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Trouble du sommeil

Un trouble du sommeil (somnipathie) est un trouble médical pouvant avoir des causes physiologiques, environnementales ou comportementales (lié aux habitudes du sommeil d'un individu).

Trouble de sommeil
Traitement
Médicament Zolpidem, quazepam, flutoprazepam (en), melperone (en), Phenibut, (R)-zopiclone (d), perlapine (en), phénobarbital et zopiclone
Spécialité Neurologie, hypnologie et psychiatrie
Classification et ressources externes
CISP-2 P06
CIM-10 F51, G47
CIM-9 307.4, 327, 780.5
DiseasesDB 26877
MedlinePlus 000800
eMedicine 287104
MeSH D012893

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

En 2015, environ un adulte américain sur trois déclarait un trouble de sommeil[1].

Certains troubles du sommeil sont suffisamment sérieux pour interférer au fonctionnement physique, mental et émotionnel.

Un test communément utilisé pour quantifier les troubles du sommeil est la polysomnographie.

Différents types

On distingue :

Origine

Les dysfonctionnements du sommeil peuvent être causés par une variété de problèmes, des grincements de dents (bruxisme) aux terreurs nocturnes.

Lorsqu'un individu souffre de difficultés à s'endormir sans cause apparente, il s'agit alors d'insomnie[5].

Certains troubles du sommeil peuvent paradoxalement conduire l'individu à dormir énormément (hypersomnie). D'autres ou les mêmes peuvent être liés à un abus de certaines substances.

Le comportement individuel et collectif peut aussi avoir une incidence sur le sommeil, ce que montre notamment une étude publiée par la revue Journal of Clinical Sleep Medicine qui met en évidence l'impact d'une alimentation riches en fibres et graisses saturées avant l'heure du coucher sur l'endormissement[6].

Conséquences

Un sommeil suffisant et réparateur est nécessaire au bien-être humain.

Au niveau physiologique et métabolique, le manque de sommeil peut :

  • diminuer (dans l'hippocampe) la consolidation neuronale des nouvelles connaissances[7] ;
  • affecter la rĂ©paration des muscles squelettiques[8] ;
  • perturber l'Ă©limination des dĂ©chets mĂ©taboliques du cerveau[9] et par suite affecter le fonctionnement cĂ©rĂ©bral ;
  • affaiblir le système immunitaire[10] ;
  • dysrĂ©guler le mĂ©tabolisme[11] ;
  • accroĂ®tre le risque inflammatoire systĂ©mique[12], ce qui accroĂ®t le risque de maladie cardiovasculaire[13] ;
  • accroĂ®tre le risque de diabète[14] ;
  • accroĂ®tre le risque ainsi que d'obĂ©sitĂ©[15].

Au niveau neuropsychiatrique, s'il est aigu ou chronique le manque de sommeil conduit à des troubles de l'humeur[16] voire à la dépression[17] et au suicide[18]. Il diminue aussi la performance cognitive et la mémoire, l'attention et la vitesse de traitement de l'information[19].

Sommeil et température ambiante

Un froid excessif ou une chaleur excessive sont deux facteurs susceptibles d'affecter la qualité du sommeil.

En effet, le cycle naturel du sommeil correspond à une cascade d'évènements hormonaux et métaboliques fortement liée au cycle nycthéméral et aux rythmes circadiens, qui agissent aussi sur la thermorégulation du corps, laquelle intervient lors de la phase d'endormissement (et permet aussi de rester profondément endormi plusieurs heures)[20].

Avant de plonger dans le sommeil, sous l'effet de la mélatonine notamment, l'organisme dilate les vaisseaux sanguins qui irriguent la peau. Ceci induit un réchauffement des mains et des pieds, puis une perte plus générale de calories se traduisant par une légère diminution de la température du corps entier (« le rapport de la température distale à la peau proximale est un bon prédicteur du moment de début du sommeil »[21]. Le corps reste ensuite légèrement plus frais toute la nuit, avant que sa température ne remonte peu avant le réveil.

Une canicule, une nuit chaude ou le chauffage excessif d'une chambre, en contrecarrant la thermorégulation circadienne naturelle peuvent nuire à la qualité du sommeil[22] - [23], surtout si la chaleur empêche l'évacuation de l'excès de chaleur du corps[24] et que le sommeil pauvre est associé à une température corporelle élevée.

D'ici 2050 en raison du dérèglement climatique, le nombre de mauvaises nuit de repos pourrait presque doubler par rapport à 2017[25] - [1].

Plusieurs études avaient déjà établi un lien entre qualité de vie et chaleur [26], santé et chaleur[27] - [28] - [29] - [30] - [31], ainsi qu'un lien entre la chaleur, certains états psychologiques et une propension au crime et à d'autres formes de violence[32] - [33] - [34] - [35].

Une nouvelle Ă©tude (la plus grande jamais faite sur les liens entre sommeil et tempĂ©rature ambiante) est basĂ©e sur les rĂ©ponses de 765 000 personnes questionnĂ©es de 2002 Ă  2011 sur combien de fois elles ont connu « un repos ou un sommeil insuffisant durant les 30 derniers jours »[1]. En croisant ces rĂ©ponses avec la date et les donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques de la ville les auteurs ont montrĂ© qu'une augmentation des tempĂ©ratures nocturnes de 1 °C au-dessus de la moyenne mensuelle induit en moyenne trois nuits supplĂ©mentaires de sommeil insuffisant.

Un modèle suggère que la tempĂ©rature moyenne de chaque nuit devrait augmenter au moins de 1 °C d'ici 2050 en AmĂ©rique du nord, ce qui causerait environ 110 millions de nuits supplĂ©mentaires de mauvais de sommeil par an[1]. L’étude montre aussi que les rĂ©pondants les moins riches (moins de 50 000 $/an de revenu) sont environ trois fois plus susceptibles de subir un sommeil mĂ©diocre que les personnes les plus aisĂ©es (qui vivent dans des maisons mieux isolĂ©es ou Ă©quipĂ©es de climatisation). Les plus de 65 ans sont en outre deux fois plus vulnĂ©rables Ă  ce phĂ©nomène que les plus jeunes[1].

Malgré les limites de l’étude, soulignées par les auteurs qui n’avait pas accès à la courbe complète de température nocturne de la ville ou du lieu d’habitation et n’ont par ailleurs pas pu précisément quantifier la perte de sommeil en qualité ou en nombre d’heure) les enjeux sanitaires, économiques et environnementaux de cette question sont importants[1].

Hypnologie

Polysomnographie.

À la suite de l'évolution du savoir concernant le sommeil au XXe siècle, incluant la découverte de l'hypnologie et de l'apnée du sommeil, l'importance médicale du sommeil est reconnue. La communauté clinique s'intéresse de plus près aux troubles du sommeil, tels que l'apnée du sommeil, et du rôle ainsi que de la qualité du sommeil lors de différentes conditions. Durant les années 1970 aux États-Unis, les cliniques et laboratoires se dévouent pour l'étude du sommeil accompagné de ses troubles.

L'impact des troubles du sommeil, sur la vie des individus, peut être très important : une étude, en 2014, établit qu'un sommeil ressenti comme étant de mauvaise qualité est associé à une augmentation du risque de suicide chez la personne âgée (âge moyen dans l'étude, 74,9 ans plus ou moins 5,6 ans)[36].

La médecine du sommeil est maintenant adaptée dans la médecine interne, la médecine familiale, la pédiatrie, l'otolaryngologie, la psychiatrie et la neurologie. Depuis le milieu des années 2010, des travaux de mise au point sont en cours sur des bandeaux connectés, à usage domestique, tels que le bandeau Dreem, pour suivre et améliorer la qualité du sommeil[37] - [38].

Dans la fiction

Le thème des troubles du sommeil et en particulier de l'insomnie, généralement concomitant à celui des hallucinations, est la pierre angulaire de nombreuses productions cinématographiques. Notamment :

  • dans le film The Machinist rĂ©alisĂ© par Brad Anderson et sorti en 2004, Christian Bale incarne un ouvrier atteint d'insomnie, ce qui cause chez lui des hallucinations ;
  • dans le film Fight Club sorti en 1999 et rĂ©alisĂ© par David Fincher (adaptation du roman Ă©ponyme de Chuck Palahniuk), Edward Norton joue le rĂ´le d'un employĂ© de bureau anhĂ©donique et insomniaque qui subit des hallucinations dans lesquelles il croit interagir avec un certain Tyler Durden incarnĂ© par Brad Pitt, la version fantasmĂ©e de lui-mĂŞme ;
  • dans le blockbuster Taxi Driver diffusĂ© dans les salles de cinĂ©ma Ă  partir de 1976 et rĂ©alisĂ© par Martin Scorsese, Robert De Niro incarne un chauffeur de taxi New-yorkais solitaire et insomniaque qui travaille de nuit. Il est confrontĂ© aux vices de la citĂ© du New jersey chaque fois que Nyx jette son dĂ©volu sur les nus de Big Apple ;
  • dans la comĂ©die dramatique Tully rĂ©alisĂ©e par Jason Reitman et sortie en 2018, Charlize Theron incarne le rĂ´le de Marlo, une mère de famille surmenĂ©e qui, harassĂ©e, commence Ă  avoir des hallucinations qui lui donnent l'illusion qu'une baby-sitter zĂ©lĂ©e nommĂ©e Tully la soulagera du fardeau qu'est pour elle la cumulation des responsabilitĂ©s salariales et maternelles sous laquelle sa santĂ© mentale ploie peu Ă  peu.

Notes et références

  1. Nick Obradovich, Robyn Migliorini, Sara C. Mednick & James H. Fowler (2017), “Nighttime temperature and human sleep loss in a changing climate” ; Science Advances 26 May 2017: Vol. 3, no. 5, e1601555 ; DOI: 10.1126/sciadv.1601555
  2. « L'histoire naturelle du rêve », sur univ-lyon1.fr (consulté le ).
  3. « Implications cliniques de ce modèle du sommeil », sur univ-lyon1.fr (consulté le ).
  4. « John Libbey Eurotext - Connectez-vous à votre compte », sur jle.com (consulté le ).
  5. (en) Hirshkowitz Max, Essentials of neuropsychiatry and clinical neurosciences, American Psychiatric Publishing, , Google Books preview includes entire chapter 10 (ISBN 978-1-58562-005-0, lire en ligne), « Chapitre 10, Neuropsychiatric Aspects of Sleep and Sleep Disorders (p. 315-340) ».
  6. (en) « JCSM - Fiber and Saturated Fat Are Associated with Sleep Arousals and Slow Wave Sleep », sur aasmnet.org (consulté le )
  7. C. M. McDermott, G. J. LaHoste, C. Chen, A. Musto, N. G. Bazan, J. C. Magee (2003), Sleep deprivation causes behavioral, synaptic, and membrane excitability alterations in hippocampal neurons. J. Neurosci. 23, 9687–9695
  8. P. Schwarz, W. Graham, F. Li, M. Locke, J. Peever (2013), Sleep deprivation impairs functional muscle recovery following injury. Sleep Med. 14, e262.
  9. L. Xie, H. Kang, Q. Xu, M. J. Chen, Y. Liao, M. Thiyagarajan, J. O’Donnell, D. J. Christensen, C. Nicholson, J. J. Iliff, T. Takano, R. Deane & M. Nedergaard (2013), Sleep drives metabolite clearance from the adult brain. Science 342, 373–377.
  10. P. A. Bryant, J. Trinder, N. Curtis (2004), Sick and tired: Does sleep have a vital role in the immune system ? Nat. Rev. Immunol. 4, 457–467.
  11. S. K. Davies, J. E. Ang, V. L. Revell, B. Holmes, A. Mann, F. P. Robertson, N. Cui, B. Middleton, K. Ackermann, M. Kayser, A. E. Thumser, F. I. Raynaud, D. J. Skene (2014), Effect of sleep deprivation on the human metabolome. Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A. 111, 10761–10766.
  12. H. K. Meier-Ewert, P. M. Ridker, N. Rifai, M. M. Regan, N. J. Price, D. F. Dinges, J. M. Mullington (2004), Effect of sleep loss on C-reactive protein, an inflammatory marker of cardiovascular risk. J. Am. Coll. Cardiol. 43, 678–683
  13. N. T. Ayas, D. P. White, J. E. Manson, M. J. Stampfer, F. E. Speizer, A. Malhotra & F. B. Hu (2003), A prospective study of sleep duration and coronary heart disease in women. Arch. Intern. Med. 163, 205–209.
  14. D. J. Gottlieb, N. M. Punjabi, A. B. Newman, H. E. Resnick, S. Redline, C. M. Baldwin, F. J. Nieto (2005), Association of sleep time with diabetes mellitus and impaired glucose tolerance. Arch. Intern. Med. 165, 863–86.
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  16. J.J. Pilcher, A.J. Huffcutt (1996), Effects of sleep deprivation on performance: A meta-analysis. Sleep 19, 318–32.
  17. C. Baglioni, G. Battagliese, B. Feige, K. Spiegelhalder, C. Nissen, U. Voderholzer, C. Lombardo, D. Riemann (2011), Insomnia as a predictor of depression : A meta-analytic evaluation of longitudinal epidemiological studies. J. Affect. Disord. 135, 10–19.
  18. W. R. Pigeon, M. Pinquart, K. Conner (2012), Meta-analysis of sleep disturbance and suicidal thoughts and behaviors. J. Clin. Psychiatry 73, e1160–e116.
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  23. L. C. Lack, M. Gradisar, E. J. W. Van Someren, H. R. Wright, K. Lushington (2008), The relationship between insomnia and body temperatures. Sleep Med. Rev. 12, 307–317.
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  25. Cross R (2017), « Scientists warn of sleepless nights in a warming world » (Les scientifiques mettent en garde contre les nuits blanches dans un monde réchauffé) , Science mag (catégorie :Brain & BehaviorClimate) DOI: 10.1126 / science.aan6893, publié le 26 mai 2017
  26. T. A. Carleton, S. M. Hsiang (2016), Social and economic impacts of climate. Science 353, aad9837.
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  36. (en) abstract lire en ligne
  37. Charlie Perreau, « E-Santé : Rythm lève 10 millions d’euros pour optimiser le sommeil », Alliancy,‎ (lire en ligne)
  38. « Rythm lève 12 millions d’euros pour optimiser le sommeil », Alliancy,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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