Viry (Haute-Savoie)
Viry est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fait partie de l'agglomération du Grand Genève.
Viry | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
Département | Haute-Savoie | ||||
Arrondissement | Saint-Julien-en-Genevois | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Genevois | ||||
Maire Mandat |
Laurent Chevalier 2020-2026 |
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Code postal | 74580 | ||||
Code commune | 74309 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
5 590 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 214 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 07′ 06″ nord, 6° 02′ 18″ est | ||||
Altitude | Min. 357 m Max. 755 m |
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Superficie | 26,16 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Unité urbaine | Viry (ville isolée) |
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Aire d'attraction | Genève - Annemasse (partie française) (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Saint-Julien-en-Genevois | ||||
Législatives | Quatrième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
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Géographie
La commune de Viry se situe à 516 mètres d'altitude. Avec 2 616 hectares, elle est la plus grande commune du canton de Saint-Julien-en-Genevois par sa superficie.
Viry s'étend sur treize hameaux, à savoir :
L'Eluiset, Humilly, Germagny, Malagny, Essertet, Veigy, Songy, le Fort, la Rippe, la Côte, Vaux, Thônex, Cortenet.
Elle est située au nord-ouest du département, à 35 kilomètres d'Annecy et à 10 kilomètres de Genève.
Urbanisme
Typologie
Viry est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Viry, une unité urbaine monocommunale[4] de 5 590 habitants en 2020, constituant une ville isolée[5] - [6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française), dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 158 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7] - [8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (64,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (54,5 %), forêts (26,4 %), zones urbanisées (8,3 %), zones agricoles hétérogènes (5,1 %), prairies (1,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,5 %), cultures permanentes (1,4 %), zones humides intérieures (1 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
- Carte des infrastructures et de l'occupation des sols en 2018 (CLC) de la commune.
- Carte orthophotogrammétrique de la commune.
Toponymie
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit Vry, selon la graphie de Conflans[10].
Histoire
Une voie romaine, encore visible depuis le lieu-dit "Champ de la Croix" jusqu'Ã "Maison Neuve", traversait le territoire.
La famille de Viry
L'histoire de la commune est fortement liée à celle de la famille de Viry. La branche actuelle des Viry remonte au XIIe siècle et est une branche cadette de la famille de Sallenove. D'abord barons, les Viry deviennent comtes au XVIe siècle à la suite des services rendus par leur ancêtre Marin. La particularité de ce titre tient au fait que le duc de Savoie nomme Marin comte et après lui tous ses descendants directs mâles ou femelles. Ainsi, tous les descendants de Marin et non les seuls aînés de la famille peuvent prétendre au titre, ce qui est très original. Par ailleurs, l'un de leurs descendants est au Panthéon.
Seigneurie de Songy
La famille de Songy y possédait une maison forte, siège de seigneurie, au Moyen Âge.
La porte qui permettait d'accéder à la cour est décrite dans un texte comme : « double, bien clores de gros clous et fortes esparres avec grant serrure et verrouz tappet de fer »[11].
La cour nous est décrite comme : « une belle cour où se trouvent un pressoir, une étable et ung puits, le tout bien clos de murailles » ; le puits est décrit précisément comme : « Ung puits profond d'environ quarante pieds avec Sca coronne de quartier de molasse et une roue propre à tirer l'eau »[12].
Dans l'inventaire des biens de Michel de Scionzier, on précise que le colombier est de forme carrée et couvert d'un toit en tuiles. L'état des lieux précise également : « Plus deux fours et boydons ou soyt petites estables de porceaux polles et coq dindes et cannes »[13].
On y cultive le raisin, la treille de la maison est décrite : « dans le jardin avoyt une belle treille soyt pollez de raisin muscatz blanc et noer »[14].
Autres aspects
D'autres familles nobles ont leurs origines dans la commune, notamment la famille d'Humilly de Chevilly.
La commune est également connue pour son fort Sainte-Catherine édifié par le duc de Savoie pour attaquer Genève : il sera toutefois entièrement détruit par Genève et ses alliés français. Henri IV séjourna au village de l'Éluiset en décembre 1600 et un tableau, peint au XIXe siècle et exposé à la mairie, rappelle cet événement. L'église actuelle du village est reconstruite en 1843.
XVIIIe siècle
Le traité de Turin en 1754 met fin à la souveraineté partagée entre Genève et la Savoie sur les terres de l'ancien prieuré Saint-Victor. Les hameaux et villages de Malagny, Germagny, Lajoux, les Berthets deviennent savoyards en pleine souveraineté[15].
XIXe siècle
En 1816, un nouveau traité fixe la frontière[16], notamment 6 km passant par la Laire[17]. Viry se voit « amputée [...] d'Avusy [...] »[18], elle est désormais séparée par cette frontière des villages voisins de Soral et de Sézegnin[15].
Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures[Note 3], dont 391 pour la commune[21] - [22]. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et où 99,8 % des Savoyards répondent « oui » à la question « La Savoie veut-elle être réunie à la France ? »[23].
XXe siècle
Le , les frères Armand et Henri Dufaux fondent la société de l'aérodrome de Viry qui deviendra célèbre pour ses meetings aériens (1910, 1911 et 1935).
Durant la Seconde Guerre mondiale, Viry est l'une des communes frontières où passent de nombreux juifs fuyant le nazisme.
Pour plus de détails sur l'histoire de Viry, vous pouvez vous référer aux publications de l'association d'histoire régionale La Salévienne.
En 1958, un forage de prospection pétrolière de 2 471 mètre de profondeur a été effectué par la Société Alsacienne des Carburants sur le secteur de Humilly. Cette recherche a permis de localiser une zone imprégnée de pétrole mais jugée en quantité insuffisante pour justifier une exploitation[24].
Politique et administration
Liste des maires
Économie
La multinationale mexicaine de matériaux de construction, Cemex, y possède une unité de béton prêt à l'emploi.
Démographie
Ses habitants sont appelés les Viriens ou les Virois[26].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[28].
En 2020, la commune comptait 5 590 habitants[Note 4], en augmentation de 22,53 % par rapport à 2014 (Haute-Savoie : +6,65 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture et patrimoine
Lieux et monuments
- Le château de Viry (XVIIIe siècle), appartenant encore à la famille de Viry.
- Le château de Moulinsart, de style Napoléon III, construit au début du XXe siècle par l'architecte Jacques-Elysée Goss, pour la famille Gondrand.
- Sur le hameau de Humilly, le manoir et le château appartenant toujours aux comtes d’Humilly de Chevilly, ancienne noblesse citée depuis le XIVe siècle.
- L'ex-fort de Sainte Catherine de Songy : Sur le hameau de Songy, à quelques mètres de l'endroit où se situait le fort Sainte-Catherine de Songy (édifié en 1589)[31], a été créé le Parc animalier Tropicaland comportant la plus importante collection de plantes exotiques, située au Nord de la France. Réputée chez les spécialistes, cette collection offre un air d'exotisme. Il y a des millions d'années, une forêt de bambous poussait aux portes de Lyon avant qu'une glaciation ne la fasse disparaître.
- L'église Saint-Maurice. La décoration intérieure fut confiée au peintre J.B Ferraris[32].
- La chapelle Saint-Eusèbe et l'ancienne église d'Humilly.
Personnalités liées à la commune
- Chanoine Eustache Chappuis, (1491-1556), ancien doyen de Viry, ambassadeur de Charles Quint à la cour d'Henri VIII.
- Justin de Viry (1737-1813), natif, ambassadeur du royaume de Piémont-Sardaigne à La Haye, Londres, Madrid et Versailles. Aux heures sombres de la Révolution française, il devient maire de son village. Il est également le premier préfet du département de la Lys (Belgique) puis chambellan de l'empereur Napoléon et sénateur de l'empire. Il est enterré au Panthéon.
- Clément Silva, né à Chambéry en 1819 et meurt en 1907 à Saint-Julien, est un homme politique. Il fait partie des 21 personnalités qui reçurent une citoyenneté d'honneur de la Suisse à la suite de leur prise de position pro-helvétique lors de l'épisode qui se conclut par l'Annexion de la Savoie à la France en 1860. Il meurt le 22 septembre 1907 et est enterré dans le cimetière de Viry.
Voir aussi
Bibliographie
- Claude Barbier, Claude Megevand et Donald Stampfli, Viry (1860-1940) : vie et coutumes d'un village de Savoie, La Salévienne, , 143 p. (lire en ligne)
- Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 461-482 « Le canton de Saint-Julien », p. 524-527 « Viry ».
- Jean-Claude Cailliez, Viry-Aviation, chronique des pionniers genevois (1909-1948), Paris, La Salévienne,
- Collectif, Viry "Terra sainta", Histoire des paroisses et églises de Viry du IVe au XXe siècle, La Salévienne,
- Jean-Pierre Laverrière, Un village entre la Révolution et l'Empire, Viry en Savoie (1792-1815), Paris, Éditions Albatros,
- Élisabeth Sirot, Noble et forte maison : L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe siècle au début du XVIe siècle, Paris, Editions Picard, , 207 p. (ISBN 978-2-7084-0770-1).
- Claude Barbier et Pierre-François Schwartz, Communes réunies, communes démembrées, Atlas historique du pays de Genève, Volume 2, La Salévienne,
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Site de la mairie
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Cette pétition réunit plus de 13 651 signatures dans des villages de la partie nord (aujourd'hui la Haute-Savoie) : 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais savoyard et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois, soutenue par l’Angleterre[19] - [20].
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Viry », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Genève - Annemasse (partie française) », sur insee.fr (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 16Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
- Élisabeth Sirot 2007, p. 87.
- Élisabeth Sirot 2007, p. 88.
- Élisabeth Sirot 2007, p. 92-93.
- Élisabeth Sirot 2007, p. 96.
- « Historique de la commune », sur site de la commune de Viry - viry74.fr.
- « Exposition 2014-2015 Genève et les Suisses. « 12. Traités de Paris et de Turin » », sur le site des Archives République et Canton de Genèves - ge.ch (consulté en ).
- « Nouveaux suppléments au recueil de traités et d'autres..., Volume 1 ‘’’Procès-verbal de limites entre le Duché de Savoie et le Canton de Genève…’’’ », sur books.google.fr.
- Histoire des communes savoyardes, 1981, p. 526.
- Luc Monnier, L'annexion de la Savoie à France et la politique suisse, 1860, A. Jullien, , p. 98.
- Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 163.
- Manifestes et déclarations de la Savoie du Nord, Genève, Imprimerie-Lithographie Vaney, , 152 p. (lire en ligne), p. 50-55.
- Paul Guichonnet (préf. Henri Baud), Histoire de l'annexion de la Savoie à la France et ses dossiers secrets, Roanne, Éditions Horvath, , 354 p. (ISBN 978-2-7171-0235-2), p. 167.
- Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (lire en ligne), p. 18.
- Dominique Ernst, « On cherchait du pétrole dans le Genevois », L'Essor savoyard,‎ , p. 24
- « Jean-Pierre Buet, maire depuis trente ans [...] »
- « Viry », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté le ), Ressources - Les communes.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Thierry Martin, Michèle Virol, Vauban, architecte de la modernité ?, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, , 301 p. (ISBN 978-2-84867-232-8, lire en ligne), p. 180.
- Paul Guichonnet, Nouvelle encyclopédie de la Haute-Savoie : Hier et aujourd'hui, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 399 p. (ISBN 978-2-84206-374-0, lire en ligne), p. 365.