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Ubaye (rivière)

L'Ubaye ([ybaj][4], en occitan valéian Ubaia [y'bajɔ]) est une rivière torrentielle française qui coule dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d'Azur. C'est un affluent de la Durance en rive gauche, donc un sous-affluent du Rhône. Très appréciée pour les sports d'eaux-vives, la rivière a accueilli le championnat de France de kayak en 2016.

Ubaye
Illustration
L'Ubaye entre La Condamine-Châtelard et le Fort de Tournoux.
Carte.
Cours de l'Ubaye (carte interactive du bassin de la Durance)
Loupe sur carte verte l'Ubaye sur OpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur 82,7 km [1]
Bassin 1 011 km2 [1]
Bassin collecteur RhĂ´ne
DĂ©bit moyen 20,5 m3/s (Le Lauzet-Ubaye) [2]
Nombre de Strahler 5
Organisme gestionnaire Communauté de Communes Vallée de l'Ubaye Serre-Ponçon[3]
RĂ©gime pluvio-nival
Cours
Source lac du Longet au col du Longet
· Localisation Saint-Paul-sur-Ubaye
· Altitude 2 641 m
· CoordonnĂ©es 44° 38′ 19″ N, 6° 56′ 45″ E
Confluence Durance
· Localisation lac de Serre-Ponçon
· Altitude 780 m
· CoordonnĂ©es 44° 28′ 00″ N, 6° 18′ 50″ E
GĂ©ographie
Principaux affluents
· Rive gauche Ubayette, Bachelard, Grand Riou de la Blanche
· Rive droite ruisseau du Parpaillon, Riou Bourdoux
Pays traversés Drapeau de la France France
RĂ©gion Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
DĂ©partement Alpes-de-Haute-Provence
Arrondissements Barcelonnette, Gap
Principales localités Barcelonnette

Sources : SANDRE : « X04-0400 », Géoportail, Banque Hydro, OpenStreetMap

GĂ©ographie

Confluence entre l'Ubaye et l'Ubayette, prise à partir de Saint-Ours au téléobjectif 135.

L'Ubaye prend sa source au col du Longet Ă  2 655 m d'altitude dans le petit lac du mĂŞme nom[5] et finit sa course après 82,7 km[1] dans un des bras du lac de Serre-Ponçon, oĂą elle rejoint la Durance. Elle donne son nom Ă  la vallĂ©e de l'Ubaye. Son principal affluent est l'Ubayette, laquelle prend sa source au lac du Lauzanier.

Gorge au Lauzet-Ubaye.

Communes et cantons traversés

Dans les deux départements des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes (une commune, celle du Sauze-du-Lac), l'Ubaye traverse les quatorze communes[1] suivantes, de l'amont vers l'aval, de Saint-Paul-sur-Ubaye (source), La Condamine-Châtelard, Jausiers, Enchastrayes, Faucon-de-Barcelonnette, Barcelonnette, Saint-Pons, Uvernet-Fours, Les Thuiles, Méolans-Revel, Le Lauzet-Ubaye, Saint-Vincent-les-Forts, Le Sauze-du-Lac, La Bréole (confluence).

Soit en termes de cantons, l'Ubaye prend source et conflue dans le mĂŞme canton de Barcelonnette, longe le canton de Chorges, le tout dans les arrondissements de Barcelonnette et de Gap.

Toponymes

Le nom de la rivière, Ubaye, a été adjoint aux noms des communes suivantes : Saint-Paul-sur-Ubaye, et Le Lauzet-Ubaye.

Bassin versant

L'Ubaye traverse les six zones hydrographiques X040, X041, X042, X043, X044, X045 pour une superficie totale de 1 011 km2[1]. Ce bassin versant est constituĂ© Ă  91,85 % de « forĂŞts et milieux semi-naturels », Ă  6,87 % de « territoires agricoles », Ă  0,70 % de « territoires artificialisĂ©s », Ă  0,52 % de « surfaces en eau »[1] - [note 1].

Organisme gestionnaire

L'organisme gestionnaire est la Communauté de Communes Vallée de l'Ubaye Serre-Ponçon[3].

Affluents

L'Ubaye a soixante-douze tronçons affluents référencés[1] dont :

  • la Baragne (rg[note 2]) 6,7 km sur la seule commune de Saint-Paul-sur-Ubaye avec un affluent et de rang de Strahler trois.
  • l'Ubayette (rg), 20 km sur trois communes avec sept affluents et rang de Strahler trois.
  • le ruisseau du Parpaillon (rd), 13,7 km sur la seule commune de la Condamine-Châtelard avec un affluent le BĂ©rard et sous le Massif du Parpaillon.
  • le torrent d'Abriès (rg), 16,2 km sur la seule commune de Jausiers avec deux affluents.
  • les Sanières (rd), 5,4 km sur la seule commune de Jausiers.
  • le torrent de Poche (rg), 4,5 km sur les deux communes de Jausiers (confluence) et d'Enchastrayes (source).
  • le torrent du Bourget (rd), 5,1 km sur les deux communes de Faucon-de-Barcelonnette (source) et d'Enchastrayes (confluence).
  • le Faucon (rd), 6,3 km sur la seule commune de Faucon-de-Barcelonnette.
  • le torrent des Galamonds ou torrent du Sauze (rg), 6,2 km sur la seule commune d'Enchastrayes avec un affluent et de rang de Strahler quatre :
    • le torrent de Boure (rd), 5,5 km sur la seule commune d'Enchastrayes avec un affluent :
      • le torrent d'Enchastrayes ou riou Pitchoun (rg), 4,4 km sur la seule commune d'Enchastrayes avec un affluent :
        • le Riou de l'Ubac (rg), 1,7 km sur la seule commune d'Enchastrayes.
  • le Bachelard (rg), 27 km sur deux communes avec quatorze affluents et de rang de Strahler trois.
  • le Riou Bourdoux (rd), 7,8 km sur les deux communes de Saint-Pons, Uvernet-Fours avec six affluents et de rang de Strahler deux mais avec un vaste bassin de rĂ©ception de 2200 hectares qualifiĂ© de "monstre" alpin sous haute surveillance[6]
  • la BĂ©rarde (rd) 3,7 km sur les deux communes de Saint-Pons et Les Thuiles (source).
  • l'AbĂ©ous (rd), km sur la seule commune de MĂ©olans-Revel avec deux affluents.
  • le Grand Riou de la Blanche ou la Blanche de Laverq (rg), 17 km sur la seule commune de MĂ©olans-Revel avec sept affluents et rang de Strahler trois.

Rang de Strahler

Donc le rang de Strahler de l'Ubaye est de cinq par le torrent des Galamonds ou torrent du Sauze.

Hydrologie

Son régime hydrologique est dit pluvio-nival.

L'Ubaye au Lauzet-Ubaye

Le module de l'Ubaye a Ă©tĂ© calculĂ© durant une pĂ©riode de 48 ans au Lauzet-Ubaye (1960-2007)[2]. Il monte Ă  20,5 m3/s pour une surface de bassin de 946 km2, soit l'entièretĂ© du bassin.

DĂ©bit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : X0454010 - l'Ubaye au Lauzet-Ubaye (Roche-Rousse)[2]
(données calculées sur 48 ans)
Source : Banque Hydro - MEDDE

La rivière prĂ©sente des fluctuations saisonnières de dĂ©bit typiques d'un rĂ©gime nivo-pluvial, avec des hautes eaux de printemps-Ă©tĂ© dues surtout Ă  la fonte des neiges et portant le dĂ©bit mensuel moyen au niveau de 48,9 Ă  53,7 m3/s de mai Ă  juin inclus (avec un maximum en juin) et se terminant en juillet (26,1 m3/s), suivies d'une baisse rapide aboutissant Ă  un court Ă©tiage de fin d'Ă©tĂ© (12,8 et 12,7 m3/s en aoĂ»t et septembre). En automne les dĂ©bits remontent sous l'effet de prĂ©cipitations automnales sous forme de pluie (18,1 m3/s et 16,1 m3/s respectivement en octobre et novembre). Ce deuxième sommet est suivi d'une longue pĂ©riode de basses eaux d'hiver, de dĂ©cembre Ă  mars inclus, entraĂ®nant une baisse du dĂ©bit moyen mensuel jusqu'Ă  un minimum de 7,2 m3/s au mois de fĂ©vrier.

Un suivi en temps réelle est accessible sur internet: Station de Roche Rousse au Lauzet.

Étiage ou basses eaux

Rapide en rafting sur l'Ubaye.

Aux Ă©tiages, le VCN3 peut chuter jusque 3,6 m3/s, en cas de pĂ©riode quinquennale sèche, ce qui reste consistant.

Crues

Les crues peuvent ĂŞtre très importantes Ă  l'instar de presque tous les cours d'eau alpins. En effet, le QIX 2 et le QIX 5 valent respectivement 150 et 210 m3/s. Le QIX 10 vaut 250 m/s, le QIX 20 vaut 290 m3/s, tandis que le QIX 50 se monte Ă  340 m3/s.

Le dĂ©bit instantanĂ© maximal enregistrĂ© au Lauzet-Ubaye a Ă©tĂ© de 380 m3/s le , tandis que le dĂ©bit journalier maximal se montait Ă  274 m3/s le de la mĂŞme annĂ©e.

Lame d'eau et débit spécifique

La lame d'eau Ă©coulĂ©e dans le bassin versant de la rivière est de 684 millimètres annuellement, ce qui est Ă©levĂ© et rĂ©sulte des prĂ©cipitations abondantes sur l'ensemble de la surface de son bassin. Le dĂ©bit spĂ©cifique (Qsp) se monte ainsi Ă  21,7 litres par seconde et par kilomètre carrĂ© de bassin.

Crues historiques

Le Lauzet-Ubaye - pont romain du Lauzet.

En addition aux événements importants cités dans les chapitres suivants, nous pouvons mentionner les crues de 1977, 2000 et de , ayant notamment provoqué la destruction de protection sur le torrent du Bachelard, la destruction du plan d’eau de l’Abécée à Méolans-Revel et la coupure partielle de la RD 900 à Longe Feysolle, commune du Lauzet[7].

Crue de mai 2008

La dernière crue importante de l’Ubaye date de ; sans atteindre les conséquences de la dramatique crue de 1957. Une forte douceur d'une masse d'air saharienne transportant des particules de sable altère l'albédo et initie une fonte brutale importante et soudaine, suivie de pluies conséquentes[8]. Des ouvrages manquent de disparaître :

  • il fallut beaucoup de chance et de travail pour que le pont de l'Ubayette au Gleizolles ne disparaisse ;
  • au pont de la grave du chef-lieu de Saint-Paul, les gabions de la rive gauche (unique dĂ©fense de ce lĂ©ger virage sans enrochement) Ă©tant partis très rapidement, plus rien ne retenait l'Ă©rosion de la culĂ©e. Les très solides traverses d'aciers gisantes, tordues comme des allumettes, tĂ©moignent toujours de la force immense de l'eau. Un guĂ© provisoire le remplace et dure depuis ;
  • Le pont du Pinet de Petite-Serenne a Ă©tĂ© reconstruit en 2013.

Crue de 1957

Elle est la plus violente de mĂ©moire d'Ubayens. Elle aurait atteint 480 m3/s Ă  Barcelonnette ; sa digue de rive droite a rompu, conduisant Ă  l’inondation du centre-ville. Tout au long de son cours des dĂ©gâts importants ont eu lieu. La crue de l'Ubaye a lieu dans un contexte d'inondations gĂ©nĂ©ralisĂ©es dans les vallĂ©es voisines, particulièrement en Queyras.

Crue de 1856

Sport d'eau vive aux Thuiles.
Canyonning.

Elle est également citée dans les archives, mais peu de données existent sur ce phénomène.

Aménagements et écologie

Les activités de sports d'eau vive

Ne comportant aucun barrage jusqu'à son embouchure, c'est une rivière idéale pour la pratique des sports d'eau vive comme le rafting ou le kayak.
Avec 50 rapides et 9 parcours, il est tout Ă  fait possible de dĂ©couvrir cette rivière d'une manière originale en toute sĂ©curitĂ©, si l'on est expĂ©rimentĂ©. Dans le cas contraire, la prĂ©sence d'une personne ou d'un moniteur expĂ©rimentĂ© est souvent nĂ©cessaire.

L'Ubaye est un cours d'eau de première catégorie. Les sports d'eau vive sont autorisés :

  • de 10h00 Ă  18h00 du 1er mars au sauf les samedi, dimanche et lundi de l'ouverture de la pĂŞche et les vendredi, samedi et dimanche de la fermeture de la pĂŞche ;
  • du lever au coucher de soleil le reste de l'annĂ©e[note 3] - [9] - [10].
Jonction Ubaye Lac de Serre-Poncon.

Centrale Ă©lectrique

Une petite centrale hydroĂ©lectrique est implantĂ©e Ă  Champanastais sur la commune du Lauzet-Ubaye ; sa puissance installĂ©e est de 1 240 kW[11].

Il existe également une petite centrale hydroélectrique au Martinet appartenant à la commune de Méolans-Revel.

Onomastique

Hydronymie

  • Dans son fascicule Vocabulaires et toponymie des pays de montagne, Robert Luft, 2006, dit que la racine ab ou ub est celtique et signifie « cours d'eau ». Il donne pour exemples : Ubaye Ubayette et aussi L'AbĂ©ou (Saint-Paul-lès-Durance), L'AbĂ©ous (MĂ©olans-Revel et La Grave) et L'AbeĂąs (Eycheil).
  • BĂ©nĂ©dicte et Jean-Jacques FĂ©niĂ©, ainsi que Guy Barruol, affirment qu'il vient d'ubac[12] - [13]qui, lui, vient du latin opaca.
  • En 1867 le professeur Alexandre-Édouard Baudrimont[14] Ă©crit qu'il pense que l'hydronyme vient du basque. Il dit aussi qu'Ubay (rivière du PĂ©rou) peut se traduire du basque par « bonne eau ».
  • En 1983 Robert Novaretti[15] Ă©crit : « Ne prĂ©tend-on pas d'ailleurs que le nom d'Ubaye tire son origine du basque ibarra qui dĂ©signe « rivière ». »
  • En 2009 Jean-Baptiste Orpustan[16] dit que Bai signifie « cours d’eau, rivière » en ibère, exactement comme dans l’ancienne toponymie basque (Baialde, BaĂŻgorry, Bayonne, Hendaye …), avant de s’être transformĂ© en ibai en basque moderne, sans doute par analogie avec ibi (« guĂ© ») ou ibarr (« vallĂ©e »).

Notes et références

Notes

  1. Le SANDRE 2020 n'affiche plus les superficies des zones hydrographiques, ni les répartitions par type de territoire.
  2. Abréviations : rd pour rive droite et rg pour rive gauche.
  3. (source : gendarmerie du Lauzet-Ubaye)

Références

  1. Sandre, « Fiche cours d'eau - L'Ubaye (X04-0400) » (consulté le )
  2. Banque Hydro - MEDDE, « Synthèse de la Banque Hydro - L'Ubaye au Lauzet-Ubaye (Roche Rousse) (X0454010) » (consulté le )
  3. « Réseau hydrographique et bassin versant de l'Ubaye », sur www.ccvusp.fr (consulté le ).
  4. Jean-Marie Pierret, Phonétique historique du français et notions de phonétique générale, Peeters, Louvain-la-Neuve, 1994, p. 104.
  5. Géoportail - IGN, « Géoportail » (consulté le )
  6. « Le Riou Bourdoux : un "monstre" alpin sous haute surveillance » (consulté le )
  7. « eost.u-strasbg.fr/seolane/ubay… »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
  8. Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence,Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence (DDRM), 2008, p. 25
  9. « Vallée Ubaye », sur www.ubaye.com (consulté le )
  10. « Rivières et lacs d'altitude - l'Ubaye », sur tourisme-alpes-haute-provence.com (consulté le )
  11. Mathieu Ruillet, Éric Ruchet, Étude du potentiel régional pour le développement de la petite hydroélectricite, Groupe énergies renouvelables, environnement et solidarité (GERES), 5 décembre 2005, p. 60.
  12. Bénédicte et Jean-Jacques Fénié 2002, p. 48
  13. Guy Barruol, Rigomagus et la vallée de Barcelonnette, actes du 1er congrès historique Provence-Ligurie, 1964, note 3 de la page 55
  14. Histoire des basques, page 154
  15. Thèse de doctorat Plantes et médecine populaire en Ubaye
  16. L’ibère et le basque : recherches et comparaisons

Annexes

Bibliographie

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Voir aussi

Liens externes

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