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TempĂȘte de 1987

La tempĂȘte de 1987 est une tempĂȘte trĂšs violente qui a frappĂ© le jeudi la Bretagne et le Cotentin avant d'atteindre les Ăźles Britanniques. Son intensitĂ© Ă©tait telle qu'elle a causĂ© des dommages Ă©quivalents Ă  ceux d'un ouragan de force 3 dans l'Ă©chelle de Saffir-Simpson ce qui lui a valu le nom d'« Ouragan de 1987 » dans certains milieux. Cependant, il s'agissait d'une dĂ©pression synoptique de caractĂšre explosive des latitudes moyennes et non d'un cyclone tropical.

TempĂȘte de 1987
Image infra-rouge du satellite le .
Caractéristiques
Type
TempĂȘte synoptique automnale Ă  caractĂšre explosif
Vent maximal
242 km/h Ă  Jobourg[1]
Pression minimale
948 hPa
Cumul des précipitations
20 Ă  50 mm[2]
Date de formation
15 octobre 1987
Date de dissipation
16 octobre 1987
Conséquences
Nombre de morts
34
Coût
1,2 milliard de livres sterling (de 1987)

Situation météorologique

Graphique montrant la pression atmosphĂ©rique en cm de mercure pendant la tempĂȘte Ă  Sunbury-on-Thames, Angleterre. La pression minimale Ă  ce site Ă©tait de 961 hPa (1 cm Hg = 13,33 hPa).

La mĂ©tĂ©o avait annoncĂ© une petite tempĂȘte en provenance des Açores. Celle-ci a touchĂ© les cĂŽtes bretonnes plus tard que prĂ©vu (vers 18 h). Cette dĂ©pression se dĂ©plaçait Ă  50 ou 60 km/h et ne fit que trĂšs peu de dĂ©gĂąts. Cependant, une plus forte dĂ©pression s'est formĂ©e le long de son front froid dans le golfe de Gascogne quand l'advection froide venant du nord a atteint les eaux trĂšs chaudes pour la saison. Cette intrusion d'air froid Ă©tait en conjonction avec un fort courant-jet venant d'ouest et un fort mouvement vertical ascendant qui lui donna une pression centrale de 958 hPa (958 mb)[3].

Elle atteignit Ouessant Ă  minuit avec une pression de 948 hPa (948 mb) Ă  la station mĂ©tĂ©o de Brest, record de la station depuis sa crĂ©ation en 1945. Elle se dĂ©plaçait relativement plus vite que la premiĂšre : 110 km/h. Elle traversa la Bretagne de Penmarc'h Ă  Saint-Brieuc. En Bretagne, la tempĂȘte toucha terre en Cornouaille avec Ă  Quimper des rafales continuelles de 180 km/h avant de se diriger vers le Devon et les comtĂ©s du Midlands anglais avant de retourner Ă  la mer par l'Est-Anglie. Les plus forts vents mesurĂ©s furent de 220 km/h Ă  Granville[4]. Le corridor de vents plus intenses a Ă©tĂ© associĂ© plus tard au courant-jet d'occlusion dans une Ă©tude subsĂ©quente.

Heureusement, cette tempĂȘte eut lieu avec un faible coefficient de marĂ©e, ce qui en limita les effets dĂ©vastateurs, nĂ©anmoins considĂ©rables en Bretagne et en Normandie alors que les vagues atteignaient 16 m Ă  Ouessant et Belle-Île-en-Mer[4]. Les observations du niveau de la mer Ă  Brest et au Conquet obtenues Ă  l'aide d'un marĂ©graphe montrent une surcote de l'ordre de 1,7 m[5].

Bien que ce genre de systĂšme soit rare et que l'estimation d'un tel dĂ©veloppement ait un temps de rĂ©currence de 100 ans, en janvier 1990 une dĂ©pression similaire frappait le Royaume-Uni et la France (TempĂȘte Daria pour les Français et Burns day Storm pour les Britanniques) et deux autres en 1999 (voir TempĂȘtes de fin dĂ©cembre 1999 en Europe).

Des vents violents avaient Ă©tĂ© annoncĂ©s par les services de prĂ©vision de la Direction de la mĂ©tĂ©orologie française dĂšs le 12 octobre et un message d'alerte annonçant des vents de l'ordre de 150 km/h avait Ă©tĂ© diffusĂ© par radio le mercredi 14 octobre[6]. Les vents ont dans la rĂ©alitĂ© dĂ©passĂ© ce qui avait Ă©tĂ© prĂ©vu. La sous-estimation de l'Ă©vĂšnement par les services de prĂ©vision français et sa mauvaise apprĂ©hension par les services britanniques conduisirent Ă  un rĂ©examen des pratiques de la Direction de la mĂ©tĂ©orologie (devenue depuis MĂ©tĂ©o-France) et du Met Office. L'amĂ©lioration du rĂ©seau de stations et de bouĂ©es mĂ©tĂ©orologiques ainsi que le travail sur les modĂšles de prĂ©vision numĂ©rique du temps a permis de prĂ©voir la tempĂȘte Daria (appelĂ©e TempĂȘte de la fĂȘte de Robert Burns en Grande-Bretagne) correctement.

DĂ©gĂąts

Les dĂ©gĂąts furent trĂšs importants, mais les pertes humaines relativement faibles[7], grĂące au passage nocturne et Ă  un coefficient de marĂ©e trĂšs bas, ce qui a permis d'Ă©viter un phĂ©nomĂšne de submersion du mĂȘme type que celui constatĂ© lors du passage de la tempĂȘte Xynthia.

France

En France, les autorités ont dénombré[7] :

  • DĂ©gĂąts estimĂ©s Ă  23 milliards de francs (de 1987), soit

4.2 milliards d'euros maintenant ;

Grande-Bretagne

DĂ©gĂąts Ă  Londres.
  • 19 morts ;
  • 15 millions d'arbres cassĂ©s ou arrachĂ©s incluant six des sept fameux chĂȘnes de Sevenoaks et plusieurs Ă  Chanctonbury Ring ;
  • Routes, chemins de fer paralysĂ©s par les dĂ©bris et bĂątiments endommagĂ©s ;
  • Plusieurs centaines de milliers de foyers sans Ă©lectricitĂ© par suite du bris d'un nombre sans prĂ©cĂ©dent de poteaux et de fils ;
  • TrĂšs grand nombre d'embarcations coulĂ©es ou projetĂ©es dont un navire qui chavira Ă  Douvres et un traversier qui s'Ă©choua Ă  Folkestone. Le mĂąt de transmission de la radio pirate Radio Caroline montĂ©e sur le Ross Revenge fut cassĂ© ;
  • CoĂ»t estimĂ© des dĂ©gĂąts de 1,2 milliard de livres sterling (de 1987).

Notes et références

  1. « "L’ouragan" du 15 au 16 octobre 1987 », sur TempĂȘtes en France mĂ©tropolitaine (consultĂ© le ).
  2. MĂ©tĂ©o-France, « Carte pluviomĂ©trique des 15 et 16 octobre 1987 » [PDF], sur Pluies extrĂȘmes en France mĂ©tropolitaine (consultĂ© le )
  3. (en) « The Great Storm of 1987 », sur Met Office, (consulté le )
  4. « La nuit du 15 au 16 octobre 1987 des vents hurlant à 220 km/h sur la Bretagne et le Cotentin... », sur Alertes-Météo.com, (consulté le )
  5. « 25ans aprĂšs, retour sur l'impact de l'« ouragan Â» ayant frappĂ© l'Ouest de la France et ses incidences sur le niveau de la mer (15-16 octobre 1987) », sur RĂ©seaux de rĂ©fĂ©rence des observations marĂ©graphiques (REFMAR), (consultĂ© le )
  6. Michel HontarrĂšde et Jean-Pierre DuvĂ©rĂ©, « Ouragan sur la France », Met Mar, no 139,‎ , p. 11-19 (lire en ligne)
  7. « "L’ouragan" du 15 au 16 octobre 1987 - TempĂȘtes en France mĂ©tropolitaine », sur tempetes.meteofrance.fr (consultĂ© le )
  8. « L'heure de la consĂ©cration », Le TĂ©lĂ©gramme,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  9. « Il y a 25 ans, le clocher de l'Ă©glise s'effondrait », Ouest-France,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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