Rue Guynemer (Paris)
La rue Guynemer est une voie située dans le quartier de l'Odéon du 6e arrondissement de Paris. Elle longe le côté ouest du jardin du Luxembourg.
6e arrt Rue Guynemer
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Situation | |||
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Arrondissement | 6e | ||
Quartier | Odéon | ||
DĂ©but | 21, rue de Vaugirard | ||
Fin | 55, rue d'Assas | ||
Morphologie | |||
Longueur | 390 m | ||
Largeur | 20 m | ||
Historique | |||
Création | Précédemment rue Bonaparte, cf. ci-dessous | ||
DĂ©nomination | |||
Ancien nom | Rue Bonaparte Rue du Luxembourg |
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GĂ©ocodification | |||
Ville de Paris | 4393 | ||
DGI | 4442 | ||
GĂ©olocalisation sur la carte : Paris
GĂ©olocalisation sur la carte : 6e arrondissement de Paris
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Images sur Wikimedia Commons | |||
Situation et accès
Longue de 390 mètres pour une largeur de 20 mètres et orientée nord-sud, elle débute au 21, rue de Vaugirard et finit au 55, rue d'Assas[1]. La rue de Fleurus y débouche en son milieu.
Seul le côté ouest de la rue est bâti (numéros pairs). Sur le côté est, un petit bâtiment, à l'angle de la rue de Vaugirard et intégré à l'ensemble du palais et du jardin du Luxembourg, a une entrée piétons (au no 1, seul numéro impair). Le jardin du Luxembourg a trois entrées donnant sur la rue Guynemer.
Le quartier est desservi par la ligne  , à la station Notre-Dame-des-Champs, et par la ligne de bus RATP 58.
En 2022, elle est désignée par une publication comme la « rue la plus chère de Paris »[2].
Origine du nom
La rue honore[1] le pilote de guerre français Georges Guynemer (1894-1917), mort au combat à l'âge de 23 ans. La plupart des grandes villes françaises baptiseront également une rue en l'honneur de l'aviateur peu après sa mort.
Historique
La voie est créée en 1778 lorsque le comte de Provence, futur Louis XVIII, alors propriétaire du palais du Luxembourg, vend le tiers occidental du jardin pour financer la rénovation de l'édifice.
Située dans le prolongement de la rue Bonaparte, elle portera un temps ce nom[1] avant de s'appeler « rue du Luxembourg[1] » dont elle délimite le côté occidental du jardin[3] et de prendre son nom actuel par arrêté du .
Le 15 juillet 1918, durant la Première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose au no 6 « rue du Luxembourg » (ancien nom de la rue)[4].
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
- No 2 : immeuble de six étages de style néo-Louis XIII édifié en 1914 par Louis Périn[5](1871-1940), architecte et peintre, qui habitait au 5e étage. Plusieurs appartements sont réquisitionnés par les Allemands pendant l’Occupation[6]. En 1943, l’immeuble est mis en vente au Palais de justice avec une mise à prix de 2 500 000 francs[7].
- No 4 : immeuble construit par l'architecte Germain Cahn-Bousson en 1893, signé en façade C-BOUSSON. Propriété du Vatican, il est réquisitionné par les Nazis pendant l'Occupation. Lors de la Libération, l'Association des déportées de Germaine Tillion y est logée, jusqu'à ce le Saint-Siège ne demande la restitution de l'immeuble et introduise un recours. Le ministère des Anciens combattants, dirigé par François Mitterrand, fait déménager l'association[8] et le Vatican retrouve la propriété de l'immeuble[9]. Il le loue par la suite à François Mitterrand, Danielle Mitterrand, Henri Frenay, Bernard Kouchner et Christine Ockrent[10].
- No 6 : dans cet immeuble reconstruit en 1972 se trouve l'Institut Bossuet, externat de lycéens fondé en 1866 par un prêtre parisien, l'abbé Thenon. Parmi ses élèves, on peut citer le cardinal Alfred Baudrillart, Antoine de Saint-Exupéry, Paul Reynaud, Jean Anglès d'Auriac, Jean Guéhenno, Louis Pasteur Vallery-Radot, Jean d'Ormesson, François Gibault, Odon Vallet, Philippe Pozzo di Borgo, Frédéric Beigbeder, Matthieu Rougé ou encore Bruno Mégret. Sous la direction du prêtre et universitaire Jean-Robert Armogathe, il accueille aujourd'hui des élèves des classes préparatoires de Saint-Louis, Louis-le-Grand et Henri-IV.
- No 14 : immeuble réalisé en 1928 par l'architecte Michel Roux-Spitz, Inscrit MH (1986)[11], signé en façade.
- No 26 : l’architecte Henri-Paul Nénot (1853-1934) y avait son domicile[12]. L'actrice Marie-France Pisier[13] (1944-2011) y a également résidé[14].
- No 28 : l’helléniste Pierre Lévêque (1921-2004) a vécu à cette adresse[15].
- No 30 : l’historien Camille Jullian (1859-1933) est mort à cette adresse, comme le signale une inscription en façade.
- No 32 : Philippe Sellier, historien de la littérature, a vécu à cette adresse[16].
- No 34 : Jules Carpentier (1851-1921), ingénieur et inventeur, a habité ici[17]. L’écrivain Françoise Sagan (1935-2004) a vécu à cette adresse[18].
- No 36 : l’homme politique Léon Blum (1872-1950) s’installe ici après son mariage en 1897[19] et y vit juqu’en 1908, comme le signale une plaque apposée au no 38. L’helléniste Jacqueline de Romilly (1913-2010) a également habité à cette adresse[20].
- No 40 : Joseph-Félix Bouchor (1853-1937), peintre, y a vécu[21] et y est mort.
Personnalités
Plusieurs personnalités ont habité ou habitent rue Guynemer :
- Émile Labiche au no 26, sénateur d'Eure-et-Loir.
- Maritie et Gilbert Carpentier[22], producteurs et animateurs de télévision.
- Alain JĂ©rĂ´me
- Pierre Weill, gérant d'entreprise
- L’homme politique Robert Badinter et la philosophe Elisabeth Badinter emménagent en 1972 dans la rue, dans un appartement acheté à Jacqueline de Romilly[23].
Dans la culture
- L'écrivain Michel Houellebecq y fait résider son personnage Olga dans son livre La Carte et le Territoire[24] (2010).
- Dans le film d'Yves Robert Nous irons tous au paradis (1977), la scène de l’altercation entre Simon (Guy Bedos), sortant d'une ambulance, et sa mère Mouchy (Marthe Villalonga), qu’il croit malade alors que celle-ci est en train de fumer à son balcon, se déroule rue Guynemer, devant le no 26[25].
Notes et références
- « La rue Guynemer », site de la ville de Paris, www.v2asp.paris.fr.
- « La rue la plus chère de Paris », Vivre Paris.
- Claude Mary et Carlos Zito, Le Guide du jardin du Luxembourg, Éditions de la Manufacture, 1994, 120 p.
- « Les bombardements par Berthas », Excelsior, 9 janvier 1919, sur Gallica.
- « 2, rue Guynemer », sur pss-archi.eu.
- Cécile Desprairies, Paris dans la Collaboration, Éditions du Seuil, 2009.
- Le Petit Parisien, 9e colonne, , sur RetroNews.
- Frédérique Neau-Dufour, Geneviève de Gaulle Anthonioz. L'autre de Gaulle, Editions du Cerf, (ISBN 978-2-204-11424-0, lire en ligne)
- Philip Short, François Mitterrand: Portrait d'un ambigu, Nouveau Monde Editions, (ISBN 978-2-36942-214-3, lire en ligne).
- « Les locataires célèbres du Vatican », www.leparisien.fr, 16 avril 2009.
- « Immeuble », notice no PA00088587, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « L’architecte Paul Nénot se tue dans un accident d’auto », Excelsior, 14 décembre 1934, sur RetroNews.
- « La belle en fuite », Le Parisien, 25 avril 2011.
- Recueil des actes administratifs spécial, Préfecture de Paris, 4 juin 2021.
- Revue des Ă©tudes grecques, volume 80, 1967.
- Port-Royal et l’humanisme, actes du colloque organisé par la Société des amis de Port-Royal, 2006.
- Bulletin de la Société historique du sixième arrondissement de Paris, 1925.
- Fanny Guénon des Mesnards, « Chez Françoise Sagan, de l’appartement face au jardin du Luxembourg à son hôtel particulier », AD, 14 mai 2001.
- « Léon Blum Léon », sur terredecrivains.com.
- Le rayonnement des civilisations grecque et romaine sur les cultures périphériques, 1965.
- Qui ĂŞtes-vous ? Annuaire des contemporains, 1924.
- Enrico Macias, L’envers du ciel bleu, le cherche midi, 2015 (ISBN 978-2-7491-4398-9).
- Pauline Dreyfus, Robert Badinter, l’épreuve de la justice, Éditions du Toucan, 2009 (ISBN 978-2810003129).
- Jérôme Dupuis, « Michel Houellebecq, ou la possibilité d'une ville », www.lexpress.fr, 23 juin 2016.
- [vidéo] Scène de la rue Guynemer dans Nous irons tous au paradis sur YouTube