TempĂȘte Zeus
La tempĂȘte Zeus est une tempĂȘte synoptique hivernale ayant balayĂ© la France les lundi et mardi , sur une trajectoire nord-ouest/sud-est (FinistĂšre/Alpes-Maritimes puis Corse). La particularitĂ© de cette tempĂȘte a Ă©tĂ© son renforcement rapide entraĂźnant des vents beaucoup plus puissants qu'initialement prĂ©vus. Ce creusement rapide a fait qu'elle n'a pas affectĂ© les Ăźles Britanniques et s'est affaiblie aussi rapidement en quittant le territoire français[1]. Les rafales, non les vents soutenus, ont ponctuellement atteint une puissance Ă©quivalente Ă un ouragan de catĂ©gorie 3.
Pays | |
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Régions affectées |
Type |
TempĂȘte synoptique hivernale |
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Vent maximal |
Rafales de 193 km/h |
Pression minimale |
999 hPa |
Date de formation | |
Date de dissipation | |
Durée |
3 jours |
Nombre de morts |
2 |
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Destructions notables |
600 000 foyers privés d'électricité, chutes d'arbres |
Ăvolution mĂ©tĂ©orologique
Depuis quelques jours, un fort courant d'ouest rĂ©gnait de l'Atlantique vers l'Europe centrale. Ă 9 000 mĂštres d'altitude, un courant-jet de 250 et 300 km/h soufflait au-dessus de la France produisant de nombreuses dĂ©pressions successives[2]. Ă l'approche d'une de ces dĂ©pressions qui se creusa le 5 mars au soir, laissant entrevoir l'Ă©ventualitĂ© de la formation d'un coup de vent voire d'une tempĂȘte, le site Keraunos actualisa les prĂ©visions selon les modĂšles mĂ©tĂ©orologiques affichant des maximales de vents Ă 115 km/h[3]. Le soir mĂȘme, MĂ©tĂ©o-France mit en alerte 19 dĂ©partements de la façade Ouest.
TĂŽt le 6 mars, la tempĂȘte en phase de creusement rapide, se situait au large immĂ©diat de la Cornouailles anglaise avec une pression centrale de 999 hPa[4]. Les premiĂšres rafales violentes touchĂšrent la pointe du FinistĂšre vers 6 heures. Elles atteignaient dĂ©jĂ 104 km/h Ă la pointe de Penmarch et 132 km/h sur l'Ăźle d'Ouessant. La rafale la plus forte de la tempĂȘte atteignant 193 km/h fut enregistrĂ©e sur cette pĂ©riode Ă Camaret-sur-Mer[4]. Ces trĂšs fortes rafales sur la Bretagne ont Ă©tĂ© dues Ă l'Ă©mergence d'un courant-jet d'occlusion (sting jet)[5].
Ă 9 heures, les vents augmentĂšrent en intensitĂ© de l'intĂ©rieur de la Bretagne au nord de la Nouvelle-Aquitaine en passant par les Pays de la Loire avec plus de 130 km/h localement dans les terres, comme Ă Rostrenen, et encore plus le long des cĂŽtes[4]. Ă 15 heures, la dĂ©pression continuait sa rapide progression en direction de la rĂ©gion Auvergne-RhĂŽne-Alpes[4]. Des rafales de 100 Ă 130 km/h furent enregistrĂ©es sur le sud du massif central, le Languedoc et l'HĂ©rault, oĂč une rafale de 120 km/h fut enregistrĂ©e Ă Montpellier vers 16 heures, fait rare pour cette ville, en approchant un prĂ©cĂ©dent record datant de dĂ©cembre 1997[6]. Ă 18 heures, la tempĂȘte s'Ă©tendit sur l'extrĂȘme sud-est du pays, donnant des vents violents d'ouest sur la CĂŽte Bleue, au large de Marseille, les vagues atteignant 6 m et les rafales de 185 et 174 km/h Ă Saint-RaphaĂ«l et Saint-CĂ©zaire-sur-Siagne, respectivement dans les dĂ©partements du Var et des Alpes-Maritimes[4].
Enfin, la tempĂȘte atteignit la Corse durant la nuit du 6 au 7 mars avec des vents violents soufflant parfois jusqu'Ă 157 km/h en rafale Ă Ajaccio[4].
En seconde partie de journée du , le phénomÚne s'éloigna vers la mer Adriatique en perdant peu à peu de son intensité pour finalement se dissiper le 8 mars.
Impact
France
Le bilan humain en France fait état de deux morts (dans les Alpes-de-Haute-Provence et la Dordogne, dues à des chutes d'arbres) et d'une dizaine de blessés sur tout le territoire par la chute d'arbres et de débris volants[7]. 600 000 foyers sont privés d'électricité au soir du [8]. Les dégùts sont importants (arbres arrachés, toitures endommagées, poids-lourds renversés, etc.). La mer associée à une forte houle a créé des épisodes remarquables de vague-submersion, tant sur la façade atlantique que sur les rivages méditerranéens. Autres vitesses de vents enregistrées[9] : 191 km/h à Ouessant,157 km/h à Saint-Nazaire,145 km/h à Calvi, 142 km/h à Landerneau, 133 km/h à Quimper, 126 km/h à l'ßle de Ré, 115 km/h à La Rochelle.
Les trains interurbains sur les lignes de Paris vers Clermont-Ferrand, l'Auvergne, Bordeaux et la Bretagne furent retardés ou annulés pendant plusieurs heures en raison des arbres et des débris sur les lignes[7]. De nombreux services ferroviaires locaux furent également touchés. Les vols furent perturbés aux aéroports de Nantes et de Lorient, et les services de traversier locaux annulés[7]. Les retards de vols furent aggravés par les grÚves des contrÎleurs aériens. Tous les vols et les traversiers en provenance et à destination de la Corse furent annulés[7].
Suisse
En Suisse, Zeus n'a touché que marginalement le pays. Elle a provoqué localement la chute de neige, la plus importante de l'hiver 2016/2017 dans les Alpes occidentales et le Bas-Valais. En 24 heures, il est tombé de 61 cm au centre de ski La Creusaz, de 55 cm à LoÚche-les-Bains et encore de 40 cm à Morgins[2]. Des vents maximaux de prÚs de 150 km/h furent mesurés en montagnes du massif du Jura à La DÎle et à Chasseral, et jusqu'à 140 km/h dans les Alpes. En plaine, sur les régions limitrophes de la France, des vents à 80 km/h furent notés à GenÚve, Nyon et La Brévine[2].
Comparaisons
Avec une vitesse maximale de vents enregistrĂ©e Ă Camaret-sur-Mer de l'ordre de 193 km/h[9], ceci en fait un Ă©vĂ©nement mĂ©tĂ©orologique d'une intensitĂ© peu courante, aux valeurs approchant celles de la tempĂȘte Martin en dĂ©cembre 1999 (198 km/h) mais d'un degrĂ© moindre que celle d'octobre 1987 ayant causĂ© de gros ravages en Bretagne et sur les Ăźles Britanniques. Le point commun de ces tempĂȘtes synoptiques sortant d'un schĂ©ma classique est que la dĂ©pression se creuse trĂšs rapidement au dernier moment, nommĂ©es bombes mĂ©tĂ©orologiques, gĂ©nĂ©rant des rafales souvent supĂ©rieures Ă celles annoncĂ©es par les prĂ©visionnistes.
Notes et références
- Lucie Bras, « TempĂȘte Zeus: «Un hiver sans tempĂȘte, ça n'arrive jamais», explique un mĂ©tĂ©orologue », sur 20minutes.fr, (consultĂ© le ).
- « Nom de Zeus ! », Le temps aujourd'hui, MétéoSuisse, (consulté le ).
- « Demain, nouvel Ă©pisode de vent fort au passage de la dĂ©pression #Zeus : 100/115 km/h sur le nord-ouest et littoral mĂ©diterranĂ©en. #tempĂȘte », Keraunos, (consultĂ© le ).
- « TempĂȘte Zeus : forte tempĂȘte hivernale », ActualitĂ© mĂ©tĂ©o, La ChaĂźne MĂ©tĂ©o, (consultĂ© le ).
- « #TempĂȘte #Zeus : l'image vapeur d'eau suggĂšre le dĂ©veloppement d'un sting jet, responsable de ces exceptionnelles rafales sur #FinistĂšre. #tempĂȘte », Keraunos, (consultĂ© le ).
- « Montpellier : Cela fait 20 ans que le vent n'avait pas soufflé aussi fort. », 20 Minutes, (consulté le ).
- (en) « Windstorm Zeus », Reactions,â (lire en ligne).
- Agence France-Presse, « TempĂȘte Zeus : 220 000 foyers toujours privĂ©s dâĂ©lectricitĂ© », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « TempĂȘte majeure Zeus : nombreux records », ActualitĂ© mĂ©tĂ©o, La ChaĂźne MĂ©tĂ©o, (consultĂ© le ).