Urbain de Maillé
Urbain de Maillé, premier marquis de Brézé ( à Brézé - ), maréchal de France (), seigneur de Thévalle et de Cerizay, châtelain de Milly-le-Meugon. Il s'empare de Heidelberg et de Spire (1635) et, avec son cousin germain par alliance le maréchal-duc de la Meilleraye, reprend Bapaume aux Espagnols (). Nommé vice-roi de Catalogne (), il ne parvient pas à s'emparer ni de Collioure, ni de Perpignan et démissionne de sa charge (). Il quitta le service des armes en 1645.
Urbain de Maillé Marquis de Brézé | ||
Urbain de Maillé, marquis de Brézé, maréchal de France (° 1597 - †1650), Jérôme-Martin Langlois, 1835, quartier des Héronnières, Fontainebleau. | ||
Naissance | Brézé |
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Décès | (à 51 ans) |
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Origine | Royaume de France | |
Dignité d'État | Maréchal de France | |
Années de service | – 1645 | |
Distinctions | Chevalier des ordres du roi | |
Autres fonctions | Capitaine des gardes du corps de la reine mère Gouverneur de Saumur Capitaine de la 3e compagnie française des gardes du corps du roi Conseiller d'État Ambassadeur de France en Suède Gouverneur de Calais Vice-roi de Catalogne |
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Biographie
Famille et origines
Fils de l'écuyer et gentilhomme ordinaire du roi Charles de Maillé-Brézé (†1615) et de Jacqueline de Thévalle.
En , sa mère obtient contre une forte somme d'argent l'élévation de la terre familiale de Brézé en marquisat. Le , Urbain de Maillé épousa Nicole du Plessis-Richelieu (1587-1635), sœur cadette du cardinal de Richelieu, fille de François IV du Plessis de Richelieu et de Suzanne de La Porte (cette dernière étant la demi-sœur d'Amador et de Charles Ier de La Porte, et donc la tante paternelle du maréchal de La Meilleraye, alias Charles II de La Porte, évoqué ci-dessus).
Carrière militaire
Il est capitaine des gardes du corps de la reine mère (1620), gouverneur de Saumur (1626), capitaine de la 3° compagnie française des gardes du corps du roi (1627), conseiller d'État (), maréchal de camp (1630), ambassadeur de France en Suède (1631), gouverneur de Calais, maréchal de France (), chevalier des ordres du roi de France (), vice-roi de Catalogne ().
Nommé capitaine de la 3e compagnie française des gardes du corps du roi (1627), il leva un régiment d'infanterie à ses frais et prit part au siège de La Rochelle (1627-1628). Il suivit l'armée royale à la bataille du Pas de Suse (), puis en Languedoc aux sièges de Privas[1] et d'Alès, où le roi reçut la soumission des huguenots.
Devenu maréchal de camp (1630), il marcha au secours de Casale Monferrato et combattit au pont de Carignan. Louis XIII lui confia ensuite deux missions diplomatiques, l'une en Suède (1632) et l'autre aux pourparlers de Castelnaudary. Promu maréchal de France, il reçut le commandement de l'armée d'Allemagne avec le maréchal de la Force en 1634, prit Colmar puis Heidelberg aux Impériaux (). Il assiège ensuite Spire, qui tombe le .
Il reçoit ensuite le commandement de l'armée des Flandres avec le maréchal de Châtillon, et remporte contre les Espagnols la bataille d'Avin (), où ses ennemis perdent 5 000 hommes (dont 900 sont faits prisonniers) et 14 canons. Il est en ambassade auprès des Provinces-Unies à l'été 1635, puis se retire sur ses terres de Saumur jusqu'à ce que, le , Richelieu lui confie le commandement de l'armée de Picardie avec le maréchal de Chaulnes, puis l'armée de Hollande en 1637.
Versé à l'armée de Champagne avec le maréchal de Châtillon, il ne rejoignit son poste qu'après la Bataille de la Marfée qui vit la défaite des Français. Richelieu le réaffecta à l'armée de Picardie, où il devait faire sa jonction avec son cousin le duc de la Meilleraye : il parvint à s'emparer de Lens en trois jours, obligeant les Espagnols à évacuer Aire-sur-la-Lys (). Une fois les deux corps d'armée réunis, Maillé-Brezé et La Meilleraye ravagèrent les faubourgs de Lille puis mirent le siège devant Bapaume[2], qui se rendit le .
La Catalogne ayant fait soumission à la France, Maillé-Brézé en est nommé vice-roi. Il rejoint ce pays en , dut affronter des détachements espagnols devant Collioure le 20 décembre. Après des combats particulièrement sanglants, il marche sur Perpignan, bat un corps ennemi de 1 500 hommes et leur prend 250 chevaux ; mais il est pris de vitesse par le marquis de Torracusa, qui réussit à battre la cavalerie française et peut ainsi ravitailler Perpignan. Abandonnant son objectif initial, Maillé-Brézé se retourna contre Sainte-Marie-la-Mer. Faute de moyens, il ne pouvait toutefois poursuivre le combat, et remet sa démission de la vice-royauté en . Il congédie son régiment en 1645, et démissionne du gouvernement d'Anjou (qu'il détenait depuis 1626) en et se retire définitivement en son château de Milly-le-Meugon.
Descendance
- Jean-Armand de Maillé, marquis de Brézé, duc de Fronsac, (1619-1646), nommé colonel à 15 ans, Grand-maître des galères en 1639 puis Grand-maître de la navigation[3] en 1642, mort au combat naval d'Orbetello prédécédé et sans postérité.
- Claire-Clémence, (1628-1694), héritière des Maillé-Brézé, épouse Louis II de Bourbon-Condé, prince de Condé : Louis-Philippe est dans leur descendance.
Armoiries
Notes et références
- La ville, une fois prise, fut rasée : cf. E.Reynier, Histoire de Privas, Tome II, 1941.
- D'après Père H. Griffet, Histoire du règne de Louis XIII, roi de France et de Navarre, Paris, les Libraires Associés, , 3 volumes in-quarto, « Tome XV », p. 355
- Titre correspondant Ă celui de grand-amiral de France
- Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 978-2-86377-140-2)
- Johannes Baptist Rietstap, Armorial général : contenant la description des armoiries des familles nobles et patriciennes de l'Europe : précédé d'un dictionnaire des termes du blason, G.B. van Goor, , 1171 p. (lire en ligne)
Liens
- Milly-le-Meugon
- Biographie (Site du professeur DĂ©necheau)
Bibliographie
- Tallemant des Réaux, Les historiettes: mémoires pour servir à l'histoire du XVIIe siècle, Volume 2 1834-1836, pages 41-49
- Jean-Baptiste de Courcelles, Dictionnaire historique et biographique des généraux français, depuis le onzième siècle jusqu'en 1820, vol. II, Paris, Arthus-Bertrand, , p. 302-304