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Sommeil polyphasique

Le sommeil polyphasique est un mode de repos dans lequel le temps de sommeil d'une journĂ©e de 24 heures est rĂ©parti en plusieurs pĂ©riodes au lieu d'ĂȘtre regroupĂ© en une "nuit" (sommeil monophasique). C'est le mode habituel de sommeil chez de nombreuses espĂšces animales ( comme les Ă©lĂ©phants[1] ), et il semble avoir Ă©tĂ© courant dans l'espĂšce humaine, au moins sous la forme biphasique (deux pĂ©riodes), avant l'Ăšre industrielle et la gĂ©nĂ©ralisation de l'Ă©clairage continu[2] - [3]. Le sommeil polyphasique n'est pas rare chez les personnes ĂągĂ©es[4], qui, petit Ă  petit, passent gĂ©nĂ©ralement d'une nuit de 8 heures, Ă  une nuit de 6 heures et une sieste. Il est prĂ©sent dans certaines pathologies comme les dĂ©mences.

Des modalités de sommeil polyphasique ont été élaborées pour les personnes dont les activités exigent des périodes de vigilance rapprochées (militaires, navigateurs solitaires, etc.)[5].

Certains proposent qu'une réorganisation des rythmes de sommeil sur le mode polyphasique permettrait d'en réduire la durée totale, jusqu'à pouvoir se contenter de 2 à 5 heures par jour. Ceci est réalisé en entrecoupant la journée de courtes siestes (de 15 à 30 minutes environ).

L'avantage principal du sommeil polyphasique est de permettre de maintenir un temps de sommeil inférieur à la normale tout en gardant une activité soutenue, sur une durée plus longue[6].

Le sommeil paradoxal

La théorie est simple : le sommeil ordinaire monophasique étant constitué de différentes phases successives de sommeil (dont une des derniÚres, dite de sommeil paradoxal), la privation de sommeil entraßnerait, aprÚs une période d'ajustement, une plus grande facilité à atteindre ce sommeil profond. En conséquence chaque courte sieste comprendrait une plus grande part de sommeil paradoxal.

Certaines thĂ©ories du sommeil suggĂšrent que le sommeil paradoxal est largement responsable des effets de rĂ©cupĂ©ration mentale : il a Ă©tĂ© documentĂ© que priver des animaux spĂ©cifiquement de sommeil paradoxal mĂšne Ă  leur mort en 3 Ă  8 semaines (ce qui n'arrive pas en les privant d'autres phases spĂ©cifiques du sommeil)[7]. Ainsi, d'aprĂšs cette thĂ©orie, comme les dormeurs polyphasiques obtiennent autant ou plus de sommeil paradoxal que les dormeurs monophasiques, les dĂ©clarations selon lesquelles les dormeurs polyphasiques atteindraient les mĂȘmes niveaux d'Ă©nergie pourraient ĂȘtre crĂ©dibles.

La durée du sommeil paradoxal chez les espÚces animales est proportionnelle à leur corticalisation, et il existe, selon le professeur Grubar, un parallÚle entre elle et les nécessités d'apprentissage. Chez l'Homme, la durée du sommeil paradoxal passe de 25 % du temps de sommeil à l'ùge de un an, à 16 % chez les personnes ùgées. Elle serait un indice de la plasticité cérébrale, c'est-à-dire la capacité à recueillir et à stocker des informations venant de l'extérieur.

Le fonctionnement et le rÎle du sommeil, encore méconnus de la science

Il y a cependant peu de preuves étayant cette théorie. Mis à part des observations anecdotiques, encore trop peu de recherches ont été menées sur le sujet.

Il y a aussi eu des rapports de rĂȘves lucides plus frĂ©quents ou amĂ©liorĂ©s en utilisant cette technique.

Des inquiétudes ont été exprimées à propos des potentiels effets à long terme de la minoration, voire, de la suppression des autres stades du sommeil, bien qu'aucun désagrément à long terme n'ait encore été documenté à ce jour.

Cependant, il a Ă©tĂ© mis en Ă©vidence que le manque de sommeil entraĂźne un affaiblissement du systĂšme immunitaire, ralentit la production d'hormone de croissance, et diminue la capacitĂ© de l'organisme Ă  mĂ©taboliser du sperme. Mais, on ne sait pas encore si le sommeil polyphasique a les mĂȘmes effets qu'une privation de sommeil sur l'organisme vu qu'aucune Ă©tude n'a Ă©tĂ© faite.Beaucoup de personnes sur internet qui utilisent le sommeil polyphasique mettent en Ă©vidence qu'ils ne tombent pas plus facilement malade et n'ont pas moins d'Ă©nergie une fois passĂ©e l'adaptation Ă  ce type de sommeil.

Mise en application du sommeil polyphasique

Des personnes célÚbres seraient réputées pour avoir utilisé cette méthode, comme Léonard de Vinci, Thomas Edison ou encore Napoléon Bonaparte. Il est émis l'hypothÚse que ce rythme ait été celui des hommes préhistoriques, la présence de prédateurs exigeant un état de veille permanent. Plus proche de nous, on peut remarquer chez l'enfant un rythme de sommeil polyphasique, et les navigateurs s'entraßnent pour adopter ce rythme en vue des courses de longue durée.

Il existe plusieurs méthodes dont deux principales qui sont celle d'Uberman et d'Everyman. La méthode Dymaxion a été inventée et suivie par Richard Buckminster Fuller.

Schémas représentant la répartition du sommeil et de l'éveil au cours d'une journée, selon les méthodes observées ("Asleep" et "Awake" correspondent respectivement aux périodes de sommeil et d'éveil):

Les navigateurs de grands périples, tels les skippers, l'utilisent pour éviter d'avoir de trop longues périodes au cours desquelles ils ne s'occupent pas de leur navire, de la météo ou de leur parcours.

Il est difficile de trouver de sĂ©rieuses Ă©tudes scientifiques d'application du sommeil polyphasique chez l'homme. Cependant, il existe sur internet une multitude de tĂ©moignages de personnes ayant tentĂ© d'adopter un rythme de sommeil polyphasique[8]. La pertinence de certains d'entre eux profite de la rĂ©cente mise au point d'appareils disponibles dans le commerce permettant de dĂ©tecter les diffĂ©rentes phases du sommeil au cours d'une nuit[9], sans nĂ©cessiter la complexitĂ© de rĂ©alisation d'une Ă©lectro-encĂ©phalographie. GrĂące Ă  ce type d'appareil, utilisable quotidiennement Ă  domicile, les dormeurs peuvent se porter eux-mĂȘmes comme sujet d’étude au cours de leur mise en application du sommeil polyphasique.

Références et notes

  1. « Étudier le sommeil de l’élĂ©phant pour mieux comprendre le nĂŽtre ? », sur CNRS Le journal (consultĂ© le )
  2. (en) Walter A.Brown, « Acknowledging Preindustrial Patterns of Sleep May Revolutionize Approach to Sleep Dysfunction | Psychiatric Times », sur www.psychiatrictimes.com, (consulté le )
  3. (en-GB) Stephanie Hegarty, « The myth of the eight-hour sleep », BBC News,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  4. A. Mori, "Sleep disturbance in the elderly" Nippon Ronen Igakkai Zasshi (Japan, 1990) 27 (1): 12–7. PMID 2191161
  5. Wayne Rhodes, PhD, CPE; ValĂ©rie Gil, PhD Fatigue Management Guide for Canadian Marine Pilots – A Trainer's Handbook Transport Canada, Transportation Development Centre
  6. « Polyphasique: nos explications », sur www.therasomnia.com (consulté le )
  7. Rechtschaffen A, Bergmann B et Bergmann, « Sleep deprivation in the rat by the disk-over-water method », Behavioural Brain Research, vol. 69, nos 1–2,‎ , p. 55–63 (PMID 7546318, DOI 10.1016/0166-4328(95)00020-T)
  8. Expérience de sommeil polyphasique Site d'explication du sommeil polyphasique par un dormeur polyphasique de type "Uberman".
  9. ExpĂ©rience de sommeil polyphasique Site d'explication du sommeil polyphasique par un dormeur polyphasique de type "Everyman". Ce blogueur a suivi l’évolution de la durĂ©e de ses diffĂ©rents types de sommeil grĂące Ă  un appareil enregistrant les ondes de son cerveau.
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