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Vallée des Merveilles

La vallĂ©e des Merveilles est une vallĂ©e du massif du Mercantour, dans les Alpes, oĂč ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes plus de 40 500 gravures rupestres prĂ©historiques, datĂ©es du NĂ©olithique final et de l’Âge du bronze ancien, au milieu d’autres gravures plus rĂ©centes[1]. Elle est sur le territoire de la commune française de Tende.

Vallée des Merveilles
Image illustrative de l’article VallĂ©e des Merveilles
Paysage de la vallée des Merveilles vue de la baisse de Valmasque.
Localisation
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte d'Azur
DĂ©partement Alpes-Maritimes
CoordonnĂ©es 44° 04â€Č 34″ nord, 7° 26â€Č 18″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
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Vallée des Merveilles
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Vallée des Merveilles
Vallée des Merveilles
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Vallée des Merveilles
Vallée des Merveilles
Histoire
Époque NĂ©olithique final
Âge du bronze ancien

Les gravures préhistoriques

Dalles de roches moutonnées du val de Fontanalbe et mont Bégo en arriÚre-plan.
Dalles gravées avec corniformes.
Gravures par technique de cupules.
Gravures représentant des corniformes.
Une des roches gravées.
Le « Christ »[2].
Le chef de tribu[3] - [4] - [5].
Le sorcier.
Un homme avec un araire attelé à deux animaux.
Différents types de pétroglyphes.

Découvertes à la fin du XIXe siÚcle, les gravures se trouvent sur des affleurements rocheux (roches moutonnées) ou bien sur des blocs erratiques (pélite et grÚs essentiellement).

Elles sont de deux sortes :

  • des sillons en V correspondant Ă  des inscriptions ou des tracĂ©s schĂ©matiques attribuĂ©s aux pĂ©riodes rĂ©centes ;
  • des dĂ©pressions ou cupules larges Ă  fond plat, rĂ©alisĂ©es par percussion, attribuĂ©es Ă  l'Âge du bronze.

Les éléments de ce groupe comportent des figures à cornes (bovins), des armes (poignards, hallebardes, haches, etc.), des anthropomorphes[6] - [7] - [8] - [9] et des figures géométriques (spirales, réticulés, etc.).

L'interprétation est délicate, mais fait généralement référence à des préoccupations religieuses. L'hypothÚse des rites de passage pastoraux a récemment été développée[10].

Les gravures rupestres, au nombre d’environ 100 000 dont 37 000 figuratives, concernent 3 700 roches couvrant prĂšs de 1 400 ha rĂ©partis dans un ensemble plus vaste de 4 000 ha. Elles sont rĂ©parties dans sept hautes vallĂ©es situĂ©es Ă  plus de 2 000 m d’altitude, autour du mont BĂ©go (2 872 m) et du rocher des Merveilles (2 659 m), dont six en France : Vallauretta, Valmasque, col du Sabion, lac Sainte-Marie et surtout Merveilles (972 ha) et Fontanalba (486 ha) remarquables par leur richesse en gravures. Sur le versant italien se trouve le secteur de Vei del Bouc.

RelevĂ©es et identifiĂ©es depuis la fin du XVIIe siĂšcle, les gravures ne furent systĂ©matiquement Ă©tudiĂ©es qu'Ă  partir de 1897 par le Britannique Clarence Bicknell[11] - [12] - [13], puis le sculpteur Carlo Conti de 1927 Ă  1942. Le rattachement de la rĂ©gion Ă  la France en 1947 a permis une intensification des recherches, notamment par l'Ă©quipe d'Henry de Lumley (MusĂ©um national d'histoire naturelle) qui rĂ©pertorie depuis 1967 l'ensemble des gravures sur un territoire de 1 400 ha (soit 14 km2)[14].

À partir de 1967, le professeur Henry de Lumley[15], avec la collaboration de chercheurs du laboratoire de PrĂ©histoire du MusĂ©um national d’histoire naturelle et du laboratoire dĂ©partemental de PrĂ©histoire du Lazaret[16], entreprend des recherches continues sur le site. Des Ă©quipes d’archĂ©ologues stagiaires se relaient tous les Ă©tĂ©s pour inventorier, cartographier, photographier en lumiĂšre rasante, dĂ©crire (et si nĂ©cessaire mouler), relever sur calque puis numĂ©riser et organiser en base de donnĂ©es informatisĂ©e tous les relevĂ©s.

L’exploitation des donnĂ©es recueillies permet de mettre en Ă©vidence certains Ă©lĂ©ments gĂ©nĂ©raux ainsi que leur corrĂ©lation, puis de proposer des interprĂ©tations.

Le site accueille encore de nos jours des Ă©tudiants en histoire de l’art, archĂ©ologie, gĂ©ologie du Quaternaire et gĂ©omorphologie du monde entier sous la responsabilitĂ© d’archĂ©ologues spĂ©cialisĂ©s.

Plus de 30 000 gravures (dont 20 000 figuratives) ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© enregistrĂ©es depuis le relevĂ© systĂ©matique entrepris Ă  partir de 1967 par un collectif issu d'une collaboration entre universitĂ©s, musĂ©es et instituts scientifiques, financĂ©e par le ministĂšre de la Culture et le conseil gĂ©nĂ©ral des Alpes-Maritimes.

La plupart de ces gravures sont disposées autour du mont Bégo, ce qui a laissé supposer à certains scientifiques que ce mont était sacré. La répartition est d'environ 50 % dans la vallée des Merveilles, et 50 % dans la vallée de Fontanalbe (ou Fontanalba), situées respectivement à l'ouest et au nord du mont Bégo.

Cependant, certains secteurs, situĂ©es plus au nord du mont BĂ©go, contiennent Ă©galement des sĂ©ries de gravures, mĂȘme si celles-ci sont trĂšs rĂ©siduelles (au mieux quelques dizaines de gravures par secteur). On peut donc Ă©tablir la rĂ©partition suivante, par ordre dĂ©croissant d'importance, avec en tĂȘte les deux principaux secteurs :

  • vallĂ©e des Merveilles,
  • vallĂ©e de Fontanalbe[17] ;

et les secteurs résiduels :

  • secteur de Valaurette,
  • secteur du col du Sabion (Ă  cheval entre la France et l'Italie),
  • secteur du lac de Sainte-Marie,
  • secteur de Valmasque,
  • secteur du lac du Vei Del Bouc (en Italie).

L'ensemble Ă©tant inĂ©galement rĂ©parti dans un rectangle de 40 km2.

Les gravures historiques

Moins célÚbres, de nombreuses gravures dites linéaires ou en sillon en V parsÚment les sites et sont faites par traçage (d'autres néanmoins conservent la technique par cupules) . Elles témoignent du passage, si ce n'est de la résidence temporaire comme pour les gravures pastorales[18], des hommes au cours de notre Úre. La plus ancienne gravure linéaire, étonnante et grivoise, est datée par l'épigraphie du IIe siÚcle de notre Úre et est rédigé en latin : HOC QVI SCRIPSIT PATRI MIII FILIVM PIIDICAVIT, soit en caractÚres actuels : hoc qui scripsit patri mei filium pedicavit[19] - [20] - [21].

Les figures dites anthropomorphiques, arboriformes et arbaletiformes[22] sont attribuĂ©es au Moyen Âge. S'ensuivent divers thĂšmes, associĂ©s Ă  certaines catĂ©gories sociales : marins (bateaux Ă  voile dĂ©taillĂ©s) ou soldats (figures du XVIIIe siĂšcle avec la reprĂ©sentation de baĂŻonnettes et mitres de grenadiers), voire contrebandiers.

A l'époque moderne et contemporaine, ce sont les témoignages de soldats alpins italiens ou des bergers de la vallée de la Roya qui dominent, avec notamment des signatures[23].

Le lieu oĂč ces gravures sont les plus denses (et visibles par le GR52) et quasi exclusives (avec l'inscription latine, en dehors de deux poignards de l'Âge du bronze) est la Paroi vitrifiĂ©e, imposante paroi rocheuse lustrĂ©e par le poli glaciaire.

Les « gravures » actuelles n'ont aucun intĂ©rĂȘt historique et sont des dĂ©gradations susceptibles de poursuites judiciaires[24], Ă©tant Ă  la fois accomplies dans un site classĂ© monument historique et zone centrale d'un parc national.

Interprétation des gravures

Les recherches dirigĂ©es par Henry de Lumley offrent un premier rĂ©sultat concernant la comprĂ©hension et la mĂ©canique de l’organisation sociale et culturelle des peuples anciens de l'Âge du bronze mĂ©diterranĂ©en.

Les pĂ©troglyphes sont considĂ©rĂ©s comme des signes stylisĂ©s, des symboles, voire des pictogrammes : chaque gravure ou association volontaire de gravures a une signification propre et reprĂ©sente une notion, une pensĂ©e mythique. Ces pictogrammes Ă©taient destinĂ©s Ă  inscrire sur la pierre certains rites sacrĂ©s en relation avec les prĂ©occupations agricoles et pastorales des populations locales. En ce sens, on peut commencer Ă  parler d’une protoĂ©criture. Il s’agit d’un langage symbolique, essentiellement religieux, oĂč l’image permet d’établir une communication avec le divin.

Les gravures tĂ©moignent des croyances des populations d'agriculteurs des Âges du cuivre et du bronze. Pour certains chercheurs, le mont Bego aurait Ă©tĂ© divinisĂ© et aurait Ă©tĂ© une puissance Ă  la fois tutĂ©laire en raison des eaux qui en descendent et redoutable par ses orages frĂ©quents et violents[25]. Le thĂšme le plus reprĂ©sentĂ© est celui du taureau. La prĂ©sence d'araires attelĂ©es aux animaux atteste la pratique de l'agriculture ; des dessins rĂ©ticulĂ©s Ă©voquent des enclos ou des parcelles de champs. Par ailleurs on trouve des reprĂ©sentations d'armes (poignards, haches et hallebardes, arme formĂ©e d'un long manche oĂč vient se fixer perpendiculairement une lame de poignard) gravĂ©es en nombre. Peu nombreuses, les figures anthropomorphes ont Ă©tĂ© affublĂ©es de surnoms plus ou moins traditionnels, pour les plus connues : le Sorcier, le Christ, le Chef de tribu, la Danseuse
 D'autres, plus Ă©nigmatiques, autorisent toutes les interprĂ©tations, tel l'Arbre de vie Ă  Fontanalbe.

Des interprétations isolées et controversées

D’autres chercheurs travaillent Ă©galement sur des sujets de recherche variĂ©s, en rapport avec les gravures : astronomie, mesure du temps, comparaison avec des religions anciennes, etc.

Émilia Masson (chercheur du CNRS)[26] estime, quant Ă  elle, que les gravures Ă©voquent une mĂȘme idĂ©e, celle de la survie. Elle interprĂšte celles du secteur de Fontanalbe comme des scĂšnes naturalistes (reprĂ©sentant le domaine des mortels) et celles des Merveilles comme des scĂšnes cosmologiques (le monde divin). Avec une approche linguistique et spiritualiste de l’étude du site, elle dĂ©crit en ces termes les trois principales stĂšles : « La stĂšle la plus Ă©levĂ©e montre l’union entre le ciel et la terre, le ciel Ă©tant reprĂ©sentĂ© comme l’effigie du soleil aurĂ©olĂ© qui chevauche une Ă©chelle. La terre lĂšve les bras afin de recevoir les pluies cĂ©lestes. Les deux poignards parallĂšles tracĂ©s entre les figures divines traduisent leur union. Le deuxiĂšme Ă©pisode du rĂ©cit, la sĂ©paration du couple primordial devenue indispensable afin de maintenir l’équilibre cosmique, est Ă©voquĂ© Ă  l’aide d’une image anthropomorphe qui manie deux poignards en position horizontale. La troisiĂšme stĂšle, situĂ©e au niveau le plus bas, et au bord mĂȘme du torrent des Merveilles, relate la victoire du dieu de l’orage et, grĂące Ă  elle, la naissance d’un monde nouveau oĂč vont intervenir les mortels. »[27]

En juillet 1991, lors d’un colloque international consacrĂ© aux gravures des Merveilles qui s’est tenu Ă  Tende, Emilia Masson avait inaugurĂ© l’An II de l’interprĂ©tation des trente Ă  quarante mille signes dĂ©couverts autour du mont BĂ©go, sur la centaine de mille que l’on peut observer entre les vallĂ©es de la Roya et la Gordolasque. Elle a orientĂ© les recherches vers d’autres messages livrĂ©s Ă  travers les millĂ©naires par les hommes, en d’autres endroits de la terre. Plus prĂ©cisĂ©ment, cette spĂ©cialiste des Ă©critures, notamment hittites, se place sur le terrain de la relation du soleil, le pĂšre, avec la terre, la mĂšre, que l’on retrouve dans d’autres civilisations.

Une piste comme une autre, comme celle par exemple qui lie l’orientation des figures anthropomorphiques avec la position des astres. La thĂšse a Ă©tĂ© soutenue par Chantal JĂšgues-Wolkiewiez (chercheur de l’universitĂ© Nice Sophia Antipolis). Selon la thĂšse de Chantal JĂšgues-Wolkiewiez, les symboles corniformes ou anthropomorphes gravĂ©s par les anciens auraient une signification cosmique. La vallĂ©e des Merveilles serait un observatoire gĂ©ant. À cette Ă©poque lointaine, le soleil se levait dans la constellation du taureau, symbole de la fĂ©conditĂ© et du renouveau pour la civilisation pastorale. L’interprĂ©tation astronomique confirmerait l’hypothĂšse d’un culte dĂ©diĂ© Ă  cet animal-dieu Ă  la fin du nĂ©olithique, dans la rĂ©gion ligure, Ă  l’image des grands mythes peuplant alors l’imaginaire mĂ©diterranĂ©en, comme le Minotaure crĂ©tois[28].

Pour l'ethnologue Emmanuel Larrouturou, il s'agirait de représentations d'instruments de calcul ayant trait à la matérialisation des cycles lunaires et du nombre d'or en une application cartographique[29]. Certains personnages représentés tiendraient des rapporteurs, compas, équerres et échelles à corde dont la graduation correspondrait au calcul d'une révolution sidérale lunaire et d'un mois lunaire. L'auteur émet l'hypothÚse que les « hallebardiers » sont en fait des cartographes ou les représentants du calcul d'un cadastre primitif en lien avec les cycles cosmiques lunaires observables[30].

Contexte géologique

Le secteur des Merveilles est situĂ© au cƓur du massif cristallin externe alpin de l’Argentera-Mercantour.

Sur un socle constituĂ© de gneiss, migmatites et granites d’anatexie, repose une sĂ©rie fluvio-lacustre dĂ©tritique du Permien.

Trois formations sont distinguées au sein de cette série permienne.

  • À la base, la « formation de l’Inferno », transgressive sur le socle cristallophyllien, est essentiellement grĂ©so-conglomĂ©ratique avec quelques niveaux de dĂ©crue silteux.
  • SuccĂ©dant Ă  la formation de l’Inferno, la « formation des Merveilles » comprend pour l’essentiel des siltites verdĂątres sur lesquelles a Ă©tĂ© gravĂ©e la plupart des reprĂ©sentations protohistoriques de la vallĂ©e des Merveilles datĂ©es de l’Âge du bronze. Cette sĂ©dimentation homogĂšne en domaine lacustre connaĂźt ensuite des Ă©pisodes d’émersion marquĂ©s par le dĂ©veloppement de structures stromatiformes et des bioturbations.
  • Au-dessus de ces niveaux, une sĂ©dimentation fluvio-lacustre se poursuit avec le dĂ©pĂŽt d’un ensemble grĂ©so-conglomĂ©ratique entrecoupĂ© de niveaux plus fins silto-grĂ©seux. Cet ensemble est dĂ©nommĂ© « formation du Bego » et constitue le dernier terme de cette sĂ©rie sĂ©dimentaire permienne.

Les séries mésozoïques carbonatées ont été complÚtement érodées dans la zone et il faut redescendre vers la vallée de la Roya pour les retrouver.

Un modelĂ© glaciaire mis en place il y a environ 10 000 ans confĂšre sa morphologie particuliĂšre Ă  la zone avec une sĂ©rie de polis glaciaires, moraines et blocs erratiques.

Visites et randonnées

Le site remarquable de la vallĂ©e des Merveilles bĂ©nĂ©ficie de plusieurs protections administratives : au titre du Parc national du Mercantour, en tant que site naturel et plus rĂ©cemment par une protection au titre des monuments historiques. Il a d'abord Ă©tĂ© inscrit le 26 octobre 1959 au titre des sites naturels, en application de la loi du 2 mai 1930, arrĂȘtĂ© transformĂ© en classement par arrĂȘtĂ© du 22 avril 1969. Son territoire a par ailleurs Ă©tĂ© inclus dans l'aire du Parc national du Mercantour par dĂ©cret du 18 aoĂ»t 1979.

La protection au titre des monuments historiques est, elle, intervenue le 27 novembre 1987 (inscription sur l'inventaire supplĂ©mentaire des monuments historiques, selon la procĂ©dure qui a Ă©tĂ© dĂ©concentrĂ©e en 1984[31]. Puis le classement des gravures a parachevĂ© cette protection par arrĂȘtĂ© du 8 dĂ©cembre 1989.

ParallÚlement, le Plan Patrimoine institué par la loi no 88-12 du 5 janvier 1988 relative au patrimoine monumental a permis d'engager les premiÚres actions financées, dans le cadre de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, par le ministÚre chargé de la culture[32].

Les gravures rupestres de la vallĂ©e des Merveilles et de la rĂ©gion du mont Bego constituent un patrimoine archĂ©ologique exceptionnel qui doit ĂȘtre portĂ© Ă  la connaissance du public tout en Ă©tant impĂ©rativement prĂ©servĂ© de toute dĂ©gradation humaine. Pour rĂ©pondre Ă  cette double mission et compte tenu de la trĂšs grande vulnĂ©rabilitĂ© de ces gravures et de la configuration des lieux, la Direction rĂ©gionale des affaires culturelles (DRAC) de la rĂ©gion Povence-Alpes-CĂŽte d'Azur et le Parc national du Mercantour ont, depuis 1990, progressivement mis en place un dispositif de valorisation du site et de gestion de sa frĂ©quentation. Les dispositifs de protection, de valorisation et de gestion de la frĂ©quentation du site ont Ă©tĂ© pĂ©rennisĂ©s et renforcĂ©s Ă  travers des conventions fixant le cadre gĂ©nĂ©ral du partenariat entre le PNM et la DRAC[33]. Elle prĂ©cise les conditions dans lesquelles la DRAC a mandatĂ© le PNM pour la surveillance et la gestion des gravures rupestres des vallĂ©es des Merveilles et de Fontanalba protĂ©gĂ©es au titre de la loi de 31 dĂ©cembre 1913 sur les monuments historiques.

Un sentier de grande randonnĂ©e (GR52) traverse cette vallĂ©e. Certaines gravures sont visibles Ă  partir de ce sentier, qu'il est interdit de quitter sans ĂȘtre accompagnĂ© d'un guide agrĂ©Ă©[34]. Selon un archĂ©ologue travaillant sur place, l'idĂ©al serait de commencer par visiter le musĂ©e dĂ©partemental des Merveilles de Tende[35] , puis de participer Ă  une visite guidĂ©e[36] - [37].

Attention, ces gravures sont éloignées des routes, donc prévoir soit :

  • Un guide qui vous approchera en 4 × 4 (1 h 30 env.) ;
  • 3 Ă  4 heures de marche pour accĂ©der Ă  l'entrĂ©e de la vallĂ©e en partant du lac des MĂšches (barrage EDF) situĂ© Ă  Saint-Dalmas de Tende (en direction de Casterino) ;
  • une nuit au refuge des Merveilles du CAF (Club alpin français) ou bien en bivouac en zones autorisĂ©es (montage des tentes 19 h, dĂ©montage 9 h) ;
  • 3 heures de marche pour atteindre le site des gravures des Merveilles en partant du pont du Countet, situĂ© en haut de la route de la Gordolasque (haute VĂ©subie).

Les randonneurs qui utilisent des bĂątons de marche ne pourront les utiliser sur le G.R. qu'Ă  la condition que les pointes soient munies d'embouts de protection.

  • Paysage dans la vallĂ©e des Merveilles. Aout 2017.
    Paysage dans la vallée des Merveilles. Aout 2017.
  • Lacs dans la VallĂ©e des Merveilles.
    Lacs dans la Vallée des Merveilles.
  • Le lac SupĂ©rieur avec le refuge des Merveilles.
    Le lac Supérieur avec le refuge des Merveilles.
  • Refuge des Merveilles.
    Refuge des Merveilles.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jules Masson Mourey, Nicoletta Bianchi 2020, Moving beyond the Bego God. Some new remarks about the interpretation of the prehistoric engravings of the VallĂ©e des Merveilles and the Val de Fontanalba (Tende, Alpes-Maritimes, France), In : BAZZANELLA M., KEZICH G. (dir.), Shepherds Who Write. Pastoral graffiti in the uplands of Europe from prehistory to the modern age, Proceedings of the 20th International Rock Art Congress, ‘Standing on the Shoulders of Giants’ (Valcamonica, Darfo Boario Terme, Italy, from 29 August to 2 September 2018), Oxford, British Archaeological Reports, International Series, S2999, pp. 37-53.
  • Le concept du corniforme attelĂ© sur le site du mont BĂ©go
  • Collectif. Coordination et lecture : Christine Michiels pour le Parc national du Mercantour et Christiane Mattei pour le Conseil gĂ©nĂ©ral des Alpes-Maritimes ; Conseillers scientifiques : Georges Barbier, Jean-Paul David, Jean-Loup Fontana, Jean-Claude Malausa, Parc national du Mercantour, Un pays et sa mĂ©moire Ă  dĂ©couvrir et Ă  partager, Paris, Guides Gallimard, , 264 p. (ISBN 2-7424-0884-3)
    pp. 117 à 119 : Musée départemental des Merveilles ; pp. 118 à 125 : Les vallées des Merveilles et de Fontanalbe
  • Mercantour « Merveilles », vous avez dit merveilles ?, par Isabelle Lhommedet, PN Mercantour et Franck SumĂ©ra, Drac Paca
  • Collectif (dir.), Le patrimoine des communes des Alpes-Maritimes en deux volumes, vol. II : Cantons de Menton Ă  Villefranche-sur-Mer, Paris, Flohic Éditions, coll. « Le Patrimoine des Communes de France », , 574 p. (ISBN 2-84234-071-X)
    Canton de Tende : p. 936-937 : La zone archéologique du Val des Merveilles, Le sorcier, La roche gravée, StÚle du chef de tribu
  • Pierre Merveilleux du Vignaux, Mercantour, Le parc national du Mercantour, Grenoble, GlĂ©nat, , 144 p. (ISBN 978-2-7234-1180-6)
    La vallée des Merveilles et Fontanalbe pp. 100 à 107
  • RenĂ© Dinkel, L'EncyclopĂ©die du patrimoine (Monuments historiques, Patrimoine bĂąti et naturel : Protection, restauration, rĂ©glementation. Doctrines : Techniques : Pratiques), Paris, Ă©ditions Les EncyclopĂ©dies du patrimoine, , 1512 p. (ISBN 2-911200-00-4)
Chapitre II La surfréquentation, p. 108 Fig.9 La Vallée des Merveilles, Secteurs réglementés de Fontanalbe et de l'Arpette,
Chapitre VII Les monuments au service de l’écologie,
* p. 201 Protection de la vallée des merveilles;
* pp. 218 et 219 :
** Fig. 23 Le chef de tribu et le transfert par héliportage, réalisé en 1988[38] - [39], sur la commune de Tende, puis au Musée départemental des Merveilles de Tende pour la soustraire au vandalisme et aux intempéries;
** et fig. 24 Gravure rupestre représentant le chef de tribu, symbole du Mont Bégo, présentée par le professeur Henry de Lumley qui avait demandé la mise en sécurité de ce témoignage majeur de la vallée des merveilles.
Notice Monument naturel, p. 931

Articles connexes

Liens externes

La Vallée des Merveilles, sur www.pop.culture.gouv.fr/

Notes et références

  1. Une datation absolue : "datant de 3200 à 1700 ans avant notre Úre" (Les premiers hommes, Geohistoire, n° 34, août-sept. 2017, p. 6)
  2. « Occupation : gravure rupestre de la roche du christ », notice no ARR93_20070600939, base Mémoire, ministÚre français de la Culture
  3. « Occupation : stÚle du chef de tribu », notice no ARR93_20070600934, base Mémoire, ministÚre français de la Culture
  4. « Gros plan. StÚle gravée corniforme, dite du "chef de tribu" (Z VII. G I. R 8, secteur des Merveilles). Mont Bégo/Vallée des Merveilles, Tende », notice no ARR93_20070600935, base Mémoire, ministÚre français de la Culture
  5. « Gros plan. StÚle gravée corniforme, dite du "chef de tribu" », notice no ARR93_20070600936, base Mémoire, ministÚre français de la Culture
  6. Jules Masson Mourey, « Les figures « en trou de serrure » et l’ « Anthropomorphe aux bras en zigzag » de la vallĂ©e des Merveilles (Tende, Alpes-Maritimes, France) », International Newsletter on Rock Art n°83,‎ , p. 24-30 (lire en ligne)
  7. Jules Masson Mourey, « De l’anciennetĂ© du « Christ », dans la vallĂ©e des Merveilles », PrĂ©histoires MĂ©diterranĂ©ennes n°6,‎ (lire en ligne)
  8. Jules Masson Mourey, « DĂ©couverte d’une reprĂ©sentation anthropomorphe originale dans le val de Fontanalba (Tende, Alpes-Maritimes, France) », International Newsletter on Rock Art n°77,‎ , p. 6-9 (lire en ligne)
  9. Jules Masson Mourey, « Les anthropomorphes du mont Bego aux pieds tournĂ©s vers l’intĂ©rieur », ArchĂ©am,‎ , p. 86-90 (lire en ligne)
  10. (en) Jules Masson Mourey et Nicoletta Bianchi, « Moving beyond the Bego God. Some new remarks about the interpretation of the prehistoric engravings of the VallĂ©e des Merveilles and the Val de Fontanalba (Tende, Alpes-Maritimes, France) », British Archaeological Reports, International Series, S2999,‎ , p. 37-53 (lire en ligne)
  11. Clarence Bicknell, découvreur de la vallée des Merveilles
  12. Béatrice Charpentier, Les plus belles balades autour de Nice, du Mercantour à la Principauté de Monaco, 40 itinéraires pour baladeurs curieux, Lyon, Les Créations du Pélican, , 144 p. (ISBN 978-2-903696-38-2 et 2-903696-38-1)
    pp. 132-133 Val de Fontanalbe, La « voie sacrée », ainsi nommée par Clarence Bicknell, pasteur anglican, découvreur de la vallée des Merveilles ; pp. 140-141 La vallée des Merveilles
  13. Les Berry collaborent et aident Bicknell dans toutes ses initiatives, telles que la création du musée Clarence-Bicknell, ses études botaniques, les recherches archéologiques sur le mont Bégo, la construction de la maison Fontanalba à Casterino, etc.
  14. Henri de Lumley, « Le mont Bego, une montagne sacrĂ©e des peuples du Chalcolithique et de l'Âge du bronze ancien dans les Alpes mĂ©ridionales », dans Rina Viers, Claude De Vos, Daniel Moatti, Des signes pictographiques Ă  l'alphabet : la communication Ă©crite en MĂ©diterranĂ©e, actes du Colloque, 14 et 15 mai 1996, Éditions Karthala et Association Alphabets, (ISBN 2-86537-996-5)
  15. Henri de Lumley (Directeur du MusĂ©um et du musĂ©e de l’Homme) a rĂ©alisĂ© le corpus exhaustif (disponible sur Internet) de ces gravures (cornes de taureaux stylisĂ©es, attelages, poignards et hallebardes, outils, cupules, quadrillages). Il a aussi dĂ©couvert (1996) deux puits de mines de l’Âge du bronze

  16. Le laboratoire départemental de Préhistoire du Lazaret se consacre à l'étude de l'homme préhistorique et à son environnement avec le concours du conseil général des Alpes-Maritimes et de la ville de Nice
  17. La vallée de Fontanalba
  18. « Gravures pastorales : sur les traces des bergers dans la vallée des Merveilles » (consulté le )
  19. Nathalie Magnardi, Roches confidentes, Images en ManƓuvres Éditions, 2005 (ISBN 978-2849950395), p.33.
    « Les premiers temps historiques sont peu documentés et dans la vallée des Merveilles, seule une inscription romaine datée du IIe siÚcle aprÚs Jésus-Christ témoigne de l'incursion d'une troupe de légionnaires romains. Située à l'entrée, sur une paroi verticale appelée "paroi vitrifiée", cette inscription sibylline ou vulgaire peut se traduire par : "Celui qui a écrit ceci a sodomisé le fils de mon pÚre". Gravés à l'aide d'une pointe fine métallique, ses caractÚres sont anguleux et relativement profonds. »
  20. Jules Masson Mourey (MĂ©moire de master 2), « La figuration anthropomorphe dans l’art rupestre prĂ©historique et protohistorique de la rĂ©gion du mont BĂ©go (Tende, Alpes-Maritimes) : modalitĂ©s du schĂ©matisme, cadres chrono-culturels et pluralitĂ© des sens », HAL Id: dumas-01361951,‎ , p. 117 (lire en ligne)
  21. « Les graffitis historiques de la vallĂ©e Des Merveilles – Aperçu des gravures du mont BĂ©go », sur Issuu, (consultĂ© le ), p. 39
  22. « exemples de gravures linéaires »
  23. Nathalie Magnardi (prĂ©f. Henry de Lumley, photogr. Emmanuel Breteau), Roches confidentes : Dessins et tĂ©moignages gravĂ©s de la vallĂ©e des Merveilles du Moyen Âge Ă  nos jours, Images en ManƓuvres Éditions, , 120 p. (ISBN 978-2-84995-039-5)
  24. « Site du Parc National du Mercantour » (consulté le )
  25. Revue archéologique de Narbonnaise, vol. 2, Editions du Centre national de la recherche scientifique, (lire en ligne)
  26. Vallée des merveilles, par Emilia Masson
  27. Bulletin MGEN, novembre-dĂ©cembre 1992, et La vallĂ©e des Merveilles, un berceau de la pensĂ©e religieuse europĂ©enne, Dossiers de l’ArchĂ©ologie, avril-mai 1993
  28. in Alpes d’Azur magazine, parution du Conseil rĂ©gional des Alpes-Maritimes, guide estival de la montagne
  29. Le 21 juillet 2012, il prétend avoir déchiffré sur une gravure de la vallée des Merveilles et du mont Bego la représentation d'instruments de calculs lunaires (...)
  30. « Les instruments de la vallée des Merveilles », sur https://cromlechs-ossau.blogspot.com/, (consulté le )
  31. DĂ©concentration de la procĂ©dure d’inscription Ă  l’inventaire supplĂ©mentaire des immeubles
  32. Notice no PA00080881, base Mérimée, ministÚre français de la Culture Gravures rupestres de la vallée des Merveilles et de la région du mont Bégo. Site classé le 22 04 1969, Site inscrit le 26 10 1959. Protection MH : inscrit le 27 novembre 1987, classé le 08 décembre 1989
  33. Convention de gestion du site archéologique de la vallée des Merveilles et de la région du mont Bégo (gravures rupestres) classé au titre des monuments historiques. Convention au titre des années 2007 à 2011.
  34. Préparez votre visite
  35. Musée des Merveilles de Tende : musée départemental des gravures du mont Bégo
  36. Vallée des Merveilles
  37. « Musée des merveilles », notice no M0891, base Muséofile, ministÚre français de la Culture
  38. EnlÚvement réalisé à la demande de la conservation régionale des monuments historiques de Provence-Alpes-CÎte d'Azur par hélicoptÚre Puma par le ministÚre de la défense, sous l'égide de Jean-Pierre ChevÚnement alors ministre de la défense de 1988 à 1991. C'était le seul type d'appareil capable de porter le poids de la stÚle "Le chef de tribu". Un second hélicoptÚre a permis de réaliser le film de l'enlÚvement.
  39. Le Puma de l'armée française
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