Université d'État de Louvain
L'université d'État de Louvain a été fondée le à Louvain par le roi Guillaume Ier, souverain du Royaume uni des Pays-Bas[1], et a fermé ses portes le [2].
Type |
Université publique |
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Régime linguistique | |
Fondateur |
L'enseignement y était officiellement neutre[3].
Plusieurs professeurs de l'ancienne université de Louvain, y ont repris leur enseignement, comme Xavier Jacquelart, Jean Philippe Debruyn, Guillaume Joseph van Gobbelschroy (nl), Joseph Josse Vandertaelen (nl), Ferdinand Sentelet (nl), Jean-Baptiste Liebaert, Étienne Heuschling. Le gouvernement des Pays-Bas désirait, en effet, nommer à l'Université d'État comme professeurs des « catholiques éclairés », ce qui mécontenta les autorités ecclésiastiques[4].
La langue d'enseignement y était le latin[5], comme dans toutes les autres universités des Pays-Bas et la plupart des universités d'Europe à cette époque. Elle accueillit aussitôt 230 étudiants[6].
Après la suppression de l'Université d'État de Louvain, l'Université catholique de Belgique nouvellement fondée à Malines en 1834, vint s'établir à Louvain où elle prendra le nom d'Université catholique de Louvain[7].
Histoire
Après la suppression des universités impériales en 1817 dont l'université impériale à Bruxelles, trois universités d'État furent créées par Guillaume Ier des Pays-Bas, dont celle de Louvain. L'université d'État fut supprimée en 1835. C'est alors que l'université catholique de Malines vint s'installer à Louvain et pris le nom d'université catholique de Louvain.
Alors que se discutait au Parlement la loi sur l'enseignement supérieur, Charles Rogier, essayant dans une dernière tentative de sauver l'Université d'État de Louvain, proposa lors de la séance du qu'il n'y ait plus en Belgique qu'une seule université financée par l'État et établie à Louvain, il fut soutenu dans son combat par l'éloquence fougueuse du député catholique Ignace Quirini, ancien étudiant de l'université d'État, et qui deviendra ensuite professeur à la nouvelle université catholique, mais leur dernier combat fut vain et la proposition fut rejetée[8]. La loi votée le supprima définitivement l'université d'État de Louvain qui ferma ses portes le [9]. Toutefois, son rayonnement ne fut pas négligeable car en tant qu'université la plus importante de nos régions elle a formé une partie appréciable de la première génération d'intellectuels de la Belgique indépendante[10] et nombre des futurs révolutionnaires[11].
Et pourtant, comme l'écrit Geertrui Couderé[12] « le fait qu'il y eut jadis une université d'État à Louvain est pour beaucoup une chose inconnue » et elle ajoute que « même évoquer son existence était un sujet tabou »[13].
Arlette Graffart pose la question[14] « qu'était cette institution d'enseignement supérieur si souvent dépréciée ? ». Selon cet auteur d'ailleurs[15], l'université d'État de Louvain mérite d'être considérée comme la « résurrection[16] » de l'ancienne université de Louvain : « elle seule et non point celle qui vit le jour en 1834 à l'initiative des évêques de Belgique, c'est-à-dire l'université catholique de Malines devenue de Louvain l'année suivante. En effet, l'ancienne Université de Louvain fut créée au XVe siècle d'un commun accord par les pouvoirs publics (le duc Jean IV et la ville de Louvain) et le Saint-Siège, sans intervention de l'épiscopat ni du clergé local »[17].
Selon le professeur Léon van der Essen, de l'université catholique, elle était un « véritable avorton que Guillaume Ier de Hollande avait créé »[18]. Elle était pourtant composée de professeurs de qualité dont plusieurs firent école[19], souvent formés dans la doctrine de l'idéalisme allemand et venant d'Iéna, de Giessen, de Marbourg ou de Heidelberg. Le gouvernement avait d'ailleurs veillé, afin de ne pas froisser la population, que ces professeurs soient pour la plupart catholiques, mais il s'agissait de catholiques « éclairés »... ce qui mécontenta les autorités ecclésiastiques[4]. Remarquons toutefois que, lorsque celles-ci fondèrent en 1834 une nouvelle université à Malines puis à Louvain, Pierre de Ram, désireux d'avoir un corps académique de valeur, a fait le même choix en recrutant[20] également un corps académique composé largement de savants étrangers, surtout allemands.
Leur influence[21] sur nos jeunes révolutionnaires, qui firent une révolution « nationale » et « libérale » plutôt que sociale, mérite d'être étudiée[22]. En effet[23], les étudiants, conduits par Sylvain Van de Weyer, témoignaient d'une très grande sympathie pour les associations libérales, romantiques et nationalistes allemandes, les Burschenschaften, et pour le philhellénisme. Les étudiants de l'université d'État de Louvain transformèrent leur université en centre du libéralisme et de l'opposition[24]. Ils ont joué un rôle significatif voire décisif dans la révolution de 1830[25].
Parmi les étudiants formés à l'université d'État de Louvain plusieurs joueront un rôle de premier plan dans la vie intellectuelle et scientifique du pays[26] comme le chimiste Jean Servais Stas ou les paléontologues Pierre-Joseph van Beneden et Laurent-Guillaume de Koninck. Toutefois, selon le chanoine Roger Aubert, professeur à l'Université catholique, l'apport scientifique non seulement de l'université d'État de Louvain mais également des deux autres universités d'État[27] de Gand et de Liège fut très pauvre[28]. Cependant, selon l'argumentation d'Arlette Graffart, cette accusation de médiocrité semble contredite par le fait que l'université d'État de Louvain ait pu donner au pays des personnalités brillantes dans divers domaines[29]. Elle a formé, en effet, plus de 8 000 étudiants[30] que l'on retrouvera dans les institutions du nouveau royaume de Belgique.
Bâtiments
La ville de Louvain, propriétaire des bâtiments de l'ancienne université, mit à la disposition de la nouvelle université d'État, les Halles, la bibliothèque publique, le Jardin botanique, le collège de Saint-Donatien, celui des Prémontrés, des Vétérans et du Roi[31].
Facultés
L'université d'État de Louvain compta dès sa création les Facultés de droit, de médecine, des sciences mathématiques et naturelles ainsi que de philosophie et lettres.
Recteurs (Rectores Magnifici)
- juin[32] 1818 à 5 nov. 1819 : François Joseph Harbaur, (1776-1824) (ou Franz Joseph Harbauer), un Alsacien, médecin de la cour, ancien élève du philosophe Fichte à l'université d'Iéna, avait séjourné à Paris, Fulda, Saint-Pétersbourg pour enfin arriver aux Pays-Bas. Personnage hors du commun, il se dépensa sans compter pour relancer l'université[33]. Premier recteur magnifique de l'université d'État de Louvain.
- 1819-1820 : Jean-Ferdinand Sentelet.
- 1820-1821 : Henri Ferdinand Decoster.
- 1821-1822 : R. G. J. Bekker.
- 1822-1823 : Charles Jacmart (1773-1849)
- 1823-1824 : François Jacques Goebel.
- 1824-1825 : Jean-François-Michel Birnbaum
- 1825-1826 : François-Joseph Dumbeck.
- 1827-1828 : Jean-Marie Baud.
- 1828-1829 : François-Joseph Adelmann.
- 1830-1831 : Charles Jacmart
- 1831-1832 : Charles Jacmart
- 1832-1833 :
- 1833-1834 :
- 1834-1835 :
Secrétaires (Graphiarii)
- Gérard Jean Meyer, 1825-1826.
Membres du Sénat académique
- Frédéric de Reiffenberg (1795-1850), historien et philosophe, secrétaire du Sénat Académique.
Bibliothécaires
- Georges-Joseph Bekker, 1817-1823
- Frédéric de Reiffenberg 1823-1826.
- Karl Bernhardi 1826-1830
- Jean Pie Namur 1830-1835
Professeurs
La plupart des professeurs viennent de diverses régions d'Europe, principalement des célèbres universités allemandes, un seul est Hollandais et plusieurs ont été professeurs dans l'ancienne université de Louvain, et ont repris les cours qu'ils avaient donnés dans la vénérable Alma Mater médiévale. Deux professeurs de l'université d'État de Louvain, Adolphe Roussel et Charles Jacmart, continuèrent leur carrière comme professeurs à l'université libre de Bruxelles et deux autres, Pierre Craninx et Gaspard-Michel Pagani, continuèrent la leur à l'université catholique. Les autres furent dispersés principalement à Liège ou à Gand ou retournèrent en Allemagne[34].
Parmi les étudiants de l'université d'État certains, comme Ignace Quirini, Clément-Théodore-Adolphe Torné et Théodore Smolders, ont enseigné ensuite à l'université catholique dans la Faculté de droit, alors que d'autres figurent parmi les premiers professeurs de l'université libre de Bruxelles comme Josse-Émile Lequime, David Picard, Arsène Pigeolet, André Uytterhoeven.
En 1830 parmi les griefs[35] faits au roi Guillaume Ier il y eut celui d'avoir choisi tant de professeurs étrangers, mais, comme l'écrit judicieusement Carlo Bronne[36]: « Au contraire de la Hollande, la Belgique n'avait eu au siècle précédent ni historiens ni humanistes de classe. Le roi avait dû faire appel à des maîtres étrangers pour occuper les chaires universitaires et c'est à tort qu'on le lui reprocha car il n'aurait pu faire autrement. Parmi eux se trouvaient d'ailleurs des éducateurs d'élite ».
Faculté de droit
Cette faculté qui forma une partie de la première génération des juristes belges, eut également des professeurs à la valeur reconnue comme les professeurs allemands Léopold Auguste Warnkoenig et Birnbaum, de Bamberg, ou Xavier Jacquelart qui fut aussi professeur dans l'ancienne université de Louvain, même si selon Victor Brants, professeur à l'Université catholique, il n'y aurait eu parmi eux que « peu de noms qui aient marqué dans l'histoire du droit »[37]. En voici quelques-uns :
- Léopold Auguste Warnkoenig (1794-1866), qui fut d'abord durant dix ans professeur à l'université de Liège, enseigna de 1827 à 1831 le droit romain et la philosophie du droit à l'université d'État de Louvain et continua sa carrière de 1831 à 1836 à l'université de Gand. Il est considéré comme l'un des plus brillants représentants de l'école allemande d'histoire du droit au même titre que Gustave Hugo ou Savigny. Avec Birnbaum et Holtius il est un des fondateurs de la revue juridique Thémis et de la Bibliothèque du Jurisconsulte. Il est le fondateur de l'école d'histoire du droit national belge dont il a étudié les sources. Après la suppression de l'université d'État de Louvain, il alla enseigner dès 1836 à l'université de Fribourg où il succéda à Jean-François-Michel Birnbaum qui fut tout comme lui professeur à l'université d'État de Louvain. Il y termina sa carrière de professeur en 1844.
- Henri Ferdinand Decoster, né le , de Steenokkerzeel, docteur dans les deux droits, déjà professeur à l'université impériale à Bruxelles.
- Adrianus Catharinus Holtius, professeur de droit romain, il fonda avec Warnkönig et Birnbaum la "Bibliothèque juridique".
- Jean-François-Michel Birnbaum, né le , à Giessen, chef-lieu de la province de la Hesse supérieure (grand-duché de Hesse-Darmstadt), docteur en philosophie et dans les deux droits. Après la révolution de 1830, il alla s'établir à Bonn où il enseigna à la Haute École. Il redevint ensuite professeur à l'université de Fribourg-en-Brisgau en 1833, d'Utrecht en 1835, et enfin en 1840 professeur de droit à l'université de Giessen, sa ville natale, dont il devint chancelier en 1847.
- Xavier Jacquelart, de Louvain, docteur dans les deux droits, né à Louvain le , dernier membre survivant du corps enseignant de l'ancienne université de Louvain, est décédé à Bruxelles le , à l'âge de 89 ans et 10 mois. Jadis professeur des mêmes disciplines dans l'ancienne université de Louvain. Après y avoir terminé ses humanités au collège de la Trinité, il fit son cours de philosophie à la Pédagogie du Porc et obtint, en 1786, la trente-huitième place à la promotion générale de la faculté des Arts. Le , il reçut le grade de licencié en droit civil et en droit canon.
- Jean Philippe Debruyn, de Louvain, licencié dans les deux droits, né le , professeur dans l'ancienne université de Louvain depuis l'année 1794.
- Adolphe Roussel, ancien étudiant puis professeur à l'université d'État de Louvain. Il continua sa carrière en 1835 comme professeur à l'université libre de Bruxelles, nouvellement fondée. Il est une figure marquante de la Révolution belge de 1830 pour l'indépendance nationale, à laquelle, quoique de nationalité française, il participa avec fougue. Il fonda un journal radical, le Journal de Louvain, dans lequel il se répandit en critiques contre le roi Guillaume Ier. Il créa à Louvain une garde bourgeoise opposée à la domination hollandaise avec laquelle il s'empara d'une caserne de Louvain. Il partit ensuite à Bruxelles avec une force de 500 hommes avec lesquels il participa aux journées de septembre.
Faculté de médecine
- François Joseph Harbaur, de Neustadt en Alsace, né le , docteur en médecine et chirurgie, fit ses études de médecine à l'université d'Iéna, médecin chef du roi, chevalier de l'ordre du Lion belgique et chevalier de quatrième classe de l'ordre de Wladimir de Russie, membre de l'Académie des sciences de Bruxelles et d'autres académies. Il fut le premier recteur magnifique.
- Guillaume Joseph van Gobbelschroy, de Louvain, né le , licencié en médecine, déjà auparavant, depuis l'année 1783, professeur dans l'ancienne université de Louvain.
- Charles François Jacmart, né le à Fumay, de Namur, décédé à Saint-Josse-ten-Noode, 8, rue du Mériden le , docteur en médecine en sciences mathématiques et physiques, membres de plusieurs académies nationales et étrangères. Fut inscrit comme élève à la Pédagogie du Porc de l'ancienne université de Louvain le , devint licencié ès Arts le et licencié en médecine de cette université le . Professeur d'histoire naturelle à l'École centrale de Sambre-et-Meuse à Namur, puis professeur de mathématiques supérieures à l'université impériale de Mayence sous Napoléon. Il devint secrétaire de l'université d'État de Louvain en 1819-1820 et recteur magnifique en 1822-1823, 1830-1831 et 1831-1832. Après la suppression de l'université d'État de Louvain en 1835, Charles Jacmart fut nommé le professeur à la Faculté de médecine de l'université libre de Bruxelles où il enseigna jusqu'en 1845 les cours de médecine légale, de police médicale et d'histoire de la médecine.
- Joseph Josse Vandertaelen, professeur extraordinaire, né le , de Tirlemont, licencié en médecine de l'ancienne université de Louvain où il fut aussi professeur.
- Pierre Craninx, assistant du professeur Jacmart, recteur de l'université d'État de Louvain, puis professeur à l'université libre de Bruxelles. Après la suppression de l'université d'État de Louvain en 1835, Pierre Craninx accepta le poste de professeur à la nouvelle université catholique de Louvain.
- Jean-Marie Baud, de Rumilly en Savoie, docteur en médecine, professeur extraordinaire, né le .
- Antoine-Gérard Van Onsenoort, d'Utrecht.
- De Courtray
Faculté des sciences mathématiques et physiques
- Ferdinand Sentelet, de Overwinde-Landen, né le et décédé à Louvain le , licencié en théologie, ancien professeur de philosophie à la Pédagogie du Lys et président du collège de Craenendonck, à l'ancienne université de Louvain depuis 1780. Puis professeur de physique et d'économie rurale à la nouvelle université d'État de Louvain, membre de l'Institut des Pays-Bas.
- Jean-Baptiste Van Mons (1765-1842), pharmacien et chimiste.
- François Jacques Goebel, du duché de Bade, docteur en philosophie, né le .
- Gaspard-Michel Pagani (1796-1855), réfugié italien et mathématicien. Il fut un de ceux qui réussirent à faire renaître le goût des recherches mathématiques en Belgique[38]. Il est nommé le , professeur à l’université d'État de Louvain. Il y enseigna l'application de l'algèbre à la géométrie (géométrie analytique). Après l'indépendance de la Belgique, il devint le , professeur à l’université d'État de Liège et le , professeur à l’université catholique de Louvain, nouvellement fondée.
Faculté de philosophie et lettres
- Georges-Joseph Bekker (Walldürn 1785- Liège 1837), philologue allemand, né dans le duché de Bade. Membre de l’Institut royal des Pays-Bas et depuis 1834 membre de la classe des lettres de l'Académie royale de Bruxelles. Il s'était formé à l'université de Heidelberg sous Frédéric Creuzer. Après la suppression de l'université d'État de Louvain en 1835 le gouvernement belge le nomma professeur à l'université de Liège dont il devint recteur.
- Joseph Jacotot (1770-1840), professeur de littérature française. Il devint ensuite directeur de l'École militaire. Il était l'oncle par alliance d'Eugène Defacqz, grand-maître du Grand Orient de Belgique.
- François Joseph Dumbeck, de Bade, né le .
- Jean-Baptiste Liebaert, de Messines, docteur à la faculté des Arts de l'ancienne université de Louvain, né le .
- Étienne Heuschling, de Luxembourg, né en 1760, qui avait été professeur d'hébreu dans l'ancienne université de Louvain, puis en 1806 professeur à l'École de droit de Bruxelles, devint professeur de langues orientales dans la nouvelle université d'État de Louvain.
- Albert ten Broeke Hoekstra, docteur dans les deux droits de l'université de Leyde, né le , enseigna les lettres néerlandaises.
- François Joseph Adelmann, de Heidelberg, professeur en sciences mathématiques et physiques, né le .
- Frédéric de Reiffenberg, né à Mons (Hainaut) le et mort à Saint-Josse-ten-Noode (Bruxelles) le , historien et philosophe, professait la philosophie de Victor Cousin[39]. Il devint ensuite professeur d'histoire à l'université de Liège.
- M. Gloesener (1796-1855).
- A. Molitor (1807-1848).
Les étudiants
Considérée par le professeur Léon van der Essen, comme un « véritable avorton »[40], alors qu'au contraire « elle fut la plus peuplée des universités instituées dans nos régions » et que « c'est donc l'université la plus importante à l'époque qui fut fermée en 1835 et ce n'est qu'après sa suppression que les deux universités libres vont voir affluer un nombre important d'étudiants »[41], l'université d'État de Louvain a compté sur dix-huit années d'existence académique 8 020 inscriptions[42]. Parmi ces étudiants formés, en cette époque d'unionisme, à l'Université d'État de Louvain, où se donnait un enseignement officiellement neutre[43] et ouvert à tous sans distinctions confessionnelles, beaucoup jouèrent par la suite un rôle important[44] dans la vie intellectuelle et scientifique, tant dans le monde catholique que libéral qui constitueront les deux "piliers" idéologiques du jeune État belge. Ainsi parmi ses alumni on trouve le nom de Pierre de Ram[45], créateur et fondateur de la future université catholique de Louvain, et celui d'Arsène Pigeolet, futur recteur de l'université libre de Bruxelles.
Si selon le chanoine Roger Aubert l'apport scientifique de cette université « fut très pauvre »[46] et si, selon Victor Brants, en ce qui concerne la Faculté de droit, son « éclat paraît bien faible » et qu'« on y trouve peu de noms qui aient marqué dans l'histoire du droit »[47], néanmoins, cela semble démenti par les recherches d'Arlette Graffart qui conclut qu'« en ce qui concerne la qualité de l'enseignement [qualifié de médiocre] nous pensons avoir suffisamment apporté la preuve du contraire lorsque nous avons retracé les grandes lignes de la carrière réalisée par certains élèves de cette institution »[48] dont nous donnons ici certains noms :
- Jules Joseph d'Anethan, chef de cabinet (premier ministre), fondateur du parti catholique.
- Antoine Bemelmans ( - -1837), jurisconsulte et avocat à la Cour de cassation.
- Charles Blargnies (1793-1866), membre du Congrès national. Il étudia le droit à l'École de Droit de Bruxelles puis à l'université d’État de Louvain. Fut député libéral.
- Adolphe Borgnet[49], docteur en droit en 1826, professeur d'histoire du Moyen Âge et d'histoire de Belgique à l'université de Liège.
- Adolphe Bosquet (1801-1872), avocat à la Cour de cassation.
- Félix Delecourt, de Mons, juriste.
- François Cambrelin (Gand 1792-1881)[50], chirurgien dans l'armée napoléonienne, organisa le service hospitalier lors de la Révolution belge.
- François-Joseph Cantraine[51], futur zoologiste et professeur à l'université de Gand.
- Renier Chalon (1802-1889), érudit, numismate, photographe et collectionneur.
- Pierre Craninx (1805-1890), docteur en médecine, lecteur et assistant du professeur Charles Jacmart à l'université d'État de Louvain puis dès 1835 professeur à la nouvelle université catholique de Louvain.
- Louis Delwarde, membre du Congrès national.
- Louis Deroubaix, (1813- ), médecin, devint en 1841 professeur à l'université libre de Bruxelles.
- François Dolez, juriste. Il fut sénateur libéral.
- Bernard du Bus de Gisignies (1808-1874), paléontologue. Il devint en 1846 le premier directeur du Muséum des sciences naturelles de Belgique.
- André-Napoléon Fontainas, bourgmestre de Bruxelles. Franc-maçon membre de la loge Les Vrais Amis de l'Union Bruxelles et Les Amis philanthropes.
- Alexandre Gendebien (1789 – 1869), devint avocat, homme politique de tendance libérale. Franc-maçon membre de la Loge L'Espérance à Bruxelles
- Louis Goossens, après des humanités au Lycée Impérial de Bruxelles, il étudia le droit d'abord à l'École de droit de Bruxelles et ensuite à l'université d'État de Louvain où il obtint la plus grande distinction. Il fonda en 1849 la première école d'agriculture de Belgique.
- Alexis Hody, administrateur de la Sûreté Publique.
- Jules Guérin (1801-1886), médecin.
- Laurent-Guillaume de Koninck (1809-1887), paléontologue et chimiste belge. Devint professeur de chimie à l'université de Liège.
- Josse-Émile Lequime, médecin, professeur à l'université libre de Bruxelles.
- Henri Marcelis (--1859), avocat à la Cour de cassation.
- Adolphe Mathieu[52], futur conservateur de la Bibliothèque de Bourgogne.
- Ferdinand de Meeûs (1798-1861), financier.
- François Moncheur ( au château de Rieudotte Andenne - au château de Namêche), magistrat et homme politique catholique.
- David Picard, (1803-1869), jurisconsulte, avocat, professeur à l'université libre de Bruxelles où il enseigna dès sa fondation en 1834.
- Arsène Pigeolet (1814-1902), médecin. Devint professeur à l'université libre de Bruxelles dont il fut recteur en 1878-1879. Sénateur de Nivelles à partir de 1878.
- Jean Pirmez, membre du Congrès national. Député libéral.
- Louis Ranwet, (1802-1870), jurisconsulte et magistrat. Il figure en 1834 parmi les fondateurs de la nouvelle Société des douze.
- Joseph Roulez[53], archéologue célèbre.
- Adolphe Roussel, étudiant en droit devint par la suite professeur à l'université d'État de Louvain puis à l'université libre de Bruxelles.
- Antoine Schayes (1808 - 1859), historien et archéologue. Il devint membre de l'Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique en 1847.
- Constant-Philippe Serrure (1805-1872), érudit et bibliophile. Il devint professeur à l'université de Gand dont il fut recteur de 1855 à 1857.
- Théodore Smolders, avocat. À partir de 1835 il devint professeur à la Faculté de droit de l'université catholique de Louvain.
- Jean Servais Stas (1813-1891), chimiste. Devint enseignant à l'École polytechnique de Paris et à l'École militaire de Bruxelles.
- Charles Surmont de Volsberghe[54], docteur en droit en 1821, fervent défenseur de la Révolution de 1830, il parraina la candidature du duc de Nemours comme futur roi des Belges.
- André Dieudonné Trumper (1794-1874), médecin des pauvres et vénérable maître des Vrais Amis de l'union et du progrès réunis.
- André Uytterhoeven[55], docteur en accouchements en 1835, médecin chef de l'hôpital Saint-Jean à Bruxelles et un des fondateurs de l'université libre de Bruxelles dont il devint professeur.
- Pierre-Joseph van Beneden (1809-1894), étudia la médecine, reçut le diplôme de docteur en médecine en 1832, puis devint professeur à la nouvelle université catholique de Louvain.
- Alphonse Vandenpeereboom (1812-1884), avocat, historien, homme politique libéral.
- Sylvain Van de Weyer (1802-1874), homme politique libéral.
- Auguste Van Dievoet (1803-1865), historien du droit et avocat à la Cour de cassation.
- Hippoliet Van Peene (1811-1864), médecin, auteur du Vlaamse Leeuw, chant national flamand.
- François Joseph Verhaegen, (1800-1848), jurisconsulte, avocat à la Cour de cassation. Il est le frère de Théodore Verhaegen, fondateur de l'université libre de Bruxelles.
- Jan Frans Willems (1793-1846), homme de lettres flamand, reçu un titre de docteur honoris causa à l'université d'État de Louvain en 1830.
Bibliographie
- 1817-1826 : Annales Academiae Lovaniensis, 1821-1827 (couvrant les années 1817-1826).
- 1821 : Annales Academiae Lovaniensis, 1821: "Discours prononcé le à l'occasion de l'installation de l'université par M. le docteur François-Joseph Harbaur, professeur en médecine, nommé recteur magnifique de la même université".
- 1835 : J. J. Dodt, Repertorium dissertationum belgicarum, Utrecht, 1835.
- 1837 : A. Ferrier, Description historique et topographique de Louvain, Bruxelles, Haumann, Cattoir et Cie, 1837.
- 1838 : Journal historique et littéraire, 1838, p. 88.
- 1842 : Joseph-Marie Quérard, La Littérature française contemporaine, 1842. Notice biographique du professeur Birnbaum, p. 539.
- 1848 : P. Namur, « Notes concernant le Repertorium dissertationum belgicarum », dans Le Bibliophile belge, n° 5, 1848, pp. 115-118.
- 1854 : Pierre François Xavier De Ram, Analectes pour servir à l'histoire de l'université de Louvain, Louvain, 1854, p. 155 (Biographie de Xavier Jacquelart).
- 1860 : E. Van Even, Louvain monumental…, Louvain, C.-J. Fonteyn, 1860.
- 1884 : Léon Vanderkindere, L'université de Bruxelles. Notice historique, Bruxelles, 1884 (concernant l'université d'État : p. 9 et 10).
- 1906 : Victor Brants, professeur à l'université catholique de Louvain, La Faculté de droit de l'université de Louvain à travers cinq siècles (1426- 1906) esquisse historique, Louvain, 1906.
- 1917 : Hubert Nélis, Inventaire des archives de l'université de l'État à Louvain, Bruxelles, Hayez, 1917.
- 1925 : Dr G. Bourgeois, "Un Fumacien oublié : Charles Jacmart, recteur magnifique de l'université de Louvain", dans Nouvelle Revue de Champagne et de Brie, Largentière (Ardèche), 3e année, 1925, p. 9 et suivantes.
- 1948 : Carlo Bronne, L'Amalgame ou la Belgique de 1814 à 1830, Bruxelles, éd. Paul Legrain, s. d. (concernant l'université d'État de Louvain : p. 269-270).
- 1952 : Carlo Bronne, La Tapisserie royale, Bruxelles-Paris, 1952, p. 92.
- 1955 : Albert Bruylants, "Les chimistes louvanistes et leur temps", II, "L'École centrale de la Dyle (1795-1814) et l'université d'État (1816-1835)", dans, Bulletin trimestriel de l'Association des Amis de l'université de Louvain, n°3, 1955.
- 1961 : Gisela Wild: "Leopold August Warnkönig 1794 - 1866. Ein Rechtslehrer zwischen Naturrecht und historischer Schule und ein Vermittler deutschen Geistes in Westeuropa", dans Freiburger rechts- und staatswissenschaftliche Abhandlungen, volume 17, Karlsruhe, 1961.
- 1963 : F. Van Molle, "De Leuvense Universiteitscepters", dans Onze Alma Mater, 17/4, 1963, pp. 17-23.
- 1964 : Jean Jacmart, "Généalogie de la famille Jacmart", dans Recueil de l'Office généalogique et héraldique de Belgique, tome XII, Bruxelles, 1963, p. 114.
- 1967 : Florilège des sciences en Belgique, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1967, p. 118.
- 1973 : B. Borghgraef van der Schueren, De Universiteiten in de Zuidelijke Provincies onder Willem I, Bruxelles, 1973.
- 1975 : "La faculté de droit de l'université d'État de Louvain", dans Jura Falconis, XI, 1975 (3).
- 1986 : Mia De Neef, De Faculteit Wijsbegeerte en Letteren van de Rijksuniversiteit te Leuven (1817-1835), thèse non publiée, Louvain, KUL, 1986.
- 1986 : G. Vanpaemel, "J. B. Van Mons (1765-1842) en het scheikundige-onderwijs aan de Rijksuniversiteit Leuven", dans Communications de l'Académie royale, Classe des Sciences, 48, 1986, n° 4, pp. 87-100.
- 1987 : Geertrui Couderé, "De studenten aan de Rijksuniversiteit Leuven (1817-1835)", dans Liber amicorum Dr. J. Scheerder, Louvain, 1987, p. 241 à 261.
- 1987 : Arlette Graffart, "La matricule de l'université de Louvain (1817-1835)", dans Album Carlos Wyffels, Bruxelles, 1987, p. 177-178.
- 1990 : Emiel Lamberts et Jan Roegiers, Leuven University, 1425-1985, Louvain, University Press, 1990.
- 1999: Christian Laporte, L'Affaire de Louvain : 1960-1968, 1999, p. 26.
- 2004 : W. Nys et alii, Joseph Germain Dutalis, 1780-1852, Edelsmid van Koning Willem I - Orfèvre du roi Guillaume Ier, Anvers, Sterckshof Studie, 26, 2004, pp. 97, 98, 292.
- 2004 :Pieter Dhondt, « La situation précaire de l'enseignement supérieur dans les départements belges entre 1797 et 1815 », dans : Revue belge de Philologie et d'Histoire Année, 2004, n° 82-4? pp. 935-967 Lire en ligne.
- 2008 : Philippe et Nadine Quinet-De Saeger, André Dieudonné Trumper, médecin à Bruxelles au XIXe siècle, Bruxelles, Studia Bruxellae, 2008, p. 47.
- 2006 : abbé André Tihon : article Löwen. In: Lexikon für Theologie und Kirche, vol. 6. Herder, Freiburg Basel Wien 3e éd., 2006, pp. 1070-1073.
- 2011 : Pieter Dhondt, Un double compromis. Enjeux et débats relatifs à l'enseignement universitaire en Belgique au XIXe siècle, Gand : Academia Press, 2011 Lire en ligne.
Notes et références
- Le roi Guillaume Ier des Pays-Bas créa, par son arrêté du 25 juillet 1816 dans les provinces méridionales, trois universités d'État dont il fixa le siège à Gand, à Liège et à Louvain: Albert Bruylants, "Esquisse de l'histoire de la chimie...", dans Florilège des sciences en Belgique, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1967, p. 250.
- Arlette Graffart, "La matricule de l'Université de Louvain (1817-1835)", dans : Album Carlos Wyffels, Bruxelles, 1987, p. 181 : « Elle ferma ses portes le 15 août 1835. »
- Andrée Despy-Meyer, « Institutions et réseaux » (« De la fondation des universités au Discours de Seraing »), dans : Histoire des sciences en Belgique 1815-2000, première partie, Bruxelles, 2001, p. 72 : « L'Université de Louvain créée par l'État sous le régime hollandais et prodiguant un enseignement neutre n'avait jamais été reconnue par l'épiscopat qui refusait d'admettre cette forme d'enseignement ».
- Chanoine Roger Aubert, "Une université d'État à l'époque des Pays-Bas réunis", dans : L'Université catholique de Louvain. Vie et mémoire d'une institution, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1993, p.78: « Pour ne pas froisser les convictions religieuses de la majorité de la population, on fit appel surtout à des catholiques, mais en donnant la préférence à des catholiques "éclairés", ce qui mécontenta les autorités ecclésiastiques. »
- Voir: Hubert Nélis, Inventaire des archives de l'Université de l'État à Louvain, Bruxelles, Hayez, 1917, p. 8: « tous les professeurs, à l'exception de ceux de littératures hollandaise et française, de la pratique du droit et des sciences économiques, devaient aux termes de la loi, se servir dans leurs leçons de la langue latine. »
- Philippe et Nadine Quinet-De Saeger, André Dieudonné Trumper, médecin à Bruxelles au XIXe siècle, Bruxelles, Studia Bruxellae, 2008, p. 47.
- Maurice Voituron, Le Parti libéral joué par le parti catholique dans la question de l'enseignement supérieur, Bruxelles, 1850 : « et alors aurait paru plus évidente encore aux yeux du pays l'intention du parti catholique de tuer l'enseignement de l'État, afin de ne laisser debout que l'Université catholique de Malines, qui allait prendre le titre d'Université de Louvain, pour y usurper la renommée de l'ancienne, ainsi que ses fondations de bourses ».
- Edward van Even, Louvain dans le passé et dans le présent, Louvain : Aug. Fonteyn, 1895, p. 606 : « Dans l'intervalle, on discutait à la chambre la loi sur l'enseignement supérieur. À la séance du 11 août 1835, Charles Rogier fit la proposition suivante : « Il y aura pour toute la Belgique une seule Université aux frais de l'État. Elle sera établie à Louvain ». Le plus capable des Représentants de notre arrondissement, le grand jurisconsulte Quirini, consacra à la défense de ce projet le feu de son éloquence, toutes les ressources de sa puissante dialectique ; ce fut en pure perte. Les députés de Gand et de Liège étaient parvenus à circonvenir la majorité de la Chambre, et la proposition fut rejetée. La loi du 27 septembre 1835 ne maintenant plus que deux Universités, entretenues aux frais de l'État, celle de Liège et de Gand, l'école de Louvain fut fermée ».
- Arlette Graffart, "La matricule de l'Université de Louvain (1817-1835)", dans : Album Carlos Wyffels, Bruxelles, 1987, p. 181 : « Elle ferma ses portes le 15 août 1835 ».
- Arlette Graffart, op. cit., p. 183 : « elle fut la plus peuplée des universités instituées dans nos régions. C'est donc l'université la plus importante à l'époque qui fut fermée en 1835 et ce n'est qu'après sa suppression que les deux universités libres vont voir affluer un nombre important d'étudiants ».
- Leuven University. 1425-1985, Leuven : Leuven University Press (dir. Emiel Lamberts et Jan Roegiers), "The State University", chapitre VII, p. 187« The students played a significant part in the revolution of 1830, which of course benefited them. (....) In the longer term, the revolution was to result in an abolition of the State University of Louvain - an outcome to the wishes of the students ».
- Geertrui Couderé, « De studenten aan de Rijksuniversiteit Leuven (1817-1835) », dans Liber amicorum Dr. J. Scheerder, Louvain, 1987, p. 241: « Maar dat er te Leuven ooit een Rijksuniversiteit heeft bestaan is voor velen steeds een onbekend feit ».
- Geertrui Couderé, De studenten aan de Rijksuniversiteit Leuven (1817-1835), dans Liber amicorum Dr. J. Scheerder, Louvain, 1987, p. 259 : « de oorzaak dat de Rijksuniversiteit lange tijd in de taboesfeer verbleef. »
- Arlette Graffart, "La matricule de l'Université de Louvain (1817-1835)", dans Album Carlos Wyffels, Bruxelles, 1987, p. 177
- Arlette Graffart, ibidem.
- Roger Aubert, « L'Université catholique de 1834 à 1968 », dans : L'Université catholique de Louvain. Vie et mémoire d'une institution, 1993, p. 81 : « Les évêques belges décidèrent dès octobre 1832 de profiter de la liberté constitutionnelle d'enseignement pour couronner le réseau scolaire organisé par l'Église en ressuscitant l'ancienne Alma Mater disparue en 1817 (sic) (pour 1797) ».
- Cette remarque d'Arlette Graffart rejoint tout à fait les jugements des Cours d'appel et de cassation qui interdisent à l'université catholique de Louvain de se présenter comme l'héritère de l'ancienne université de Louvain. Jugement de la Cour d'appel de 1844 : La Belgique judiciaire, 28 juillet 1844 n° 69, p. 1 : « Cour d’appel de Bruxelles. Deuxième chambre. L'université libre de Louvain ne représente pas légalement l’antique université de cette ville. Attendu que cette université (l’ancienne université de Louvain), instituée par une bulle papale, de concert avec l'autorité souveraine, formait un corps reconnu dans l'État, ayant différentes attributions, dont plusieurs même lui étaient déléguées par le pouvoir civil; Attendu que ce corps a été supprimé par les lois de la république française; Attendu que l'université existant actuellement à Louvain ne peut être considérée comme continuant celle qui existait en 1457, ces deux établissemens ayant un caractère bien distinct, puisque l'université actuelle, non reconnue comme personne civile, n'est qu'un établissement tout-à-fait privé, résultat de la liberté d'enseignement, en dehors de toute action du pouvoir et sans autorité dans l'État... ». Voir aussi, arrêt de la Cour de cassation du 26 novembre 1846 : « L'université catholique de Louvain ne peut être considérée comme continuant l'ancienne université de Louvain; et lorsqu'un acte de fondation a désigné pour collateur un professeur de cette ancienne université, il y a lieu d'y pourvoir par le gouvernement », Table générale alphabétique et chronologique de la Pasicrisie Belge contenant la jurisprudence du Royaume de 1814 à 1850, Bruxelles, 1855, p. 585, colonne 1, alinea 2. Voir également : Bulletin usuel des Lois et Arrêtés, 1861, p.166.
- Léon van der Essen, L'université de Louvain, Liège : La pensée catholique, 1927, p. 30 : « l'université d'État, véritable avorton que Guillaume Ier de Hollande avait créé en 1816 dans la vieille cité universitaire ».
- Arlette Graffart, op. cit., p. 179 : « son corps professoral a compris un certain nombre de savants qui firent école », cité d'après Hubert Nélis, Inventaire des archives de l'Université de l'État à Louvain, Bruxelles : Hayez, 1917, pp. 12-13.
- Chanoine Roger Aubert, "L'Université catholique de 1834 à 1968", dans : L'Université catholique de Louvain. Vie et mémoire d'une institution, Bruxelles, 1993, p. 104 : « dès 1834, Mgr de Ram, soucieux de l'image de marque de son université, s'était efforcé de recruter un corps académique de valeur en faisant largement appel à des savants étrangers, surtout allemands. »
- Ainsi Gisela Wild, à propos de Warnkoenig emploie l'expression de « transmetteur de l'esprit allemand en Europe occidentale » (Vermittler deutschen Geistes in Westeuropa). Lire: Gisela Wild : « Leopold August Warnkönig 1794 - 1866. Ein Rechtslehrer zwischen Naturrecht und historischer Schule und ein Vermittler deutschen Geistes in Westeuropa », dans Freiburger rechts- und staatswissenschaftliche Abhandlungen, volume 17, Karlsruhe, 1961.
- Jean Stengers, Les Racines de la Belgique, tome 1, Bruxelles, 2000, p. 228 : « Il est peu de révolutions qui soient, dans le fond, aussi simples que la révolution de 1830. Une révolution nationale et libérale, et pratiquement tout est dit. »
- Emiel Lamberts et Jan Roegiers, « The State University », dans Leuven University, 1425-1985, Louvain, 1990, p. 186: « the students, led by Sylvain van de Weyer, had considérable sympathy for the liberale, nationalist, romantic Buerschenschaft of Germany and for philhellenism. »
- Carlo Bronne, L'Amalgame ou la Belgique de 1814 à 1830, Bruxelles, réimpression par Paul Legrain du tirage de 1948 de A. Goemaere, Bruxelles, s. d., p. 269 : « Les trois universités d'État, créées par Guillaume Ier (....) des établissements dus à son initiative sortit une génération émancipée, libérale dans l'acception la plus large du terme, si libérale même qu'ayant appris à penser librement, elle se retourna contre celui qui prétendait l'en empêcher ».
- Nous citons à nouveau "The State University", dans Leuven University, 1425-1985, Louvain, 1990, p. 187.
- Arlette Graffart, op. cit., p. 179 : « on trouve aussi parmi les étudiants qu'elle forma un certain nombre de jeunes qui jouèrent par la suite un rôle important dans la vie intellectuelle et scientifique de notre jeune État ».
- Pour avoir une vision plus exacte de l'apport scientifique des universités de l'État, lire : Florilège des sciences en Belgique pendant le XIXe siècle et le début du XXe, Bruxelles : Académie royale de Belgique, Classe des Sciences, s. d.
- Chanoine Roger Aubert : « Dans l'ensemble, l'apport scientifique de ces professeurs, trop peu nombreux et accablés par leurs charges d'enseignement, fut très pauvre, comme ce fut du reste également le cas à Liège et à Gand. ». Dans: « Une université d'État à l'époque des Pays-Bas réunis », dans: L'Université catholique de Louvain. Vie et mémoire d'une institution, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1993, p.78.
- Comme l'écrit Arlette Graffart, "La matricule de l'Université de Louvain (1817-1835)", dans Album Carlos Wyffels, Bruxelles, 1987, p. 182: « En ce qui concerne la qualité de l'enseignement (N. B. voir plus haut dans l'article prétendument médiocre), nous pensons avoir suffisamment apporté la preuve du contraire lorsque nous avons retracé les grandes lignes de la carrière réalisée par certains élèves de cette institution. »
- Arlette Graffart, op. cit., 179, note 19 : « Sur 18 années académiques d'existence, l'Université a enregistré 8.020 inscriptions ».
- Edward van Even, Louvain dans le passé et dans le présent, Louvain : Aug. Fonteyn, 1895, p. 604.
- liste établie d'après le livre : J. J. Dodt, Repertorium dissertationum belgicarum, Utrecht, 1835.
- Christian Laporte, L'affaire de Louvain : 1960-1968, 1999, p. 26
- Arlette Graffart, op. cit., p. 181 : « Quant au corps professoral, il se retrouva dispersé » et d'après la note 38 : "Furent envoyés à Liège J. Le Roy, professeur de médecine ainsi que, de la Faculté de Philosophie et lettres : Frédéric de Reiffenberg, Georges-Joseph Bekker et E. Tandel. Furent envoyés à Gand le professeur de Sciences Jean-Baptiste Van Mons et L. De Haut de la Faculté de Philosophie et Lettres. J.-M. Baud, ancien recteur opta pour l'Université catholique (Annuaire de l'Université catholique de Louvain, t. I, 1837, p. 24) tandis que Lanthier enverra sa démission le 29 septembre 1835. Quant au médecin Charles-François Jacmart et au juriste Adolphe Roussel ils devinrent professeurs dans la jeune Université de Bruxelles, baptisée lors de sa fondation Université libre de Belgique, nom qu'elle portera jusqu'en 1842". Jean-François-Michel Birnbaum et Léopold Auguste Warnkoenig, celui-ci après un bref passage à Gand, retournèrent en Allemagne.
- Carlo Bronne, L'Amalgame, p. 269 : « c'est à tort qu'on le lui reprocha ».
- Carlo Bronne, L'Amalgame, p. 269.
- Victor Brants, professeur à l'université catholique de Louvain, écrit dans son livre, La Faculté de droit de l'université de Louvain à travers cinq siècles (1426-1906) esquisse historique, Louvain, 1906, p. 179: « La période de réunion de la Belgique à la Hollande dans le royaume des Pays-Bas, de 1814 à 1830, vit à Louvain une Université officielle d'État dont nous dirons peu de choses, car son éclat paraît bien faible en ce qui concerne la faculté juridique; on y trouve peu de noms qui aient marqué dans l'histoire du droit ».
- Lucien Godeaux, membre de l'Académie royale, "Esquisse de l'histoire des mathématiques en Belgique pendant le XIXe siècle et le début du XXe", dans, Florilège des sciences en Belgique, Bruxelles, Académie royale de Belgique, 1967, p. 117.
- Carlo Bronne, La Tapisserie royale, Bruxelles-Paris, 1952, p. 92.
- Léon van der Essen, L'université de Louvain, Liège : La pensée catholique, 1927, p. 30.
- Arlette Graffart, op. cit., p. 183.
- Arlette Graffart, op. cit., p. 179, note 19.
- Andrée Despy-Meyer, « Institutions et réseaux » (« De la fondation des universités au Discours de Seraing »), dans : Histoire des sciences en Belgique 1815-2000, première partie, Bruxelles, 2001, p. 72 : « L'Université de Louvain créée par l'État sous le régime hollandais et prodiguant un enseignement neutre n'avait jamais été reconnue par l'épiscopat qui refusait d'admettre cette forme d'enseignement ».
- Arlette Graffart, "La matricule de l'Université de Louvain (1817-1835)", dans Album Carlos Wyffels, Bruxelles, 1987, p. 179 et seq. Arlette Graffart a identifié de nombreux étudiants de l'université d'État de Louvain ils sont repris dans cette liste parmi d'autres encor.
- J.-J. Thonissen, "de Ram (Pierre-François-Xavier)", dans : Biographie nationale de Belgique, tome V, col. 650-670 : « il éprouva alors des hésitations et des doutes sur le choix de l'état qu'il devait embrasser, et, pendant quelques mois, il fréquenta les cours de la faculté de philosophie de l'université de Louvain ».
- Chanoine Roger Aubert, "Une université d'État à l'époque des Pays-Bas réunis", dans: L'Université catholique de Louvain. Vie et mémoire d'une institution, Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1993, p.78.
- Victor Brants, La Faculté de droit de l'université de Louvain à travers cinq siècles (1426-1906) esquisse historique, Louvain, 1906, p. 179
- Arlette Graffart, "La matricule de l'Université de Louvain (1817-1835)", dans Album Carlos Wyffels, Bruxelles, 1987, p. 182
- Biographie nationale, t. 29, Bruxelles, 1956, col. 324-326.
- Biographie nationale, t. 29, Bruxelles, 1956, col. 409-410.
- Biographie nationale, t. 29, Bruxelles, 1956, col. 416-417.
- Biographie nationale, t. 14, Bruxelles, 1897, col. 33-34.
- Biographie nationale, t. 20, Bruxelles, 1908-1910, col. 221-229.
- Biographie nationale, t. 24, Bruxelles, 1926-1929, col. 275.
- Biographie nationale, t. 25, Bruxelles, 1930-1932, col. 1030-1032.