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Rupert Raj

Rupert Raj (nĂ© en 1952) est un Canadien eurasiatique, militant trans et homme trans. Son travail, commencĂ© depuis qu'il a effectuĂ© sa propre transition en 1971, a Ă©tĂ© rĂ©compensĂ© par plusieurs prix, ainsi que son inclusion au National Portrait Collection de la Canadian Lesbian and Gay Archives.

Rupert Raj
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Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Autres informations
Archives conservées par
University of Victoria Special Collections and University Archives (d) (SC635)[1]

Vie personnelle

Raj est nĂ© Ă  Ottawa, Ontario en 1952 ; son père Amal Chandra Ghosh, originaire de la rĂ©gion Est de l'Inde, et sa mère, de nationalitĂ© polonaise, s'Ă©taient rencontrĂ©s Ă  Stockholm, oĂą Amal travaillait comme physicien nuclĂ©aire. Après la naissance de leur premier enfant, la famille dĂ©mĂ©nage Ă  Ottawa, au Canada, oĂą Amal prend un poste de professeur de physique Ă  l'UniversitĂ© Carleton. Les deux parents sont dĂ©cĂ©dĂ©s dans un accident de voiture en , quand Raj avait seize ans, et les cinq enfants (trois frères et une sĹ“ur) ont emmĂ©nagĂ© dans quatre maisons diffĂ©rentes, jusqu'Ă  ce qu'ils atteignent respectivement 18 ou 21 ans[2].

En 1971, à l'âge de 19 ans, Raj prévoit un rendez-vous avec un endocrinologue de la Harry Benjamin Foundation, le Dr Charles Ihlenfeld. Comme Raj n'avait pas encore atteint 21 ans, l'âge de la majorité à New York, son frère aîné donne son consentement. Le Dr Ihlenfeld a examiné Raj et lui a administré son premier dosage de testostérone[3].

Raj a obtenu un Bachelor of Arts en psychologie de l'université Carleton en 1975, et a déménagé à Vancouver, suivant deux amies, deux femmes trans militantes qui étaient impliquées dans l'Association of Canadian Transsexuals (A.C.T.) de Toronto. Raj a poursuivi son militantisme en lançant une pétition pour obtenir qu'Ontario couvre la chirurgie de réattribution sexuelle par le régime d'assurance-maladie de l'OHIP ; effort ayant échoué à l'époque.

En , Raj a dĂ©mĂ©nagĂ© avec son partenaire trans et ses deux enfants Ă  Calgary, Alberta, parce qu'ils avaient appris que les chirurgiens du Foothills Hospital, en collaboration avec l'universitĂ© de Calgar rĂ©alisaient des phalloplasties pour les female-to-male (FTM). Alors qu'ils ont tous les deux Ă©tĂ© approuvĂ©s pour recevoir la phalloplastie, aucun d'entre eux n'en a bĂ©nĂ©ficiĂ© ; avec seulement 100 Livres Sterling, les chirurgiens ont conclu que Raj n'avait pas assez de tissus pour pouvoir correctement travailler, mais il a toutefois pu subir la panhystĂ©rectomie Ă  ce moment.  Après avoir attendu pendant 34 ans, Raj a finalement pu subir la « chirurgie du bas » (pas la phalloplastie, mais la mĂ©taidoĂŻoplastie Ă  MontrĂ©al, en 2012) Ă  60 ans[4].

Foundation for the Advancement of Canadian Transsexuals et Gender Review

En , Raj crée une association pour les personnes trans (incluant les hommes trans et les femmes trans, ainsi que les personnes transvesties), la Foundation for the Advancement of Canadian Transsexuals (FACT) ; la newsletter de l'association s'appelait Gender Review: A FACTual Journal[5]. La FACT a poursuivi certains travaux antérieurs de l'ACT. Le premier numéro du Gender Review a été publié en et comprenait une histoire d'« oppression transsexuelle » de Montrealer Inge Stephens, de l'information sur les ressources trans, une liste des publications du Dr Harry Benjamin et du Dr Charles L. Ihlenfeld ; une bibliographie de livres et d'articles sur les personnes trans, des nouvelles de Mario Martino, l'apparence de la femme trans Canary Conn dans le spectacle de Phil Donahue, et d'autres annonces[6]. Raj a déménagé à Ottawa, puis à Toronto dans les années qui suivirent, mais il a continué à éditer la revue jusqu'en [7].

En , Raj a dĂ©cidĂ© de se concentrer sur les besoins spĂ©cifiques et uniques des hommes trans. Ă€ l'Ă©poque, il y avait très peu de groupes de dĂ©fense des droits des hommes trans[8]. Le travail de Raj, basĂ© Ă  Toronto, a rejoint celui de Mario et du Labyrinth Foundation's Counseling Services de Becky Martino’s (Yonkers), de Johnny A's F2M (Tenafly), du groupe de Jude Patton’s Renaissance Ă  Santa Ana, et du groupe de Jeff S de Californie du Sud. Raj a dĂ©missionnĂ© de ses postes au FACT et au Gender Review, et les deux ont Ă©tĂ© pris en charge par Susan Huxford, une femme trans de Hamilton avec laquelle Raj avait commencĂ© Ă  travailler Ă  la fin de l'annĂ©e 1979[9].

Metamorphosis Medical Research Foundation et Metamorphosis Magazine

Raj avait envisagé de collaborer avec Mario Martino (alias Angelo Tornabene) à Yonkers, NY pour la recherche, le développement et la commercialisation d'un dispositif prothétique de pénis en tant qu'alternative à la phalloplastie. C'est pour cette raison que Raj a été nommé à la nouvelle association Metamorphosis Medical Research Foundation (MMRF). Dans le même temps, cependant, Raj voulait apporter un soutien aux autres hommes trans, en tant que courtier d'information entre la communauté médicale/psychologique et les hommes trans et leurs proches[10]. À partir de 1979 et pendant les années MMRF, Raj a également activement correspondu avec Lou Sullivan ; l'amitié et le militantisme de Raj a joué un rôle important dans le travail ultérieur de Sullivan concernant la fondation de groupes de soutien "FTM" à San Francisco en 1986[11].

Par consĂ©quent, Raj a fondĂ© le magazine bimensuel Metamorphosis ( – ).[note 1] Le magazine comprenait des informations sur divers thèmes comme la recherche clinique, les hormones, la chirurgie, des conseils pour un passing efficace en public, et la rĂ©forme juridique pour les personnes trans ; il Ă©tait Ă©crit par Raj et d'autres[12]. Metamorphosis  est devenu le magazine international le plus important pour la communautĂ© FTM dans les annĂ©es 1980. La plupart de ses abonnĂ©s Ă©taient amĂ©ricains, mais il y avait aussi des hommes trans du Canada, de la Grande-Bretagne, d'Europe, d'Australie et de Nouvelle-ZĂ©lande qui l'achetaient pour obtenir des informations, des ressources, et se tenir au courant de l'actualitĂ© de ce milieu[13].

En 1988, Raj a décidé d'arrêter le MMRF et de cesser la publication de Metamorphosisdue.

Gender Worker et Gender NetWorker

Raj a formĂ© une nouvelle association en , Gender Worker (nommĂ©e plus tard « Gender Consultants » quand son Ă©pouse de l'Ă©poque a rejoint son entreprise en tant que co-consultante), et a publiĂ© une nouvelle newsletter du Gender NetWorker spĂ©cialement conçue pour "aider les professionnels et fournir des ressources" qui travaillent avec des personnes transsexuelles et tranvesties[14]. Entre 1990 et 1999, Raj n'a pas Ă©tĂ© publiquement actif en tant que militant trans. Raj est rĂ©apparu en 1999 pour crĂ©er un groupe de soutien Ă  Toronto appelĂ© Trans-Men/FTM Peer-Support Group[15]  Depuis, Raj a Ă©tĂ© actif Ă  Toronto en tant que psychothĂ©rapeute, spĂ©cialiste du genre, et formateur professionnel trans-positif.

RR Consulting et au-delĂ 

En , Raj a fondé « RR Consulting », organisme privé psycho-thérapeutique et services de conseils pour les personnes trans, genderqueer, intersexes et bi-spirituels et leurs proches, ainsi que pour les enfants de genre non conforme et leurs parents. Il évaluait également les personnes trans pour la préparation au traitement hormonal ou à la chirurgie de réattribution sexuelle. En outre, il a créé des ateliers axés sur l'aspect médical, psychologique, social, professionnel, juridique et spirituel de l'identité de genre et de la transition à destination des hôpitaux, centres de santé, universités, collèges et lieux professionnel des entreprises. En , Raj a commencé à travailler en tant que conseiller en santé mentale au Sherbourne Health Centre (SHC) à Toronto, fournissant des thérapies individuelle, de couple ou familiale pour les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transsexuelles, transgenres, en questionnement de genre ou de sexualité ainsi que leurs proches. Il était aussi coanimé par le « Gender Journeys » du SHC (groupe psychoéducatif pour les personnes envisageant la transition) de 2006 à 2013. Il s'est retiré de Sherbourne en 2015.

Au-delà de son travail clinique, Raj est toujours actif dans les communautés trans, genderqueer, intersexes et bispirituelles de Toronto, en participant à de nombreux comités consultatifs communautaires pour les organismes communautaires locaux, il a impulsé, avec d'autres, la première Trans Pride Day au SHC en 2004 (qui a ensuite été renommée de façon à inclure les personnes intersexes et bispirituelles), des discours publics lors de l'événement de 2011 « Honoured Dyke Group » de la Pride Toronto (honorant le Trans Lobby Group, dans lequel Raj était le seul membre homme trans), la 2012 Toronto Trans March, et la Transgender Day of Remembrance (TDoR) de 2014 qui s'est tenue à Toronto City Hall.

Éducation et affiliations professionnelles

En 2001, Raj a obtenu son diplôme de The Adler School of Professional Psychology (principal campus de Chicago) de Master of Arts in Counseling Psychology. Raj est membre du Canadian Professional Association for Transgender Health (CPATH) (2007 – maintenant), et en 2015, il est devenu Canadian Certified Counsellor (CCC) et a rejoint le College of Registered Psychotherapists of Ontario (CRPO).

Publications et présentations

Ă€ ce jour, Raj a publiĂ© quatre articles sur la problĂ©matique trans axĂ©s sur la recherche clinique[16].  Il a Ă©crit un chapitre de livre Ă©ditĂ© en 1997 dans la collection Gender Blending[17]. Raj est aussi co-rĂ©dacteur (avec le Prof. Dan Irving de l'universitĂ© de Carleton) de Trans Activism in Canada: A Reader (Canadian Scholars’ Press, 2014). Ce volume rĂ©volutionnaire comprend des chapitres dont 43 personnes transgenres et cisgenres de Colombie-Britannique, en Ontario et au QuĂ©bec ont contribuĂ©, et un avant-propos Ă©crit par le Professeur Aaron Devor de l'UniversitĂ© de Victoria, ainsi qu'une postface du Professeur Viviane Namaste de l'UniversitĂ© Concordia Ă  MontrĂ©al, QuĂ©bec .

Depuis 1999, Raj a conçu et livrĂ© plus de 20 ateliers de formation trans ainsi que des prĂ©sentations au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni. En , il a enseignĂ© un cours facultatif accrĂ©ditĂ© par la The Adler School of Professional Psychology (Ontario campus) Ă  Toronto, employant son modèle de marque : « Towards A TransPositive Therapeutic Model: Developing Clinical Sensitivity and Cultural Competence in the Effective Support of Transsexual/Transgender Adults and Gender Non-Conforming Youth. »

En 2015, Raj a collaborĂ© avec le  Prof. Trish Salah de l'universitĂ© de Queen (Canada) pour publier une anthologie de poĂ©sie internationale trans « Of Souls & Roles, Of Sex & Gender: A Treasury of Transsexual, Transgenderist & Transvestic Verse (1967 – 1991). » Le volume comprend près de 400 poèmes Ă©crits par quelque 169 personnes trans Ă  travers le Canada, les États-Unis, la Grande-Bretagne, l'Australie et la Nouvelle-ZĂ©lande. Il est Ă©galement en train d'Ă©crire ses mĂ©moires, qui seront publiĂ©s par Transgress Press en 2017, et qui comprendra un Avant-propos du Prof. Susan Stryker de l'universitĂ© d'Arizona.

Reconnaissance

Raj a reçu un bon nombre de prix, notamment son apparition dans la liste de l'International Who’s Who In Sexology (First Edition, The Institute for Advanced Studies in Human Sexuality in San Francisco, 1986) et deux Lifetime Achievement Awards : the City of Toronto's Access, Equity, et le Human Rights Pride Award (2001) et la Community One Foundation's Steinert and Ferreiro Award, une reconnaissance décernée aux personnalités influentes de la communauté LGBTTIQQ2S au Canada (2010)[18].

En 2013, Raj a été honoré par le Canadian Lesbian and Gay Archives (CLGA) de Toronto, la plus grande base d'archives de la communauté LGBTQ du monde, par son intronisation au CLGA's National Portrait Collection[19].Original Plumbing, un journal trimestriel de Brooklyn pour hommes trans*, a inclus Raj dans son numéro 2013 Heroes, ainsi que d'autres figures trans* historiques et militants[20]. Raj a été mis en vedette dans une vidéo de 1999 « Rupert Remembers », dans une série TV documentaire canadienne de 2000/2001 « Skin Deep » , et dans une vidéo de 2001 « Rewriting the Script: A Love Letter to Our Families », reflétant l'expérience queer de personnes d'Asie de Sud et de leur famille[21].

Notes

note 1A ce stade, Raj utilisait plutôt ce nom de Nicholas (ou Nick) Ghosh. Raj avait choisi son nouveau nom afin de maintenir une certaine distance entre son personnage public en tant que défenseur trans et sa vie professionnelle, mais il a finalement abandonné l'ancien nom 'Nick Ghosh' en faveur de Rupert Raj.

Références

  1. « https://uvic2.coppul.archivematica.org/rupert-raj-collection » (consulté le )
  2. Elspeth Brown oral history interview with Raj, 23 décembre 2013 at the Canadian Lesbian and Gay Archives [hereafter, CLGA].
  3. Rupert Raj, « My Male Metamorphosis », pg. 4, c. 1988, Box 1, Rupert Raj Papers, CLGA.
  4. Elspeth Brown oral history with Rupert Raj, 23 December 2013, CLGA; Elspeth Brown personal communication with Raj, 3 December 2014.
  5. « Foundation History », Gender Review: A FACTual Journal no. 1 (June 1978), 1.
  6. Gender Review: A FACTual Journal no. 1 (juin 1978), 1-12 ; voir aussi Nicholas Matte, « Rupert Raj and the Rise of Transsexual Consumer Activism in the 1980s Â», in Dan Irving and Rupert Raj, eds., Trans Activism in Canada: A Reader (Toronto: Scholars' Press, 2014), 35.
  7. “FACT HG Moves to Toronto,” Gender Review: A FACTual Journal no. 5 (juillet 1979), 1.
  8. Jamison Green, Becoming A Visible Man (Nashville, TN : Vanderbilt University Press, 2004), 55.
  9. « FACTual Notes Â», no. 8 Gender Review: A FACTual Journal no. 5 (avril 1980), 1 ; « Personal Profiles: Susan G. Huxford », no. 8 Gender Review: A FACTual Journal no. 5 (April 1980), 5.
  10. Elspeth Brown oral history interview with Rupert Raj, 14 March 2014; Nick Matte, “Rupert Raj and the Rise of Transsexual Consumer Activism in the 1980s,” in Dan Irving and Rupert Raj, eds., Trans Activism in Canada: A Reader (Toronto: Scholars' Press, 2014), 38.
  11. Brice D. Smith, “’Yours in Liberation’: Lou Sullivan and the Construction of FTM Identity,” PhD dissertation, University of Wisconsin-Milwaukee, 2010, p. 248-257; Susan Stryker, “Portrait of a Transfag Drag Hag as a Young Man: The Activist Career of Louis G. Sullivan,” in Kate Moore and Stephen Whittle, eds., Reclaiming Genders: Transsexual Grammars at the Fin de Siecle (London: Cassell, 1999), 62–82.
  12. Metamorphosis vol. 1, no 1 (February 1982), 1.
  13. Nick Matte, « Rupert Raj and the Rise of Transsexual Consumer Activism in the 1980s » Trans Activism in Canada: A Reader (Toronto: Scholars’ Press, 2014), 36-37.
  14. Gender NetWorker vol. 1 no. 1 (June, 1988).
  15. Elspeth Brown interwiew Rupert Raj, 14 mars 2014, CLGA.
  16. Rupert Raj, « Towards a transpositive therapeutic model : Developing clinical sensitivity and cultural competence in the effective support of transsexual and transgendered clients. ».
  17. Raj, R. « Metamorphosis: Man in the making (A personal and political perspective) », pp: 480-484.
  18. Community One Foundation, “Trans Activist Rupert Raj to Receive Annual Steinert & Ferreiro Award,”http://communityone.ca/pdf/Community%20One%202010%20S%20and%20F%20Award%20Announcement%20News%20Release.pdf, consulté le 17 juin 2014.
  19. « Inductee Rupert Raj », http://www.clga.ca/npc/subject/427, retrieved 17 June 2014.
  20. Original Plumbing #13: The Hero Issue (avril 2013) ; voir aussi http://www.originalplumbing.com/index.php/the-basics/trans-men/item/482-op-, consulté le 17 juin 2014.
  21. Rewriting the Script: A Love Letter to Our Families, Friday Night Productions (46 min, 2002), distributed by VTape http://www.vtape.org/.

Liens externes

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