Saint-Genix-sur-Guiers
Saint-Genix-sur-Guiers est une ancienne commune française située dans le département de la Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Le , elle a fusionné avec les communes de Gresin et Saint-Maurice-de-Rotherens pour former la commune nouvelle de Saint-Genix-les-Villages.
Saint-Genix-sur-Guiers | |
Saint-Genix-sur-Guiers - place de l'Église. | |
Héraldique |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Savoie |
Arrondissement | Chambéry |
Intercommunalité | Communauté de communes Val Guiers |
Maire délégué Mandat |
Joël Primard 2019-2020 |
Code postal | 73240 |
Code commune | 73236 |
Démographie | |
Gentilé | San-Genestois |
Population | 2 376 hab. (2016 ) |
Densité | 194 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 36′ 05″ nord, 5° 38′ 07″ est |
Altitude | Min. 208 m Max. 489 m |
Superficie | 12,27 km2 |
Élections | |
Départementales | Bugey savoyard |
Historique | |
Fusion | |
Commune(s) d'intégration | Saint-Genix-les-Villages |
Localisation | |
Géographie
Description et situation
Saint-Genix-sur-Guiers est à la fois la commune la plus occidentale et la moins élevée du département de la Savoie. Sous influence de la métropole lyonnaise, elle se situe d'ailleurs à 80 kilomètres à l'est de Lyon, et est la commune savoyarde la plus proche de l'aire urbaine de Lyon, qui commence quelques kilomètres à l'ouest aux Avenières.
La commune se situe à la confluence du Rhône et du Guiers, au carrefour des départements de Savoie, de l'Isère et de l'Ain, qui domine le Rhône par l'extrémité sud du Bugey.
Climat
Du fait de la présence du mont Tournier et du Rhône, la commune bénéficie d'un climat plus doux que les communes environnantes.
Cependant, son climat reste toutefois sous influence continentale et montagnarde avec d'abondantes précipitations, des hivers froids et des étés chauds à très chauds.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −1,4 | −1 | 2,1 | 5,8 | 9,8 | 14 | 16,3 | 16 | 12,1 | 7,8 | 2,5 | −0,6 | 7 |
Température moyenne (°C) | 1,9 | 3 | 7,2 | 11,1 | 14,8 | 19 | 21,1 | 20,7 | 16,7 | 12,3 | 6,2 | 2,6 | 11,4 |
Température maximale moyenne (°C) | 5,5 | 7,1 | 11,9 | 15,7 | 19,1 | 23,6 | 25,6 | 25,2 | 21,1 | 16,7 | 10,1 | 6,1 | 15,6 |
Précipitations (mm) | 120 | 109 | 112 | 124 | 148 | 128 | 119 | 112 | 111 | 116 | 143 | 124 | 1 476 |
Toponymie
La plus ancienne mention de l'église et de la villa date de 1023, « ecclesia Beati Genesii/Sancti Genesii », d'après le cartulaire de l'abbaye de Saint-André-le-Bas de Vienne[1]. On trouve, au cours du XIIe siècle, les formes suivantes Apud Sanctum Genesieum (1115), Ad Sanctum Genesieum (1146, 1160) et Petrus de Sancto Genesio (1185)[2]. Au siècle suivant, la paroisse devient Parrochia Sancti Genesii (1239)[2], et apparait les premières mentions du castrum (1244, 1286)[1].
Au cours de la période médiévale, on disait Aouste Saint-Genis, devenue Saint-Genis d'Aoste, qui va perdurer jusqu'au début du XXe siècle[3]. On trouve par ailleurs les formes Capellanus de Genesio (XIVe siècle), Castellanus Sancti Genesii (1454), Saint Genys (1481), Sangenisium (1581), Saint Genis d'Hoste (1691), Saint Genis ou Saint Genix (1729), Saint Genis en Savoye (1731)[2]. Au cours de la période révolutionnaire, la commune devient Entre Rives (1793)[2] - [4], Saint-Genix-d'Aoste (1801)[4]. Enfin, la forme actuelle Saint-Genix-sur-Guiers (1908)[4].
Saint-Genix-sur-Guiers est composé du nom de la paroisse, « Saint-Genix », au syntagme « -sur-Guiers ». L'origine du nom de la paroisse n'est pas certain. Il est à mettre en relation avec la christianisation de la région depuis l'axe du Rhône[3]. Saint-Genix peut faire référence à saint Genix, comédien, martyr à Rome sous Dioclétien, ou saint Genest (ou Genès), greffier, martyr à Arles, mort en 300[3]. On dit que les cités menacées par les eaux dévastatrices du Rhône imploraient la protection de saint Genest afin qu'il les préserve de la mort et de la ruine. On aurait donc donné le nom de Saint-Genest (devenu plus tard Saint-Genix) au petit village pour le mettre sous la protection du grand martyr d’Arles[Note 1].
En francoprovençal, le nom de la commune s'écrit San Ni (graphie de Conflans) ou Sant-Genès / Genix (ORB)[5].
Histoire
Période médiévale
Le bourg de Saint-Genix se trouve être une possession des Humbertiens, futurs comtes de Savoie, dès le XIe siècle[1]. La première mention du lieu est celle de l'église et d'une villa, en 1023, d'après le cartulaire de l'abbaye de Saint-André-le-Bas de Vienne[1]. L'origine du nom de la paroisse semble liée à la christianisation de la région à partir de l'axe rhodanien[3]. Il provient très certainement de saint Genest que l'on invoquait pour se protéger des eaux dévastatrices[3]. Ainsi « les nautonniers — celui qui conduit une barque — en péril, les cités menacées par les eaux dévastatrices imploraient sa protection »[3]. La fête patronale a lieu le dernier week-end d’août.
Sancti Genesii fait l'objet lors de cette année 1023 d'une « concession » par Burchard à l'église de Vienne[6] - [7]. Cette date est retenue comme celle de la fondation du prieuré[1] - [7]. Celui-ci semble accueillir les corps de Burchard, frère du comte Humbert-aux-Blanches-Mains, et d'Aymon, le fils du premier[8]. Humbert reposerait au prieuré voisin des Échelles[8].
Le castrum, dit château de Saint-Genix, est mentionné pour la première fois au XIIIe siècle, le [1]. Il s'agit d'une donation de l'ensemble des droits sur le château et de la châtellenie de Saint-Genix par Marguerite de Genève et son fils, le comte Amédée IV, à leur fils et frère, Thomas de Piémont[1]. En 1286, les « castrum et burgum » sont mentionnés dans un arbitrage opposant le comte Amédée V et son frère Louis[1]. Il s'agit d'un château comtal, puisqu'il appartient directement aux Humbertiens, comtes de Savoie[9]. Il semble être intégré à l'enceinte qui protégeait le bourg[9].
Entre 1232-1257 (Histoire des communes, 1982)[10] ou « 1259-1282, peut être 1270 » (Ruth Mariotte Löber, 1973)[1], le bourg obtient des franchises. Entre 1259-1282 (c.1270 ?), Béatrice Fieschi, veuve du seigneur de Piémont, Thomas II, et leur fils, Thomas III, octroient cette charte de franchises au bourg de Saint-Genix-sur-Guiers[1] - [10]. Un marché est installé entre 1259 et 1282[1].
Le [11], vente et inféodation d'Yenne et Saint-Genix, par le duc de Savoie Charles-Emmanuel, à Louis de Poupet de Courgenon, comte de La Baulme-Saint-Amour, pour 15 000 écus d'or, et érection en marquisats d'Yenne et de Saint-Genix en reconnaissance de ses services militaires et diplomatiques. Son fils, Emmanuel-Philibert, capitaine de chevaux-légers, mort en 1622 et son petit-fils, Charles-Eugène d'Arenberg, gouverneur général de la Franche-Comté en 1668, prirent tous deux le titre de marquis d'Yenne et de Saint-Genix. Mais la cession, faite à leur père et aïeul en 1586, n'ayant pas été entérinée par la Chambre des comptes et le prix de vente non versé, la terre d'Yenne comme celle de Saint-Genix, restèrent au souverain.
À la suite du traité de Lyon en 1601, voyant entre autres la cession du Bugey à la France, Saint-Genix devient une ville frontière sur deux côtés (sud et ouest). Le , les Genevois en guerre avec le duc Charles-Emmanuel, s'empare de la ville, ne la restituant qu'au traité de Saint-Julien, signé le [12].
Période contemporaine
Le , la commune fusionne avec celles de Gresin et Saint-Maurice-de-Rotherens pour former la commune nouvelle de Saint-Genix-les-Villages dont la création est actée par un arrêté préfectoral du [13].
Politique et administration
Liste des maires
Conseil municipal des jeunes
La commune s'est dotée d'un conseil municipal des jeunes de douze membres élus chaque année en juin parmi les élèves de CM1 pour un mandat de 2 ans et renouvelables par moitié chaque année. Il permet de donner la parole aux jeunes en leur offrant la possibilité de participer à la vie de la commune au côté des adultes[16].
Population et société
Démographie
Les habitants de la commune sont appelés les San-Genestoises et San-Genestois[17].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[19].
En 2016, la commune comptait 2 376 habitants[Note 2], en augmentation de 5,74 % par rapport à 2010 (Savoie : +3 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Enseignement
Rattachée à l'académie de Grenoble, Saint-Genix-sur-Guiers compte un collège, nommé collège « La Forêt »[21]
Économie
Même si l’agriculture représente encore une part notable de l’économie de la commune (élevage, viticulture), Saint-Genix accueille aussi plusieurs entreprises œuvrant dans le domaine des technologies. Le tourisme se développe[22] et la commune demeure un centre commercial et administratif local.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Ancienne ville frontalière, Saint-Genix-sur-Guiers a perdu ses fortifications, à l’exception d’une porte et de quelques vestiges des remparts le long du Guiers[23]. Son centre historique, regroupé autour de l’église, est remarquablement bien conservé. On y trouve une architecture en pierre, avec des tuiles en écailles et parfois des pignons à redents, comme dans le Bugey voisin. En dehors du centre, l’architecture rappelle celle de la plaine dauphinoise, avec des maisons en pisé.
- Les châteaux dont
- château de Saint-Genix (castellum Sancti Genesii) ou château comtal (XIIe ou XIIIe siècle)[9], disparu. Installé à proximité du Guiers et probablement faisant partie de l'enceinte protectrice du bourg.
- château de Montdragon (XIVe siècle)[9], installé au croisement des routes de Novalaise et d'Yenne. Édifié par la famille Du Bourg, qui forme une nouvelle branche celle des Montdragon[9]. Il est détruit par le maréchal Lesdiguières au cours du conflit franco-savoyard de 1600[9].
- le patrimoine religieux
- Les chapelles, dont
- La chapelle de Pigneux[24] - [25] (ou Notre-Dame-du-Gage) est un oratoire situé sur une colline à quelques centaines de mètres du centre de Saint-Genix, sur l’itinéraire du chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Son origine, mystérieuse, pourrait être liée à une victoire sur les Maures (VIIe siècle) ou à un conflit religieux du XVIe siècle. Elle a été dotée d’un chapelain par l’évêque de Belley au XVIe siècle. Ruinée à la Révolution française, la chapelle a été relevée en 1816, agrandie en 1875 et totalement rénovée en 2001.
- Petits patrimoines
- Les bords du Rhône, le long du site protégé du Rhône du Pont de Groslée à Murs et Gélignieux, avec les vestiges d'anciennes digues constituant des abris pour les bateaux naviguant sur le fleuve. Un carnet d'explorateur longeant le Guiers jusqu'à sa confluence avec le Rhône est proposé par l'Office de tourisme à Saint-Genix-Sur-Guiers ;
- Le pont de Saint-Genix, sur le Guiers ;
- Le phare aéronautique.
La commune de Saint-Genix-sur-Guiers possède un office de Tourisme[26], situé dans le parc derrière la mairie. Il gère le Repaire Louis Mandrin[27], un site de visite qui propose de vivre une aventure de contrebande au XVIIIe siècle en compagnie de Louis Mandrin.
Gastronomie
Le gâteau de Saint-Genix est une spécialité gastronomique de Saint-Genix-sur-Guiers, créée par la famille Labully vers 1860. La marque Gâteau Labully fut déposée dès 1880 pour défendre le savoir-faire. Cette brioche ronde (environ 600 g) a la particularité d'être recouverte de sucre et ornée de pralines.
Personnalités liées à la commune
- Famille Costa de Beauregard, marquis de Saint-Genix de Beauregard en 1700 ;
- Robert Laurent-Vibert (1884-1925), industriel et historien français né à Saint-Genix ;
- Léon Bouveret (1850-1929), médecin français, a habité la villa Champs de Bataille ;
- Pierre-Marie Descotes (1877-1964), révérend père et savant, il a effectué de brillants travaux dans différents observatoires d'Amérique latine ;
- Pierre Labully, pâtissier, il a inventé le gâteau de Saint-Genix à la fin du XIXe siècle (sous le nom de « gâteau Labully ») ;
- Louis Mandrin, contrebandier français du XVIIIe condamné à plusieurs reprises.
Voir aussi
Bibliographie
- Michèle Brocard, Lucien Lagier-Bruno et André Palluel-Guillard, Histoire des communes savoyardes, vol. 1 : Chambéry et ses environs. Le Petit Bugey, Roanne, Éditions Horvath, , 475 p. (ISBN 978-2-7171-0229-1), p. 362-369. ([PDF] lire en ligne)
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative aux organisations :
- Site de la mairie
Notes et références
Notes
- La fête patronale a lieu le dernier week-end d’août.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2019, millésimée 2016, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2018, date de référence statistique : 1er janvier 2016.
Références
- Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-600-04503-2, lire en ligne), p. 162-163, « Saint-Genix-sur-Guiers ».
- Histoire des communes, 1982, p. 362, « Introduction ».
- Histoire des communes, 1982, p. 362, « Origine du nom de Saint-Genix ».
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Lexique Français : Francoprovençal du nom des communes de Savoie : Lé Kmoune in Savoué, Bruxelles, Parlement européen, , 43 p. (ISBN 978-2-7466-3902-7, lire en ligne), p. 22Préface de Louis Terreaux, membre de l'Académie de Savoie, publié au Parlement européen à l'initiative de la députée Malika Benarab-Attou.
- Ulysse Chevalier, Cartulaire de l'abbaye de Saint-André-Le-Bas-de-Vienne, ordre de Saint Benoît ; suivi d'un Appendice de chartes inédites sur le diocèse de Vienne (IXe – XIIe siècles ), Lyon, N. Scheuring, , 368-43 p. (lire en ligne), p. 154-156 , « 211* (Carta donationis Borchardi de Ecclesia) Sancti Genesii. Jeudi de Juin (1023).
- Histoire des communes, 1982, p. 366-367, « Les établissements religieux ».
- Laurent Ripart, « Les lieux de sépulture des princes de la maison de Savoie », dans La mort en Savoie. Actes du 1er Festival International d'Histoire des Pays de Savoie, La Roche-sur-Foron, 24-26 juin 2011, Bonneville, (lire en ligne [PDF]), p. 32-43.
- Histoire des communes, 1982, p. 365, « les châteaux ».
- Histoire des communes, 1982, p. 365, « les franchises ».
- Jean Létanche, Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton d'Yenne en Savoie, Le livre d'Histoire-Lorisse, 1907, p. 90.
- « Archives Genève: Exposition L’escalade », sur ge.ch.
- « Arrêté préfectoral portant création de la commune nouvelle de Saint-Genix-les-Villages », Recueil des actes administratifs spécial n°73-2018-118,‎ (lire en ligne [PDF]).
- Annuaire statistique du département du Mont-Blanc pour l'an XIV (1805-1806), rédigé par Mr Palluel, secrétaire de la préfecture, Chambéry, page 19 (lire en ligne).
- « Liste des 305 maires du département », Élections municipales et communautaires, Préfecture de la Savoie, (consulté le ).
- « Le Conseil Municipal Jeunes », sur http://saint-genix-sur-guiers.net, (consulté le ).
- « Saint-Genix-sur-Guiers », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - sabaudia.org (consulté en ), Ressources - Les communes.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015 et 2016.
- collège La Forêt
- Site de l'Office de tourisme pays du lac d'Aiguebelette.
- Histoire des communes, 1982, p. 365-366, « Le Bourg ».
- Présentation de la chapelle sur le site touristique de la Savoie.
- Site de la paroisse.
- Site de l'office du tourisme.
- Site du Rerpère Mandrin