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Traité Ciel ouvert

Le traitĂ© Ciel ouvert (en anglais : Treaty on Open Skies) met en place un programme de vols de surveillance non armĂ©s sur la totalitĂ© du territoire des États parties. Il vise Ă  renforcer la comprĂ©hension et la confiance mutuelle en donnant Ă  tous ses participants, quelle que soit leur taille, un rĂ´le direct dans la collecte d'informations au sujet des forces militaires et des activitĂ©s qui y sont liĂ©es. « Ciel ouvert Â» est l'un des efforts de plus grande portĂ©e au niveau international pour promouvoir l'ouverture et la transparence dans ce domaine.

Traité Ciel ouvert
Description de cette image, également commentée ci-après
  • États ayant signĂ© et ratifiĂ©
  • États ayant signĂ©, mais pas ratifiĂ©
  • États s'Ă©tant retirĂ©s du traitĂ© (États-Unis et Russie)
Type de traité Traité de contrôle et de limitation des armements
Signature
Lieu de signature Helsinki
Entrée en vigueur
Condition Ratification par 20 États
Parties 35
DĂ©positaire Gouvernements du Canada et de la Hongrie
Langues Allemand, Anglais, Espagnol, Français, Italien et Russe

Le concept d'« observation aĂ©rienne mutuelle Â» a Ă©tĂ© proposĂ© au premier ministre soviĂ©tique Boulganine par le prĂ©sident amĂ©ricain Eisenhower lors du sommet de Genève, en 1955 ; l'Union soviĂ©tique le rejette ; il reste donc en sommeil plusieurs dĂ©cennies. Le prĂ©sident George Bush relance l'idĂ©e d'un traitĂ© « Ciel ouvert Â» en 1989. Après des nĂ©gociations entre les membres de l'OTAN et du Pacte de Varsovie (dissous en 1991), il est signĂ© Ă  Helsinki le . Les États-Unis le ratifient en 1993 et la Russie en 2001, ce qui permet l'entrĂ©e en vigueur du traitĂ© au [1] ; il compte actuellement trente-quatre États parties.

Le , les États-Unis annoncent leur retrait, ce dernier devant prendre effet 6 mois plus tard[2]. Le , la Russie annonce également son retrait[3]. Le 22 février 2021, la délégation russe annonce que la Russie officialisera son retrait du traité à la fin de l'été sauf si les États-Unis annoncent avant ce terme leur volonté de réintégrer le traité[4]. Le 7 juin 2021, le président russe signe le texte de loi officialisant le retrait de la Russie[5].

États parties

Les trente-cinq États parties au traité Ciel ouvert sont l'Allemagne, la Biélorussie, la Belgique, la Bosnie-Herzégovine, la Bulgarie, le Canada, la Croatie, le Danemark, l'Espagne, l'Estonie, les États-Unis (qui se sont retirés le ), la Finlande, la France, la Géorgie, la Grèce, la Hongrie, l'Islande, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la Roumanie, le Royaume-Uni, la fédération de Russie (retrait le 7 juin 2021), la Slovaquie, la Slovénie, la Suède, la République tchèque, la Turquie, et l'Ukraine. Le Kirghizistan a signé le traité mais ne l'a pas encore ratifié. Le Canada et la Hongrie sont les dépositaires du traité, en reconnaissance de leur contribution aux négociations en vue de la signature du traité.

Le traitĂ© est conclu pour une durĂ©e illimitĂ©e et peut ĂŞtre signĂ© par d'autres États. Les pays de l'ancienne Union soviĂ©tique peuvent s'y joindre quand ils le souhaitent. Les candidatures d'autres États intĂ©ressĂ©s sont soumises Ă  une dĂ©cision par consensus de la Commission consultative « Ciel ouvert Â» (CCCO), l'organisation chargĂ©e de faciliter l'application du traitĂ©, au sein de laquelle tous les États membres sont reprĂ©sentĂ©s. Elle siège Ă  Vienne, dans les locaux de l'OSCE. Huit États ont accĂ©dĂ© au traitĂ© depuis son entrĂ©e en vigueur en 2002 : la Finlande, la Suède, la Lituanie, la Bosnie-HerzĂ©govine, la Croatie, la SlovĂ©nie, l'Estonie et la Lettonie. La candidature de Chypre est en cours d'examen par la CCCO.

Contenu et mise en œuvre du traité

Territoire

Le traité Ciel ouvert s'applique au territoire sur lequel les États parties exercent leur souveraineté, qu'il soit continental ou insulaire, eaux intérieures et territoriales incluses. Le traité précise explicitement que l'intégralité du territoire d'un État partie est ouverte à l'observation. Les vols d'observation ne peuvent être restreints que pour des raisons de sécurité aérienne, et non pour des raisons de sécurité nationale.

Appareils

Boeing OC-135B Open Skies
Antonov An-30 russe en 2012.
Le premier Tu-214ON en vol en 2011.

Les appareils d'observation peuvent ĂŞtre fournis soit par la partie observante, soit par la partie observĂ©e, au choix de cette dernière. Tous les appareils et capteurs employĂ©s dans le cadre du traitĂ© Ciel ouvert doivent obtenir une certification spĂ©cifique ; il existe Ă©galement des procĂ©dures d'inspection avant les vols, pour s'assurer de la conformitĂ© au traitĂ© des dispositifs utilisĂ©s. L'appareil certifiĂ© pour les États-Unis est le Boeing OC-135 B Open Skies (version militaire du Boeing 707). Le Canada utilise un C-130 Hercules, Ă©quipĂ© d'une nacelle d'observation appelĂ©e « SAMSON » dont les coĂ»ts d'exploitation sont partagĂ©s avec les États d'Europe occidentale partie au traitĂ© (exceptĂ© le Royaume-Uni qui possède son propre dispositif, un Hawker Siddeley Andover modifiĂ©), qui emploient Ă©galement le C-130 Hercules.

La Bulgarie, la Roumanie, la Russie et l'Ukraine utilisent un dispositif monté sur un Antonov An-30. La République tchèque faisait de même jusqu'à ce qu'elle retire ses appareils du service en 2003. La Russie utilise également une variante du Tupolev Tu-154, à laquelle l'Allemagne recourait aussi jusqu'à ce que l'appareil soit détruit dans un accident, en 1997. La Russie a, en 2018, deux Tu-214ON en cours de certification pour ces missions dont le premier vol a lieu en 2011[6] - [7].

Capteurs

Les appareils certifiĂ©s « Ciel ouvert Â» peuvent ĂŞtre Ă©quipĂ©s « de camĂ©ras panoramiques, de camĂ©ras Ă  image par image, de camĂ©ras vidĂ©o, d’analyseurs infrarouges Ă  balayage linĂ©aire et d’un radar Ă  synthèse d'ouverture, autant d’instruments qui peuvent ĂŞtre utilisĂ©s par tous les temps, de jour comme de nuit[8] Â». La qualitĂ© des images prises doit permettre d'identifier les principaux Ă©quipements militaires, de manière Ă  assurer une transparence significative des forces militaires et de leurs activitĂ©s. D'autres catĂ©gories de capteurs peuvent ĂŞtre ajoutĂ©es, et la prĂ©cision des capteurs utilisĂ©s peut ĂŞtre augmentĂ©e, par accord entre les États parties. Les capteurs utilisĂ©s doivent pouvoir ĂŞtre acquis par l'ensemble des signataires.

La rĂ©solution des images est limitĂ©e Ă  :

  • 30 centimètres pour les capteurs photographiques et vidĂ©o ;
  • 50 centimètres pour les capteurs infrarouge ;
  • 3 mètres pour les capteurs Ă  imagerie radar.

Les données obtenues par l'État observateur doivent être accessibles à tout État partie qui en ferait la demande.

Quotas

Chaque État partie doit accepter de recevoir un certain nombre de vols d'observation (« quota passif Â») et peut mener, au maximum, autant de vols d'observation qu'il en a reçus (« quota actif Â»). L'État observĂ© doit ĂŞtre averti au moins 72 heures Ă  l'avance du vol d'observation que prĂ©voit l'État observant.

Articles connexes

Notes et références

  1. (en)Organization for Security and Co-operation in Europe
  2. Le Point 21 mai 2020 Trump dénonce le traité de ciel ouvert accusant Moscou de le violer
  3. « La Russie se retire du traité «Ciel ouvert» », Le Matin,‎ (ISSN 1018-3736, lire en ligne, consulté le )
  4. (en) Clement Charpentreau, « Russia gives US ultimatum for Open Skies Treaty reversal », sur https://www.aerotime.aero/, (consulté le )
  5. « Putin signs law taking Russia out of Open Skies arms control treaty », sur Reuters, (consulté le )
  6. (en) David Cenciotti, « Russia’s New Tu-214ON Open Skies Surveillance Aircraft Tracked Online During Flights Over Taganrog Region », sur https://theaviationist.com/, (consulté le ).
  7. https://www.airforce-technology.com/projects/tu-214on-open-skies-reconnaissance-aircraft/
  8. « Le TraitĂ© Ciel ouvert Â», article du site des forces armĂ©es canadiennes (forces.gc.ca) publiĂ© le 17 mai 2010.

Liens externes

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