VFD (entreprise)
VFD, auparavant Société des voies ferrées du Dauphiné (SVFD), puis régie départementale des Voies ferrées du Dauphiné, puis Société d'économie mixte VFD, est une entreprise privée active principalement en Isère, spécialisée dans le transport de voyageurs.
VFD | |
Logo de VFD | |
Un autocar Iveco Crossway VFD sur le réseau Car Région Isère. | |
Création | 1894 |
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Forme juridique | Société par actions simplifiée |
Siège social | Saint-Egrève France |
Activité | Transport de voyageurs |
Société mère | Compagnie Française des Transports Régionaux (CFTR) |
Sociétés sœurs | Groupe Lacroix, Services automobiles de la vallée de Chevreuse, Autocars Maisonneuve |
Effectif | 350 |
SIREN | 482645058 |
TVA européenne | [ FR84482645058] |
Site web | https://www.vfd.fr/ |
Histoire
La concession d'une ligne de Jarrie au Bourg-d'Oisans est attribuée à la Compagnie française des voies ferrées économiques (VFE). Les autorités locales refusent l'attribution de la concession à cette société.
Société des voies ferrées du Dauphiné
Une nouvelle société est fondée en 1892, la Société des voies ferrées du Dauphiné (VFD). Société de droit privé, elle se voit accorder une concession en 1893 sous le régime des voies ferrées d'intérêt local par le Département de l'Isère[1].
La ligne de Grenoble à Vizille est électrifiée au début du XXe siècle (600V courant continu, captation par perche orientable). L'électrification concerne également la ligne de Domène, prolongée par la suite vers Froges.
La gestion du réseau par la société privée VFD fait rapidement l'objet de critiques et le réseau est racheté en 1920 par le Conseil Général de l'Isère, l'exploitation étant faite désormais par une régie départementale.
Régie départementale des voies ferrées du Dauphiné
La régie départementale des VFD reprendra en 1921 l'exploitation du réseau de la compagnie VFD alors en mauvaise santé financière.
Le rachat est suivi d'importants travaux de modernisation poursuivis jusqu'au début des années 1930.
Durant les années 1920-1930, la régie se voit également confier l'exploitation de plusieurs réseaux en difficulté ou confrontés à la concurrence routière, notamment dans l'ouest du département
- En 1922 : les tramways de l'Ouest du Dauphiné, ex Tramways Départementaux de l'Isère ;
- En 1930 : les chemins de fer économiques du Nord (CEN), réseau de l'Isère, ligne Vienne - Voiron - La Ravignhouse - Charavines ;
- En 1930 : le tramway de Grenoble à Chapareillan (TGC) ;
- En 1933 : le chemin de fer de Voiron à Saint-Béron.
Toutes ces lignes fermeront entre 1933 et 1938 et sont déclassées en 1939, sauf le tramway de Chapareillan dont la dernière section ferme en 1947.
Pour assurer les services de remplacement, la régie est amenée progressivement à développer un important réseau d'autocar. Sur les lignes d'origine, certains services voyageurs sont désormais assurés par voie routière.
L'exploitation ferroviaire connaît un regain d'activité, dans le contexte très difficile de la Seconde Guerre mondiale, le réseau ferré rendant d'importants services.
Les services d'autocar réapparaissent après la guerre et le trafic ferroviaire voyageurs est progressivement suspendu. Les dernières circulations régulières entre Grenoble et Uriage ont lieu en 1951. La ligne du Bourg-d'Oisans est limitée à Livet, le trafic marchandises se poursuit jusqu'en 1964.
La section de voie comprise entre Jarrie et Vizille bénéficie de la pose d'un troisième rail à partir de 1949, permettant le trafic direct de wagons à voie normale (SNCF ou réseaux étrangers) à la gare de Vizille-Terrasse, où d'importantes installations de transbordement sont construites.
L'activité du réseau métrique cesse complètement le , la section Jarrie-Vizille continuant d'être exploitée par voie normale. Par ailleurs les lignes d'autocar connaissent un développement important et deviennent désormais l'activité principale des VFD.
La desserte de la vallée de la Romanche
Cette desserte avait deux objectifs : améliorer les communications avec le pays de l'Oisans et assurer la desserte des usines de la vallée situées à Rioupéroux et Livet. Des moyens considérables seront mis en œuvre pour convoyer dans les usines les matières premières et évacuer la production.
Réseau d'origine
Les Voies Ferrées du Dauphiné (VFD) ont exploité directement trois lignes de chemins de fer secondaires principalement à voie métrique. Le réseau d'origine atteint 72 kilomètres[2]. Il assure un trafic voyageur et aussi un trafic marchandise. Le tonnage de ce dernier est le deuxième plus important du département, après la ligne de La Mure.
- Jarrie - Le Bourg-d'Oisans (35 km) :
- Jarrie - Vizille ( - 1939)
- Vizille - Rioupéroux ( - )
- Rioupéroux - Le Bourg-d'Oisans ( - )
- Grenoble - Vizille (24 km)[alpha 1]
- Grenoble - Gières ( - )
- Gières - Vizille ( - )
- Grenoble - Froges (22 km)
- Grenoble - Gières ( - )
- Gières - Domène ( - )
- Domène - Lancey (18 aout 1908 - )
- Lancey - Brignoud ( - )
- Brignoud - Froges (1914 - )
Lignes acquises
Après avoir été transformées en régie départementale, plusieurs compagnies de tramways et chemins de fer sont rachetées par le département de l'Isère et confiées aux VFD :
- Les lignes à voie métrique des futurs Tramways de l'Ouest du Dauphiné (TOD) rachetées à la Compagnie des chemins de fer du Sud de la France en 1922 :
- le tramway Vienne - Charavines / Voiron à écartement métrique des Chemins de fer économiques du Nord (CEN) retrocédée aux VFD en 1929 ;
- le tramway Grenoble - Chapareillan (TGC) à écartement métrique exploité par la compagnie du même nom, rachetée par le département en 1930 ;
- chemin de fer de Voiron à Saint-Béron (VSB) racheté par le département 1932 et l'embranchement Saint-Laurent-du-Pont à Fouvoirie ;
- La ligne 16 du réseau des tramways lyonnais Lyon - la Balme est rachetée à la compagnie OTL en 1936, et son exploitation assurée par la régie à partir du , au moyen d'autobus.
- La ligne à voie normale du Chemin de fer de l'Est de Lyon (CFEL) rétrocédée aux VFD le , uniquement pour le trafic voyageur, assuré dès lors par la route.
Locomotives à vapeur
Les premières locomotives à vapeur de type 030T bicabines, sont fournies par les établissements Blanc-Misseron et autorisées à circuler à partir de 1894.
- No 1 à 4, type 030T Bicabine, livrées en 1893 par les Ateliers de construction du Nord de la France (ANF) de Blanc-Misseron, numéros constructeur ANF 71 à 74, La Métallurgique 893 à 896[3] - [4];
- No 5 à 16, type 030T bicabine, livrées en 1894 par les Ateliers de construction du Nord de la France (ANF) de Blanc-Misseron, numéros constructeur ANF 80 à 91, La Métallurgique 910 à 921[alpha 2] - [3] - [4];
Des locomotives de type 040T plus puissantes sont livrées par les établissements Pinguely, quelques années plus tard, afin de négocier les rampes les plus dures à une vitesse suffisamment élevée pour permettre de faire circuler des trains de voyageurs ou d'augmenter le tonnage des trains de marchandises.
- 17, 040 Pinguely, 1922, N° construction (365)[5]
- 18, 040 Pinguely, 1922, N° construction (366)
- 19, 040 Pinguely, 1922, N° construction (367)
Des locomotives de type 130T provenant du même constructeur sont également utilisées[6],
- 21, 130 Pinguely, 1914, N° construction (336), acquise neuve
- 22, 130 Pinguely, 1914, N° construction (342), acquise neuve
- 23, 130 Pinguely, 1914, N° construction (292), ex Chemins de fer départementaux de Rhône et Loire (CRL)
- 24, 130 Pinguely, 1914, N° construction (294), ex Chemins de Fer départementaux de Rhône et Loire (CRL)
D'autres locomotives sont fournies par les établissements Corpet-Louvet
- 25, 030 Corpet-Louvet, 1914, N° construction (1442)
- 26, 030 Corpet-Louvet, 1914, N° construction (1444)
- 27, 030 Corpet-Louvet, 1914, N° construction (1445)
ou encore par les Établissements Piguet,
- 30, 130 Piguet, 1909, acquise neuve en 1921
- 31, 130 Piguet, 1909, acquise neuve en 1921
- 32, 130 Piguet, 1909, acquise neuve en 1921
deux 130 ex chemin de fer Rhône et Loire sont acquises
- 41, 130 Pinguely, 1914, N° construction(295), ex Chemins de Fer départementaux de Rhône et Loire (CRL)
- 42, 130 Pinguely, 1914, N° construction(297), ex Chemins de Fer départementaux de Rhône et Loire (CRL)
des locomotives 030T bicabines, dont un exemplaire (ex Tramways de l'Ouest du Dauphiné) est préservé par la SGVA pour circuler sur les Chemins de Fer du Vivarais pour la ligne touristique Tournon-Lamastre, après avoir circulé aux forges de Geugnon en Saône-et-Loire.
- 51, 030 Pinguely, 1909, N° construction (240), ex Tramways de l'Ouest du Dauphiné, acquise en 1939, vendue aux forges de Gueugnon, préservée SGVA
- 52, 030 Pinguely, 1909, N° construction (241), ex Tramways de l'Ouest du Dauphiné, acquise en 1939
En 1947, les VFD achètent d'occasion des locomotives suisses d'origine SLM Winterthur
- No 1, 030 SLM Winterthur, 1894, N° construction (883), acquise en 1947, ex Bière-Apples-Morges (BAM)
- No 6, 130 SLM Winterthur, 1914, N° construction (2416), acquise en 1947, ex Furka-Oberalp (FO) de la série HG 3/4.
- No 7, 130 SLM Winterthur, 1914, N° construction (2417), acquise en 1947, ex Furka-Oberalp (FO) de la série HG 3/4[7].
Automotrices électriques
Le matériel moteur électrique comprend :
- 16 motrices à truck Brill, no 1001 à 1016, construites par la Compagnie Française de Matériel de Transport, livrées à partir de 1902. Ces motrices ont une capacité de 40 places. Certaines sont équipées d'essieux radiants,
- 2 motrices à bogies, no 1020 et 1021, (Société franco-belge/Société Alsacienne) sont livrées à partir de 1927. L'une d'elles sera reconstruite avec une nouvelle caisse métallique, à la suite d'un incendie de la caisse en bois d'origine.
Différents tracteurs électriques, certains construits par les ateliers de Vizille, complètent le parc et permettent notamment la traction de trains de marchandises entre Grenoble et Vizille, particulièrement sur la section urbaine.
Locomotives Diesel
Le matériel à moteur Diesel pour la voie métrique comprend :
- locomotives BB diesel-électriques de 50 tonnes, Brissonneau et Lotz à moteurs Renault, livrées en 1951.
- T 1 : voie métrique, vendue aux Chemins de fer du Jura en 1977, transférée aux Chemins de fer de Provence, a bénéficié d'une remotorisation
- T 2 : voie métrique, transférée au Chemin de fer de la Mure en 1984,
- T 3 : voie métrique, transférée aux Chemins de fer de Provence 1964,
- T 4 : voie métrique, transférée au Chemin de fer de la Mure en 1984,
- T 6 : voie normale, Fauvet Girel (1014), acquis en 1987; ex chemin de fer Est de Lyon
- T 7 : voie normale, Fauvet Girel (1022), acquis en 1987; ex chemin de fer Est de Lyon
- T 10 : voie normale, (CFD Montmirail, 1955, BB 205), acquis en
- tracteurs à 3 essieux construits sur châssis de locomotive
- T 11 : voie normale, construit à Vizille en 1950, sur châssis locomotive Pinguely type 030 no 24
- T 12 : voie normale, construit à Vizille en 1952, sur châssis locomotive Pinguely type 030 no 21
- T 13 : voie métrique, construit à Vizille en 1953, sur châssis locomotive Pinguely type 030 no 22,
- T 14 : voie métrique, construit à Montmirail 1948, sur châssis locomotive Corpet-Louvet n°13, CF Doubs, acquis en 1954, préservé par le MTVS
- T 15 : voie normale, CFD Montmirail, 1955, BB 207, acquis en 1978, moteur Poyaud, Ã bogies.
À noter encore que, avant la Seconde Guerre mondiale, quelques autorails sont utilisés sur le réseau.
Voitures voyageurs
Tous ces véhicules étaient à voie métrique.
Voitures à bogies
Matériel d'origine
- ASf 1, 1893, 1 compartiment de 1re classe, 1 compartiment salon, accès par plate-forme centrale
- AAf 1 à 4, 1893, 2 compartiments de 1re classe, accès par plate forme centrale
- ABf 1 à 4, 1893, 1 compartiment de 1re classe, 1 compartiment de 2e classe, accès par plate-forme centrale
- Bf 201 Ã 214, 1893, 1 compartiment de 2e classe,
Voitures à 2 essieux
- Bf 71 à 79, 1 compartiment de 2e classe, voiture à 7 glaces, accès par plates-formes extrêmes
- Bf 301-304, dites "Petit Break", 1 compartiment de 2e classe, caisse ouverte sur les côtés
- Bf 305-308, dites "Grand Break", 1 compartiment de 2e classe, caisse ouverte sur les côtés
Wagons de marchandises
- Wagons à 2 essieux
- Tombereaux:
- 168 (caisse en bois),
- 100 (caisse en fer),
- Couverts: 86,
- Plats: 54,
- Wagons spéciaux:
- 2 plats à bogies,
- 2 plats à 3 essieux, pour transport de charges lourdes
Vers le transport par autocar
En 1987, les Voies Ferrées du Dauphiné exploitent un réseau régional d'autocar important.
Les activités de transport de marchandises entre Jarrie et Vizille sont devenues marginales (et déficitaires). Le secteur marchandises est cédé à une autre société (VFT) qui poursuit l'exploitation durant quelques années. C'est la fin de l'activité ferroviaire des VFD. Aujourd'hui cette section n'est plus exploitée.
C'est en milieu urbain que le rail a trouvé un regain d'intérêt et il existe désormais à Grenoble une ligne de tramway moderne, à voie normale, au sein d'un réseau (TAG) ayant connu un développement important, reliant notamment la gare de Grenoble et Gières, stations autrefois desservies par les VFD jusqu'en 1948.
Transformation en Société d'économie mixte
Le , la régie des VFD change de statut et se nomme SEM VFD[8] au capital de 1 480 530 euros, ayant comme actionnaire majoritaire le conseil départemental de l'Isère ainsi que la présence d'entreprises privées dont le groupe Keolis (15 % du capital) exploitant aussi plusieurs lignes dans la région. Elle possède un parc de 300 véhicules sillonnant les routes de la région Rhône-Alpes et emploie plus de 600 personnes.
Elle participe à hauteur de 40 % au réseau Transisère et fait les liaisons Grenoble-Briançon (ligne LER 35) en coopération avec les régions PACA et Rhône-Alpes ainsi que Grenoble-Aéroport international de Genève via Chambéry (navette AEROCAR).
L'entreprise dessert également 21 stations de ski à partir de la gare routière de Grenoble[9] et exploite des lignes de transport scolaire.
Privatisation
En 2018, le conseil départemental de l'Isère revend sa part dans la société d'économie mixte VFD, qui devient alors une entreprise privée[10].
Le nouvel actionnaire majoritaire de l'entreprise est la Compagnie française des transports régionaux (CFTR). Créée en 2015, CFTR était déjà présente dans trois régions françaises : en Île-de-France, en Normandie et dans les Hauts-de-France, avec les groupes Cars Lacroix et SAVAC[11].
Bibliographie
- Joseph Mollin, « La voie ferrée de l'Oisans », Revue de géographie alpine, vol. 33, no 4,‎ , p. 671-692 (lire en ligne)
- Dominique Allemand et Patrice Bouillin (préf. Éric Brassart), Le tramway de Grenoble à Chapareillan (TGC) : Le funiculaire de Saint-Hilaire du Touvet, Grenoble, Auto-édition Patrice Bouillin, , 191 p. (ISBN 978-2-905447-02-9)
- Henri Boyer et Patrice Bouillin (préf. Paul Chenguelia), Les voies ferrées du Dauphiné, Grenoble, Auto-édition Patrice Bouillin, , 335 p.
- A. Stocco, « Transports dauphinois : des VFD aux VFT », La Vie du Rail, no 2136,‎
Notes et références
Notes
- Il subsiste un service voyageur, le dimanche et jours de fêtes entre Grenoble et Vizille jusqu'au printemps 1951.
- Les locomotives 5 et 7 sont vendues en 1902 aux Tramways de l'Artois (TA) pour le tramway de Béthune à Estaires, les 13 et 16 sont vendues en 1894 au Fourvière Ouest-Lyonnais (FOL) pour les lignes de Vaugneray et Mornant.
Références
- Bulletin des lois, Volume 47, France, (lire en ligne)
- « Les Chemins de Fer Secondaires de France », trains-fr.org (consulté le )
- Jens Merte, « Liste de construction ANF Blanc-Misseron », liste de construction du matériel roulant des Ateliers de construction du Nord de la France (ANF) de Blanc-Misseron établie par Jens Merte
- Luc Delporte, « Locomotive-Tramway - Tubize type 47 et 47bis », sur le site du Musée de la Porte
- Liste de construction Pinguely
- Le châssis de certaines de ces machines a été transformé en locotracteur au début des années 1950
- transférée de 1941 à 47 sur le Bière-Apples-Morges
- Fiche entreprise : chiffres d'affaires, bilan et résultat Sur le site verif.com
- Gare routière, autobus sur Grenoble Sur le site studyrama
- Florent Mathieu, « Les cars VFD passent au privé après la cession des parts du conseil départemental de l'Isère », sur Place Gre'net, (consulté le )
- VFD, « VFD, entreprise de référence du transport collectif en Isère », sur https://www.vfd.fr/ (consulté le )