkeley et de Chouppes se joignent à Charles de Royrand et participent à la bataille de Pont-Charrault[5]. Le 29 mars, ils rejoignent cette fois l'armée de Jean-Baptiste Joly pour prendre part à l'attaque infructueuse des Sables-d'Olonne[6].
Le 23 août 1793, les républicains reprennent La Roche-sur-Yon, qui est évacuée par les insurgés[7]. Le 26 août, Jean-Baptiste Joly vient au secours des époux Bulkeley et tente de reprendre la ville, mais l'attaque est repoussée par la colonne du général Mieszkowski[7].
Quelques témoignages de patriotes présentent William Bulkeley comme étant « d'un caractère doux », mais laissent un jugement plus défavorable à propos de son épouse, Céleste[1]. Le 29 août, le juge de paix Hillaireau rapporte notamment que, avant de fuir La Roche-sur-Yon, certains insurgés soutenus par Céleste Bulkeley réclament la mise à mort des prisonniers patriotes détenus dans la ville, mais que William Bulkeley et de Chouppes s'y opposent[1].
Après cette défaite, William et Céleste Bulkeley se réfugient à Legé, où ils sont accueillis par Charette[7] - [1]. Ils prennent ensuite part à la bataille de Torfou et la bataille de Saint-Fulgent[1].
À l'automne 1793, ils rejoignent la Grande Armée et participent à la Virée de Galerne[1] - [8]. Après la déroute du Mans, les époux Bulkeley traversent la Loire à Ancenis, mais ils sont arrêtés au Loroux-Bottereau et conduits à Angers[1].
Conduits devant la commission militaire révolutionnaire d'Angers, William et Céleste Bulkeley sont condamnés à mort le 2 janvier 1794[1]. Céleste se déclare enceinte et obtient un sursis, mais William est guillotiné le jour même[1] - [Note 1].
Notes et références
Notes
Références
- Chassin, t.III, 1892, p. 415-418.
- soit 1,895 m (6′ 3″)
- Talour de la Cartrie 1910, p. 160.
- Chassin, t.III, 1892, p. 389.
- Valin 2010, p. 180-181.
- Chassin, t. I, 1893, p. 64.
- Dumarcet 1998, p. 256.
- Dumarcet 1998, p. 372.
- Gabory 1934, p. 63.
Bibliographie
- Charles-Louis Chassin, La préparation de la Guerre de Vendée (1789-1793), t. III, Imprimerie Paul Dupont, , 628 p. (lire en ligne).
- Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote 1793-1795, t. I, Paris, Imprimerie Paul Dupont, , 621 p. (lire en ligne).
- Lionel Dumarcet, François Athanase Charette de La Contrie : Une histoire véritable, Les 3 Orangers, , 536 p. (ISBN 978-2-912883-00-1).
- Émile Gabory, Les femmes dans la tempête : Les Vendéennes, Perrin, , 308 p.
- Toussaint Ambroise Talour de la Cartrie (trad. Pierre-Amédée Pichot), Un Vendéen sous la Terreur : Précédé d'une étude sur l'insurrection vendéenne par Frédéric Masson, de l'Académie française, Paris, Société des publications littéraires illustrées, , 346 p. (lire en ligne).
- Claudy Valin, « La bataille inaugurale dite du "Pont Charrault". Réalité et résonnance », dans Hervé Coutau-Bégarie et Charles Doré-Graslin (dir.), Histoire militaire des guerres de Vendée, Economica, , 656 p.