AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Science de l'occlusion dentaire

La science de l'occlusion dentaire est une branche de l'odontologie. Elle concerne l'aspect mĂ©canique, statique et dynamique des mĂąchoires chez l'ĂȘtre humain.

Introduction

Pour le jeune dentiste, les connaissances de la mĂ©canique des mĂąchoires pose problĂšme dĂšs le diplĂŽme : « The “Science of Occlusion” is considered one of the most complex and difficult subjects in dentistry. Therefore it is seldom taught in dental schools to the degree that it should be and most graduates leave school with a very limited understanding of occlusion[1]. »

DĂ©finition

MediaDico[2] dĂ©finit le terme « occlusion » comme Ă©tant un Ă©tat de « fermeture ; Ă©tat de ce qui est fermĂ© ». Le Wiktionnaire dĂ©finit l'occlusion dentaire comme un Ă©tat, rĂ©flexe ou volontaire, de contacts entre les mĂąchoires, humaines ou animales, par l'intermĂ©diaire de toutes les dents antagonistes, naturelles ou artificielles (implants dentaires, coiffĂ©s d'une couronne prothĂ©tique ou prothĂšse unitaire fixĂ©e). La physiologie humaine dĂ©crit principalement une occlusion dynamique (synonyme de posture), associĂ©e aux diffĂ©rentes « fonctions manducatrices Â». Cette « posture Â» de la mĂąchoire infĂ©rieure dĂ©pend autant d'une interaction rĂ©ciproque entre la gravitĂ© terrestre, les dĂ©terminants de l’occlusion dentairev(mĂ©canorĂ©cepteurs pĂ©riodontaux[3] ou proprioception desmodontale), les rĂ©flexes innĂ©s ou proprioceptifs, le jeu musculaire agoniste / antagoniste et le repos physiologique des muscles associĂ© Ă  leur vascularisation, que de la posture de l'extrĂ©mitĂ© cĂ©phalique (tĂȘte), du tronc et des membres supĂ©rieurs et infĂ©rieurs. Quant Ă  l'occlusion « statique fugace Â», elle est exceptionnelle par sa durĂ©e (moins de 0,5 s/min), mais le plus souvent induite par la seule injonction iatrogĂšne[note 1]. Bien que largement utilisĂ©e dans la profession dentaire, l'occlusion d'injonction iatrogĂšne n’est jamais reprĂ©sentative de toute la fonction manducatrice naturelle (biologique).

L'appellation de la science de l'occlusion dentaire est mal définie. En effet, un flou rÚgne entre les termes suivants : occlusion, occlusodontie, gnathologie, gnathologie fonctionnaliste, occlusion neuromusculaire, occlusodontologie, mécanique des maxillaires, etc.

Au XXe siÚcle, la découverte progressive des bases fondamentales de la médecine générale a bouleversé les dogmes d'antan. L'approche objective de la science de l'occlusion dentaire est devenue de plus en plus technique, ouvrant la porte aux rÚgles de l'art et aux derniÚres données acquises par les sciences médicales. Aujourd'hui, la justification scientifique devient incontestable et incontournable. Pour le professionnel, il reste cependant difficile d'outrepasser les dogmes acquis de longue date. En effet, ceci implique des choix irréversibles sur ce qu'il faut conserver des enseignements du passé et sur ce qu'il faut avoir le courage de rejeter définitivement.

La science de l'occlusion dentaire peut se comparer Ă  la mĂ©canique d'un vĂ©hicule automobile. Celle-ci peut s'Ă©tudier soit Ă  l'arrĂȘt ou occlusion statique (occlusion des dents, position de repos physiologique, etc.), soit en mouvement ou occlusion dynamique (manducation, mastication, phonation, dĂ©glutition, etc.). Quant Ă  l'occlusion d'injonction iatrogĂšne, elle ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt scientifique.

Bases fondamentales de la MĂ©decine

À la conquĂȘte de la vĂ©ritĂ© scientifique

Au XXe siÚcle, plusieurs découvertes procurent des références universelles et des données acquises aux bases fondamentales de la Médecine (BAC en médecine générale) : physique (gravité terrestre), chimie, biologie, anatomie, physiologie humaine[4] (réflexe de Pavlov ; réflexes de Sherrington), biochimie (cycle de Krebs), etc.

L'ĂȘtre humain non malade repose de moins en moins sur des dogmes : ce que l'on appelait « vital relations » ou « hinge axis » en gnathologie (1924) devient prĂ©cis, scientifique et reproductible. Aujourd'hui, les bases fondamentales de la mĂ©decine sont devenues objectives, rigoureuses et incontournables pour toute science de l'occlusion.

Physique

En plus de l'action biologique des muscles sur les structures anatomiques, les composants de l'appareil manducateurs sont soumis à différentes forces. Une force (physique) constante distingue la masse du poids des organes buccaux : elle répond à la loi universelle de la gravitation terrestre (gravitation, pesanteur et accélération).

Anatomie de l'appareil manducateur

Le parodonte, ou périodonte, réunit la dent à l'os alvéolaire supporté par les maxillaires. Un nombre important de mécanorécepteurs, ou propriocepteurs desmodontaux, sont logés dans le ligament parodontal : ils permettent d'informer le systÚme nerveux central (SNC) sur l'intensité et la direction des contraintes exercées sur les dents.

L'articulation temporo-mandibulaire (A.T.M.) a un rĂŽle trĂšs secondaire dans le fonctionnement de l'appareil manducateur.

Les muscles manducateurs comprennent les muscles masticateurs, ainsi que les muscles sus-hyoïdiens et les muscles sous-hyoïdiens. Ils interviennent autant dans la posture, que dans les différentes fonctions manducatrices.

Le systÚme nerveux reçoit les informations dentaires, musculaires, articulaires ou algiques (douleurs) via les propriocepteurs desmodontaux de type 1 (dents), les corpuscules de Meissner (lÚvres, muqueuses, langue), les corpuscules de Golgi (ATM), les fuseaux neuromusculaires (muscles) ou les terminaisons libres dans ces divers éléments anatomiques. La branche mandibulaire du nerf trijumeau (V3) et sa branche motrice (Vm) sont les principales voies vectrices de l'information sensitive, sensorielle ou motrice.

Les muscles

On parlera des muscles manducateurs lors d'une fonction prĂ©cise, rĂ©flexe ou volontaire : mastication, phonation, dĂ©glutition, etc. On rĂ©serve les termes « muscles posturaux Â» lors d'une inactivitĂ© relative de l'appareil manducateur : c'est la position de repos physiologique de la mandibule. Pour le surplus, voir myocyte et contraction musculaire.

Biochimie du myocyte strié et myalgie

Le muscle postural, contracturé à plus de 30 % de la contraction maximale volontaire (C.M.V.), voit ses veines collapsées (pincées). Donc, le débit sanguin s'annule dans le muscle, ainsi que l'approvisionnement en oxygÚne et l'élimination des produits du catabolisme.

Au sein de la cellule musculaire (myocyte), le rendement de la glycolyse et du cycle de Krebs, en présence ou non d'oxygÚne, chute de 36 ATP (respiration) à 2 ATP (fermentation) en l'absence d'oxygÚne. Il s'ensuit une production d'acide lactique (lactates) qui stimule les terminaisons nerveuses libres responsables de la sensation de douleurs. C'est la crampe musculaire douloureuse, ou myalgie.

Dans un laboratoire de neurophysiologie, seule une tétanisation du muscle (20 à 50 hertz) contracturé permet un lavage complet du muscle contracturé. Chez le patient, on traitera les causes produisant les crampes musculaires de l'appareil manducateur. Ceci permet de retrouver une position de repos physiologique pour tous les muscles posturaux de la mandibule.

Historique

Classification des malocclusions

Bien avant la dĂ©couverte et la comprĂ©hension des mĂ©canismes biologiques des rĂ©flexes (1917[5]), puis des mĂ©canismes biochimiques dans la cellule musculaire (1953), E.H. Angle (1855-1930) Ă©tablit une Classification des malocclusions dĂšs 1898[6]. Ce sont les modĂšles en plĂątre des mĂąchoires d'un millier de ses patients qui lui servent de support. La Classification n'a qu'un seul but : faciliter le « diagnostic Â» des pathologies de l'occlusion statique. dans l'esprit d'E.H. Angle, toutes ces malocclusions n'ont donc pas la vocation de devenir le moindre but thĂ©rapeutique.

Dans son ouvrage de 1900[6], E.H. Angle cite expressĂ©ment : « In the begining we wish to throroughly impress the necessity for complete separation of diagnosis from treatment [
] all cases of malocclusion may be readily arranged in well-defined classes as plants, animals, or the elements, and having a thourough knowledge of distinguishing characteristics of occlusion and of facial lines peculiar to each class, the diagnosis of any given case is greatly simplified » (p. 34-35).

E.H. Angle postulait que la Classification correspondait aussi « à une répartition sociale entre les riches et les pauvres, voire à une distinction raciale entre les blancs, les colorés et les noirs. Celles-ci sont dictées par notre mÚre Nature qui ne se trompe jamais [sic] ».

Dans sa préface de 1906[7], E.H. Angle, alors ùgé de 51 ans, vante les mérites de l'occlusion de la premiÚre molaire supérieure. La dévotion pour cette dent est, pour lui, le nombril sacralisé du développement de toute la face.

De 1898 (6e édition[6]) à 1907 (7e édition[7]), E.H. Angle écrivait : « Out of several thousand cases of malocclusion examined, the proportion per thousand belonging to each class was as follow » :

Class I 692
Class II
Division 1 90
Subdivision 34
Division 2 42
Subdivision 100
Classe III
Division 34
Subdivision 8
1.000

Conclusion : toutes les classes d'E.H. Angle, en ce compris la Classe I (692 patients sur 1 000), sont des classes de malocclusions.

« Classification of malocclusion : As we have seen, there are seven distinct positions wich teeth in malocclusion may occupy, indicated by their deviation from the line of occlusion. This different malpositions form combinations in cases of malocclusion wich are pratically limitless in their variations [
] These classes are based on the mesio-distal relations of the teeth, dental arches, and jaws, wich depend primarily upon the positions mesio-distally assumed by the first permanent molars on their erupting and locking. Hence in diagnosing cases of malocclusion we must consider, first, the mesio-distal relations of the jaws and dental arches, as indicated by the relation of the lower first molars with the upper first molars - the keys of occlusion ; and second, the positions of the individual teeth, carefully noting their relations to the line of occlusion.

In other words, it would not classify with any definiteness and would necessitate a lengthy description in order to convey to the listener's mind its true condition : while under the author's classification, if a case be spoken of as belonging to a certain Class, Division, or Subdivision, there is at once created in the mind a quite perfect understanding of the case - not only the peculiarities of the occlusion, and the relations of the jaws, but also the art relations, condition of the throat and nose, habits of the patient, etc, and nothing further is needed to complete the picture except minor individuals peculiarities. »

Gnathologie

C'est la plus ancienne des sciences de l'occlusion dentaire. Elle est née avant les bases fondamentales de la médecine. Donc, cette philosophie est, le plus souvent, empirique. La gnathologie de B.B. McCollum (1924) a été quasi la seule "Science de l'occlusion" enseignée universellement à tous les dentistes durant le XXe siÚcle.

La gnathologie se fonde sur l’existence prĂ©sumĂ©e d’un « Hinge Axis », ou axe bi-condylien (axe charniĂšre) de la mĂąchoire infĂ©rieure. Or, depuis 1924, l’existence de cet axe imaginaire n’a jamais Ă©tĂ© confirmĂ©e, ni scientifiquement, ni cliniquement. La gnathologie repose sur une mise en articulateur d'une reproduction en plĂątre (« modĂšles Â») des deux mĂąchoires du patients, modĂšles disposĂ©s en occlusion d'injonction iatrogĂšne via deux cires occlusales, ou occlusion volontaire statique. Outre l'instabilitĂ© et la non reproductibilitĂ© de cette position volontaire, cette approche iatrogĂšne diverge radicalement des rĂ©flexes naturels, associĂ©s Ă  toute fonction manducatrice physiologique. Ensuite, cette mise en articulateur est comparĂ©es aux canevas de la Classification des malocclusions, qu'E.H. Angle a Ă©tabli sur des modĂšles en plĂątre (1898[6]), disposĂ©s en occlusion iatrogĂšne. Et non sur l'occlusion naturelle prĂ©sentĂ©e par ces patients. L'emprisme, ajoutĂ© par cette classification de 1898, est toujours d'actualitĂ© en dentisterie gĂ©nĂ©rale, en orthodontie (ODF) et en chirurgie maxillo-faciale (CMF).

L'analyse cĂ©phalomĂ©trique (ODF, CMF), quantifiĂ©e sur tĂ©lĂ©radiographie latĂ©rale du visage disposĂ©e en bouche fermĂ©e, Ă  la demande du mĂ©decin radiologue, est du mĂȘme empirisme : aucun respect de tout caractĂšre dynamique, physiologique ou biochimique, de la fonction manducatrice naturelle. La « gouttiĂšre occlusale Â» est le fruit expĂ©rimental essentiel de la gnathologie. Malheureusement, cette philosophie ne rĂ©pond jamais aux critĂšres universels de la physique, ni aux impĂ©ratifs de la physiologie manducatrice. De ce fait, il ne conduit jamais au moindre traitement efficace. Tout est rĂ©versible, temporaire et sans aucune finalitĂ© thĂ©rapeutique. Le plus souvent, le patient est abandonnĂ© Ă  lui-mĂȘme, sa gouttiĂšre occlusale restant dans sa main.

In fine : la gnathologie est plus la science des articulateurs dentaires, outils trĂšs utiles aux techniciens dentaires, qu’une « science dentaire » au bĂ©nĂ©fice des patients. Si l'occlusion neuromusculaire est une branche de la gnathologie fonctionnaliste, alors elle a aussi Ă©tĂ© balayĂ©e en 1996 par les prix Nobel (voir ci-dessous), en mĂȘme temps que l’enseignement de la gnathologie.

Pour A. Jeanmonod (1988[8]) : « l'École gnathologique est en train de rejoindre l'École fonctionnaliste ». Pour l'International Academy of Gnathology (IAG), American Section : « Gnathology is the Science that treats the biologics of the masticating mechanisms. » Or, l’appareil manducateur a bien d’autres fonctions que la mastication des aliments. « [
] The “Science of Occlusion” is considered one of the most complex and difficult subjects in dentistry. Therefore it is seldom taught in dental schools to the degree that it should be and most graduates leave school with a very limited understanding of occlusion [
] »

ComparĂ©e Ă  l'enseignement donnĂ© au futur garagiste, la formation en dentisterie « moderne Â» est trĂšs complĂšte en carrosserie (esthĂ©tique), mais nĂ©glige totalement toute la mĂ©canique du vĂ©hicule (fonction manducatrice). Rien d'Ă©tonnant, dĂšs lors, que le praticien (dentiste gĂ©nĂ©raliste, ODF ou CMF) a tendance Ă  faire l'autruche ou Ă  prendre leurs jambes Ă  leur cou devant toute dysfonction occlusale de l'un de ses patients.

Occlusion neuromusculaire ou EMG-KNG

Synonymes : Électromyographie (EMG) et KinĂ©siographie (KNG) crĂąniomandibulaires, ou EMG-KNG (Dr Lorenzo Bazzotti[9], Turin (Italie)[10], 1998)[11].

Au niveau de l'Ă©chancrure sigmoĂŻde de la mandibule (branche motrice du nerf V, nerf VII et tissus voisins), application, pendant 45 minutes, d'une stimulation Ă©lectrique procurant un mouvement mandibulaire de 0,2 mm d'amplitude : 30-60 volts, 10 mA et 40 piqĂ»res par minute (1,5 hertz). Il s'agit de crĂ©er un recrutement spatial des fibres en contractions simultanĂ©es : un reflet des contractions isotoniques rĂ©flexes des muscles. Cette Transcutaneous Electrical Nerve Stimulation (TENS) est censĂ©e mettre au repos physiologique les fibres musculaires des muscles masticateurs[note 2].

AprĂšs 45 minutes de TENS (0,2 mm dĂ©flexion mandibulaire), un aimant, collĂ© sur les incisives centrales infĂ©rieures, et un casque Ă©norme, munis de deux solĂ©noĂŻdes gauche et droit, ou cadre d'analyse kinĂ©siographique, permet de reproduire des positions particuliĂšres et les mouvements mandibulaires via l'Ă©cran d'un kinĂ©siographe, ou Myomonitor. Par principe, une Ă©lectro-stimulation plus intense (mm dĂ©flexion mandibulaire), ou « spike », permet de dĂ©terminer le « point X », ou « myocentrique », ainsi que la direction et le sens de l'alternance ouverture / fermeture de la mĂąchoire infĂ©rieure. Le point X sera censĂ© reprĂ©senter la position d'intercuspidation « physiologique Â» de la mandibule[note 2]. Sur la trajectoire d'ouverture et de fermeture de la mandibule durant le spike Ă  1,5 Hz, la myocentrique, ou position d'intercuspidation maximale, rĂ©putĂ©e idĂ©ale, est arbitrairement dĂ©terminĂ©e de 1,4 Ă  2,4 millimĂštres au-dessus de la position de repos « physiologique Â» procurĂ©e par les 45 minutes de TENS

Toute interfĂ©rence dentaire proprioceptive contrarie les prĂ©cĂ©dents principes arbitraires. Par consĂ©quent, la pratique de meulages dits « sĂ©lectifs » est monnaie courante en EMG-KNG. Ces soustractions de tissus dentaire rĂ©sultent Ă©galement d’une « mode » issue d’un siĂšcle d’enseignement de la gnathologie.

Pour Lorenzo Bazzotti[9] : « À cause de la « mĂ©moire proprioceptive Â», il est impossible de faire confiance aux mouvements volontaires du patient [
] Il n'existe aucune corrĂ©lation entre la qualitĂ© du mouvement et la position condylienne. Il y a donc bien prĂ©pondĂ©rance du systĂšme neuromusculaire sur le systĂšme condylien [
] L'occlusion neuromusculaire est une branche de la gnathologie fonctionnaliste » (D.E.S. EMG-KNG[9], ULG[10], 1998).

« L’occlusion neuromusculaire pĂšche encore par le manque de validation scientifique » (BAC en sciences mĂ©dicales, ULG[10], 2003).

Pour les différentes raisons qui précÚdent, l'occlusion neuromusculaire (syn. EMG-KNG, K2) n'a jamais pu faire partie de l'enseignement obligatoire dans les universités.

Moniteur Belge : Jurisprudence (1992)

Jurisprudence relative Ă  l’obligation de moyens en ce qui concerne la « Science de l'occlusion Â» [12] :

« Commet une faute le dentiste qui ne rĂ©Ă©quilibre pas larticulĂ© dentaire[note 3] de son client [
] Le praticien, qui a conçu une prothĂšse qui devait nĂ©cessairement se briser Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance, en raison de l'occlusion dĂ©fectueuse dont souffrait son patient, engage sa responsabilitĂ©. »

Cette jurisprudence est valable pour toute intervention iatrogÚne dans la bouche d'un patient et dans toute la Communauté européenne.

18th Technology Assessment Conference Statement (N.I.H., 1996)

Historiquement, la Classification des malocclusions (E.H. Angle, 1898), la gnathologie (B.B. McCollum, 1924) et l'occlusion neuromusculaire (B. Jankelson, 1972) ont Ă©tĂ© balayĂ©es d'un seul coup par le 18th Technology Assessment Conference Statement de l'U.S. National Institutes of Health (N.I.H.) ou Management of Temporomandibular Disorders ( au ). En effet, une « evidence based » est apparue : le XXe siĂšcle a classĂ© et reclassĂ© des symptĂŽmes, objectifs ou subjectifs, des dysfonctions manducatrices, mais il n’a jamais cherchĂ© leurs Ă©tiologies (causes). De mĂȘme, le manque de validation scientifique ne peut plus ĂȘtre tolĂ©rĂ© en mĂ©decine.

Ainsi, depuis 1996, les universitĂ©s ont fortement rĂ©duit le nombre d’heures consacrĂ©es Ă  l’enseignement de la gnathologie (5 ECTS ; Processus de Bologne), voire supprimĂ© carrĂ©ment cette technique de leurs grilles horaires. Actuellement, les Ă©coles dentaires n’offrent aucune autre matiĂšre en remplacement de la gnathologie.

Ajouté au faible niveau de formation des futurs dentistes dans les branches fondamentales de la médecine, le jeune diplÎmé est de plus en plus démuni face à la dysfonction manducatrice de ses futurs patients.


À ce rĂ©gime, la dentisterie du IIIe millĂ©naire risque de ne plus pouvoir s'occuper de la mĂ©canique des mĂąchoires, et alors qu'aucune autre branche mĂ©dicale ne peut la supplĂ©er.

Occlusodontologie

ImpĂ©ratifs associĂ©s Ă  l’occlusodontologie

Pratiquer l'occlusodontologie, c'est d'abord et avant tout ([8]) :

  1. le respect des réflexes innés, à point de départ proprioceptif ou non ;
  2. le respect du temps minimum de repos physiologique de la fibre musculaire manducatrice ;
  3. suivant l'Ăąge civil du patient ou selon sa denture, la prĂ©vention et l’interception de la fonction physiologique, ou la compensation de la dysfonction manducatrice (pathologie, syndrome algo-dysfonctionnel de l'appareil manducateur), ;
  4. la non-ingĂ©rence iatrogĂšne sur la perception proprioceptive de la dent, des organes voisins et du patient : rĂ©cepteurs spĂ©cifiques (muqueuse, muscles, ATM), et notamment le dĂ©terminant de l’occlusion dento-dentaire : le mĂ©canorĂ©cepteurs ou proprioception desmodontale ou, en franglais, le rĂ©cepteur pĂ©riodontal de F. Hartmann[3],
  5. beaucoup d'humilité devant la complexité biologique de l'appareil manducateur du patient (mastication, déglutition, phonation, etc.).

DĂ©finitions

La relation myodĂ©terminĂ©e asymptomatique (RMDA) : La « relation myodĂ©terminĂ©e asymptomatique Â» est le reflet de la fonction manducatrice physiologique. La RMDA dĂ©pend autant des facteurs statiques (gravitĂ© terrestre, arcades dentaires, langue, os, articulations temporo-mandibulaires ou ATM, etc.), que des facteurs dynamiques (propriocepteurs pĂ©riodontaux[3], rĂ©cepteurs muqueux ou articulaires, fuseaux neuromusculaires, muscles, systĂšme nerveux, positions du corps, stress, facteurs exogĂšnes, etc.).

L'occlusion réflexe : Le travail lingual et le mouvement de déglutition salivaire ont un rÎle majeur dans l'installation ou non de l'occlusion réflexe des arcades dentaires. Ce sont des cofacteurs fonctionnels, essentiels de la croissance faciale chez l'enfant et l'adolescent :

  • la dĂ©glutition salivaire infantile du nourrisson, perpĂ©tuĂ©e en dĂ©glutition atypique ou dĂ©glutition salivaire dysfonctionnelle (DSD) de l'enfant et de l'adolescent, entretient la « respiration buccale Â», tout son cortĂšge symptomatologique (amygdales hypertrophiĂ©es, rhinites, allergies, pharyngites, bronchites, etc.) et la « rĂ©cidive orthodontique Â» dans tout traitement d'orthopĂ©die dento-faciale fixe ou amovible (ODF, orthodontie) ;
  • la dĂ©glutition salivaire fonctionnelle (DSF) construit l'anatomie et la fonction physiologique du futur adulte « respirateur nasal Â» ;
  • le passage du premier mode de dĂ©glutition salivaire au second ne dĂ©pendrait que de la hauteur optimale d'Ă©ruption des organes dentaires autour de la phase de permutation des dents, soit entre 6 et 14 ans d'Ăąges civils.

La dĂ©glutition salivaire dysfonctionnelle est un cofacteur pathogĂ©nique de la « dysfonction manducatrice Â» : augmentation du recrutement spatial et temporel des muscles posturaux de la mandibule et des muscles de la langue. Par interactions rĂ©ciproques face Ă  la gravitĂ© terrestre, les postures de la mĂąchoire infĂ©rieure, de la tĂȘte, du tronc et des membres se complĂštent mutuellement, et autant dans la fonction que dans la dysfonction de l'un ou l'autre des composants du corps humain. Ceci explique qu'une dysfonction mandibulaire peut avoir des rĂ©percussions au niveau d'un examen clinique de podologie.

DiffĂ©rents cas sont possibles : hormis lors de la DSF, les dents antagonistes ne sont jamais en contact dans toutes les fonctions buccales. À plus forte raison, le contact dento-dentaire est inexistant chez le patient respirateur buccal (DSD, plus de 75 % de la population). Par les migrations dentaires qu’elle favorise, la DSD est un cofacteur essentiel de la dysfonction manducatrice. Quelle que soit l’intensitĂ© des contraintes musculaires, « serrer les dents en permanence » rĂ©sulte d’une mauvaise habitude : un tic ou l’exutoire d’un stress. Avec le temps, la fatigue des muscles l’emporte : myalgies et crampes dans les territoires des muscles posturaux. Outre le serrage volontaire de la mĂąchoire infĂ©rieure sur les dents supĂ©rieures, le bruxisme, ou grincement des dents, trouve plus son origine dans une faille des dĂ©terminants de l’occlusion (perception proprioceptive) : infraclusion organique, espace libre trop important, absence du contact ou de la guidance canine, absence du calage postĂ©rieur, contact non-travaillant, etc.

Par « muscles manducateurs Â», il faut entendre non seulement les muscles posturaux de la mĂąchoire infĂ©rieure (muscles masticateurs, muscles hyoĂŻdiens, muscles de la langue, etc.), mais aussi tous les muscles qui influencent, de prĂšs ou de loin, la posture mandibulaire : tĂȘte, nuque, Ă©paules, tronc et membres. Le repos physiologique des muscles manducateur est un Ă©tat dynamique qui fait partie de la relation myodĂ©terminĂ©e asymptomatique (RMDA).

Pour A. Jeanmonod[8], Professeur Ă©mĂ©rite Ă  Paris : « [
] Le terme « occlusodontie » s'applique, lui, Ă  l'ensemble des thĂ©rapeutiques qui s'adressent Ă  l'occlusion dysfonctionnelle. [
] L'École gnathologique est en train de rejoindre l'École fonctionnaliste [
] L'occlusodontologie peut ĂȘtre dĂ©finie comme Ă©tant l'Ă©tude de l'occlusion dentaire, de son Ă©volution au cours de la vie, de ses anomalies et de leurs rĂ©percussions pathologiques [
] L'occlusodontologie n'est pas une spĂ©cialitĂ©. Elle doit ĂȘtre le fil conducteur de la pratique odonto-stomatologique [
] »

La salivation

En bouche « vide », le fluide salivaire facilite le glissement des organes buccaux les uns contre les autres. Une bouche sĂšche augmente les forces de frictions (respirateur buccal) et aggrave aussi la symptomatologie de la dysfonction manducatrice (DSD). En plus de son rĂŽle lubrifiant, la salive contient des enzymes de prĂ©digestion qui se conjuguent au bol alimentaire lors des repas. La vue des aliments augmente le dĂ©bit de la sĂ©crĂ©tion salivaire : c’est le rĂ©flexe de Pavlov.

La sĂ©crĂ©tion annuelle correspond Ă  un peu moins d’une demi-tonne de salive, soit 1,5 litre par jour.

Ce liquide a deux issues possibles : soit vers le milieu extĂ©rieur, au travers des lĂšvres : anesthĂ©sie, paralysie labiale, sus-occlusion iatrogĂšne, respirateur buccal (DSD), confĂ©renciers (postillons, Ă©vaporation), etc. soit vers l’Ɠsophage au travers de l’isthme du gosier : c'est la voie physiologique. Cette derniĂšre possibilitĂ© rĂ©sulte du mouvement complexe de la dĂ©glutition salivaire : c’est le travail le plus gourmand en Ă©nergie (ATP) pour l’appareil manducateur. En moyenne, on observe une dĂ©glutition salivaire toutes les minutes, soit 1 500 Ă  2 000 dĂ©glutitions par jour.

En termes de temps (vingt-quatre heures sur vingt-quatre) et de consommation Ă©nergĂ©tique (ATP), la dĂ©glutition salivaire est le travail le plus important de l’appareil manducateur en regard des autres fonctions (mastication, phonation, respiration buccale, etc.)

DĂ©glutition salivaire dysfonctionnelle (DSD)

Terminologie : « dĂ©glutition salivaire infantile Â», « dĂ©glutition atypique Â» et « dĂ©glutition dysfonctionnelle Â» sont synonymes. Seul l’ñge civil du patient change entre ces diffĂ©rents qualificatifs professionnels.

Si elles sont lĂ©gion entre les crĂȘtes alvĂ©olaires chez le nourrisson, les ingĂ©rences linguales entre les deux arcades dentaires, ou « interpositions linguales », sont pathogĂ©niques au cours de l’adolescence et de la vie adulte. Elles empĂȘchent tout contact entre les arcades dentaires et induisent des migrations dentaires. Ces derniĂšres modifient tout schĂ©ma occlusal physiologique et rĂ©duisent le temps optimal de repos des muscles manducateurs.

Le respirateur buccal est une consĂ©quence de la persistance pathogĂ©nique de la dĂ©glutition salivaire infantile : arrĂȘts prĂ©maturĂ©s alĂ©atoires de l’éruption des dents permanentes lors de la phase de permutation dentaire, empreintes dentaires sur les bords latĂ©raux de la langue, palais Ă©troit et haut, manque de croissance des cavitĂ©s aĂ©riennes du maxillaire (fosses nasales, sinus), « double menton » induit par l’enfoncement du massif lingual dans une arcade mandibulaire en forme de fer Ă  cheval (« langue en position basse »), disparition du vermillon des lĂšvres, hyperactivitĂ© compensatrice par les muscles de la mimique faciale (nerf VII), pincement des commissures labiales, perlĂšches, hypertrophie des amygdales, rhinites, pharyngites, bronchites, etc.

Deux Ă©tudes cliniques de Jeanmonod Ă  l’universitĂ© de Paris VII « La GaranciĂšre » constatent qu’il existe 75 % de DSD dans une population d’étudiants universitaires (1987 et 1988, jamais publiĂ©es).

En 2003, la vidéo numérisée des fonctions phonétique plus la déglutition salivaire, présentées par le patient adulte montre plus de 95 % de DSD. Les enregistrements vidéo sont du type VGA 15 et 30 images par seconde, ou QVGA à 60 images par seconde.

Quel que soit l’ñge du patient, toute DSD empĂȘche tout contact rĂ©flexe inter-arcades. Mieux citĂ© : dans toutes les fonctions buccales naturelles, il n’y a jamais contact dans un couple dento-dentaire maxillo-mandibulaire en prĂ©sence du moindre symptĂŽme, ou signe, de DSD.

Sur la mĂȘme arcade, la DSD induit toujours des dĂ©placements dentaires, lents et insidieux : migrations, versions, rotations et / ou Ă©gressions. Les surfaces triturantes accompagnent bien entendu les migrations dentaires. Ces dĂ©placements anatomiques contrarient progressivement les rĂ©fĂ©rences occlusales, ou dĂ©terminants de l’occlusion. La posture mandibulaire s’écarte ainsi de tout critĂšre physiologique.

RĂ©ciproquement, les perturbations occlusales entretiennent, voire aggravent la DSD (cercles vicieux). Ceci modifie continuellement le schĂ©ma occlusal et la fonction manducatrice : en rĂ©ponse Ă  l’évolution, insidieuse mais constante, des rapports occlusaux inter arcades, l’adaptation neuromusculaire cherche Ă  minimiser toute demande supplĂ©tive d’énergie. Elle y parvient par une dĂ©localisation tridimensionnelle optimale de la position de la mandibule par rapport Ă  sa posture physiologique originelle.

La dysfonction manducatrice entraĂźne une hyperactivitĂ© et une surconsommation Ă©nergĂ©tique au niveau des muscles de la posture : mandibule, tĂȘte, cou, Ă©paules, tronc, bras, jambes, etc. Il s’ensuit une diminution du temps de repos physiologique des muscles. Toute activitĂ© musculaire, supĂ©rieure Ă  30 % de la contraction volontaire maximale, collapse les veines des muscles. Il s’ensuit l’arrĂȘt de la circulation sanguine intramusculaire, un effondrement brutal de la pression partielle en oxygĂšne (dette O2) et une formation intense de lactates, source de crampes (myalgies) dans les territoires appauvris en oxygĂšne (cycle de Krebs, 1953).

Comportements professionnels face Ă  la DSD :

  • Obligation de moyens : « commet une faute le dentiste qui ne rĂ©Ă©quilibre pas l'articulĂ© dentaire de son client » (jurisprudence belge, 1992) :
    • En denture naturelle, cette obligation existe au cours de la phase de croissance chez l’enfant et chez l’adolescent : prĂ©vention et interception. Et notamment, durant la phase de permutation dentaire entre 6 et 14 ans (Ăąges civils) ;
    • En denture naturelle et / ou prothĂ©tique, l’obligation existe aussi chez le patient adulte dont les relations sociales sont perturbĂ©es par la dysfonction occlusale ;
    • Cette jurisprudence est toujours valable et pas uniquement en ce qui concerne la pose d’une prothĂšse dentaire, fixe ou amovible : le praticien doit toujours recourir Ă  toutes les obligations de moyens ;
    • DSD enfants et adolescents, ou dĂ©glutition infantile. La croissance permet le recours Ă  la prĂ©vention et Ă  l‘interception des dysfonctions, linguales et occlusales : REIOR, GAL, slices, dĂ©compression de l’espace d’éruption (extractions prĂ©maturĂ©es non compensĂ©es par un mainteneur d’espace), etc.
    • DSD adultes :
      • Toutes les DSD adultes ne signent pas nĂ©cessairement la maladie occlusale vraie : l’adaptation neuromusculaire permet toutes sortes de compensations permettant au patient adulte de vivre « normalement » dans ses relations sociales habituelles, familiales et professionnelles ;
      • Lorsqu’un patient prĂ©sente une dysfonction occlusale objective, mais qu’il ne se plaint de rien, le praticien n’interviendra pas, sauf dans le respect de l’obligation d’information. La raison est simple : le traitement d’une dysfonction manducatrice ne concerne jamais qu’une seule dent, mais bien toute une arcade de quatorze dents ;
      • lorsque les relations sociales du patient sont perturbĂ©es, on a recours Ă  la compensation ; le plus souvent « prothĂ©tique » (mĂ©tal inoxydable, porcelaine), puisque les rĂ©sines et composites (matĂ©riaux tendres et ductile) s’usent rapidement face aux frictions de l’émail des dents antagonistes (matĂ©riau dur et cassant) ;
      • Pour le praticien non averti, cette compensation risque aussi d’aboutir Ă  des surocclusions localisĂ©es Ă  un couple dento-dentaire maxillo-mandibulaire, Ă  une sus-occlusion gĂ©nĂ©ralisĂ©es Ă  plusieurs couples ou Ă  des contacts non-travaillants (« contacts NT ») ;
      • les contacts NT sont pathogĂ©niques Ă  souhait : ils suspendent brutalement toute fonction canine protectrice. Ne pas les Ă©liminer immĂ©diatement est une faute professionnelle : explosion intense de la dysfonction, impossibilitĂ© de dĂ©glutir la salive (le patient « bave »), douleurs permanentes, intenses et exquises dans tous les territoires posturaux, dĂ©pression et / ou suicide ;
      • la surocclusion, la sus-occlusion et les contacts NT annihilent tout bĂ©nĂ©fice acquis par le traitement occlusal en cours. Les symptĂŽmes iatrogĂšnes Ă©tant plus importants que les signes originels ayant conduit au traitement interceptif, le patient perd toute confiance dans le praticien qu’il vient de rĂ©munĂ©rer pour ledit traitement.

Pour le Pr F. Hartmann[3], Marseille (France), 2009 :

« Dans la dysfonction linguale, la langue ne cesse d'envoyer des informations parasites aux dents. Les récepteurs dentaires de tact (type 1) sont ainsi sans cesse sollicités par la langue. Sur le plan neurophysiologique, cette dysfonction s'apparente ainsi à la crispation des mùchoires dents serrées de A. Jeanmonod. »

Déglutition salivaire fonctionnelle (DSF), dite « en dents serrées »

Par absence de toute symptomatologie, la DSF naturelle est exceptionnelle dans les consultations dentaires.

La DSF est la dĂ©glutition salivaire physiologique par excellence. Par opposition Ă  la DSD concomitante d’une ingĂ©rence linguale entre les deux arcades dentaires, ou DSD avec « interposition linguale », la DSF est dite « en dents serrĂ©es ».

Tout contact dento-dentaire induit une stimulation des mécanorécepteurs desmodontaux, ou récepteurs périodontaux de type-1[3].

Le contact dento-dentaire maxillo-mandibulaire met en branle le rĂ©flexe d’ouverture de la mĂąchoire infĂ©rieure (C.S. Sherrington, 1917).

Tout au plus, il ne peut y avoir contact inter-arcades que s’il y a DSF, soit chez moins de 5 % de la population. Dans les conditions physiologiques, une dĂ©glutition salivaire s’opĂšre toutes les minutes et la durĂ©e du contact dento-dentaire est infĂ©rieure Ă  une demi-seconde (A. Jeanmonod, J. Romerowski). Ces durĂ©es mises bout Ă  bout, les « dents serrĂ©es » des 1 500 Ă  2 000 DSF quotidiennes totalisent moins de vingt minutes par jour.

Comme il y a une DSF toutes les minutes, on peut en dĂ©duire que les muscles manducateurs sont au repos physiologique durant quasi 59,5 s/min. Donc, la fonction occlusale asymptomatique se quantifie aussi par la durĂ©e optimale du repos physiologique des muscles manducateurs (Ă©tat dynamique), mais jamais par les contacts dento-dentaires lors d’une occlusion d’injonction iatrogĂšne (Ă©tat statique).

En vidĂ©ographie numĂ©rique de la dĂ©glutition salivaire (2003), l’acte de DSF totalise moins de 20 images ou moins de 20/16 de seconde, soit moins de 1,25 seconde.

MĂȘme en prĂ©sence d’une DSF, il n’y a jamais contact entre les dents antagonistes durant la mastication, la dĂ©glutition de solides / liquides, ni lors de la phonation : le rĂ©flexe d'ouverture mandibulaire protĂšge les organes dentaires (C.S. Sherrington, 1917).

Notes et références

Notes

  1. Occlusion d'injonction iatrogĂšne lors d'un examen clinique ou lors d'une tĂ©lĂ©radiographie de la face : le praticien demande au patient de « fermer les dents Â». C'est une occlusion volontaire, non une occlusion naturelle.
  2. Lorsque le muscle est contractĂ© Ă  plus de 30 % de sa force maximale volontaire (FMV), toutes les veines sont collapsĂ©es (pincĂ©es). C'est le cas lors d'une contracture ou crampe : le dĂ©bit sanguin intramusculaire est nul. En laboratoire de physiologie, le lavage sanguin de pareille masse musculaire contracturĂ©e ne peut s'obtenir que par la tĂ©tanisation du muscle, soit une Ă©lectrostimulation de 25 Ă  50 Hz minimum. Pour le fondamentaliste et pour le mĂ©decin neurophysiologiste, le principe TENS Ă  0,66 Hz pendant 45 minutes (EMG-KNG) est vivement critiquĂ© : il est impossible d'obtenir, par ce biais, tout repos physiologique d'un muscle. Si un lavage sanguin complet du muscle contracturĂ© ne pourrait s'obtenir que par une tĂ©tanisation des fibres musculaires, il faudrait appliquer une TENS de minimum 25 Ă  50 Hz. Source : Bases fondamentales, BAC en mĂ©decine, ULG : 1999, confirmĂ©e en 2003.
  3. Synonymes d’un « articulĂ© dentaire » : 1) Ă©tats statiques : articulĂ© dentaire, occlusion dentaire ; 2) Ă©tats dynamiques : repos physiologique des muscles manducateurs, relation myodĂ©terminĂ©e des maxillaires, fonction manducatrice rĂ©flexe, etc.

Références

  1. (en) « About the IAG: What is Gnathology? », sur gnathologyusa.org (consulté le )
  2. « Définition de occlusion », sur mediadico.com (consulté le )
  3. « Et si ça venait des dents
surtout lorsqu'elles sont serrĂ©es fortement ? », sur tmd-dentalmedical.org, (consultĂ© le )
  4. (en) « Basic Human Physiology », sur operationalmedicine.org (consulté le )
  5. (en) CS Sherrington, Reflexes elicitable in the cat from pinna vibrissĂŠ and jaws, Oxford, University Laboratory of Physiology, (lire en ligne), p. 404-431
  6. (en) EH Angle, Treatment of malocclusion of the teeth and Fractures of the maxillĂŠ, vol. 6, S.S. White Dental Manufacturing Company, , 315 p.
  7. (en) EH Angle, Treatment of malocclusion of the teeth, vol. 7, S.S. White Dental Manufacturing Company, , 628 p.
  8. Albert Jeanmonod, Occlusodontologie : Applications cliniques, Paris, CDP, , 365 p.
  9. Lorenzo Bazzotti, « Cours de KinĂ©siographie Electromyographie CrĂąniomandibulaire Â», Service de Chirurgie Orale et Implantaire (Pr R. Legrand), dĂ©partement de Dentisterie, facultĂ© de MĂ©decine, UniversitĂ© de LiĂšge (ULG),
  10. « Médecine », sur ulg.ac.be, (consulté le )
  11. (en) B Jankelson et CW Swain, Physiological Aspects of Masticatory Muscle Stimulation, Myomonitor, coll. « The Quintessence Intl » (no 12),
  12. « Détails Numéro Justel : F-19920407-6 », sur jure.juridat.just.fgov.be, (consulté le )
  13. (en) BJ Millar, Z Halata et RWA Linden, The structure of physiologically located periodontal ligament mechanoreceptors of the cat canine tooth, coll. « J. Anat. » (no 167), (lire en ligne), p. 117-127
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.