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VĂȘtement byzantin

Le vĂȘtement byzantin Ă©volua Ă  partir des vĂȘtements portĂ©s pendant l’Empire romain (27 av. J.-C. – 476 apr. J.-C.), y ajoutant couleurs et motifs importĂ©s par les marchands venus d'Orient et du Moyen-Orient ainsi que de l’influence et des traditions des peuples qui furent associĂ©s d'une façon ou d'une autre Ă  l'Empire. Avec le temps, il atteindra une variĂ©tĂ© et une richesse de couleurs, de tissus et d’ornementation dĂ©passant de beaucoup les pĂ©riodes fastes de Rome. Le vĂȘtement de base au dĂ©but de l’Empire byzantin Ă©tait la tunique*[N 1] pour les deux sexes ainsi que la toge* pour les hommes et la stola* pour les femmes. Peu Ă  peu, la toge cessera d’ĂȘtre portĂ©e sauf lors d’occasions solennelles, et sera remplacĂ©e par la dalmatique* ou par une chemise Ă  longues manches et ourlets, alors que la stola* continuera d’ĂȘtre le vĂȘtement fĂ©minin de dessus, auquel on ajoutait un paludamentum* ou long manteau Ă  capuchon pour l’extĂ©rieur.

Ce martyr, militaire du XIVe siĂšcle, porte quatre vĂȘtements superposĂ©s, chacun richement ornĂ©: un manteau avec tablion recouvrant une dalmatique courte, une autre Ă©paisseur non identifiĂ©e, ainsi qu’une tunique.

Les Byzantins apprĂ©ciaient la couleur et les motifs divers que rapportaient les marchands de leurs voyages en Orient. Les rouges profonds, les bleus, verts et jaunes de toutes nuances firent leur apparition sur les vĂȘtements des riches alors que la couleur pourpre Ă©tait rĂ©servĂ©e Ă  l’empereur[1].

À partir du rĂšgne de Justinien Ier au VIe siĂšcle, et l’introduction du ver Ă  soie Ă  Constantinople, les ateliers impĂ©riaux produiront et exporteront des tissus aux motifs variĂ©s, en particulier de la soie tissĂ©e et brodĂ©e pour les riches ainsi que des tissus rĂ©sistants Ă  la teinture et imprimĂ©s pour les couches moins fortunĂ©es de la sociĂ©tĂ©. Souvent une bordure extĂ©rieure ou passementerie sur les bords les agrĂ©mentait alors que de minces bandes en nombre variable le long du corps ou des bras indiquaient la classe ou le rang. Les goĂ»ts des classes moyennes et supĂ©rieures Ă©taient dictĂ©s par les styles en vogue Ă  la cour. Comme en Occident durant le Moyen Âge, les pauvres devaient se contenter de porter les mĂȘmes vĂȘtements tout au long de l’annĂ©e en raison de leurs prix Ă©levĂ©s[2]; de plus les vĂȘtements fĂ©minins devaient pouvoir s’adapter aux modifications du corps au cours des grossesses[3].

Contrairement aux Romains dont les vĂȘtements laissaient paraitre les bras et les jambes, les Byzantins, tant hommes que femmes, portaient des vĂȘtements ne laissant paraitre que la tĂȘte, cols et manches Ă©tant serrĂ©s autour du cou et des poignets.

Les deux sexes aimaient Ă©galement superposer diverses Ă©paisseurs de vĂȘtements, les hommes portant une tunique et des pantalons sous leur dalmatique* alors que les femmes portaient un long sous-vĂȘtement sous leur stola* et un paludamentum* ou long manteau par-dessus[4].

Les vĂȘtements civils

Dans cette mosaĂŻque de l’église San Vitale de Ravenne, on voit l’empereur Justinien vĂȘtu beaucoup plus simplement que ses successeurs. Sa tenue toutefois est beaucoup plus riche que celles des gens qui l’entourent. Tous portent un tablion* en diagonale sur le torse. L’évĂȘque dont les vĂȘtements n’ont guĂšre changĂ© jusqu’à nos jours dans l’Église devait porter ce genre de tenue quotidiennement. Noter la prĂ©sence de ce qui semble ĂȘtre des chaussures et des chaussettes.

À la suite des conquĂȘtes de l’empire, les Byzantins emprunteront de nombreuses piĂšces de vĂȘtements aux peuples d’Orient : le pantalon sera empruntĂ© aux Huns ou aux Persans ; le tzitsakfon aux Khazares ; les bottes molles, la tunique, le paragaudion, le kandys, le skamarangion, le collet, la tiare ovoĂŻde seront empruntĂ©s aux Perses qui avaient eux-mĂȘmes adoptĂ© le cavvadior, le skaranicon, le granatza originaires d’Assyrie, de mĂȘme que le collier et le turban empruntĂ©s aux MĂšdes[5]. Il faut noter que les termes utilisĂ©s pour dĂ©crire ces diffĂ©rents vĂȘtements sont quelquefois incertains, car ils sont rarement mentionnĂ©s dans les images qui nous en sont restĂ©es et on n’en trouve pas de description dans les textes, spĂ©cialement lorsqu’il ne s’agit pas de vĂȘtement portĂ©s Ă  la cour.

VĂȘtements communs aux deux sexes

Sous leur tunique, les deux sexes portaient une camisia*, sous-vĂȘtement fait de lin ou de soie destinĂ© Ă  protĂ©ger les riches tissus de la transpiration et des huiles corporelles[6].

Au dĂ©but de l’Empire byzantin, la toge* romaine faisait encore office de vĂȘtement officiel ou d’apparat pour les hommes. Mais dĂšs l’époque de Justinien, on lui avait substituĂ© la tunique* ou le long chiton* sur lequel les classes aisĂ©es ajoutaient d’autres vĂȘtements comme la dalmatique*, sorte de tunique courte et pesante, portĂ©e surtout par les hommes, mais convenant aux deux sexes. S’arrĂȘtant aux genoux du VIe siĂšcle au Xe siĂšcle, elle s’allongea jusqu’à toucher terre entre le Xe siĂšcle et le XIIIe siĂšcle, ressemblant finalement Ă  un caftan turc aux XIVe siĂšcle et XVe siĂšcle[7]. Les ourlets se rĂ©trĂ©cissaient pour former une pointe. Le scaramangion*, vĂȘtement d’influence persane, sorte de caftan Ă  manches longues, Ă©tait ouvert sur le devant et descendait gĂ©nĂ©ralement Ă  mi-cuisse; lorsque portĂ© par l’empereur, il Ă©tait notablement plus long. De façon gĂ©nĂ©rale et, sauf pour les tenues militaires et pour l’équitation, les hommes des classes supĂ©rieures et les femmes portaient des vĂȘtements qui descendaient pratiquement jusqu’aux chevilles.

VĂȘtements pour l'homme

Dalmatique romaine/byzantine

La chlamys (chlamyde*), manteau d'une seule piĂšce de tissu carrĂ© ou rectangulaire, sans couture mais avec une attache sur l'Ă©paule droite laissant le bras dĂ©gagĂ© fut portĂ©e pendant toute la durĂ©e de l’empire. Descendant gĂ©nĂ©ralement jusqu’aux hanches, mais parfois jusqu’aux chevilles, elle Ă©tait beaucoup plus longue que celle que l’on retrouvait dans la GrĂšce antique. On en voit diffĂ©rents exemplaires sur les mosaĂŻques de Ravenne oĂč l’empereur et ses courtisans portent celle-ci avec une large broche ou fibule* sur l’épaule. Les membres de la classe sĂ©natoriale portaient aussi le tablion*, panneau en forme de losange barrant la poitrine et dont la couleur ou le genre de broderie et de bijoux indiquait Ă©galement le rang de celui qui le portait. En 388, l’empereur ThĂ©odose Ier et ses coempereurs sont reprĂ©sentĂ©s dans le « missel de ThĂ©odose » portant le tablion* Ă  hauteur des genoux, mais celui-ci aura tendance Ă  remonter le long de la chlamyde comme on peut le voir sur les plaques d’ivoire datant de 413-414[8]. Le rang pouvait aussi ĂȘtre montrĂ© par le paragauda* ou bordure de tissu Ă©pais brodĂ©e de fils d’or. Les gens du peuple et les militaires pouvaient Ă©galement porter un manteau oblong retenu sur l’épaule droite pour faciliter le mouvement ou saisir une Ă©pĂ©e; celui-ci n’était pas portĂ© Ă  la cour.

On portait également des hauts-de-chausses et des pantalons collants, mais ceux-ci ne figurent pas sur les portraits des riches personnages, étant généralement assimilés aux tenues des barbares, européens ou perses.

MĂȘme les vĂȘtements les plus ordinaires semblent avoir Ă©tĂ© dispendieux pour les pauvres[2]. Les travailleurs manuels reprĂ©sentĂ©s sur les images ou mosaĂŻques continuent de porter, l’étĂ© Ă  tout le moins, un trĂšs simple appareil fait de deux rectangles de tissus cousus au-dessus des Ă©paules et sous les aisselles. Pour d’autres reprĂ©sentĂ©s en train de travailler on voit que les cĂŽtĂ©s de la tunique ont Ă©tĂ© reliĂ©s Ă  la taille pour faciliter les mouvements.

VĂȘtements pour la femme

Le roi David entre la Sagesse et la ProphĂ©tie (Psautier du roi David, Xe). Le Roi est ici revĂȘtu de la chlamyde (voir la section Glossaire).

Les femmes portaient souvent par-dessus leur sous-vĂȘtement une stola*, longue robe Ă  plis portĂ©e par-dessus la tunique, faite de brocard pour les riches et serrĂ©e Ă  la taille avec ou sans ceinture.

Sauf pour les trĂšs riches, la modestie Ă©tait une vertu cardinale Ă  Byzance et la plupart des femmes n’apparaissaient en public que revĂȘtues de vĂȘtements sans forme qui devaient pouvoir s’adapter Ă  une grossesse. Le vĂȘtement de base, au dĂ©but de l’empire, descendait jusqu’aux chevilles, entourait complĂštement le cou alors que les manches Ă©taient serrĂ©es aux poignets. Les bords et les manchettes Ă©taient souvent dĂ©corĂ©s de broderies avec une bande sur le haut du bras. Aux Xe et XIe siĂšcles apparaissent des robes aux manches Ă©vasĂ©es, trĂšs volumineuses aux poignets, mais elles disparurent rapidement. Au travail, les femmes portaient les manches relevĂ©es.

À la cour, les robes avaient un collet en V. On voit souvent un superhĂ©mural partant de la base du cou et descendant vers les Ă©paules faites de tissus richement brodĂ©s aux fils d’or et incrustĂ©e de pierres prĂ©cieuses ou de perles (voir image de Marie d'Alanie, plus bas).

Les ceintures sont la norme, souvent avec crochets pour y accrocher la jupe ; elles sont faites de tissus plutĂŽt que de cuir auxquels pendent des glands[9]. L’ouverture du cou devait ĂȘtre boutonnĂ©e. Bien que cela soit difficile Ă  distinguer sur les tableaux ou mosaĂŻques, la chose s’avĂ©rait nĂ©cessaire ne serait-ce que pour donner le sein. Le vĂȘtement de dessous, en tissu plein, n’était jusqu’au Xe siĂšcle pas destinĂ© Ă  ĂȘtre vu; cependant aprĂšs cette Ă©poque on commence Ă  voir un collet empesĂ© qui dĂ©passe de la robe[10].

La NativitĂ© de JĂ©sus d’aprĂšs une toile de 1350 ; Ă  noter les voiles portĂ©s par la Vierge et par la sage-femme.

Toutes sortes de voiles et coiffes couvraient les cheveux sauf Ă  l’intĂ©rieur du foyer familial. Il arrivait qu’un chapeau soit portĂ© sous le voile ou que celui-ci soit enroulĂ© sous forme de turban. C’est surtout le cas pour les femmes au travail; les femmes appelĂ©es Ă  aider Ă  l’accouchement dans les scĂšnes reprĂ©sentant la NativitĂ© sont ainsi couvertes. Les premiĂšres reprĂ©sentations sont enveloppĂ©es Ă  la façon d’un « 8 »; Ă  partir du XIe siĂšcle, elles sont plutĂŽt enroulĂ©es de façon circulaire et probablement fixĂ©es dans une position. Aux XIe siĂšcle et XIIe siĂšcle, les voiles et coiffes commencent Ă  s’allonger[11].

Les danseuses portent un costume distinct (voir image ci-dessous) comportant des robes sans manche ou Ă  manches courtes, ces derniĂšres Ă©tant peut-ĂȘtre la partie visible d’un sous-vĂȘtement portĂ© sous la robe. Elles ont de larges ceintures trĂšs serrĂ©es et leurs jupes ont des franges de couleurs variĂ©es probablement destinĂ©es Ă  s’élever dans les airs en fonction des virevoltes de la danse[12]. Une remarque que fait Anne ComnĂšne au sujet de sa mĂšre laisse Ă  penser que l’on prenait le plus grand soin de ne pas faire voir le bras plus haut que le poignet[13].

David glorifié par les femmes d'Israël, Psautier de Paris; remarquer le costume des deux danseuses.

Bien que l’on ait suggĂ©rĂ© que le voile couvrant le visage ait Ă©tĂ© une invention byzantine[14], l’art byzantin ne montre aucune femme la face voilĂ©e, mĂȘme s’il est habituel que la tĂȘte soit couverte. On croit gĂ©nĂ©ralement que la femme byzantine ne s’aventurait Ă  l’extĂ©rieur de la maison qu’entiĂšrement drapĂ©e et on ne la montre jamais dans l’art[15]. Les sources littĂ©raires pour leur part ne permettent pas de faire la distinction entre un voile qui couvrirait la chevelure et un voile qui couvrirait l’ensemble de la face[13]. Strabon Ă©crivant au Ier siĂšcle fait allusion aux femmes perses qui se voilaient le visage[16]. Au dĂ©but du IIIe siĂšcle l’auteur chrĂ©tien Tertullien dĂ©crit les femmes arabes paĂŻennes dont la face est complĂštement voilĂ©e sauf pour les yeux, Ă  la façon du niqab[17]. Cette tradition du Moyen-Orient remonterait donc Ă  une pĂ©riode prĂ©cĂ©dant l’Islam.

Chapeaux

MĂ©daille de l’empereur Jean VIII PalĂ©ologue par Pisanello qui vit celui-ci Ă  Ferrara en 1438.

La plupart des hommes reprĂ©sentĂ©s dans les images qui nous sont parvenues, sauf les empereurs, sont tĂȘte nue ce qui paraĂźt normal dans des images votives par respect pour la divinitĂ© Ă  laquelle on s’adresse. Toutefois dans la pĂ©riode tardive de l’empire se dĂ©veloppa une mode de chapeaux de largeur extravagante qui devinrent partie de l’uniforme des hauts dignitaires. Au XIIe siĂšcle, l’empereur Andronic ComnĂšne critiquĂ© entre autres pour l’excentricitĂ© de ses vĂȘtements portait un chapeau en forme de pyramide. Peut-ĂȘtre faudrait-il rapprocher celui-ci de l’effigie que fit Pisanello de l’empereur Jean VIII PalĂ©ologue lors du concile de Florence en 1438. Le chapeau de l’empereur est composĂ© d’une partie supĂ©rieure en forme de dĂŽme et d’une bordure relevĂ©e en forme de pointe s’avançant vers l’avant comme la proue d’un navire. Pisanello et d’autres artistes reproduisirent les vĂȘtements d’autres dignitaires byzantins qui peuvent ĂȘtre vus dans le catalogue de l’exposition du Metropolitan Museum de New York mentionnĂ© plus bas. Des copies de ces reprĂ©sentations circulĂšrent ensuite en Europe oĂč elles servirent de modĂšles pour les sujets orientaux comme les Rois mages figurant dans les tableaux de la NativitĂ©. En 1159, le prince Raynald de ChĂątillon portait un bonnet de feutre en forme de tiare brodĂ©e d’or. Ces bonnets de feutre en provenance d’IbĂ©rie furent Ă  la mode au XIIe siĂšcle.

Chaussures

Chaussures pour hommes du VIe siĂšcle en cuir avec dorures

On aperçoit rarement les chaussures dans les tableaux ou mosaĂŻques byzantins en raison des longues robes portĂ©es par l’aristocratie qui cachaient les pieds. L’empereur portait des chaussures rouge-pourpre, le sĂ©bastocrate des chaussures bleues et des vertes dĂ©notaient un protovestiaire.

GrĂące aux nombreuses chaussures retrouvĂ©es dans des fouilles archĂ©ologiques, nous avons une meilleure idĂ©e de la façon dont elles Ă©taient faites. On a ainsi trouvĂ© un large Ă©ventail de chaussures allant des sandales ou pantoufles jusqu’à des bottes montant Ă  mi-cuisse que l’on peut aussi voir dans les manuscrits, et dĂ©corĂ©es de diverses façons. La couleur rouge-pourpre, laquelle chez les hommes Ă©tait rĂ©servĂ©e Ă  l’empereur, Ă©tait la prĂ©fĂ©rĂ©e de ces dames[18].

Les mosaĂŻques de Ravenne montrent des hommes portant ce qui semble ĂȘtre des sandales avec des chaussettes blanches, alors que les sandales des soldats sont attachĂ©es Ă  la jambe au moyen de laniĂšres courant le long de celle-ci jusqu’à la cuisse. On trouve dans les insignes royaux du Saint-Empire romain germanique des chaussures ou pantoufles produites Ă  Palerme avant 1220. Courtes, elles ne montent qu’à la cheville et sont suffisamment grandes pour accommoder diverses pointures. Somptueusement dĂ©corĂ©es, on y voit des rangs de perles et des rinceaux d’or sur les cĂŽtĂ©s et sur la pointe du soulier[19].

Les travailleurs manuels devaient porter des sandales ou aller pieds nus. Les sandales comme celles des Romains consistaient en laniÚre attachées à une épaisse semelle.

Les bijoux

Autre signe de l’influence orientale sur le costume byzantin : les bijoux, beaucoup plus rĂ©pandus dans l’empire byzantin qu’ils ne le furent jamais Ă  Rome. Ceintures, fibules et diadĂšmes sont rehaussĂ©s de rangĂ©es de perles, souvent sur plusieurs rangs qui, tout en soulignant la richesse de leurs propriĂ©taires dĂ©montraient aussi l’habiletĂ© des artisans. Faits d’or, d’argent ou de bronze, les colliers, les boucles d'oreilles, les bagues et les Ă©pais bracelets sont ornĂ©s en filigrane d'animaux divers, de figures historiĂ©es et de feuillages stylisĂ©s[20].

Les vĂȘtements impĂ©riaux

L’empereur NicĂ©phore III et l’impĂ©ratrice Marie d’Alanie portant le loros* (1074-1081).

Les costumes distinctifs des empereurs et impĂ©ratrices Ă©taient constituĂ©s d’une couronne et d’un loros* ou pallium, qui devait son origine Ă  la trabea triumphalis, version de cĂ©rĂ©monie de la toge romaine portĂ©e par les consuls[N 2]. Marque du pouvoir impĂ©rial, ce vĂȘtement avait une valeur quasi-ecclĂ©siastique et Ă©tait portĂ© Ă©galement par les douze plus hauts fonctionnaires de l’empire ainsi que par les gardes du corps de l’empereur, d’oĂč le fait qu’il figure sur la tenue des archanges dans les icĂŽnes, ceux-ci Ă©tant considĂ©rĂ©s comme des gardes du corps cĂ©lestes. Dans les faits, le loros* n’était portĂ© qu’à quelques occasions particuliĂšrement importantes de l’annĂ©e comme le dimanche de PĂąques, mais on le retrouve de façon habituelle sur les reprĂ©sentations de l’empereur[21].

Couronne byzantine (kamelaukion) avec pendilla de Constance d’Aragon (1184-1222), impĂ©ratrice du Saint-Empire et reine de Hongrie.

Dans sa premiĂšre version masculine, le loros* Ă©tait constituĂ© d’une longue bande d’étoffe qui tombait droit sur le devant et qui aprĂšs avoir fait le tour du cou revenait au niveau de la ceinture pour se terminer sur le bras gauche. La version fĂ©minine Ă©tait semblable sur le devant, mais Ă©tait plus large Ă  l’arriĂšre oĂč elle Ă©tait portĂ©e sous la ceinture avant de revenir sur le devant. Toutefois, les deux versions furent modifiĂ©es vers le milieu de la pĂ©riode byzantine se diversifiant progressivement; nĂ©anmoins, la version fĂ©minine devint finalement similaire Ă  la version masculine. Outre diverses broderies serties de pierres prĂ©cieuses, de petites plaques Ă©maillĂ©es Ă©taient cousues sur les vĂȘtements. On a dĂ©crit le costume impĂ©rial de Manuel Ier comme « une prairie constellĂ©e de fleurs ». GĂ©nĂ©ralement, les manches serraient les poignets et le vĂȘtement de dessus, appelĂ© scaramangion* descendait jusqu’aux chevilles. Vers la fin de l’empire, les manches des robes de l’impĂ©ratrice devinrent extrĂȘmement larges[22].

Le superhumĂ©ral (ou vĂȘtement se portant sur les Ă©paules et couvrant le cou et la partie supĂ©rieure de la poitrine) appelĂ© maniakis* continuait le loros* et enveloppait le cou. Fait de drap d’or ou d’un tissu similaire rehaussĂ© de pierreries et de riches broderies, cette parure Ă©tait gĂ©nĂ©ralement divisĂ©e par des lignes verticales sur le col. Ses bords Ă©taient rehaussĂ©s de perles de diverses grosseurs s’étalant sur un, deux ou mĂȘme trois rangs. ll Ă©tait une caractĂ©ristique du costume impĂ©rial, souvent imitĂ© par les femmes de la bonne sociĂ©tĂ©.

On voit, surtout dans la premiĂšre pĂ©riode de l’empire (avant 600) et dans la pĂ©riode tardive (aprĂšs 1000) les empereurs en tenue militaire, portant des cuirasses d’or, des bottes pourpres et une couronne. Ouverte au dĂ©but, la couronne Ă©tait dĂ©corĂ©e de pendilia* depuis Marcien et certainement jusqu’à Manuel II PalĂ©ologue, et fut fermĂ©e sur le dessus au cours du XIIe siĂšcle.

Le costume de cour

Theodore MĂ©tochitĂšs, grand logothĂšte, prĂ©sentant au Christ un modĂšle de l’église de la Chora qu’il avait fait construire. Chose inhabituelle, il garde son chapeau mĂȘme en prĂ©sence du Christ.

La vie de la cour impĂ©riale se passait en une « sorte de ballet » ponctuĂ©e de cĂ©rĂ©monies suivant un rituel trĂšs prĂ©cis dont Constantin VII PorphyrogĂ©nĂšte nous a laissĂ© bon nombre de descriptions dans Le Livre des CĂ©rĂ©monies[N 3] afin, nous dit-il, que « le pouvoir impĂ©rial soit exercĂ© dans l’ordre et l’harmonie » de façon que « l’Empire soit l’image de l’ordre dans lequel se meut l’Univers comme il fut crĂ©Ă© par Dieu ». On y trouve la description des costumes que devaient porter les diffĂ©rentes classes de participants Ă  ces cĂ©rĂ©monies. Le jour anniversaire du nom de l’empereur ou de l’impĂ©ratrice, divers groupes de hauts fonctionnaires se livraient Ă  diverses « danses », les uns portant « un vĂȘtement bleu et blanc Ă  manches courtes ornĂ© de bandes d’or et portant des bracelets Ă  leurs chevilles. Dans leurs mains ils tiennent un phengia ». Un second groupe exĂ©cute le mĂȘme rituel, mais est habillĂ© d’un « vĂȘtement vert et rouge, divisĂ© par des bandes d’or ». Ces couleurs reprenaient celles des anciens clans de courses de chariot.

Divers tactica ou manuels de gestion administrative, de protocole de cour et de prĂ©sĂ©ance nous donnent des informations sur les uniformes portĂ©s par diffĂ©rents hauts fonctionnaires. Ainsi, selon le Pseudo-Kodinos, le sĂ©bastocrate[N 4] Ă©tait habillĂ© de bleu; son costume de cĂ©rĂ©monie comportait des bottines bleues brodĂ©es d’aigles sur fond de pourpre, une chlamyde* pourpre et un diadĂšme (stephanos) de pourpre et d’or[23]. Toutefois, cette vie de cour bien rĂ©glĂ©e fut mise Ă  rude Ă©preuve avec le dĂ©clin de l’empire et ne fut pas reprise aprĂšs la reconquĂȘte de Constantinople par Michel VIII (1261). Un visiteur français pendant cette ultime pĂ©riode de l’empire exprima sa consternation de voir l’impĂ©ratrice se dĂ©placer dans les rues de la capitale avec moins de suivantes et moins de protocole que ne l’aurait fait une reine de France.

Tenue militaire

Fresque byzantine du monastĂšre Saint-Luc (XIIe siĂšcle/XIIIe siĂšcle). On peut y voir les pteruges ou laniĂšres de cuir attachĂ©es au bas de la cuirasse et sur les Ă©paules, de mĂȘme que le linge descendant du casque sur le cou.

La tenue militaire continuait la tradition romaine, en particulier pour les officiers : un plastron de mĂ©tal sous lequel on portait une tunique courte et auquel Ă©taient fixĂ©es les ptĂ©ryges, laniĂšres de cuir ou de mĂ©tal formant une jupe Ă  franges portĂ©e sous la cuirasse ou tombant sur le haut des bras comme des Ă©paulettes. Aux pieds, des bottes montant jusqu’aux mollets ou des sandales avec courroies remontant le long des jambes. Une ceinture d’étoffe complĂ©tait l’uniforme; dĂ©pourvue d’utilitĂ© pratique, elle servait Ă  identifier le rang de l’officier.

La tenue, de mĂȘme que l’équipement, variĂšrent considĂ©rablement tout au long de l’empire et visaient Ă  offrir la protection la plus efficace que pouvait se permettre l’économie de l’époque. La tenue des simples soldats ne diffĂ©rait guĂšre de celle des autres travailleurs. Les manuels militaires conseillaient des tuniques et manteaux ne descendant guĂšre plus bas que le genou[24]. L’armĂ©e Ă©tant alors essentiellement composĂ©e de fantassins, le plus important article de vĂȘtement Ă©tait les chaussures[25]. Celles-ci allaient de sandales lacĂ©es sur le pied Ă  des bottes fermĂ©es munies de clous (Strategikon de LĂ©on VI, Taktika). Sur la tĂȘte, le soldat portait une coiffe de tissu sous le casque, laquelle descendait pour protĂ©ger le cou (phakolion ou maphorion) qui pouvait aller d’un simple linge protecteur Ă  une sorte de turban. Coiffe habituelle pendant le moyen empire et le bas empire, elle Ă©tait portĂ©e tant par le simple soldat que par certains officiers.

Tenue ecclésiastique

IcĂŽne de saint Basile le Grand et de Jean Chrysostome, vers 1150 (Chapelle palatine de Palerme)
Le patriarche BartholomĂ©e et l’archevĂȘque Jovan cĂ©lĂ©brant la divine liturgie

Le vĂȘtement ecclĂ©siastique fut celui qui connut le moins de changements au cours des siĂšcles, certains vĂȘtements portĂ©s au cours de l’empire byzantin Ă©tant pratiquement identiques Ă  ceux que l’on voit encore dans les Églises orthodoxes d’Orient, voire dans l’Église catholique romaine.

Au cours des siĂšcles, ce qui Ă©tait la tenue habituelle de hauts fonctionnaires s’est transformĂ©e pour ĂȘtre utilisĂ©e dans diffĂ©rentes offices liturgiques ou dans le costume ecclĂ©siastique quotidien. Ainsi, la chasuble est toujours portĂ©e lors des offices divins alors que l’omophorion*, signe distinctif des Ă©vĂȘques orthodoxes ressemble beaucoup au pallium* portĂ© sur la chasuble et rĂ©servĂ© au pape, aux primats et aux archevĂȘques mĂ©tropolitains dans l’Église catholique. Les coiffes des prĂȘtres et hauts dignitaires des Églises orthodoxes modernes de mĂȘme que les mitres des Ă©vĂȘques catholiques sont Ă©galement les reliquats des coiffes, alors beaucoup plus Ă©laborĂ©es et colorĂ©es, des hauts fonctionnaires de l’empire byzantin.

Les vĂȘtements stĂ©rĂ©otypĂ©s de l’imagerie religieuse

MoĂŻse est revĂȘtu d’un vĂȘtement stĂ©rĂ©otypĂ©, les autres personnages de vĂȘtements quotidiens portĂ©s au Xe siĂšcle.

La plupart des images religieuses qui nous sont restĂ©es de la pĂ©riode byzantine ne nous renseignent guĂšre sur les vĂȘtements portĂ©s dans l’empire en raison des stĂ©rĂ©otypes qui y Ă©taient rattachĂ©s. Le Christ, les apĂŽtres, saint Joseph, saint Jean Baptiste et quelques autres sont traditionnellement reprĂ©sentĂ©s comme portant un vĂȘtement conventionnel : un large himation* drapĂ© autour du corps (Ă  la façon d’une toge) ou sur un chiton. On voit aussi des tuniques* Ă  manches courtes descendant jusqu’aux chevilles. Les personnages portent des sandales aux pieds. Toutefois, ce costume ne se portait pas dans la vie quotidienne; il peut s’agir d’une tentative dĂ©libĂ©rĂ©e des artistes pour ne pas confondre le monde des hommes et le monde divin. La ThĂ©otokos (Vierge Marie) porte habituellement un maphorion*, sorte de manteau recouvrant aussi la tĂȘte. Celui-ci est probablement plus prĂšs de la rĂ©alitĂ© et Ă©tait normalement portĂ© par les veuves ou les femmes mariĂ©es lorsqu’elles sortaient de la maison. On peut quelquefois apercevoir les vĂȘtements de dessous surtout aux manches. D’autres conventions s’appliquaient aux prophĂštes et autres figures bibliques. Sauf pour le Christ et la Vierge Marie, les vĂȘtements sont blancs ou d’un ton neutre surtout lorsqu’ils figurent sur des murs (peintures murales et mosaĂŻques) ou dans des manuscrits; les icĂŽnes par contre sont plus abondamment colorĂ©es. Les autres personnages figurant dans ces images saintes, surtout s’ils se perdent dans la foule, sont gĂ©nĂ©ralement reprĂ©sentĂ©s comme portant des vĂȘtements «contemporains » byzantins.

Le vĂȘtement et la classe sociale

La Vierge et saint Joseph allant s’enregistrer devant le gouverneur Quirinius (mosaĂŻque de l’église de la Chora 1315-1320).
De simples tissus nouĂ©s autour des reins (Ă  gauche, sous le filet de pĂȘche) ou drapĂ©s sur l'Ă©paule (Ă  droite) habillent ces pĂȘcheurs de nuit usant de rĂ©sines et de naphtes (ingrĂ©dients du « feu grĂ©geois » aussi) : illustration du Codex SkylitzĂšs, BibliothĂšque nationale de Madrid, Vitr. 26-2.

Un excellent exemple de l’éventail de vĂȘtements que l’on pouvait trouver au XIVe siĂšcle nous est fourni par une mosaĂŻque de l’église de la Chora Ă  Istanbul. À partir de la gauche on y voit un soldat, le gouverneur portant un de ces larges chapeaux distinctifs des hauts fonctionnaires, un fonctionnaire de rang moyen tenant le registre qui porte une dalmatique* Ă  large bordure probablement brodĂ©e, sur une longue tunique* avec bordure. Vient ensuite un militaire de rang supĂ©rieur portant une Ă©pĂ©e et une ceinture ou baudrier*, signe de son grade. La Vierge et saint Joseph portent les costumes traditionnels de l’iconographie chrĂ©tienne. DerriĂšre Joseph se forme une file d'attente de fidĂšles pour se faire recenser. Les manches des hommes raccourcissent en fonction de l’importance du personnage. Les jambes que l’on peut voir sont toutes recouvertes de bas, celles des soldats et des personnalitĂ©s faisant voir des courroies retenant probablement des sandales. Les personnalitĂ©s portent des dalmatiques* Ă  large bordure autour du cou et des manches, mais moins riches que celles du fonctionnaire moyen. Les autres hommes porteraient vraisemblablement des chapeaux, ne fĂ»t de la prĂ©sence du gouverneur. Dans une autre mosaĂŻque de la mĂȘme Ă©glise, le grand logothĂšte ThĂ©odore MĂ©tochite, qui dirigeait les finances et le systĂšme judiciaire de l’empire porte un chapeau encore plus large malgrĂ© le fait qu’il soit agenouillĂ© devant le Christ.

Glossaire

  • Baudrier : Ceinture militaire portĂ©e sur l’épaule et descendant de façon oblique sur la poitrine vers la taille utilisĂ©e pour retenir une arme (habituellement une Ă©pĂ©e). Les soldats romains portaient un tel genre de ceinture attachĂ©e Ă  la taille, appelĂ©e cintus.
  • Camisia : Sous-vĂȘtement de lin ou de soie portĂ© sous la tunique pour la protĂ©ger.
  • Chiton (en grec ancien χÎčÏ„ÏŽÎœ / khitốn) : Tunique de lin au plissĂ© fin, cousue sur les cĂŽtĂ©s ou tissĂ©e sans coutures, cintrĂ©e Ă  la taille, portĂ©e par les hommes comme par les femmes. ConfectionnĂ© de laine, puis de lin, il peut couvrir la jambe jusqu'Ă  mi-cuisse ou descendre jusqu'au pied chez les hommes, mais se porte toujours long chez les femmes.
  • Chlamyde (en grec ancien χλαΌύς / khlamĂșs) : Faite chez les Grecs anciens d’un rectangle de laine, gĂ©nĂ©ralement ourlĂ©, elle se portait attachĂ©e par une fibule sur l’épaule droite. Beaucoup plus large chez les Byzantins, elle constituait un vĂȘtement de cĂ©rĂ©monie pour l’empereur et tombait jusqu’à terre Ă  l’avant et Ă  l’arriĂšre.
  • Dalmatique (latin : dalmatica) : VĂȘtement masculin originaire de Dalmatie, la dalmatique Ă©tait une longue et ample robe Ă  larges manches, habituellement faite de lin, de laine et de coton. Elle pouvait ĂȘtre richement brodĂ©e aux ourlets, aux manches et au cou. Outre diffĂ©rentes piĂšces rapportĂ©es, elle pouvait s’orner de bandes verticales commençant Ă  l’épaule et courant le long des manches.
  • Fibule (du latin fibula signifiant attache) : Agrafe, gĂ©nĂ©ralement en mĂ©tal, qui sert Ă  fixer les extrĂ©mitĂ©s d'un vĂȘtement.
  • Himation (en grec ancien áŒ±ÎŒÎŹÏ„ÎčÎżÎœ / himĂĄtion) : VĂȘtement ample et enveloppant se portant Ă  mĂȘme le corps ou sur un chiton. Il se drape ou s'enroule sur une Ă©paule et ne comporte pas d'attache Ă  la diffĂ©rence de la chlamyde.
  • Loros (latin : lorium ; grec : Î»áż¶ÏÎżÏ‚ lƍros) : Longue Ă©charpe relativement Ă©troite, tissĂ©e en brocart et gĂ©nĂ©ralement ornĂ©e de plaques d’or en relief et de pierres prĂ©cieuses qui s’enroulait autour du torse pour se terminer sur la main gauche. Devenue un Ă©lĂ©ment de l'habillement des empereurs elle Ă©tait un symbole du pouvoir.
  • Maniakis (superhumĂ©ral) : Large collerette tissĂ©e de fils d'or et ornĂ©e de gemmes et de perles qui ornait la base du cou et descendait vers les Ă©paules.
  • Maphorion (en grec : ΌαφόρÎčÎżÎœ) : Ample manteau portĂ©e par les femmes, gĂ©nĂ©ralement Ă  capuchon, couvrant la tĂȘte, le cou et Ă  tout le moins le haut du corps.
  • Omophorion (en grec : ÏŽÎŒÎżÏ†ÏŒÏÎčÎżÎœ) : Large et longue bande d'Ă©toffe de soie, brodĂ©e et ornĂ©e de croix, que les patriarches et les mĂ©tropolites portent autour du cou depuis les premiers siĂšcles.
  • Palla : Manteau portĂ© par les femmes fait d'une seule piĂšce de tissu et drapĂ© sur les Ă©paules, autour du corps et de la tĂȘte, le palla Ă©tait portĂ©e par-dessus la stola et attachĂ© Ă  l’épaule par des fibules.
L'Ă©vĂȘque Apollinaire de Ravenne portant le pallium. MosaĂŻque de l'abside de la basilique Saint-Apollinaire in Classe.
  • Pallium : Ornement liturgique catholique dont le port, sur la chasuble, est rĂ©servĂ© au Pape, aux primats, aux archevĂȘques mĂ©tropolitains et Ă  quelques rares Ă©vĂȘques, pendant la cĂ©lĂ©bration de la messe.
  • Paludamentum : Terme gĂ©nĂ©ral pour dĂ©signer diverses sortes de manteaux portĂ©s par-dessus la tunique ou la dalmatique pour les hommes, la stola pour les femmes. Chez les riches il pouvait ĂȘtre fait de soie et richement brodĂ© ou portant sur le devant une piĂšce de tissu en forme de carrĂ© ou de losange appelĂ© tablion* et indiquant la qualitĂ© du propriĂ©taire.
  • Paragauda : Frange de tissu Ă©pais brodĂ© d’or, richement dĂ©corĂ©e portĂ©e sur les bords infĂ©rieurs des dalmatiques ou tuniques byzantines. On la retrouve aussi frĂ©quemment sur les bords des manches des vĂȘtements impĂ©riaux.
Les paragaudas d’or sont clairement visibles sur le bord infĂ©rieur de la dalmatique et des manches de l’empereur Michel VIII PalĂ©ologue.
  • Pendilia : Pendentifs ou autres ornements gĂ©nĂ©ralement faits de perles montĂ©es sur une chaĂźne d’or et attachĂ©s Ă  une couronne.
  • Scaramangion : VĂȘtement d’influence persane, sorte de caftan Ă  manches longues, trĂšs populaire Ă  Byzance. Costume d’honneur, fait de soieries somptueuses, il servait Ă  indiquer la dignitĂ© ou le rang de celui qui le portait grĂące Ă  des couleurs et des Ă©lĂ©ments bien dĂ©finis. ComposĂ© de plusieurs parties, de coupes diverses et de diffĂ©rentes couleurs celui des protospathaires Ă©tait en partie verts, en partie rouges. L’empereur le porte presque toujours lorsqu’il sort du palais.
  • Stola : VĂȘtement habituel des femmes, la stola Ă©tait une longue robe tombant sur les chevilles et cousue Ă  partir de l’ourlet infĂ©rieur jusqu’aux manches. Elle Ă©tait retenue par une ceinture se portant juste en bas du buste. Faite de lin ou de laine lĂ©gĂšre, elle pouvait dans les couches supĂ©rieures de la sociĂ©tĂ© ĂȘtre en soie. Elle se portait par-dessus un long sous-vĂȘtement muni de longues manches qui ne laissaient jamais apparaĂźtre le bras.
  • Tablion : Paire de panneaux d'Ă©toffe brodĂ©e, de forme carrĂ©e ou trapĂ©zoĂŻdale, cousus Ă  angle droit au bord de la chlamyde. OrnĂ© de motifs gĂ©omĂ©triques Ă©laborĂ©s ou de portraits, notamment de l’empereur, le tablion est cousu Ă  hauteur de genoux au IVe siĂšcle, mais il remonte Ă  hauteur de la poitrine vers le VIe siĂšcle.
  • Toge (latin : toga) : VĂȘtement de dessus portĂ© essentiellement par les hommes dans la Rome antique. Faite de laine Ă©paisse, elle se portait au-dessus d'une tunique Ă  manches courtes couvrant le bras gauche mais laissant le bras droit dĂ©gagĂ©.
  • Tunique : VĂȘtement usuel et unique pour les deux sexes lorsqu'elle est portĂ©e au foyer. Pour les sorties, les hommes portent Ă©galement une toge et les femmes une stola. Par temps froid, on enfile plusieurs tuniques l'une sur l'autre.

Notes et références

Notes

  1. On trouvera Ă  la fin du texte un glossaire expliquant les mots suivi d’un astĂ©risque
  2. Sous le rÚgne de Justinien Ier, le consulat devint une composante de la titulature impériale
  3. Voir par exemple chap 1, « Ce qu’il faut observer lors de la procession Ă  la Grande Église, c’est-Ă -dire ordre et cĂ©rĂ©monial des insignes et illustres cortĂšges en lesquels les empereurs se rendent Ă  la Grande Église » dĂ©crivant les changements de vĂȘtements tout au long des Ă©tapes de la procession
  4. Titre crĂ©Ă© par l'empereur Alexis Ier (r. 1081–1118) pour honorer son frĂšre aĂźnĂ© Isaac ComnĂšne; le sĂ©bastocrate Ă©tait le deuxiĂšme personnage de l’empire

Références

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  19. Voir reproductions sur URL : https://www.virtue.to/articles/images/1200_real_shoes.jpg, ainsi que sur Commons Images, Imperial Regalia of the Holy Roman Empire
  20. « Les bijoux » dans http://lecostumeatraverslessiecles.chez-alice.fr/accessoires/Bijoux/empire_byzantin.htm
  21. Parani (2003) pp. 18-27
  22. Parani (2003) pp. 19-27
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Bibliographie

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Voir aussi

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