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Ruban bleu

Le Ruban bleu, en anglais Blue Riband, est une récompense créée par les compagnies de navigation transatlantique au XIXe siècle, attribuée au propriétaire du navire le plus rapide du monde et a été l'occasion d'une rivalité et d'une émulation entre les principales compagnies maritimes, notamment entre la Cunard Line et la White Star Line qui l'ont emporté le plus souvent. Cette course au record s'inspire des compétitions équestres et a uniquement concerné le trajet transatlantique entre l'Europe occidentale et l'Amérique du Nord. Il a été attribué pour la première fois en 1838 à l'arrivée à New York de la première traversée d'un navire entièrement propulsé à vapeur, le Sirius, battu dès le lendemain par le Great Western. Longtemps informel, son usage est devenu plus codifié à partir du XXe siècle et l'objet de la convoitise des principales compagnies maritimes. La conquête du Ruban bleu est, à l'instar de la conquête de l'espace dans la 2e moitié du XXe siècle, un révélateur de rivalité et de la concurrence politique, économique et technique des principales puissances mondiales. Il a notamment été l'occasion de compétitions farouches entre l'Allemagne et l'Angleterre dès la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. La France, grâce au Normandie dans les années 1930, mais aussi l'Italie ou les États-Unis, ont également décroché le trophée.

Jusqu'en 1935 sont reconnus détenteurs du ruban les bateaux à passagers ayant battu la vitesse moyenne pour le trajet d'ouest en est (eastbound), et, pour le trajet d'est en ouest (westbound), uniquement les navires prenant la route la plus difficile, à contre-courant du Gulf Stream. Il est représenté par un fanion bleu accroché au maître-mât du navire, jusqu'en 1935 où Sir Harold Hales en fait un trophée, le Hales Trophy. Les parcours dans les deux sens sont alors pris en compte, et le trophée ouvert à tous types de navires. Il est attribué sur la base de la vitesse moyenne, en raison de la diversité des routes maritimes et des points de départ et d'arrivée[1].

Le dernier paquebot détenteur du Ruban bleu est un paquebot américain, l’United States qui l'a décroché en 1952. Depuis, seuls des catamarans ont remporté le Hales trophy.

Par analogie, il existe Ă©galement un ruban bleu ferroviaire qui couronne le train commercial le plus rapide, c'est-Ă -dire celui qui assure la plus haute vitesse moyenne entre deux gares, sur base de l'horaire officiel.

Ruban bleu transatlantique

Les débuts

Le Sirius, premier détenteur du record de traversée transatlantique en 1838

Durant de nombreux siècles, la voile fut le seul mode de propulsion des navires, pour de grandes traversées océaniques. Au début du XIXe siècle, de grands voiliers d'une centaine de mètres de long assurent la liaison entre l'Europe et les États-Unis. Ce voyage est très long (une trentaine de jours) et se fait dans des conditions déplorables. Les bateaux bougent beaucoup et soumettent les passagers à des conditions très dures.

L'avènement de la vapeur va révolutionner ces traversées, en offrant rapidité et confort moins spartiate.

Isambard Kingdom Brunel, ingĂ©nieur anglais, va changer la navigation trans-ocĂ©anique. En 1833, alors qu'il vient de terminer la voie ferrĂ©e Londres-Bristol, il a une idĂ©e : pourquoi ne pas la prolonger jusqu'Ă  New York grâce Ă  un navire Ă  vapeur. La Great Western Steamship Company est alors fondĂ©e, elle met en chantier le Great Western. D'une longueur de 64 mètres, il dĂ©place 1 320 tonnes et est mĂ» par deux roues Ă  aubes.

Sa première traversĂ©e a lieu en avril 1838 en quinze jours. Il arrive Ă  New York au coude Ă  coude avec un autre vapeur, parti 2 jours avant lui, le Sirius, bateau de 700 tonnes affrĂ©tĂ© par la British & American Steamship Company. Ce dernier, pour la première fois de l'histoire, vient d'effectuer une traversĂ©e de l'Atlantique sans utiliser ses voiles. Il a dĂ» pour cela brĂ»ler tout le mobilier du bord ainsi qu'une partie de ses amĂ©nagements intĂ©rieurs. Cette aventure inspira Jules Verne dans son ouvrage Le Tour du monde en quatre-vingts jours, et dĂ©montra Ă©galement que les paquebots, gros consommateurs de charbon, doivent ĂŞtre assez grands pour permettre le stockage du combustible, des marchandises et le logement des passagers.

Une course européenne

Le Great Western, second détenteur du record en 1838

I.K. Brunel met en chantier un nouveau bateau rĂ©volutionnaire, le Great Britain. Il possède une coque en fer, est propulsĂ© non plus par des roues, mais par une hĂ©lice, mesure 98 mètres pour un dĂ©placement de 3 500 tonnes. Il peut embarquer 360 passagers, 130 hommes d'Ă©quipage et charger 1 100 tonnes de charbon. Sa machine Ă  4 cylindres en V a une puissance de 1 600 ch. En juillet 1845, il arrive Ă  New York après moins de quinze jours de mer.

Son Ă©chouage accidentel en Irlande en 1846 entraĂ®ne la disparition de la Great Western Steamship Company. MalgrĂ© tout, Brunel ne renonce pas, il voit mĂŞme encore plus grand et fait construire en 1858 le Great Eastern, un gĂ©ant de 210 mètres entraĂ®nĂ© par roues Ă  aubes et hĂ©lice et pouvant transporter 1 000 personnes. C'est malheureusement un Ă©chec commercial, les coĂ»ts de fonctionnement de ce navire sont exorbitants et il terminera sa carrière en posant des câbles tĂ©lĂ©graphiques sous-marins, notamment, en 1866, le premier câble transatlantique opĂ©rationnel reliant l'Europe et les États-Unis. Il faudra attendre plus de quarante ans pour qu'un navire plus grand entre en service. Jules Verne, toujours lui, le dĂ©crira dans son livre Une ville flottante.

La France accuse un grand retard dans le domaine de la navigation à la vapeur. Une première compagnie (la Compagnie des paquebots transatlantiques, lancée par deux armateurs havrais, Hérout et De Handel) créée en 1847, n'a survécu que six mois, malgré le soutien du gouvernement de Louis-Philippe Ier, qui a autorisé l'affrêtement de deux frégates militaires à propulsion mixte, de 450 CV, à des conditions financièrement avantageuses), et il faut attendre 1855 pour que le gouvernement s'alarme de la situation. Une convention est signée avec la Compagnie Générale Maritime que viennent de lancer les frères Pereire, tous deux banquiers. La compagnie s'engage moyennant subvention à relier la France à l'Amérique.

Trois paquebots sont alors achetés à un chantier écossais pour effectuer la ligne du Havre à New York. Le , le Washington part pour les États-Unis où il arrive moins de quatorze jours plus tard. La compagnie s'appelle désormais Compagnie générale transatlantique et fonde, pour construire ses bateaux, un chantier naval à Penhoët, près de Saint-Nazaire.

À plusieurs reprises les navires de la « Transat » sortis des chantiers écossais ou des chantiers de Penhoët s'avéreront capables de rivaliser avec les navires anglais ou allemands, sans toutefois remporter le record transatlantique absolu.

Le paquebot Pereire (qui finira sa carrière reconverti en pur voilier à quatre mats, dénommé Lancing sous pavillon britannique, La Touraine (à deux hélices et machines alternatives) ou encore La Provence (qui battit le transatlantique allemand Deutschland au cours d'une traversée homérique où les milliardaires présents à bord des deux navires avaient engagé des paris colossaux) étaient au niveau de leurs rivaux de leurs époques respectives.

En Angleterre, s'affrontent dans une guerre commerciale l'Inman Line, la Peninsular and Oriental Steam Navigation Company (P&O), la White Star Line et la Cunard Line. Il faut ajouter Ă  celles-ci les compagnies allemandes, hollandaises, italiennes et amĂ©ricaines. On compte jusqu'Ă  150 paquebots avec trois dĂ©parts par jour et dans chaque sens sur la ligne Europe - États-Unis.

À la fin du siècle, les mâts disparaissent, laissant les ponts libres pour rehausser les superstructures, les coques sont maintenant en acier et la turbine à vapeur fait son apparition durant la dernière décennie du siècle. Son rendement est nettement meilleur que celui des machines à pistons, elle permet donc d'accroître encore la taille et la vitesse des navires.

Pour chaque paquebot mis en chantier par une compagnie, ses concurrentes en construisent un autre, plus grand, plus puissant, plus luxueux, plus sûr ou du moins, l'affirment-elles. Le ruban bleu récompense le navire le plus rapide sur l'Atlantique nord, et cela, dans chaque sens. Il est de bon ton de l'obtenir dès la première traversée pour asseoir sa supériorité.

Les géants d'avant-guerre

De 1897 Ă  1904, les Allemands mènent la course avec le Kaiser Wilhelm der Grosse, le Deutschland, le Kronprinz Wilhelm et le Kaiser Wilhelm II. Ce dernier est le navire le plus puissant entraĂ®nĂ© par une machine traditionnelle, 45 000 ch.

Il ne faut plus maintenant que cinq jours pour traverser l'Atlantique.

Le Mauretania de la Cunard Line, le plus long détenteur du Ruban bleu pendant 22 ans (1907–1929)

Pour lutter, la Cunard Line lance le Lusitania et le Mauretania en 1906 : des paquebots magnifiques et extrĂŞmement rapides. Le Lusitania reçoit le ruban bleu Ă  sa seconde traversĂ©e avec une vitesse de près de 24 nĹ“uds soit 44 km/h. Le Mauretania se rĂ©vĂ©lera encore plus rapide, il va conserver le ruban bleu pendant 22 ans. Il peut transporter 563 personnes en 1re classe, 464 en 2e et 1 138 en 3e, son Ă©quipage est de 802 personnes.

Les deux Sisterships de la Cunard bĂ©nĂ©ficient d'une technologie entièrement nouvelle inventĂ©e par l'ingĂ©nieur Charles Algernon Parsons : la propulsion par turbines Ă  vapeur (Ă  entrainement direct sans rĂ©ducteurs Ă  engrenages). L'appareil propulsif, qui comprend quatre turbines attelĂ©es Ă  quatre arbres d'hĂ©lices, est sensiblement identique Ă  celui des rĂ©volutionnaires cuirassĂ©s de la classe dreadnought ou des croiseurs de bataille du type HMS Lion. La construction des deux Cunarders a d'ailleurs Ă©tĂ© subventionnĂ©e par l'amirautĂ© britannique avec une clause prĂ©voyant leur conversion en croiseurs auxiliaires en temps de guerre. Ils donnent plus de 28 nĹ“uds de vitesse de pointe lors de leurs essais de vitesse.

La White Star, principale concurrente de la Cunard, rĂ©agit. Elle commande trois fabuleux paquebots au chantier naval Harland & Wolff de Belfast, l’Olympic en 1911, le Titanic en 1912 et le Gigantic en 1914 rebaptisĂ© Britannic après le naufrage du Titanic. Les deux premiers mesurent 269 mètres pour un dĂ©placement de 45 000 tonnes et 46 000 tonnes. Le , le Titanic part de Southampton pour son premier voyage. Après une escale Ă  Cherbourg puis Queenstown, il fait route vers New York. Le bateau avance Ă  toute vapeur quand dans la nuit du 14 au , vers 23 h 40, il percute un iceberg. Parmi les messages de dĂ©tresse qui sont envoyĂ©s Ă  l'aide de la TSF, on remarque celui-ci oĂą le Titanic appelle Ă  son secours son jumeau, l'Olympic qui, lui, retourne vers l'Angleterre : « Titanic appelle Olympic, avons heurtĂ© iceberg, coulons par l'avant, 41°46' nord, 50°14' ouest, venez aussi vite que possible ». La suite, terrible, est connue : plus de 1 500 personnes pĂ©rissent dans l'eau glacĂ©e. En 1915, le Lusitania subit Ă©galement un sort dramatique, il est torpillĂ© par un sous-marin allemand. Il y a 1 198 victimes dont 128 AmĂ©ricains.

En rĂ©alitĂ©, l’Olympic et le Titanic ne pouvaient aller qu'Ă  24 nĹ“uds alors que les deux navires de la Cunard pouvaient aller Ă  28 nĹ“uds, donc il leur Ă©tait impossible de ravir le ruban bleu mĂŞme Ă  pleine vitesse.

Une légende (inexacte) veut que le Titanic ait heurté un iceberg suite à l'incurie criminelle de son armateur, Bruce Ismay, présent à bord (et qui sauva sa vie de façon peu glorieuse), obnubilé par la conquête du ruban bleu au point d'exiger du commandant de maintenir la vitesse maximum au milieu d'un champ de glaces. En réalité, même si Ismay a bien donné ce type d'instruction au commandant Smith, dans un souci de publicité, la technologie des navires de la White star était nettement inférieure à celle des « cunarders » : trois hélices seulement, les deux hélices extérieures entraînées par des machines alternatives classiques à pistons et l'hélice centrale par une turbine basse pression récupérant la vapeur d'échappement des machines alternatives latérales, une disposition visant l'économie de combustible plus que la vitesse de pointe.

En 1912, la Compagnie gĂ©nĂ©rale transatlantique avait mis en service le France, paquebot de 220 mètres qui a effectuĂ© son premier voyage le , dans une tension bien normale cinq jours après le drame du Titanic.

Le Britannic mis en service au dĂ©but de la guerre ne connaĂ®tra pas de carrière civile. TransformĂ© en navire-hĂ´pital, il coulera, dans des circonstances jamais Ă©lucidĂ©es après avoir heurtĂ© une mine ou avoir Ă©tĂ© victime d'un sabotage ou d'un torpillage (37 morts). Le Mauretania et l’Olympic auront plus de chance et mourront de vieillesse chez un dĂ©molisseur.

L'entre deux guerres

Le Rex, détenteur italien du Ruban bleu en 1933

Lors de l'entrĂ©e en guerre de la France, la Compagnie gĂ©nĂ©rale transatlantique, surnommĂ©e French Line Ă  l'Ă©tranger, a en chantier le Paris. Celui-ci sera lancĂ© hâtivement en 1916 pour libĂ©rer la place et construire des bâtiments de guerre. Il ne sera achevĂ© qu'en 1921, mesure 234 mètres de long, possède onze Ă©tages de ponts et peut emmener plus de 2 000 passagers. En 1927, c'est l'ĂŽle-de-France qui est mis en service, 241 mètres, 43 000 tonnes.

L'Allemagne manque de paquebots durant cette pĂ©riode, elle met donc en service deux très grands navires. Le premier, le Bremen de 286 mètres, 51 600 tonnes peut accueillir 2 200 passagers et 990 membres d'Ă©quipage. Il prend le ruban bleu lors de son premier voyage avec une vitesse de près de 28 nĹ“uds soit 50 km/h. Il ne le garde malgrĂ© tout pas très longtemps, car il est repris par le second grand navire allemand, l'Europa, 287 mètres et 50 000 tonnes.

Les Italiens ne sont pas en reste, la compagnie Italian Flotta Riunite, lance le Rex en 1933, 268 mètres, 51 000 tonnes. Il prend le ruban bleu l'annĂ©e suivante dans le sens est-ouest. Son record est obtenu sur le trajet sud prĂ©vu par le règlement du trophĂ©e Hales, le top dĂ©part Ă©tant donnĂ© par le travers de Tarifa alors que les autres dĂ©tenteurs du Ruban bleu ont accompli leurs records Ă  partir du Cap Lizard, l'arrivĂ©e se faisant dans les deux cas au bateau-phare d'Ambrose, au large de New-York

Les effets de la crise économique qui a commencé aux États-Unis en 1929 ralentissent ou suspendent les projets de mise en service pendant quelque temps.

Le duel Normandie / Queen Mary

Le Normandie, seul détenteur français du Ruban bleu, en 1935 et 1937
Le Queen Mary, rival du Normandie et détenteur du Ruban bleu (1936 et 1938)

En France, la Compagnie gĂ©nĂ©rale transatlantique Ă©tudie et fait construire Ă  PenhoĂ«t un bateau d'abord connu sous le nom de Super ĂŽle-de-France. Il s'appellera en rĂ©alitĂ© Normandie. Son dĂ©placement est de 79 000 tonnes, il mesure 313 mètres de long et 36 de large. Sa propulsion est assurĂ©e par 4 turbomachines Ă©lectriques dĂ©veloppant 160 000 ch. Il est le plus grand paquebot de l'Ă©poque. Les technologies les plus rĂ©centes sont utilisĂ©es pour sa construction. Il peut emmener 2 200 passagers.

Le , il appareille du Havre pour son premier voyage. Ă€ son arrivĂ©e Ă  New York, le ruban bleu l'attend, il a naviguĂ© Ă  30 nĹ“uds de moyenne, soit 55 km/h. Ce n'est pas tout, il prend Ă©galement le ruban bleu lors de son voyage de retour. Il est le roi incontestĂ© de l'ocĂ©an, fiertĂ© de la marine française et du pays tout entier.

Le lancement du seul navire capable de rivaliser avec le Normandie est dĂ» Ă  la fusion de la Cunard et de la White Star. Le , la compagnie ainsi crĂ©Ă©e aligne sur l'Atlantique le Queen Mary, 297 mètres, 81 000 tonnes. Après quelques semaines de service, il prend le ruban bleu dans les deux sens. L'annĂ©e suivante, Normandie lui ravit le trophĂ©e pour le lui rendre quelques mois plus tard. Ces deux bateaux sont en rĂ©alitĂ© aussi rapides l'un que l'autre, Normandie a cependant l'avantage d'un plus grand confort. Les deux compagnies propriĂ©taires ont d'ailleurs dĂ©cidĂ© d'alterner les dĂ©parts pour ne pas se faire trop de concurrence.

Juste avant la Seconde Guerre mondiale, il faut 3 jours et 20 h pour traverser l'Atlantique. ImmobilisĂ© au dĂ©but de la guerre Ă  New York par les AmĂ©ricains, le Normandie subit des transformations pour devenir un transport de troupes. Au mois de fĂ©vrier 1942 un ouvrier y met accidentellement le feu. Les machines Ă©tant arrĂŞtĂ©es, les systèmes d'extinction automatique ne fonctionnent pas, les pompiers l'inondent de plusieurs milliers de tonnes d'eau qui vont rapidement geler sur les ponts supĂ©rieurs. Ainsi alourdi dans les hauts, dĂ©sĂ©quilibrĂ©, il chavire le long du quai 88 du port de New York. IrrĂ©parable, il sera envoyĂ© Ă  la ferraille.

La fin des grands transatlantiques

L' United States, dernier paquebot détenteur du Ruban bleu depuis 1952

Une fois la paix revenue, la Compagnie gĂ©nĂ©rale transatlantique n'a plus guère que deux unitĂ©s anciennes Ă  opposer Ă  ses concurrentes, l'ĂŽle-de-France qui a Ă©tĂ© rĂ©novĂ© et le LibertĂ©, anciennement Europa remis par l'Allemagne au titre du dommage de guerre. La Cunard Line a, quant Ă  elle, rĂ©cupĂ©rĂ© le Queen Mary, le Mauretania II et le RMS Queen Elizabeth de 310 mètres et 83 600 tonnes lancĂ© en 1939. Les États-Unis avec le paquebot United States dĂ©tiennent le ruban bleu dans les deux sens depuis 1952.

Ainsi, en France, la dĂ©cision de construire un nouveau grand transatlantique est prise, mais très tardivement. Ce bateau de 66 000 tonnes, 320 mètres, lancĂ© le et mis en service en 1962 est le France. Il est immĂ©diatement reconnaissable Ă  ses deux cheminĂ©es rouges et noires munies d'ailerons.

Malheureusement, quatre ans auparavant, la firme américaine Boeing, avait lancé, non pas un paquebot, mais un avion, le 707. Celui-ci place l'Europe et les États-Unis à quelques heures de voyage.

Pour ce qui est du Queen Mary, il a Ă©tĂ© vendu comme hĂ´tel flottant Ă  la ville de Long Beach en Californie. Quant au France, l'arrĂŞt des subventions qui lui Ă©taient versĂ©es entraĂ®na la fin de son service transatlantique. Il a ensuite naviguĂ© comme bateau de croisière sous les couleurs d'une compagnie norvĂ©gienne qui l'avait rebaptisĂ© Norway. Il finira dĂ©mantelĂ© dans les chantiers d'Alang, sous le nom de « Blue Lady ». Pendant longtemps, seul le Queen Elizabeth II de 294 mètres appartenant Ă  la Cunard Line traversera encore l'Atlantique en faisant rĂ©gulièrement escale Ă  Cherbourg.

Mais cette histoire qui dure depuis 160 ans, mĂŞlant Ă©vènements tragiques et magnifiques, rĂ©unissant des gens issus de toutes les classes sociales, a pris un nouveau dĂ©part avec la livraison dĂ©but 2004 d'un navire de 345 mètres, le Queen Mary II commandĂ© aux Chantiers de l'Atlantique par la Cunard.

Toute cette histoire ne doit toutefois pas faire oublier que durant cette longue période d'autres paquebots ont sillonné toutes les mers du globe pour relier les pays entre eux.

L'avènement des catamarans

Dans les années 1990, le ruban bleu va cesser d'être l'apanage des paquebots « classiques ». Une nouvelle génération de navires de transport de passagers, les catamarans, de type ferry et de moindres dimensions, va s'empresser de ravir le record de la traversée de l'Atlantique.

Ce sera, en 1990, l'Hoverspeed Great Britain (en) qui, lors d'une traversĂ©e AmĂ©rique-Europe (eastbound), battra le record de l'United States d'environ trois heures (3 jours 7 h 54 min contre (3 jours 10 h 40 min). Ce navire, affectĂ© au transport de passagers comme le veut le règlement du Hales Trophy (en), mesure seulement 74 m de long et peut emporter 450 passagers et 84 automobiles. On ne parle plus, dès lors, ni de dimensions ni, de tonnage. MalgrĂ© un premier refus de la part du comitĂ© d'homologation du Hales Trophy, le ruban bleu lui sera accordĂ©.

Huit ans après, en 1998, un catamaran espagnol de 91 m pouvant embarquer 876 passagers et 225 vĂ©hicules, le HSC Catalonia (en) lui ravira le trophĂ©e en dĂ©passant sa vitesse moyenne de près de deux nĹ“uds (38,88 contre 36,97). Il ne conservera son record que pendant un mois et demi seulement, son « sister-ship », le ferry danois Cat-Link V lui ravissant le trophĂ©e avec une vitesse de 41,28 nĹ“uds.

Les détenteurs du trophée est-ouest

AnnéeDateNavireCompagniePaysDuréeVitesse moyenne
(nœuds)
Vitesse moyenne
(km/h)
18384 - SiriusBritish & American Steam Navigation Co.Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni18 j 14 h 22 min8,0314,87
18388 - Great WesternGreat Western Steamship CompanyDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni15 j 12 h8,6616,04
18382 - Great WesternGreat Western Steamship CompanyDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni14 j 16 h8,9216,52
183918 - Great WesternGreat Western Steamship CompanyDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni13 j 12 h9,5217,63
18414 - ColumbiaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni10 j 19 h9,7818,11
1843 - Great WesternGreat Western Steamship CompanyDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni12 j 18 h10,0318,58
184519 - CambriaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni9 j 20 h 30 min10,7119,83
18483 - AmericaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni9 j 0 h 16 min11,7121,69
184814 - EuropaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni8 j 23 h11,7921,84
185018 - AsiaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni8 j 14 h 50 min12,2522,69
185011 - PacificCollins LineDrapeau des États-Unis États-Unis10 j 4 h 45 min12,4623,08
18516 - BalticCollins LineDrapeau des États-Unis États-Unis9 j 19 h 26 min12,9123,91
1854 - BalticCollins LineDrapeau des États-Unis États-Unis9 j 16 h 52 min13,0424,15
185619 - PersiaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni9 j 16 h 16 min13,1124,28
186319 - ScotiaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni8 j 3 h14,4626,78
187217 - AdriaticWhite Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 23 h 17 min14,5326,91
1875 - GermanicWhite Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 23 h 7 min14,6527,13
187517 - City of BerlinInman LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 18 h 2 min15,2128,17
1876 - BritannicWhite Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 13 h 11 min15,4328,58
18776 - GermanicWhite Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 11 h 37 min15,7629,19
18829 - AlaskaGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 6 h 20 min16,0729,76
188214 - AlaskaGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 4 h 12 min16,6730,87
188218 - AlaskaGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 1 h 58 min16,9831,45
1883 - AlaskaGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 23 h 48 min17,0531,58
188413 - OregonGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 10 h 10 min18,5634,37
188516 - EtruriaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 5 h 31 min18,7334,69
1885 - UmbriaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 4 h 12 min19,2235,60
1888 - EtruriaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 1 h 55 min19,5636,23
18892 - City of Paris IIInman LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 23 h 7 min19,9536,94
188922 - City of Paris IIInman LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 19 h 18 min20,0137,06
1891 - MajesticWhite Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 18 h 8 min20,1037,23
189113 - TeutonicWhite Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 16 h 31 min20,3537,69
189220 - City of Paris IIInman LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 15 h 58 min20,4837,93
189213 - City of Paris IIInman LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 14 h 24 min20,7038,34
189318 - CampaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 15 h 37 min21,1239,11
189412 - CampaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 9 h 29 min21,4439,71
189426 - LucaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 8 h 38 min21,6540,10
189423 - LucaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 7 h 48 min21,7540,28
189421 - LucaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 7 h 23 min21,8140,39
1898 - Kaiser Wilhelm der GrosseNorddeutscher LloydDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 20 h22,2941,28
19006 - DeutschlandHAPAGDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 15 h 46 min22,4241,54
1900 - DeutschlandHAPAGDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 12 h 29 min23,0242,63
1900 - DeutschlandHAPAGDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 16 h 12 min23,0642,71
190210 - Kronprinz WilhelmNorddeutscher LloydDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 11 h 57 min23,0942,76
19032 - DeutschlandHAPAGDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 11 h 54 min23,1542,87
19076 - LusitaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 19 h 52 min23,9944,43
190817 - LusitaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 20 h 22 min24,8345,99
19085 - LusitaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 19 h 36 min25,0146,32
19098 - LusitaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 16 h 40 min25,6547,50
190926 - MauretaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 17 h 41 min 26,0648,26
192917 - BremenNorddeutscher LloydDrapeau de l'Allemagne Allemagne4 j 17 h 42 min27,8351,54
193020 - EuropaNorddeutscher LloydDrapeau de l'Allemagne Allemagne4 j 17 h 6 min27,9151,69
1933 - EuropaNorddeutscher LloydDrapeau de l'Allemagne nazie Allemagne4 j 16 h 48 min27,9251,71
193311 - RexItalian LineDrapeau du Royaume d'Italie Italie4 j 13 h 58 min28,9253,56
1935 - NormandieCompagnie générale transatlantiqueDrapeau de la France France4 j 3 h 2 min29,9855,52
193620 - Queen MaryCunard - White Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 0 h 27 min30,1455,82
1937 - NormandieCompagnie générale transatlantiqueDrapeau de la France France3 j 23 h 2 min30,5856,63
19384 - Queen MaryCunard - White Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni3 j 21 h 48 min30,9957,39
195211 - United StatesUnited States LinesDrapeau des États-Unis États-Unis3 j 12 h 12 min34,5163,91

Les détenteurs du trophée ouest-est

AnnéeDateNavireCompagniePaysDuréeVitesse moyenne
(nœuds)
Vitesse moyenne
(km/h)
18381er - SiriusB&ADrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni18 j7,3113,54
18387 - Great WesternGWDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni14 j 15 h 59 min9,1416,93
1838 - Great WesternGWDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni12 j 16 h 34 min10,1718,83
18414 - BritanniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni9 j 21 h 44 min10,9820,33
1842 - Great WesternGWDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni12 j 7 h 30 min10,9920,35
18434 - ColumbiaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni9 j 12 h11,1120,58
184318 - HiberniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni9 j 10 h 44 min11,1820,71
184318 - HiberniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni8 j 22 h 44 min11,8221,85
184919 - CanadaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni8 j 12 h 44 min12,3822,93
185110 - PacificCollins LineDrapeau des États-Unis États-Unis9 j 20 h 14 min13,0324,13
18527 - ArcticCollins LineDrapeau des États-Unis États-Unis9 j 17 h 15 min13,0624,19
18562 - PersiaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni9 j 10 h 22 min13,4624,93
185614 - PersiaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni9 j 3 h 24 min13,8925,72
18566 - PersiaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni8 j 23 h 19 min14,1526,21
186316 - ScotiaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni8 j 5 h 42 min14,1626,22
18694 - City of BrusselsInman LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 20 h 33 min14,7427,30
187311 - BalticWhite Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 20 h 9 min15,0927,95
18752 - City of BerlinInman LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 15 h 28 min15,3728,47
18765 - GermanicWhite Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 15 h 17 min15,7929,24
187616 - BritannicWhite Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 12 h 41 min15,9429,52
187922 - ArizonaGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 8 h 11 min15,9629,56
1882 - AlaskaGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 22 h16,8131,13
188212 - AlaskaGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 18 h 37 min17,1031,67
1884 - OregonGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni7 j 2 h 18 min17,1231,71
1884 - OregonGuion LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 16 h 57 min18,0933,50
1884 - OregonCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 12 h 54 min18,1833,67
18843 - OregonCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 11 h 9 min18,3934,06
18851er - EtruriaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 9 h18,4434,15
18857 - EtruriaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 4 h 50 min19,3635,85
1885 - EtruriaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 9 h18,4434,15
188915 - City of Paris IIInman LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni6 j 0 h 29 min20,0337,10
189217 - City of New York IIIInman LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 19 h 57 min20,1137,24
18936 - CampaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 17 h 27 min21,3039,45
18946 - LucaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 13 h 28 min21,8140,39
18942 - LucaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 12 h 59 min21,9040,56
189518 - LucaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 11 h 40 min2240,74
189723 - Kaiser Wilhelm der GrosseNorddeutscher LloydDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 17 h 23 min22,3341,36
190018 - DeutschlandHAPAGDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 15 h 5 min22,8442,30
19004 - DeutschlandHAPAGDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 7 h 38 min23,3643,26
190113 - DeutschlandHAPAGDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 11 h 51 min23,3843,30
190110 - DeutschlandHAPAGDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 11 h 5 min23,5143,54
190414 - Kaiser Wilhelm IINorddeutscher LloydDrapeau de l'Empire allemand Allemagne5 j 11 h 58 min23,5843,67
190719 - LusitaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 22 h 53 min23,6143,73
1907 - MauretaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 22 h 33 min23,6943,87
190825 - MauretaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 2 h 41 min23,9044,26
19087 - MauretaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 0 h 5 min24,4245,23
19093 - MauretaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 20 h 27 min25,1646,60
190917 - MauretaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 18 h 35 min25,6147,43
19095 - MauretaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 18 h 11 min25,7047,60
190916 - MauretaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni4 j 17 h 21 min25,8847,93
192420 - MauretaniaCunard LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni5 j 1 h 49 min26,2548,62
1929 - BremenNorddeutscher LloydDrapeau de l'Allemagne Allemagne4 j 14 h 30 min27,9151,69
193310 - BremenNorddeutscher LloydDrapeau de l'Allemagne Allemagne4 j 16 h 15 min28,5152,80
19357 - NormandieCompagnie générale transatlantiqueDrapeau de la France France4 j 3 h 25 min30,3156,13
193626 - Queen MaryCunard - White Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni3 j 23 h 57 min30,6356,73
193718 - NormandieCompagnie générale transatlantiqueDrapeau de la France France4 j 0 h 6 min30,9957,39
19374 - NormandieCompagnie générale transatlantiqueDrapeau de la France France3 j 22 h 7 min31,2057,78
193810 - Queen MaryCunard - White Star LineDrapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni3 j 20 h 42 min31,6958,69
19523 - United StatesUnited States LinesDrapeau des États-Unis États-Unis3 j 10 h 40 min35,5965,91[2]

Les catamarans (ouest-est)

Navire Propr. Date Durée Vitesse
(nœuds)
moyenne
(km/h)
Distance
(miles)
homolog.
(km)
Hoverspeed Great Britain SCL3 j 07 h 54 min 36,9768,47 2 7415 076
CataloniaBuq. 38,88 71,86
Cat-Link VSca. 2 j 20 h 09 min41,28 76,45 2 7415 076

Propriétaires : SCL = Sea Containers Ltd (Bermudes/USA), Buq. = Buquebus (E), Sca. = Scandlines (DK)

Ruban bleu ferroviaire

L'industrie ferroviaire est également très concurrentielle, notamment avec l'avènement du transport aérien et de l'automobile. L'exportation de son savoir faire est un enjeu économique important, surtout pour l'Europe dont les marchés domestiques sont saturés et qui voit les États-Unis monter en puissance. Aussi, l'idée de transposer ce ruban bleu aux trains commerciaux afin d'être la vitrine de l'industrie qui les fournit voit rapidement le jour[3].

Les détenteurs (traction vapeur)

Pays Compagnie Date Relation Vitesse moyenne
(km/h)
Distance
(km)
Durée
(minutes)
Commentaire
Royaume-Uni(London and) South Western Railway1847Londres - Southampton72126105
Royaume-UniGreat Western Railway1848Londres (Paddington) - Didcot91,785,355"Flying Dutchman" (Hollandais volant)
États-UnisReading Company1897Camden - Atlantic City105,68850"Atlantic City Flyers"
(incluant une traversée en ferry)
Royaume-UniGreat Western Railway1929Swindon - Londres106,512470"Cheltenham Flyer"
CanadaCanadien Pacifique/ Canadien National1931 Montreal - Smiths Falls110,8240130
Royaume-UniGreat Western Railway1932Swindon - Londres111,312465"Cheltenham Flyer"[4]
États-UnisPennsylvania Railroad1936Fort Wayne - Garry119,9198100"Detroit Arrow"
États-UnisChicago, Milwaukee, St. Paul and Pacific Railroad1938New Lisbon - Portage118,9 km/h6935"Hiawatha"
BelgiqueSNCB1939Bruxelles - Bruges120,592,3546Ă©tape de la relation
Bruxelles - Oostende;

Analogie

En 1936, est créé le ruban jaune attribué à la moyenne record, le plus souvent sur Paris-Tours, établie à l'issue d'une classique cycliste de plus de 200 kilomètres.

La même année, le plus grand fabricant de jouets français de l'époque, la société JEP (le Jouet de Paris) crée le bateau-jouet « ruban bleu », un canot automobile de bassin en tôle laquée équipé d'un moteur à ressort.

DĂ©clinĂ© en 3 tailles (No 0, 1 et 2) de 35 Ă  48 cm, ce jouet de luxe figure au catalogue de la marque jusqu'Ă  sa cessation d'activitĂ©s en 1965.

Notes et références

  1. Steve Birks Hanley – Stoke-on-Trent Districts, 22 janvier 2008, The Potteries.org
  2. (en) Liste des détenteurs du ruban bleu, Greatships.net. Consulté le 13 mars 2010
  3. http://www.alaf.be/_iserv/dlfiles/dl.php?ddl=corr2trim2004.pdf La locomotive type 12 gagne le ruban bleu in Correspondance, Bulletin trimestriel de l'Association Liégeoise des amateurs de Chemin de fer, citant Le Rail, revue mensuelle des œuvres sociales sncb, no 5 du .
  4. https://railwaywondersoftheworld.com/locomotive-speed-records.html Locomotive Speed Records - Many Famous Runs - Past and Present

Bibliographie

  • J. Trogoff, La course au Ruban bleu. Cens ans de lutte dans l'Atlantique. 1838-1939, SociĂ©tĂ© d'Ă©ditions gĂ©ographiques, maritimes et coloniales, 1945

Liens externes

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