Théorie analytique des nombres
En mathĂ©matiques, la thĂ©orie analytique des nombres est une branche de la thĂ©orie des nombres qui utilise des mĂ©thodes d'analyse mathĂ©matique pour rĂ©soudre des problĂšmes concernant les nombres entiers[1]. On considĂšre souvent qu'elle a commencĂ© en 1837, avec l'introduction par Peter Gustav Lejeune Dirichlet de ses fonctions L pour donner la premiĂšre preuve de son thĂ©orĂšme de la progression arithmĂ©tique[1] - [2]. Elle est connue pour ses rĂ©sultats sur les nombres premiers (impliquant le thĂ©orĂšme des nombres premiers et la fonction zĂȘta de Riemann) et la thĂ©orie additive des nombres (tels que la conjecture de Goldbach et le problĂšme de Waring).
Branches de la théorie analytique des nombres
La thĂ©orie analytique des nombres peut ĂȘtre divisĂ©e en deux branches principales, plus par le type de problĂšmes qu'elles tentent de rĂ©soudre que les diffĂ©rences fondamentales dans leurs techniques.
- La théorie multiplicative des nombres traite de la distribution des nombres premiers, ou l'estimation du nombre de nombres premiers dans un intervalle, et inclut le théorÚme des nombres premiers et le théorÚme de Dirichlet sur les progressions arithmétiques.
- La théorie additive des nombres s'intéresse à la structure additive des entiers, par exemple à la conjecture de Goldbach selon laquelle tout entier pair supérieur à 3 est la somme de deux nombres premiers. L'un des principaux résultats de la théorie additive est la solution du problÚme de Waring.
Histoire
Précurseurs
Une grande partie de la thĂ©orie analytique des nombres a Ă©tĂ© inspirĂ©e par le thĂ©orĂšme des nombres premiers. Soit Ï(x) la fonction de compte des nombres premiers qui donne le nombre de nombres premiers infĂ©rieur ou Ă©gaux Ă x, pour tout nombre rĂ©el x. Par exemple, Ï(10) = 4 car il y a quatre nombres premiers (2, 3, 5 et 7) infĂ©rieurs ou Ă©gaux Ă 10. Le thĂ©orĂšme des nombres premiers indique alors que x / ln(x) est une bonne approximation de Ï(x), en ce sens que la limite du quotient des deux fonctions Ï(x) et x / ln(x) lorsque x tend vers l'infini est 1 :
Adrien-Marie Legendre avait conjecturĂ© en 1797 que Ï(a) est approchĂ© par la fonction a/(A ln(a) + B), oĂč A et B sont des constantes non spĂ©cifiĂ©es. Dans la deuxiĂšme Ă©dition de son livre sur la thĂ©orie des nombres (1808), il a ensuite fait une conjecture plus prĂ©cise, avec A = 1 et B = â1,08366. Carl Friedrich Gauss avait dĂ©jĂ considĂ©rĂ© cette question : en 1792 ou 1793, selon son propre souvenir presque soixante ans plus tard dans une lettre Ă Encke (1849), il a Ă©crit sur sa table de logarithmes (il avait alors 15 ou 16 ans) la note brĂšve « Primzahlen unter ». Mais Gauss n'a jamais publiĂ© cette conjecture. En 1838, Peter Gustav Lejeune Dirichlet propose sa propre fonction d'approximation, le logarithme intĂ©gral li(x). Les deux formules de Legendre et de Dirichlet impliquent la mĂȘme Ă©quivalence asymptotique conjecturĂ©e de Ï(x) et x / ln(x) mentionnĂ©e ci-dessus, bien que l'approximation de Dirichlet soit considĂ©rablement meilleure si l'on considĂšre les diffĂ©rences, plutĂŽt que les quotients.
Dirichlet
C'est généralement à Dirichlet qu'on attribue la création de la théorie analytique des nombres[3], un domaine dans lequel il a démontré plusieurs résultats profonds et a introduit des outils fondamentaux, dont beaucoup ont été nommés plus tard d'aprÚs lui. En 1837, il publie le théorÚme de la progression arithmétique, en utilisant des concepts d'analyse mathématique pour aborder un problÚme d'algÚbre et ainsi créer la branche de la théorie analytique des nombres. En prouvant ce théorÚme, il introduit ses caractÚres et ses fonctions L[3] - [4]. En 1841, il généralise son théorÚme sur les progressions arithmétiques à l'anneau des entiers de Gauss[5].
Tchebychev
Dans deux articles de 1848 et 1850, le mathĂ©maticien russe Pafnouti Tchebychev a tentĂ© de prouver le thĂ©orĂšme des nombres premiers. Son travail est remarquable pour l'utilisation de la fonction zĂȘta ζ(s) (pour s rĂ©el, comme les travaux de Leonhard Euler, en 1737) prĂ©cĂ©dant le cĂ©lĂšbre mĂ©moire de Riemann de 1859, et il rĂ©ussit Ă prouver une forme lĂ©gĂšrement plus faible du thĂ©orĂšme, Ă savoir que si la limite de Ï(x)/(x/ln(x)) lorsque x tend vers l'infini existe, alors elle est nĂ©cessairement Ă©gale Ă 1[6] et en donnant par ailleurs un encadrement asymptotique de ce quotient entre deux constantes trĂšs proches de 1[7]. Bien que l'article de Tchebychev ne prouve pas le thĂ©orĂšme des nombres premiers, ses estimations de Ï(x) Ă©taient assez fortes pour prouver le postulat de Bertrand, selon lequel il existe un nombre premier entre n et 2n pour tout entier n â„ 2.
Riemann
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« âŠil est trĂšs probable que toutes les racines sont rĂ©elles. Il serait Ă dĂ©sirer, sans doute, que lâon eĂ»t une dĂ©monstration rigoureuse de cette proposition ; nĂ©anmoins jâai laissĂ© cette recherche de cĂŽtĂ© pour le moment aprĂšs quelques rapides essais infructueux, car elle paraĂźt superflue pour le but immĂ©diat de mon Ă©tude.. » |
Bernhard Riemann a fait de cĂ©lĂšbres contributions Ă la thĂ©orie analytique des nombres. Dans le seul article qu'il ait publiĂ© sur le sujet de la thĂ©orie des nombres, Sur le nombre de nombres premiers infĂ©rieurs Ă une taille donnĂ©e, il Ă©tudie la fonction zĂȘta de Riemann et Ă©tablit son importance pour la comprĂ©hension de la distribution des nombres premiers. Il a fait une sĂ©rie de conjectures sur les propriĂ©tĂ©s de la fonction zĂȘta, dont l'une est l'hypothĂšse de Riemann.
Hadamard et de la Vallée-Poussin
En prolongeant les idĂ©es de Riemann, deux preuves du thĂ©orĂšme des nombres premiers furent obtenues indĂ©pendamment par Jacques Hadamard et Charles Jean de la VallĂ©e-Poussin et parurent la mĂȘme annĂ©e (1896). Les deux dĂ©monstrations utilisaient des mĂ©thodes d'analyse complexe, Ă©tablissant comme lemme principal que la fonction zĂȘta de Riemann ζ(s) est non nulle pour toutes les valeurs complexes de partie rĂ©elle 1 et de partie imaginaire strictement positive[8].
Développements récents
Le développement technique le plus important aprÚs 1950 a été le développement de la théorie des cribles[9], en particulier dans les problÚmes multiplicatifs. Ceux-ci sont de nature combinatoire, et assez variés. La branche de la théorie combinatoire a été fortement influencée par la théorie analytique des nombres sur les limites supérieures et inférieures. Un autre développement récent est la théorie probabiliste des nombres[10], qui utilise des méthodes de la théorie des probabilités pour estimer la distribution des fonctions théoriques des nombres, telles que le nombre de diviseurs d'un nombre.
Les développements en théorie analytique des nombres sont souvent des raffinements de techniques antérieures, qui réduisent les termes d'erreur et élargissent leur champ d'applicabilité. Par exemple, la méthode du cercle de Hardy et Littlewood a été conçue comme s'appliquant aux séries de puissance prÚs du cercle unité dans le plan complexe ; il est maintenant pensé en termes de sommes exponentielles finies. Les domaines de l'approximation diophantienne et de la théorie des corps se sont étendus au point que leurs techniques soient applicables à la conjecture de Mordell.
ProblÚmes et résultats
Les thĂ©orĂšmes et les rĂ©sultats de la thĂ©orie analytique des nombres tendent Ă ne pas ĂȘtre des rĂ©sultats structuraux exacts sur les entiers. Au lieu de cela, ils donnent des limites et des estimations pour diverses fonctions, comme l'illustrent les exemples suivants.
Théorie multiplicative des nombres
Euclide a montré qu'il existe une infinité de nombres premiers. Une question importante est de déterminer la distribution de ceux-ci ; c'est-à -dire une description approximative du nombre de nombres premiers qui sont plus petits qu'un nombre donné. Gauss, entre autres, aprÚs avoir calculé une grande liste de nombres premiers, a conjecturé que le nombre de nombres premiers inférieur ou égaux à un grand nombre N était proche de la valeur de l'intégrale
- .
En 1859, Bernhard Riemann utilisa l'analyse complexe, et une fonction connue sous le nom de fonction zĂȘta de Riemann, pour dĂ©river une expression analytique du nombre de nombres premiers infĂ©rieurs ou Ă©gaux Ă un nombre rĂ©el x. Le terme principal dans la formule de Riemann Ă©tait exactement l'intĂ©grale ci-dessus, donnant du poids Ă la conjecture de Gauss. Riemann a trouvĂ© que les termes d'erreur dans cette expression, et donc la maniĂšre dont les nombres premiers sont distribuĂ©s, sont Ă©troitement liĂ©s aux zĂ©ros complexes de la fonction zĂȘta. En utilisant les idĂ©es de Riemann, Jacques Hadamard et Charles Jean de la VallĂ©e-Poussin ont dĂ©montrĂ© la conjecture de Gauss. En particulier, ils ont prouvĂ© le thĂ©orĂšme des nombres premiers. C'est un rĂ©sultat central en thĂ©orie analytique des nombres. Autrement dit, compte tenu d'un grand nombre N, le nombre de nombres premiers infĂ©rieurs ou Ă©gaux Ă N vaut environ N/ln(N). Plus gĂ©nĂ©ralement, la mĂȘme question peut ĂȘtre posĂ©e sur le nombre de nombres premiers dans toute suite arithmĂ©tique an + b pour tout entier n. Dans l'une des premiĂšres applications des techniques de la thĂ©orie analytique des nombres, Dirichlet a prouvĂ© que toute suite arithmĂ©tique avec a et b premiers entre eux contient une infinitĂ© de nombres premiers. Le thĂ©orĂšme des nombres premiers peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ© Ă ce problĂšme ;
soit
- ,
alors, si a et b sont premiers entre eux,
oĂč dĂ©signe l'indicatrice d'Euler.
Il y a aussi beaucoup de conjectures en théorie des nombres dont les preuves semblent trop difficiles pour les techniques actuelles, telles que la conjecture des nombres premiers jumeaux qui conjecture une infinité de nombres premiers p tels que p + 2 soit aussi premier. En supposant la conjecture d'Elliott-Halberstam vraie, il a été récemment démontré qu'il y existe une infinité de nombres premiers p tels que p + k soit premier pour au moins un k †12.
Théorie additive des nombres
L'un des problÚmes les plus importants de la théorie additive des nombres est le problÚme de Waring, qui consiste à déterminer s'il est possible, pour tout k ℠2, d'écrire n'importe quel nombre entier positif comme la somme d'un nombre borné de puissances k,
- .
Le cas des carrés (k = 2) a été traité par Lagrange en 1770, qui a prouvé que tout entier positif est la somme d'au plus quatre carrés. Le cas général a été prouvé par Hilbert en 1909. Une percée importante a été l'application d'outils analytiques au problÚme par Hardy et Littlewood. Ces techniques sont connues sous le nom de méthode du cercle, et donnent des majorations explicites de la fonction G(k), le plus petit nombre de puissances k nécessaires, comme
- .
ProblĂšmes diophantiens
Les équations diophantiennes concernent les solutions entiÚres d'équations polynomiales : on peut étudier la distribution des solutions, c'est-à -dire compter les solutions selon une certaine mesure de « taille ».
Un exemple important est le problÚme du cercle de Gauss, qui demande les points à coordonnées entiÚres (x, y) qui satisfont
- .
En termes gĂ©omĂ©triques, Ă©tant donnĂ© un disque de rayon r centrĂ© sur l'origine dans le plan, le problĂšme est de savoir combien de points se trouvent dans le disque ou sur son bord. Il n'est pas difficile de prouver que la rĂ©ponse est Ï r2 + E(r), pour une certaine fonction E telle que . Encore une fois, la difficultĂ© du problĂšme rĂ©side dans l'obtention de majorants plus fins de l'erreur E(r).
Gauss a montrĂ© que E(r) = O(r). SierpiĆski montre, en 1906, que E(r) = O(r2/3). En 1915, Hardy et Landau ont chacun montrĂ© que l'on n'a pas E(r) = O(r1/2). En 2000, Martin Huxley (en) a montrĂ©[11] que E(r) = O(r131/208), qui est le meilleur rĂ©sultat publiĂ© aujourd'hui.
Méthodes de la théorie analytique des nombres
SĂ©rie de Dirichlet
L'un des outils les plus utiles en théorie multiplicative des nombres est les séries de Dirichlet, qui sont des fonctions à variable complexe définie par une série de la forme
- .
Selon le choix des coefficients , cette sĂ©rie peut converger partout, nulle part ou sur un demi-plan. Dans de nombreux cas, mĂȘme lorsque la sĂ©rie ne converge pas partout, la fonction holomorphe qu'elle dĂ©finit peut ĂȘtre prolongĂ©e analytiquement en une fonction mĂ©romorphe sur l'ensemble du plan complexe. L'utilitĂ© de telles fonctions dans les problĂšmes multiplicatifs peut ĂȘtre vue dans l'identitĂ© formelle
- ;
les coefficients du produit de deux sĂ©ries de Dirichlet sont donc les convolutions des coefficients d'origine. En outre, des techniques telles que la sommation par parties et les thĂ©orĂšmes taubĂ©riens peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour obtenir des informations sur les coefficients Ă partir d'informations analytiques sur la sĂ©rie de Dirichlet. Ainsi, une mĂ©thode courante pour estimer une fonction multiplicative est de l'exprimer comme une sĂ©rie de Dirichlet (ou un produit de sĂ©ries de Dirichlet plus simples en utilisant des identitĂ©s de convolution) et d'examiner cette sĂ©rie comme une fonction complexe.
Fonction zĂȘta de Riemann
Euler a montré que le théorÚme fondamental de l'arithmétique implique le produit eulérien
- .
La preuve d'Euler de l'infinitĂ© des nombres premiers utilise la divergence du terme Ă gauche pour s = 1 (la sĂ©rie harmonique), un rĂ©sultat purement analytique. Euler a Ă©galement Ă©tĂ© le premier Ă utiliser des arguments analytiques dans le but d'Ă©tudier les propriĂ©tĂ©s des entiers, notamment en construisant des sĂ©ries gĂ©nĂ©ratrices. Ce fut le dĂ©but de la thĂ©orie analytique des nombres[12]. Plus tard, Riemann a considĂ©rĂ© cette fonction pour des valeurs complexes de s et a montrĂ© que cette fonction peut ĂȘtre Ă©tendue sur tout le plan complexe avec un pĂŽle en s = 1. Cette fonction est maintenant connue sous le nom de fonction zĂȘta de Riemann ζ(s). Dans son article de 1859, Riemann conjectura que tous les zĂ©ros « non triviaux » de ζ reposaient sur la droite mais n'a jamais fourni une preuve de cette dĂ©claration. Cette conjecture, appelĂ©e l'hypothĂšse de Riemann, a de nombreuses implications profondes en thĂ©orie des nombres ; beaucoup de thĂ©orĂšmes importants ont Ă©tĂ© prouvĂ©s en supposant qu'elle est vraie. Par exemple, sous l'hypothĂšse de Riemann, le terme d'erreur dans le thĂ©orĂšme des nombres premiers est .
Au dĂ©but du XXe siĂšcle, G. H. Hardy et Littlewood ont prouvĂ© de nombreux rĂ©sultats sur la fonction zĂȘta dans le but de prouver l'hypothĂšse de Riemann. En 1914, Hardy a prouvĂ© qu'il y a une infinitĂ© de zĂ©ros de la fonction zĂȘta sur la bande critique . Cela a conduit Ă plusieurs thĂ©orĂšmes dĂ©crivant la densitĂ© des zĂ©ros sur la bande critique.
Notes et références
- (en) Tom M. Apostol, Introduction to Analytic Number Theory, Springer, (lire en ligne), p. 7.
- Harold Davenport, Multiplicative Number Theory, Springer, coll. « GTM » (no 74), , 3e éd., p. 1.
- (en) Timothy Gowers, June Barrow-Green et Imre Leader, The Princeton Companion to Mathematics, Princeton, Princeton University Press, , 1034 p. (ISBN 978-0-691-11880-2, lire en ligne), p. 764-765.
- Shigeru Kanemitsu et Chaohua Jia, Number Theoretic Methods : Future Trends, Springer, , 439 p. (ISBN 978-1-4020-1080-4), p. 271-274.
- (en) JĂŒrgen Elstrodt, « The Life and Work of Gustav Lejeune Dirichlet (1805-1859) », dans Analytic Number Theory: A Tribute to Gauss and Dirichlet, coll. « Clay Mathematics Proceedings » (no 7), (lire en ligne).
- (en) N. Costa Pereira, « A short proof of Chebyshev's theorem », Amer. Math. Month., vol. 92, no 7,â , p. 494-495 (JSTOR 2322510).
- (en) M. Nair, « On Chebyshev-Type Inequalities for Primes », Amer. Math. Month., vol. 89, no 2,â , p. 126-129 (DOI 10.2307/2320934, JSTOR 2320934).
- (en) A. E. Ingham, The Distribution of Prime Numbers, Cambridge, Cambridge University Press, , 114 p. (ISBN 0-521-39789-8), p. 2-5.
- (en) Gérald Tenenbaum, Introduction to Analytic and Probabilistic Number Theory, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Studies in Advanced Mathematics » (no 46), (ISBN 0-521-41261-7), p. 56.
- Tenenbaum 1995, p. 267.
- (en) M. N. Huxley, « Integer points, exponential sums and the Riemann zeta function », Number Theory for the Millennium, vol. II, Urbana, IL, 2000, p. 275-290, A K Peters, Natick, MA, 2002, lien Math Reviews.
- (en) Henryk Iwaniec et Emmanuel Kowalski, Analytic Number Theory, coll. « AMS Colloquium Pub. » (vol. 53), 2004.