Tangente Ă un cercle
En géométrie plane euclidienne, une tangente au cercle est une droite qui touche un cercle en un point unique, sans passer par l'intérieur du cercle. Les droites tangents aux cercles sont le sujet de nombreux théorÚmes, et apparaissent dans de nombreuses constructions à la rÚgle et au compas et des preuves. Une propriété souvent utilisée dans ces théorÚmes est que la tangente en un point du cercle est orthogonale au rayon du cercle passant par le point de contact.
Tangentes Ă un cercle
Une droite tangente (t) Ă un cercle C intersecte le cercle en un point unique T, contrairement aux sĂ©cantes qui passent nĂ©cessairement par deux points du cercle. Cette propriĂ©tĂ© de tangence est conservĂ©e par de nombreuses transformations gĂ©omĂ©triques, comme les homothĂ©ties, les rotations, les translations, les inversions, et les projections. On dit que ces transformations conservent la structure d'incidence de la droite et du cercle, mĂȘme si les images peuvent ĂȘtre dĂ©formĂ©es.
Le rayon d'un cercle est perpendiculaire à la tangente à son extrémité au bord du cercle. Réciproquement, la perpendiculaire au rayon passant par son extrémité est la tangente au cercle. La figure géométrique résultante du cercle et sa tangente montre une symétrie axiale le long du rayon.
Aucune tangente ne passe par un point intérieur au cercle, car elle serait dÚs lors une sécante. Cependant, par un point extérieur P au cercle, il passe deux tangentes au cercle. La figure géométrique qui résulte de cette construction a une symétrie axiale le long de la droite passant par P et le centre du cercle. Ainsi, les longueurs des segments entre P et les points de tangence sont égaux. Par le théorÚme sécante-tangente, le carré de cette longueur de tangente est égale à la puissance du point par rapport au cercle. Cette puissance est égale au produit des distances de P à chacun des deux points d'intersection du cercle avec une sécante passant par P.
La droite tangente et le point de tangence ont une relation de conjugaison de l'un Ă l'autre, qui a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ© dans l'idĂ©e des pĂŽles et polaires. La mĂȘme relation rĂ©ciproque existe entre un point extĂ©rieur au cercle et la sĂ©cante joignant les deux points de tangence.
Si un point P est extĂ©rieur au cercle de centre O, et si les tangentes issues de P touchent le cercle aux points T et S, alors â TPS et â TOS sont supplĂ©mentaires (leur somme vaut 180°).
Si une corde TM est tracĂ©e du point de tangence T vers le point extĂ©rieur P telle que â PTM †90° alors â PTM = (1/2)â TOM.
Constructions au compas et à la rÚgle non graduée
La construction d'une tangente t à un cercle de centre O, passant par le point T de sa circonférence au compas et à la rÚgle non graduée est relativement directe :
- tracer la droite joignant O et T;
- la droite t est la perpendiculaire Ă (OT) passant par T
Le thĂ©orĂšme de ThalĂšs peut ĂȘtre utilisĂ©e pour construire les tangentes passant par un point P extĂ©rieur au cercle C :
- tracer un cercle centré au milieu du segment [OP], de diamÚtre OP
- les points d'intersection T1 et T2 du cercle C et du deuxiĂšme cercle sont les points de tangence des deux tangentes passant par P, selon ce qui suit.
Les segments OT1 et OT2 sont des rayons du cercle C ; comme ceux-ci sont inscrites dans un demi-cercle, ils sont perpendiculaires aux segments PT1 et PT2, respectivement. Mais une seule droite tangente est perpendiculaire au rayon. Ainsi, les deux droites depuis P et passant par T1 et T2 sont tangentes au cercle C.
Une autre méthode de construction des tangentes passant par un point P extérieur au cercle en utilisant que la rÚgle non graduée :
- Tracer trois droites différentes passant par le point P qui coupent le cercle deux fois ;
- Soient A1, A2, B1, B2, C1, C2, les six points d'intersection, les deux points avec la mĂȘme lettre se trouvant sur la mĂȘme ligne, le point d'indice 1 est le plus proche de P ;
- Soit D le point d'intersection de A1B2 et A2B1 ;
- De mĂȘme, soient E le point d'intersection de B1C2 et B2C1.
- tracer la droite (DE)
- les points d'intersection de (DE) sont les points de tangence recherchés[1]
Polygones circonscriptibles
Un polygone circonscriptible est un polygone dont chaque cÎté est tangent à un cercle particulier, son cercle inscrit. Tout triangle est circonscriptible ainsi que tout polygone régulier ; de plus, pour chaque nombre de cÎtés de polygone, il y a une infinité de polygones circonscriptibles non-isométriques.
ThéorÚme des quadrilatÚres circonscriptibles et cercles inscrits
Un quadrilatÚre circonscriptible ABCD est un quadrliatÚre convexe dont les quatre cÎtés sont tangents à un cercle donné C. De façon équivalente, le cercle C est inscrit dans le quadrilatÚre ABCD. Par le théorÚme de Pitot, les sommes des longueurs des cÎtés opposés d'un tel quadrilatÚre sont égales :
Cette conclusion suit l'égalité des segments tangents des quatre cÎtés d'un quadrilatÚre. On note les points de tangence P (sur le cÎté AB), Q (sur le cÎté BC), R (sur le cÎté CD) et S (sur le cÎté DA). Les segments tangents symétriques par rapport à chaque point de ABCD sont égaux : BP = BQ = b, CQ = CR = c, DR = DS = d et AS = AP = a. Mais chaque cÎté du quadrilatÚre est composé de deux tels segments tangents :
prouvant le théorÚme.
La rĂ©ciproque est aussi vraie : un cercle peut ĂȘtre inscrit dans chaque quadrilatĂšre dans lequel les sommes des longueurs des cĂŽtĂ©s opposĂ©s sont Ă©gales[2].
Ce théorÚme et sa réciproque ont plusieurs applications : on en déduit aussitÎt qu'aucun rectangle n'est circonscriptible à moins que ce soit un carré, et qu'un losange a un cercle inscrit mais un parallélogramme n'en a pas dans le cas général.
Tangentes Ă deux cercles
Pour deux cercles extĂ©rieurs l'un de l'autre, il existe en gĂ©nĂ©ral quatre droites distinctes qui sont tangentes aux deux cercles (bitangentes), mais dans certains cas particuliers, il peut y en avoir moins. Pour deux d'entre elles, les tangentes extĂ©rieures, les deux cercles sont du mĂȘme cĂŽtĂ© de la ligne ; pour les deux autres, les tangents intĂ©rieures, les cercles sont de chaque cĂŽtĂ©. Les deux tangentes extĂ©rieures s'intersectent au centre d'homothĂ©tie externe, tandis que les deux tangentes intĂ©rieures s'intersectent au centre d'homothĂ©tie interne. Les deux centres d'homothĂ©tie et les centres des cercles sont alignĂ©s, le centre d'homothĂ©tie intĂ©rieure Ă©tant entre les deux centres des deux cercles et plus proche du centre du plus petit cercle, alors que le centre extĂ©rieur n'est pas entre les deux centres de cercle, mais Ă l'extĂ©rieur et du cĂŽtĂ© du centre du petit cercle. Si les deux cercles sont de mĂȘme rayon, il y a toujours quatre bitangentes mais les tangentes extĂ©rieures sont parallĂšles et il n'existe pas de centre d'homothĂ©tie extĂ©rieur dans le plan affine ; dans le plan projectif, le centre d'homothĂ©tie extĂ©rieur est au point Ă l'infini correspondant Ă la pente de ces lignes[3].
Tangente extérieure
La ligne rouge joignant les points (x3 , y3) et (x4 , y4) est la tangente extĂ©rieure entre deux cercles. Avec les points donnĂ©s (x1 , y1), (x2 , y2), les points (x3 , y3), (x4 , y4) peuvent ĂȘtre aisĂ©ment calculĂ©s avec l'angle α :
Ici R et r dĂ©signent les rayons des deux cercles et l'angle α peut ĂȘtre calculĂ©s par de la trigonomĂ©trie de base. On a en effet α = Îł â ÎČ avec et [4].
Tangente intérieure
Une tangente intĂ©rieure est celle qui intersecte le segment joignant les deux centres des cercles. Cette droite ne peut ĂȘtre dĂ©finie dans les cas oĂč les cercles se croisent.
Construction
Les droites bitangentes peuvent ĂȘtre construites soit en construisant les centres homothĂ©tiques, comme montrĂ© dans cet article, puis en construisant les tangentes passant par ces centres, ou de façon plus directe. Ces mĂ©thodes ne fonctionnent pas dans les cas dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s, mais on peut les construire comme des cas limites.
Géométrie synthétique
Soient O1 et O2 les centres de deux cercles, C1 et C2, de rayons respectifs r1 et r2, avec r1 > r2 ; le cercle C1 est donc défini comme le plus grand des deux cercles. Il existe deux méthodes différentes pour construire les tangentes extérieures et intérieures.
- Tangentes extérieures
Un nouveau cercle C3 de rayon r1 â r2 est tracĂ©, centrĂ© en O1. Par la mĂ©thode dĂ©crite ci-dessus, deux droites sont tracĂ©es depuis O2, tangentes Ă ce nouveau cercle. Ces droites sont parallĂšles aux tangentes recherchĂ©es, car la situation correspond Ă la rĂ©duction des deux cercles C1 et C2 par un taux constant, r2, qui rĂ©duit C2 Ă un point. Deux droites radiales peuvent ĂȘtre tracĂ©es depuis le centre O1 par les points de tangentes sur C3; ils intersectent C1 aux points de tangence dĂ©sirĂ©s. Les droites tangentes extĂ©rieures recherchĂ©es sont les droites perpendiculaires aux droites radiales en ces points de tangence, qui peuvent ĂȘtre construites comme vu plus haut.
- Tangentes intérieures
Un nouveau cercle C3 de rayon r1 + r2 est tracĂ©, centrĂ© en O1. Par la mĂ©thode dĂ©crite ci-dessus, deux droites sont tracĂ©es depuis O2, tangentes Ă ce nouveau cercle. Ces droites sont parallĂšles aux tangentes recherchĂ©es, car la situation correspond Ă la rĂ©duction de C2 Ă un point tout en agrandissant C1 par un taux constant, r2. Deux droites radiales peuvent ĂȘtre tracĂ©es depuis le centre O1 par les points de tangentes sur C3; ils intersectent C1 aux points de tangence dĂ©sirĂ©s. Les droites tangentes intĂ©rieures recherchĂ©es sont les droites perpendiculaires aux droites radiales en ces points de tangence, qui peuvent ĂȘtre construites comme vu plus haut.
Géométrie analytique
Soient les cercles de centres c1 = (x1,y1) et c2 = (x2,y2) de rayons respectifs r1 et r2. En donnant l'Ă©quation d'une droite ax + by + c = 0, avec la normalisation a2 + b2 = 1, alors une bitangente aura pour Ă©quation :
Pour trouver , on commence par soustraire la premiĂšre Ă©quation Ă la deuxiĂšme :
Si est la distance de c1 Ă c2, on peut normaliser par X = Îx/d, Y = Îy/d et R = Îr/d pour simplifier les Ă©quations, ce qui donne
La résolution donne deux solutions (k = ±1) pour les tangentes extérieures :
Géométriquement, cela correspond à calculer l'angle entre les tangentes et la droite des centres, puis l'utiliser pour faire pivoter l'équation de la droite des centres pour trouver l'équation de la tangente. L'angle est obtenu par le calcul des fonctions trigonométriques d'un triangle rectangle dont les sommets sont les centres d'homothétie (extérieurs), un centre d'un cercle, et un point tangent ; l'hypoténuse repose sur la tangente, le rayon est opposé à l'angle, le cÎté adjacent repose sur la droite des centres.
(X, Y) est le vecteur unitĂ© dirigĂ© de c1 vers c2, tandis que R est cos Ξ oĂč Ξ est l'angle entre la droite des centres et une tangente. sin Ξ est alors ± â1 â R2 (selon le signe de Ξ, ou l'angle de rotation), et les Ă©quations prĂ©cĂ©dentes expriment la rotation de (X, Y) par ± Ξ, selon la matrice de rotation :
- k = 1 est la tangente Ă droite des cercles, vue de c1 vers c2.
- k = â1 est la tangente Ă gauche des cercles, vue de c2 vers c1.
On est restĂ© ici dans le cas des rayons positifs. Si r1 est positif et r2 nĂ©gatif, alors c1 va reposer Ă la gauche de chaque droite et c2 Ă leur droite, et les deux tangentes vont se croiser. Dans ce cas, on obtient les quatre solution. Echanger les signes de rayons inverse k = 1 et k = â1.
Vecteurs
En général les points de tangence t1 et t2 pour les quatre droites tangentes aux deux cercles avec pour centres v1 et v2 et pour rayons r1 et r2 sont donnés en résolvant les équations vectorielles suivantes :
Ces Ă©quations expriment que la droite tangente, qui est parallĂšle Ă t2 â t1, est orthogonale au rayon, et que les points de tangence sont sur leurs cercles respectifs.
On obtient ainsi quatre équations quadratiques sur des vecteurs en dimension 2, ce qui donne en général quatre paires de solutions.
Cas dégénérés
Deux cercles distincts peuvent avoir entre zĂ©ro et quatre droites bitangentes, selon la configuration ; on peut sĂ©parer les cas selon la distance entre les centres et les rayons. En comptant avec leur multiplicitĂ© (une tangente commune Ă©tant comptĂ© deux fois) il y a donc zĂ©ro, deux ou quatre bitangentes. Des bitangentes peuvent ĂȘtre Ă©galement gĂ©nĂ©ralisĂ©es en cercles, avec des rayons nuls ou nĂ©gatifs. Les cas dĂ©gĂ©nĂ©rĂ©s et les multiplicitĂ©s peuvent ĂȘtre comprises en termes de limites d'autres configurations â e.g., une limite de deux cercles qui se touchent presque, et en dĂ©placer un pour qu'il y ait contact, ou un cercle avec un petit rayon qui se rĂ©duit Ă un point.
- si les cercles sont à l'extérieur l'un de l'autre (d > r1 + r2), ce qui est la position générale, il y a quatre bitangentes.
- s'ils se touchent en un point Ă l'extĂ©rieur (d = r1 + r2) â avec un point de tangence externe â il y a deux bitangentes extĂ©rieures et une bitangente interne, la tangente commune, donc de multiplicitĂ© 2, car les deux cercles sont de art en part de cette droite.
- si les cercles se croisent en deux points (|r1 â r2| < d < r1 + r2), alors il n'y a aucune bitangente intĂ©rieure et seulement deux bitangentes extĂ©rieures (elles ne peuvent ps ĂȘtre sĂ©parĂ©s car elles se croisent, donc pas de bitangente intĂ©rieure).
- si les cercles sont tangents intĂ©rieurement en un point (d = |r1 â r2|), alors il n'y a aucun bitangente intĂ©rieure et une bitangente extĂ©rieure double, la tangente commune.
- si un cercle est entiĂšrement Ă l'intĂ©rieur (d < |r1 â r2|) alors il n'y a aucune bitangente, car une tangente au cercle intĂ©rieur devra forcĂ©ment ĂȘtre sĂ©cant avec le cercle extĂ©rieur.
Si les deux cercles sont identiques, toute tangente est commune et donc bitangente aux deux cercles, donc tout point du cercle est un point de bitangence.
On peut Ă©tendre la notion de bitangence aux cercles de rayons nĂ©gatifs (le mĂȘme ensemble de points, x2 + y2 = (âr)2, mais considĂ©rĂ© Ă l'envers), oĂč dans ce cas si les rayons ont des signes opposĂ©s (un cercle a un rayon nĂ©gatif et l'autre a un rayon positif) les centres d'homothĂ©tie extĂ©rieures et intĂ©rieures sont intervertis, tandis que si les rayons ont le mĂȘme signe, "extĂ©rieure" et "intĂ©rieure" ont le mĂȘme sens usuel (la double inversion permet de revenir au cas initial).
Les bitangentes peuvent Ă©galement ĂȘtre dĂ©finies quand un ou les deux cercles sont de rayon nul. Dans ce cas, les cercles de rayons nuls forment un point double, et toute droite passant par ce point le croise avec une multiplicitĂ© 2, et donc "tangent". Si un cercle est de rayon nul, une bitangente est simplement une droite tangente par le cercle est passant par le point, comptĂ© avec une multiplicitĂ© 2. Si les deux cercles sont de rayons nuls, la droite bitangente est la droite dĂ©inie par ces deux points, avec une multiplicitĂ© 4.
Notons que dans ces cas dégénérés, les centres d'homothétie extérieure et intérieure existent malgré tout en général (le centre extérieur est à l'infini si les rayons sont égales), sauf si les cercles coïncident, dans ce cas le centre extérieur n'est pas défini, ou si les deux cercles sont de rayons nuls, auquel cas le centre intérieur n'est pas défini.
ProblĂšme de la ceinture
Les tangentes intĂ©rieures et extĂ©rieures sont utiles pour la rĂ©solution du problĂšme de la courroie, qui consiste Ă calculer la longueur d'une sangle ou d'une corde qui tiendra autour de deux poulies. En considĂ©rant la courroie comme une ligne mathĂ©matique d'Ă©paisseur nĂ©gligeable, et si les deux poulies sont placĂ©s sur le mĂȘme plan, le problĂšme revient Ă additionner les longueurs des segments de droites tangentes avec les longueurs d'arcs circulaires que parcourt la corde. Si la courroie est enroulĂ©e autour des roues et se croisent, les tangentes intĂ©rieures sont utiles. RĂ©ciproquement, si la ceinture est enroulĂ©e extĂ©rieurement autour des poulies, les tangentes extĂ©rieures apparaissent ; on parle parfois de "problĂšmes des poulies".
Droites tangentes à trois cercles : théorÚme de Monge
Pour trois cercles C1, C2 et C3, il y a trois paires de cercles (C1C2, C2C3, et C1C3). Comme chaque paire de cercles a deux centres homothétiques, il existe six centres homothétiques au total. Gaspard Monge a montré au début du XIXe siÚcle que ces six points sont sur quatre droites, chacune comptant trois points alignés.
ProblĂšme d'Apollonius
Plusieurs cas particuliers du problĂšme d'Apollonius impliquent de trouver un cercle tangent Ă une ou plusieurs droites. Le plus simple est de construire des cercles tangents Ă trois droites donnĂ©es (le problĂšme LLL). Pour rĂ©soudre ce problĂšme, le centre d'un tel cercle doit ĂȘtre sur la bissectrice de chaque paire de ces droites ; il y a deux droites bissectrices pour chaque intersection. Les intersections de ces bissectrices sont les centres des cercles solutions, qui sont donc le cercle inscrit et les trois cercles exinscrits.
Un problĂšme d'Apollonius peut en gĂ©nĂ©ral ĂȘtre transformĂ© en un cas plus simple de cercle tangent Ă un cercle et deux droites parallĂšles (lui-mĂȘme cas particulier du cas LLC). Pour accomplir ceci, il suffit d'agrandir deux des trois cercles donnĂ©s jusqu'Ă avoir presque contact tangent. Une inversion au point de tangence selon un cercle de rayon bien choisi transforme les deux cercles touchants en deux droites parallĂšles, et le troisiĂšme cercle donnĂ© en un autre cercle. Ainsi, les solutions peuvent ĂȘtre obtenues en glissant un cercle de rayon constant entre deux droites parallĂšles jusqu'Ă ce qu'il y ait contact avec le troisiĂšme cercle transformĂ©. Une rĂ©-inversion donne les solutions du problĂšme original.
Généralisations
Le concept de droite tangente Ă un ou plusieurs cercles peut ĂȘtre Ă©tendu de plusieurs façons. D'abord, la relation de conjugaison entre points de tangence et droites tangentes peut ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©es aux pĂŽles et droite polaires, dans lesquelles les pĂŽles peuvent ĂȘtre n'importe oĂč, et plus seulement sur la circonfĂ©rence du cercle. Ensuite, l'union de deux cercles est un cas spĂ©cial (rĂ©ductible) de courbe quartique, et les tangentes extĂ©rieures et intĂ©rieures sont les bitangentes de cette courbe quartique. En gĂ©nĂ©ral, une quartique a 28 bitangentes.
Une troisiĂšme gĂ©nĂ©ralisation revient Ă considĂ©rer des cercles tangents, plutĂŽt que des droites tangentes ; une droite tangente peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un cercle tangent de rayon infini. En particulier, les tangentes extĂ©rieures Ă deux cercles sont des cas limites d'une famille de cercles qui sont tangentes intĂ©rieurement ou extĂ©rieurement aux deux cercles, tandis que les droites tangentes intĂ©rieures sont des cas limites d'une famille de cercles qui sont tangents intĂ©rieurement Ă l'un et extĂ©rieurement Ă l'autre [5].
En géométrie de Möbius ou géométrie de l'inversion, les droites sont vues comme des cercles passant par un point "à l'infini" et pour toute droite ou tout cercle, il y a une transformation de Möbius qui projette l'une sur l'autre. En géométrie de Möbius, la tangence entre une droite est un cercle devient un cas spécial de tangence entre deux cercles. Cette équivalence est étendue plus loin en géométrie de la sphÚre de Lie.
Le rayon et la tangente sont perpendiculaires Ă un point du cercle, et orthogonale hyperbolique en un point de l'hyperbole unitĂ©. La reprĂ©sentation paramĂ©trique de l'hyperbole unitĂ© par un vecteur radiant est p(a) = (cosh a, sinh a). La dĂ©rivĂ©e au point p(a) dans la direction de tangence la droite tangente en p(a), et vaut Le rayon et la tangente sont orthogonales hyperboliques en a car p(a) et sont images l'un de l'autre Ă l'asymptote y = x de l'hyperbole unitĂ©. Vu comme des nombres complexes dĂ©ployĂ©s (oĂč j j = +1), les deux nombres vĂ©rifient
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Tangent lines to circles » (voir la liste des auteurs).
- (en) « Finding tangents to a circle with a straightedge », sur Stack Exchange,
- (en) Alexander Bogomolny, « When A Quadrilateral Is Inscriptible? », sur Cut-the-knot
- (en) Paul Kunkel, « Tangent circles », Whistleralley.com (consulté le )
- (en) Shlomo Libeskind, Euclidean and Transformational Geometry: A Deductive Inquiry, , 110â112 p. (online copy sur Google Livres)
- (en) Paul Kunkel, « The tangency problem of Apollonius: three looks », BSHM Bulletin: Journal of the British Society for the History of Mathematics, vol. 22, no 1,â , p. 34â46 (DOI 10.1080/17498430601148911, lire en ligne)