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Théophile Marie Brébant

Théophile Marie Brébant (Plésidy, Guingamp, ) est un officier français qui participa à la Première Guerre mondiale, à la Guerre du Rif et à la Seconde Guerre mondiale. Il termina sa carrière avec le grade de colonel[1].

Théophile Marie Brébant
Théophile Marie Brébant
Colonel Brébant

Surnom « Vieux brave »,
surnom que lui donnaient ses hommes au 117e RI
Naissance
Plésidy, France
Décès
Guingamp, France
Origine Drapeau de la France Français
Allégeance Drapeau de la France France
Arme Infanterie
Grade Colonel
Années de service 19081947
Commandement Compagnie du 48e R.I
Compagnie du R.M.L.E
Compagnie du 146erégiment d'infanterie de forteresse
2e Bataillon du 117e R.I
Conflits Première Guerre mondiale
Guerre du Rif
Seconde Guerre mondiale
Faits d'armes Bataille de la Marne
Bataille de Verdun
Bataille de France
Distinctions Commandeur de la Légion d'honneur
Croix de guerre 1914-1918
(4 citations dont 1 à l'ordre de l'armée)
Croix de guerre 1939-1945
(2 citations à l'ordre de l'armée)
Croix de guerre des TOE
(1 citation à l'ordre de la division)
Croix du combattant
Hommages Nom d'une rue à Guingamp
Nom d'une rue à Ploumagoar

Carrière

Engagé le jusqu'au , il fut incorporé au cours de sa carrière dans les unités suivantes : 48e RI · 1er REI · 3e REI · 41e RI · 146e RI · 117e RI.

La Première Guerre mondiale

Pendant la Première Guerre mondiale, il est commandant de compagnie et reçoit durant la campagne quatre citations[2].

« Cet officier est blessé grièvement le d'un éclat d'obus, puis brûlé par l'ypérite au bois de la tuilerie le lors de l'attaque du bois du Plessier[3]. Au cours des opérations du 30 mai au , n'a cessé de se dépenser sans compter. Toujours sur la brèche, de jour comme de nuit communiquant à tous son énergie, exaltant le moral de ses hommes, faisant lui-même le coup de feu. Il a été un bel exemple pour sa compagnie qui, malgré de dures fatigues, a fourni un effort extraordinaire et causé à l'ennemi des pertes élevées[4]. »

« Commandant de compagnie de haute valeur. Perpétuellement en contact avec l’ennemi pendant huit jours de bataille, a réussi à plusieurs reprises dans des conditions difficiles, à rompre le combat, sans laisser un homme, même blessé, aux mains de l’ennemi, s’est distingué plus récemment par son entrain à la tête de sa compagnie qui a fait une centaine de prisonniers[5]. »

L'entre-deux-guerres

Après la guerre, il est nommé comme capitaine dès le au Maroc, où il se fait remarquer le dans la région de Fez avec la 3e compagnie du 3e régiment étranger (RMLE) en assurant la protection du flanc gauche menacé par les insoumis. Il n'a décroché qu'à 18 heures, donnant ainsi le temps nécessaire à la 2e compagnie de s'installer sur les nouvelles positions[6]. Il est présent au Maroc jusqu'au affecté au 3e Étranger notifiée (service)[6].

Puis réintégré en France au 41e régiment d'infanterie (Rennes) à compter du , où il prend le commandement de la 6e compagnie jusqu'au .

Le , il prend les fonctions de capitaine major de fortification au camp de Zimming au 146e régiment d'infanterie de forteresse où il reçoit un témoignage de satisfaction du général commandant la région fortifié de Metz[7] :

« Chargé de diriger les travaux d'organisation défensive sur la ligne Maginot sur la position de couverture, s'est donné à cette tâche avec un dévouement et ardeur dignes d'éloges ; a obtenu dans l'exécution le meilleur rendement. »

La Seconde Guerre mondiale

Il est affecté au 117e régiment d'infanterie (au Mans) le , commandant du 2e bataillon jusqu'au . Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, il commande un régiment qui est engagé dans la zone d'armée D le , où il a pour mission de tenir le village de Berny-en-Santerre avec le 2e bataillon du 117e du Mans qui se trouve réduit par les assauts des chars et de l'infanterie ennemie. Il est alors cité à l'ordre de l'armée[8] - [9] Lors des combats qui se sont déroulés du 25 mai au , il s'est emparé, à la tête de son bataillon, d'un village tenu par l'ennemi en prenant directement le commandement de ceux qui hésitaient devant une contre-attaque ennemie, les a portés en avant, les galvanisant par son exemple[9].

Il est prisonnier du au en Allemagne à Hoyerswerda, au camp d'Elsterhorst « Oflag IVD » en Silésie à la limite de la frontière germano-polonaise[9].

Le , de retour en France, il est soigné à l'hôpital du Val de Grâce. Puis il est placé en convalescence jusqu'au . Ensuite, il est rayé des cadres de l'armée et placé en retraite.

Rappelé à l'activité le , il est affecté au bureau de garnison du Mans, jusqu'au . Promu au grade de lieutenant-colonel de réserve à titre définitif le .

Autorisé à servir par contrat de six mois renouvelable, il se voit confier par le colonel directeur des DPGA (dépôts de prisonniers de guerre de l'Axe) de la 4e région[10], le commandement du dépôt no 403 PGA (Camp de prisonniers allemands à Mulsanne) (Sarthe) du au [11].

Démobilisé à l'expiration de son contrat, âgé de 57 ans, il se retire au Mans, 101 rue du Bourg-Belé. Il est ensuite rayé des cadres de réserves de l'armée de terre par décret du . Il décédera le à Guingamp à l’âge de 75 ans.

Témoignages

  • Recherche de témoignage : par le commandant Pocard Michel, ancien du 117e R.I., président de l'amicale du même régiment du (Mans)[12]
1937-1940. Le Commandant Brébant était un homme sec, au visage buriné par le temps, la grande guerre et les campagnes de la légion étrangère, connu pour sa sévérité, ses exigences sur la tenue, son besoin d'action, sa parole brève, ses ordres précis, il en imposait à tous. Mais il était foncièrement bon, il avait comme surnom « vieux brave » et si, entre soi, on se permettait de l'appeler ainsi, c'est par sentiment respectueux d'amitié.
  • Écrit par le Lieutenant Jacques Eynaud De Faÿ[14]
« Cette génération d'officiers a donné à la France plus que leur vie, une grandeur d'âme. »
De la bouche du commandant Brébant à son bataillon.
« Nous allons nous battre. Devant l’ennemi, s'il y a un déserteur qui provoque la mort de son camarade, j’ai une balle pour lui dans mon revolver. Si vous voyez que je fuis ou que je ne suis pas à la hauteur devant l’ennemi, abattez-moi. »
Au début, ses hommes ne l’appréciaient guère, certains disaient : « dès les premiers accrochages avec l’ennemi, la première balle serait pour lui ». Voyant le courage de cet officier combattant l’ennemi avec un héroïsme d'un grand chef, galvanisant son bataillon, à chaque demande de sa part, concernant un volontaire pour allez de l’avant avec lui, ce n’était pas un, mais vingt, trente, quarante, cinquante qui se portaient volontaires. Le commandant était debout, il portait ses yeux à ses jumelles, les balles lui sifflaient dessus, nous étions allongés avec le capitaine : « mon commandant vous allez vous faire tuer. » Le commandant répliqua « mon capitaine, si je me fais tuer, vous viendrez me remplacer. » Toujours en avant des voltigeurs pour tirer ses câbles de transmissions, le soldat Levêque, repéré par un avion mouchard ennemi, sur la demande du commandant les postes de transmissions ont été mis dans un puits, car les tirs de l’artillerie ennemie se rapprochaient, de plus en plus. Le soldat Levêque Robert a combattu avec l’héroïsme d’un ancien de la grande guerre, comme tous ses camarades du bataillon, étant galvanisé par le commandant Brébant. « Nous nous allongions tellement bas que nous avions nos vareuses striées de marques de balles. J’ai un camarade qui m’a remplacé à l’endroit où j’avais tiré des centaines de balles, les douilles étaient encore toutes chaudes, il a reçu entre les deux yeux une balle, il s’était marié il n’y avait pas si longtemps, pauvre de lui. J’ai dû certainement tuer des Allemands ? « Si nous avions pu avoir les mêmes équipements que l’ennemi, les données auraient changé. L’ennemi était étonné de voir la résistance acharnée du 117e RI. » Après plusieurs jours de combat, le commandant Brébant, puis le reste de son bataillon, se sont rendus faute de munitions. L’ennemi était effaré par l’audace et le courage de cet officier puis de ces quelques soldats mal équipés. « Actuellement, moi je pense à Bazeilles, la dernière cartouche 1870. » L'ennemi a rendu hommage au bataillon comme si s’était un de leurs régiments de fer (régiment d'élite). Le commandant dit « soyez fiers de vous, de votre régiment, vous vous êtes bien battus, la tête haute, attacher vos vareuses, ils vont nous rendre les honneurs militaires. Honneur et respect à nos morts. »

Robert Levêque dit « Nous nous sentions invulnérables avec notre commandant, il aurait pu et dû finir général ».

Famille

Son frère Albert Marie Brébant, né en 1898 à Ploumagoar, un des plus jeunes engagés de la Marine nationale à 16 ans et demi[16] a combattu pendant toute la Première Guerre mondiale et a reçu la croix de guerre avec plusieurs citations. Son beau-frère, Hubert Mespléde, né en 1903 et sous-officier de carrière, a reçu l'ordre honorifique, la Nichan Iftikhar, puis la médaille militaire[17]. Son gendre le professeur André Lemariey, un des créateurs de l'ORL infantile, chef du service à l'hôpital Trousseau de Paris[18]. Ancien interne des hôpitaux de Paris lauréat de l'assistance publique (prix d'otologie 1927) Assistant du service de Laryngologie de l'hôpital Saint-Antoine. Ancien moniteur de tubage et de trachéotomie à l'hôpital Trousseau. Maintenant, un pavillon porte son nom[19].

Hommage

On trouve aujourd'hui une rue au nom du « Colonel Brébant » à Guingamp et à Ploumagoar.

Décorations

Commandeur de la Légion d'honneur Croix de guerre 1914-1918 Croix de guerre 1939-1945
Croix de guerre des théâtres d'opérations extérieurs Croix du Combattant Médaille coloniale
Médaille commémorative de la guerre 1914-1918 Médaille Interalliée 1914-1918 Médaille commémorative de la guerre 1939-1945
Insigne des blessés militaires Médaille commémorative de la bataille de la Marne Médaille commémorative de la bataille de Verdun
Médaille commémorative de la bataille de la Somme

Intitulés des décorations françaises

* Chevalier le * Officier le

* commandeur le 

Notes et références

  1. j.o no 13 du
  2. j.o no 198 du
  3. j.o ordre n.8568 du
  4. Brébant Théophile Marie, capitaine commandant la 1re compagnie du 48e R.I. Extrait de l’arrêté en date du . Publiée au journal officiel du . Portant nominations dans la légion d’honneur
  5. j.o le
  6. note n.2691 du
  7. ordre n.1094 le
  8. état des services no 28526/41 dérogation ministère de la défense no -005768
  9. décision numéro 6008 CAB du
  10. « Le camp d'officiers de guerre allemands de Mulsanne1945-1947 », sur pagesperso-orange.fr (consulté le )M
  11. revue de l'organe de l'amicale des 115e 315e 117e 317e 217e R.I. fondée en 1915, dans les tranchées par le sergent R. Clain, du 115e, au secteur des marquis).
  12. livre le solitaire de Bellefontaine les éditions du cèdre Paris - (archives château de Vincennes) le Lt Jacques Eynaud De Faÿ était le chef de la section des mitrailleuses, sous les ordres du commandant Brébant alors chef du 2e bataillon du 117e régiment d'infanterie du Mans (né le 8 mars 1909, décédé le 19 février 2009).
  13. du livre le solitaire de Bellefontaine les éditions du cèdre Paris - (archives château de Vincennes) le Lt Jacques Eynaud De Faÿ était le chef de la section des mitrailleuses, sous les ordres du commandant Brébant alors chef du 2e bataillon du 117e régiment d'infanterie du Mans (né le 8 mars 1909, décédé le 19 février 2009)
  14. (Témoignage de Robert Levêque dans la revue du 117 R.I. typographie plon, 8 rue Garancière Paris librairie Plon. Monsieur Robert Levêque était un soldat dans la compagnie de transmissions du 117e R.I., appartenant au (Bataillon Brébant) 2e Bataillon. Il a été reconnu comme « brave » par le Président de la République Monsieur Nicolas Sarkozy a reçu la médaille militaire le 7 septembre 2008 à Fontainebleau).
  15. j.o no 10 308/DEF/DAJ/AA4 du 16.04.1981 Marine nationale
  16. Grande Chancellerie de la Légion d'honneur, bureau de la Médaille militaire, 1 rue de Solférino 75700 Paris 07 SP.
  17. Professeur André Lemariey
  18. Un pavillon porte son nom
  19. Attestation de la Grande chancellerie de la Légion d'honneur au grade de commandeur

Voir aussi

Liens externes

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