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Veille environnementale

La veille environnementale est la veille qui porte sur les informations, les innovations, les statistiques et données environnementales et de santé environnement, la règlementation et les perspectives et tendances concernant le domaine de l'environnement (biodiversité, climat, services écosystémiques, déchets, énergie...).

Elle est un élément important du travail de prospective de différents groupes, acteurs et collectivités.

Elle cherche notamment à détecter les phénomènes émergents qui ont ou auront une importance sur les facteurs environnementaux tels que l'eau, l'air, le sol, la faune, la flore, la biodiversité des espèces, les écosystèmes, les équilibres écologiques ou climatiques ou dans le domaine Santé-environnement (toxicologie, écotoxicologie, épidémiologie, écoépidémiologie...)

Le domaine environnemental prenant une importance croissante dans la culture moderne, la plupart des ressources primaires venant de la biodiversité et la plupart des sources d'énergies étant susceptibles de générer des impacts environnementaux important, la veille environnementale est devenue à la fin du XXe siècle une des composantes importantes de l'intelligence économique. Les entreprises ont en effet intérêt à anticiper sur les évolutions règlementaires (ex : directive Reach), ainsi que sur les changements environnementaux locaux ou globaux qui peuvent ou qui pourront les affecter (Cf. par exemple le Rapport Stern).

Sources

Les informations peuvent être collectées auprès de différentes sources :

  • publications scientifiques et de vulgarisation, rapports rĂ©gionaux ou internationaux (ex : GĂ©o 3, rapports du GIEC, Évaluation des Ă©cosystèmes pour le millĂ©naire , etc.) ;
  • colloques, sĂ©minaires, confĂ©rences, films ou reportages spĂ©cialisĂ©s ;
  • CollectivitĂ©s territoriales ;
  • bases de donnĂ©es spĂ©cialisĂ©es ;
  • rĂ©seaux relationnels ;
  • fĂ©dĂ©rations interprofessionnelles des mĂ©tiers de l'environnement ;
  • ONG environnementales ;
  • agences spĂ©cialisĂ©es (par exemple en France, l'Ademe, l'IFEN, agences de l'eau, AFSSA, AFSSET, etc. qui assurent elles-mĂŞmes un service de veille[1] ) ;
  • bureaux d'Ă©tudes spĂ©cialisĂ©s dans l'activitĂ© de veille (la plupart se concentrent sur la veille juridique mais quelques-uns proposent des veilles thĂ©matiques suivant les besoins de leurs clients) ;
  • groupes de travail en entreprise ;
  • groupes de travail hors entreprise ;
  • associations professionnelles ;
  • chambres consulaires (ex : chambres de commerce, chambres d'agriculture...) ;
  • sites internet ;

En Europe, les règlementations sur l'environnement sont aujourd'hui le plus souvent issues des organismes de l'Union européenne : ce sont les directives européennes, transposées en lois dans chaque État de l'Union européenne dans un délai qui ne devrait pas dépasser deux ans environ.

Veille environnementale au Québec

Participation citoyenne

Dans le processus de la veille environnementale, le citoyen au Québec est appelé à jouer sa partition. En effet, parmi les institutions précédemment citées, certaines accordent une importance au point de vue du citoyen, au point d'intégrer ce dernier dans leur démarche.

Dans l’exercice de sa mission, en sus d’enquêter sur les dossiers que lui fournit le ministre chargé de l’Environnement, le BAPE « consulte les citoyens »[2] en vue d’émettre son avis. De plus, dans le cadre des études d’impact environnemental qu’il entreprend, le BAPE, généralement, organise des audiences publiques auxquelles des administrés sont conviés à prendre part.

Les plaintes à caractère environnemental sont une autre forme de participation des citoyens dans la veille environnementale. Ceux-ci ont, en effet, la possibilité de faire un signalement au Centre de contrôle environnemental du Québec (CCEQ)au sujet d'une activité dont ils suspecteraient la non-conformité aux lois environnementales en vigueur[3].

Organismes et veille environnementale

Plusieurs organismes appartenant à des secteurs d’activité très variés ont recours à la veille environnementale :

  • Le Centre de Gestion de l’Équipement Roulant (CGER) en partenariat avec le Ministère des transports prĂ©voit, depuis 2003, dans ses plans d’action annuels le maintien d’une veille environnementale en lien avec l’automobile et la machinerie lourde pour se prĂ©munir d’équipements ayant un impact positif sur l’environnement grâce Ă  une baisse de la consommation de carburant et des Ă©missions de gaz Ă  effet de serre[4]. Le CGER oriente ses recherches en fonctions des rĂ©sultats obtenus lors des veilles environnementales. Ainsi, il participe Ă  des essais de vĂ©hicules lĂ©gers 100% Ă©lectrique, de vĂ©hicules fonctionnant Ă  l’hydrogène[5], du système E-Copilot pour camion[6], etc.
  • Nature QuĂ©bec / Union QuĂ©bĂ©coise pour la Conservation de la Nature (UQCN) a utilisĂ© la veille environnementale de 2002[7] Ă  2009[8] dans le but d’orienter ses actions pour le dĂ©veloppement durable de la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise et la prĂ©servation de l’environnement[9].
  • L’Institut Nordique de Recherche en Environnement et en SantĂ© au Travail (INREST) se sert de la veille environnementale pour collecter des donnĂ©es climatiques et mener des Ă©tudes sur la qualitĂ© de l’eau et des sĂ©diments ainsi que sur la faune et la flore[10].
  • Les Conseils RĂ©gionaux de l’Environnement (CRE) utilisent la veille environnementale pour mettre en avant des mesures de protection de l’environnement Ă  l’échelle rĂ©gionale[11].
  • Le Regroupement National des Conseils RĂ©gionaux de l’Environnement du QuĂ©bec (RNCREQ) Ĺ“uvre quant Ă  lui au dĂ©veloppement durable Ă  l’échelle nationale et intervient dans les dossiers environnementaux les plus importants[11].
  • La SociĂ©tĂ© des Traversiers du QuĂ©bec (STQ) a mis en place, lors de son plan stratĂ©gique de 2014-2018, une veille environnementale dans le but de modifier ses Ă©quipements maritimes pour minimiser les impacts nĂ©gatifs sur l’écosystème marin[12].
  • Le MusĂ©e canadien de la nature qui se trouve Ă  Ottawa a instaurĂ© un programme veille environnementale afin de recenser tous les changements de la biodiversitĂ© environnante et du niveau des eaux[13].
  • Le Ministère de l’agriculture, des pĂŞcheries et de l’alimentation prĂ©conise la mise en place d’une veille environnementale par les entreprises pour les aider Ă  s’adapter plus rapidement aux changements et Ă  rester compĂ©titifs sur le plan technologique et Ă©conomique[14]. Les informations peuvent toucher la gestion, l’organisation[15], les technologies en entreprise, l’environnement, les prĂ©fĂ©rences des consommateurs[16], etc.
  • L’Agence de la santĂ© et des services sociaux de la Capitale Nationale, Direction de santĂ© publique prĂ©voit dans son plan d’action le recours Ă  la veille environnementale pour suivre l’évolution des changements climatiques dans le but d’adapter ses actions auprès de la population en fonction des variations de tempĂ©rature[17].
  • Le Bureau d’Audiences Publiques sur l’environnement (BAPE) utilise la veille environnementale pour orienter les dĂ©cisions gouvernementales en faveur du dĂ©veloppement durable[18].
  • Le Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre le Changement climatique auquel la Loi sur la QualitĂ© de l’Environnement (LQE) attribue la responsabilitĂ© de "acquĂ©rir, construire, implanter et opĂ©rer sur toute partie du territoire du QuĂ©bec, tous les appareils nĂ©cessaires Ă  la surveillance de la qualitĂ© de l’environnement ainsi que mettre en Ĺ“uvre tout projet expĂ©rimental concernant la qualitĂ© de l’eau, la gestion des eaux usĂ©es ou des matières rĂ©siduelles(...)[19].

Voir aussi

Généralités

Intelligence Ă©conomique et veille

Usage de l'information

Liens externes


Notes et références

  1. Exemple de veille scientifique de l'Afsset
  2. Bureau d'audiences publiques sur l’environnement, « Le BAPE », sur Bureau d'audiences publiques sur l’environnement (consulté le )
  3. « Le traitement des plaintes à caractère environnemental », sur www.environnement.gouv.qc.ca (consulté le )
  4. Centre de gestion de l'équipement roulant, Plan d'action 2003-2004, Québec (province), Ministère des transports, , 27 p. (ISBN 2-550-41252-4, lire en ligne), p. 19
  5. Ministère des transports, de la mobilité durable et de l'électrification des transports, Rapport annuel de gestion 2016-2017, Québec, Direction de la planification et de la veille stratégique en collaboration avec les différents secteurs et directions du Ministère des transports, de la mobilité durable et de l'électrification des transports, , 154 p. (ISBN 978-2-550-79357-1, lire en ligne), p. 137
  6. Ministère des transports, de la mobilité durable et de l'électrification des transports, Rapport annuel de gestion 2015-2016, Québec, Direction de la planification et de la veille stratégique en collaboration avec les différents secteurs et directions du Ministère des transports, de la mobilité durable et de l'électrification des transports, , 202 p. (ISBN 978-2-550-76546-2, lire en ligne), p. 183
  7. Union québécoise pour la conservation de la nature, Plan stratégique 2002-2005 version 3.1, Québec, L'Union, , 14 p. (lire en ligne), p. 12-13
  8. Nature Québec / Union Québécoise pour la Conservation de la Nature, Plan d'action 2009, Québec, Nature Québec / Union Québécoise pour la Conservation de la Nature, , 4 p. (lire en ligne), p. 2
  9. Nature Québec / Union Québécoise pour la Conservation de la Nature, Plan stratégique 2005-2008 version révisée, Québec, Nature Québec / Union Québécoise pour la Conservation de la Nature, , 9 p. (lire en ligne)
  10. Institut Nordique de Recherche en Environnement et en Santé au Travail, Réponses aux questions citoyennes - Rapport de l’observatoire de la baie de Sept-Îles, Sept-Îles, Institut Nordique de Recherche en Environnement et en Santé au Travail, , 15 p. (lire en ligne), p. 2
  11. Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement du Québec, Philippe Bourke, Cédric Chaperon, Recommandations du RNCREQ plan d'action québécois 2013-2020 sur les changements climatiques, Montréal, Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement du Québec, Anne-Marie Gagnon, , 16 p. (lire en ligne), p. 1
  12. Société des traversiers du Québec, Plan stratégique 2014-2018, Québec, Société des traversiers du Québec, , 15 p. (ISBN 978-2-550-74098-8, lire en ligne), p. 8
  13. « Musée canadien de la nature - Centre de recherches sur la gestion et conservation des collections », Le Devoir,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  14. Ministère de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation, Politique québécoise des pêches et de l'aquaculture, Québec (province), Agriculture, pêcheries et alimentation Québec,cop., , 96 p. (ISBN 2-550-36301-9, lire en ligne), p. 46
  15. Christiane Migret Ministère de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation. Direction générale des affaires économiques, scientifiques et technologiques, La recherche, la science et l'innovation en agroalimentaire, 1997-2001, Québec, Ministère de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation, Direction générale des affaires économiques, scientifiques et technologiques, , 76 p. (ISBN 2-550-40153-0, lire en ligne), p. 11
  16. Ministère de l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation, Politique québécoise des pêches et de l'aquaculture, Québec (province), Agriculture, pêcheries et alimentation Québec,cop., , 96 p. (ISBN 2-550-36301-9, lire en ligne), p. 32
  17. Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale-Nationale. Direction régionale de santé publique, Plan d'action régional de santé publique 2009-2012, Québec, Agence de la santé et des services sociaux de la Capitale nationale, Direction de santé publique, , 144 p. (ISBN 978-2-89496-409-5, lire en ligne), p. 96
  18. Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, Rapport annuel de gestion 2007-2008, Québec, Bureau d'audiences publiques sur l'environnement, , 51 p. (ISBN 978-2-550-52991-0, lire en ligne)
  19. architecture de gestion de l'information législative-legal information management system Irosoft, « - Loi sur la qualité de l’environnement », sur legisquebec.gouv.qc.ca (consulté le )
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