Saint-Georges-d'Annebecq
Saint-Georges-d'Annebecq est une commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, peuplée de 161 habitants[Note 1].
Saint-Georges-d'Annebecq | |
L'église Saint-Georges. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Argentan |
Intercommunalité | Communauté de communes Argentan Intercom |
Maire Mandat |
Aurélien Baudoux 2020-2026 |
Code postal | 61600 |
Code commune | 61390 |
Démographie | |
Population municipale |
161 hab. (2020 ) |
Densité | 17 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 38′ 02″ nord, 0° 15′ 50″ ouest |
Altitude | Min. 213 m Max. 292 m |
Superficie | 9,35 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | La Ferté Macé (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Magny-le-Désert |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique altéré », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du même type de climat dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique, le climat de montagne et le climat semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Briouze », sur la commune de Briouze, mise en service en 1974[9] et qui se trouve à 10 km à vol d'oiseau[10] - [Note 5], où la température moyenne annuelle est de 10,7 °C et la hauteur de précipitations de 905,7 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Alençon - Valframbert », sur la commune d'Alençon, mise en service en 1946 et à 35 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,8 °C pour la période 1971-2000[13] à 10,9 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,3 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Saint-Georges-d'Annebecq est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7] - [16] - [17] - [18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de La Ferté Macé, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 17 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19] - [20].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (100 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (100 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (60,2 %), prairies (34,9 %), zones agricoles hétérogènes (4,9 %)[21].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[22].
Toponymie
Le nom de la localité est attestée sous la forme Asnebec au XIe siècle[23], Saint Georges d'Annebecq en 1793[24].
La paroisse est dédiée à Georges de Lydda, martyr chrétien du IVe siècle.
Bien que le village se situe en dehors de la zone de diffusion, la toponymie est probablement scandinave. On peut y voir un nom norrois en -bec (de bekkr, ruisseau, cours d'eau) et asni « âne »[25].
Histoire
Pendant des siècles, Asnebec (ou Annebec puis Annebecq) fut un château fort faisant partie d'une ligne de défense protégeant la « frontière » sud du duché de Normandie. Le baron d'Asnebec (sur le plan civil et militaire) et le curé-doyen de la paroisse d'Asnebec (sur le plan religieux) avaient autorité sur une partie de la région alentour.
Le premier seigneur d'Asnebec connu est Roger de Beaumont (dont le fief principal se situe dans le Roumois autour de Beaumont-le-Roger et Pont-Audemer), éminent conseiller de Guillaume le Conquérant et de sa femme Mathilde administratrice du duché après la conquête de 1066. Il fait don des revenus des paroisses d'Asnebec, de Rasnes et de Faverolles à l'abbaye de Saint-Wandrille.
En 1138 : assiégé par Geoffroy V d'Anjou (dans sa conquête du duché de Normandie contre le nouveau roi d'Angleterre) le château-fort d'Annebec échappe finalement aux assaillants (grâce à une trêve d'un an) à cause des liens anciens existant entre certains seigneurs de l'entourage du comte d'Anjou et Robert de Neubourg également seigneur d'Asnebec. Les châteaux de Carrouges, Écouché, Bazoches-au-Houlme… et leurs défenseurs n'ont pas cette chance.
En 1224, « Tout le fief de « Carrouge » est dans la mouvance du seigneur d'Annebec », et au maximum dix-sept fiefs de chevaliers relèvent de la baronnie d'Asnebec.
À la mort de Robert II de Neubourg, en 1243, la baronnie d'Asnebec échoit en héritage à une de ses filles Jeanne (mariée à Renaud de Maulévrier).
- vers 1380, Guillaume de Chamborant (« protégé du comte d'Alençon, conseiller et chambellan du roi », Charles VI) achète les baronnies d'Asnebec et de Raenne au sire de Maulévrier.
- 1381 : Guillaume de Beaurepaire fait aveu à Guillaume de Chamborand, baron d'Asnebec, pour le fief de Joué.
- 1384 : Guillaume de Méheudun sire de Rouvrou rachète les baronnies d'Asnebec et de Raenne à Guillaume de Chamborand.
- 1419 : la baronnie d'Asnebec — ainsi que celle de Rasnes — est « accordée » — par le roi d'Angleterre (également duc de Normandie) — à l'un de ses fidèles partisans : Guérard Hungh qui est également l'adjoint du gouverneur de Falaise.
- Après 1450 et la défaite des Anglais, Samson de Saint-Germain — resté fidèle au roi de France — rentre en possession de ses terres dont Asnebec et Rasnes
- 1566 : Asnebec est dévasté par les protestants.
- XVe siècle : le domaine de Ménil-Glaise relève de la baronnie d'Annebecq.
- 1532 : René du Bois (écuyer) est seigneur du Mottey sur la paroisse d'Annebecq.
- 1606 : la baronnie d'Asnebec est supprimée par sa « réunion et réincorporation… à la baronnie de Rasnes, appartenant à Charles d'Argouges, sieur de Grastot » (lettres patentes du roi Henri IV).
- 1657 : le doyen d'Asnebec s'appelle Coupry (précédemment chapelain du château du Bel en Joué-du-Bois).
- 1672 : Louis XIV crée le « marquisat de Rannes » (qui s'étend sur les paroisses de Rasnes, d'Asnebec, de Faverolles et de Montreuil) au profit de Nicolas d'Argouges, colonel général des Dragons.
À la Révolution française, la commune est rattachée au canton de Rasnes (Rânes) mais ce canton est supprimé en 1802. Annebec passe alors dans le canton de Briouze.
En 1981, un trésor monétaire — comportant 972 pièces d'argent, frappées entre le XIIe et le XIVe siècles en France et en Angleterre — est découvert au cours de travaux agricoles ; il a été déposé au musée de Normandie ; son inventaire a été publié dans une revue numismatique (la mise en sécurité de ce trésor pourrait dater de l'époque du roi Philippe IV le Bel mort en 1314)[26].
Politique et administration
Politique environnementale
Un parc d’éoliennes est installé sur la commune de Saint-Georges-d'Annebecq. Une habitante a été condamnée sur reconnaissance préalable de culpabilité à 1 000 euros d’amende, pour conflit d’intérêts, puisqu’il a fait installer ces éoliennes sur son terrain[28].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[30].
En 2020, la commune comptait 161 habitants[Note 9], en augmentation de 11,81 % par rapport à 2014 (Orne : −3,22 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- L'ancien château d'Annebecq : (deux mottes castrales signalées vers 1031)
Description faite en 1836 dans un "Mémoire de la Société des Antiquaires de Normandie": "Asnebecq est dans un terrain plutôt bas qu'élevé, sur un fond de prairies. La forteresse se composait d'un long rempart soutenu par de hautes buttes (mottes castrales) dont les deux principales sont presque encore entières. Des fossés, qui pouvaient être aisément remplis d'eau, défendaient les abords de ce château allongé qui semblait destiné à couvrir, à protéger une petite contrée."
- Traces de l'ancien bourg d'Asnebec au lieu-dit Asnebec, route de Faverolles.
- Le Moulin, donné en 1086 par Roger de Beaumont à l'abbaye de Saint-Wandrille de Fontenelle (avec les paroisses d'Asnebec, de Rasnes et de Faverolles) est le plus ancien moulin à foulon à avoir été signalé dans la partie nord de la France.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Sources et notes
Bibliographie
- La motte d'Annebecq par J.Grandin
- Altitudes, superficie : IGN[32].
Notes
- Population municipale 2020.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- « Géoportail (IGN), couche « Limites Administratives » activée ».
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Briouze - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Saint-Georges-d'Annebecq et Briouze », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Briouze - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
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- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
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- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Bulletin de la Société historique et archéologique de l'Orne, vol. 43, Société historique et archéologique de l'Orne, , p. 305.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Charles Corlet éditions, Presses universitaires de Caen, p. 222.
- Pilet-Lemière J., Trésor monétaire de Saint-Georges d'Annebecq (Orne), Revue Numismatique, 30, 1988, p. 176-196. https://www.persee.fr/doc/numi_0484-8942_1988_num_6_30_1926
- « Saint-Georges-d'Annebecq (61600) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le ).
- Delphine de Mallevoüe, « Éoliennes : des maires attaqués pour conflit d’intérêt », Le Figaro, 24 novembre 2013, consulté le 25 novembre 2013.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Répertoire géographique des communes ().