Square Louise-Michel (Paris)
Le square Louise-Michel est un square du 18e arrondissement de Paris (France), dans le quartier des Grandes-Carrières.
Square Louise-Michel | ||
Le square avec, au premier plan à gauche, un ancien manège, puis la terrasse inférieure et la terrasse supérieure séparées par les escaliers et la pelouse en pente raide. En arrière-plan, la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre. | ||
GĂ©ographie | ||
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Pays | France | |
Commune | Paris | |
Arrondissement | 18e | |
Quartier | Grandes-Carrières | |
Superficie | 2,373 7 ha | |
Histoire | ||
Création | 1877 | |
Ancien(s) nom(s) | Square Saint-Pierre Square Willette |
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Localisation | ||
Coordonnées | 48° 53′ 06″ nord, 2° 20′ 36″ est | |
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
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Situation et accès
Plan du square, surmonté de
la basilique du Sacré-Cœur
Situé dans le 18e arrondissement, quartier des Grandes-Carrières, le square Louise-Michel, d'une surface de 23 737 m2, est délimité par la place Saint-Pierre, les rues Ronsard, Paul-Albert, Maurice-Utrillo, du Cardinal-Dubois et Foyatier.
Le funiculaire de Montmartre, mis en service en 1900, longe le square sur toute sa partie ouest.
Deux rampes douces en fer à cheval conduisent à une terrasse inférieure couronnée par une balustrade. De cette plate-forme partent des escaliers droits, des escaliers obliques sur les côtés et des chemins en dénivelé sur la périphérie, lesquels mènent à la terrasse supérieure surmontant la fontaine monumentale de Paul Gasq[1].
Situé en bas de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre, le square Louise-Michel est desservi par la ligne   à la station de métro Anvers ; par la ligne   à la station Abbesses ainsi que par les lignes de bus  RATP 30 40 54 85 et le funiculaire de Montmartre.
C'est le lieu gratuit le plus visité depuis l’incendie de Notre-Dame de Paris survenu en 2019[2].
Origine du nom
Le nom du square fait référence à Louise Michel (1830-1905), une des figures majeures de la Commune de Paris de 1871.
Historique
Le sous-sol de la butte Montmartre fut exploité depuis l'époque gallo-romaine, avec le creusement de carrières d'extraction de gypse pour la construction des immeubles parisiens.
Ces terrains faisaient partie du domaine de l'abbaye de Montmartre, qui s'étendait sur le versant sud de la butte, vendus comme bien national à des carriers et entrepreneurs de bâtiment en 1794.
Le square Saint-Pierre
Un premier petit square Saint-Pierre, créé au pied de la butte, est livré au public le [3] - [4].
À la suite de problèmes de glissements de terrain et d'éboulements de la zone étayée, Adolphe Alphand (1817-1891) entreprend, à partir de 1889, la création d'un square plus vaste — imaginé à partir de 1874 —, consistant en des sentiers cheminant sur la colline au milieu des rocailles et des bosquets[5]. Après le décès, en décembre 1891, d'Adolphe Alphand, le projet est mis en œuvre par Paul Abadie (1812-1884) et en 1894, la partie est, côté rue Ronsard, est aménagée dans le style du parc des Buttes-Chaumont, avec cascades, chaos de rochers, grottes, chemins, escaliers, bosquets…
Vers 1900, Jean Camille Formigé (1845-1926), commence le réaménagement du lieu, avec de nouveaux travaux de soutènement, en supprimant le petit square mais en gardant ceux d'Alphand et d'Abadie[6]. Les travaux sont terminés près de trente ans plus tard, interrompus par la Première Guerre mondiale[7].
Le square Willette
En 1927, le square Saint-Pierre, une nouvelle fois remanié, est enfin inauguré et prend le nom de « square Willette », du nom d'Adolphe Willette peintre, illustrateur, affichiste, lithographe et caricaturiste, square qui s'étend sur 23 737 m2 au pied de la basilique du Sacré-Cœur[8] - [9]. Le relief ainsi que la basilique en surplomb ont permis à l'architecte de composer le jardin autour d'un grand escalier conduisant de la place Saint-Pierre à la basilique.
Le square Louise-Michel
À la suite d'une délibération du Conseil de Paris souhaitant à la fois renouer avec la mémoire des milliers de morts et d'exilés pendant et après les combats de la Commune de Paris[10] et que le dessinateur Adolphe Willette, connu pour son engagement antisémite, ne soit plus glorifié dans l'espace public, le square Willette devient, le , le « square Louise-Michel ».
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- Fontaine monumentale de Paul Gasq, de style néoclassique (1932) : sous la terrasse supérieure, trois niches en hémicycle et voûtées en cul-de-four abritent une goulotte déversant l'eau dans des vasques ornées de piédouches sculptés de personnages marins (Tritons, naïade), lesquels débordent dans un vaste bassin[1].
- Fontaine en pierre et bronze dite des Innocents d'Émile Derré, de 1906 : une jeune mère soutient son enfant tandis que derrière eux des fillettes et des gamins s'éjouissent. Le pénis du gros bébé, à l'image du Manneken-Pis, émet un jet d'eau dans la vasque. Les personnages en bronze reflètent une image idéaliste du bonheur, renforcée par la maxime rabelaisienne gravée « Mieux vaut de ris que de larmes escrire »[1].
- Allée de l'Île-des-Pins : cette voie piétonne, qui débute à l’entrée du square, côté rue Muller, et longe la rue Ronsard jusqu’à la place Saint-Pierre[11], a été dénommée et inaugurée en mars 2021 par Anne Hidalgo, la maire de Paris, dans le cadre des célébrations des 150 ans de la Commune de Paris en hommage aux milliers de communards qui ont été déportés au bagne de cette île de Nouvelle-Calédonie et qui y perdirent la vie. Cette allée du square accueille un « araucaria du souvenir »[12] - [13].
- Arbres monumentaux :
- marronnier d'Inde de 20 m de haut et 3,30 m de circonférence datant de 1902 ;
- ptérocaryer du Caucase de 20m de haut et 3,60 m de circonférence datant de 1899 ;
- févier d'Amérique de 3 m de circonférence datant de 1914 ;
- araucaria ;
- figuier ;
- grenadier ;
- ginkgo biloba ;
- magnolia.
- Le « Carrousel vénitien » de Montmartre implanté au bas des grands escaliers est un manège forain contemporain, à étage, fabriqué par la manufacture Bertazzon[14] « dans le goût du XVIIIe siècle[15]. »
Galerie
- Au bas des grands escaliers, le « Carrousel vénitien » de Montmartre est un manège forain de fabrication contemporaine, à étage, créée par Bertazzon « dans le goût du XVIIIe siècle ».
- L'entrée du square située rue Muller.
- Un escalier intérieur.
- Récréation au pied de la basilique du Sacré-Cœur, photo d'archive de Willem van de Poll (1965).
- Depuis toujours, touristes et autochtones aiment se prélasser sur les pelouses du square.
Références
- Danièle Chadych et Dominique Leborgne, Le guide du promeneur : 18e arrondissement, Parigramme, , p. 48.
- Site leparisien.fr, article d' Émeline Collet : "Les petits secrets du square Louise-Michel au pied du Sacré-Cœur".
- « Square Saint-Pierre, Louis-Émile Durandelle, 1877 », vergue.com.
- Le Figaro, 4 avril 1877, p. 4, 3e colonne, mémento, gallica.bnf.fr.
- « Le square Saint-Pierre en 1877 », vergue.com.
- « Jean-Camille Formigé. Butte Montmartre, projet de square, art.rmngp.fr.
- Jacques Benoist, Le Sacré-Cœur de Montmartre. De 1870 à nos jours, Paris, Éditions Ouvrières, coll. « Patrimoine », 2 vol., 1992, 1 280 p.
- « Le square Louise-Michel », paris1900.lartnouveau.com.
- « Montmartre, square Saint-Pierre, square Louise-Michel », www.montmartre-secret.com.
- « Un square Louise-Michel sur la butte Montmartre », www.leparisien.fr, 28 février 2004 (consulté le 18 octobre 2018).
- 2021 DEVE 20 Dénomination « allée de l’Île des Pins » attribuée à une allée du square Louise Michel (18e), Ville de Paris, Direction des Espaces Verts et de l’Environnement.
- La Nouvelle-Calédonie est une collectivité d'outre-mer française.
- 150 ans de la Commune de Paris : Hommage aux communards déportés en Nouvelle-Calédonie, Jean-Tenahe Faatau, 17 mars 2021, sur Outremers360.com.
- La manufacture des frères Bertazzon, constructeurs d'attractions foraines à Sernaglia della Battaglia à une soixantaine de kilomètres au nord de Venise a été fondée en 1963. Le premier manège à étage de la série commercialisée sous l'appellation « Venetian carousel » a quitté leurs ateliers en 1968 (voir « Company profile » sur le site de Bertazzon bertazzon.com). Contrairement à ce qui est indiqué sur un panneau apposé sur le manège de Montmartre, ce n'est pas un carousel « du XVIIIe siècle », mais une création contemporaine fantaisiste
- « Venetian carousel » sur le site officiel de Bertazzon bertazzon.com).