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Robrichia oldemanii

Robrichia oldemanii est un grand arbre forestier rare endémique de Guyane, anciennement inclus dans le genre Enterolobium, de la famille des Fabaceae (Mimosoideae).

Robrichia oldemanii
Description de cette image, également commentée ci-après
Robrichia oldemanii

Espèce

Robrichia oldemanii
(Barneby & J.W. Grimes) A.R.M. Luz & É.R. Souza, 2022[1]

Synonymes

Selon Tropicos (06/06/2022)[2] et GBIF (06/06/2022)[3] :

Son nom rend hommage au botaniste néerlandais et ancien conservateur de l'Herbier de Guyane (CAY), Roelof Arent Albert Oldeman.


Il est connu en Guyane sous les noms d’Acacia mâle (Créole), Titim-bati-batra (Nenge tongo), Sucupira-amarela (portugais du Brésil)[5].

Statut

Robrichia oldemanii est une espèce déterminante ZNIEFF en Guyane[6].

Description

Robrichia oldemanii est un arbre haut de 30 m pour 70 cm diamètre[5], avec un houppier tabulaire large et bas, ressemblant beaucoup Ă  Robrichia schomburgkii (l'Ă©corce de Robrichia oldemanii est lisse, les folioles un peu plus larges, les fleurs presque deux fois grandes, et l'ovaire moins pubescent et moins oblique mais fortement tronquĂ©).

Les feuilles sont bipennĂ©es de formule xvi-xxiii/35-49. Les stipules sont prĂ©cocement caduques (laissant une cicatrice transversale), coriaces, Ă©paisses, de forme inĂ©quilatĂ©rale triangulaires-lancĂ©olĂ©es ou lancĂ©olĂ©es, mesurant 4,0-4,75 x 2,0-2,25 mm. Le rachis est long de 6,5-14 cm, et le pĂ©tiole de 9-20 mm, effilĂ© Ă  partir d'un pulvinus Ă©largi mais Ă  peine diffĂ©renciĂ©, mesurant de 0,8-1,8 mm de diamètre au milieu. On observe un nectaire pĂ©tiolaire directement adjacent au pulvinus, au milieu du pĂ©tiole ou Ă  proximitĂ© de la première paire de pennes, sessile, cupulaire Ă  rebord Ă©pais, mesurant 1,0-1,4 mm de diamètre. On note des nectaires similaires mais plus petits entre les 3-5 paires de pennes ultimes. Les pennes, espacĂ©e de 3-6 mm, sont un peu dĂ©croissantes aux deux extrĂ©mitĂ©s du rachis (les rachidules les plus longs mesurant (2,6)3,5- 5-7 cm). Les folioles, espacĂ©es de 0,5-0,85(-1) mm, sont planes, insĂ©rĂ©es sur la face ventrale du rachidule, adjacentes Ă  une cĂ´te centrale, apparaissant Ă  l'Ĺ“il nu sessiles contre le rachis, avec des pulvinules ridĂ©es et foncĂ©es larges de ± 0,3-0,35 mm. Elles sont de taille dĂ©croissante Ă  chaque extrĂ©mitĂ© des pennes, de forme linĂ©aire Ă  linĂ©aire-elliptique, Ă  base tronquĂ©e de manière inĂ©quilatĂ©rale, Ă  apex largement acuminĂ©, Ă  limbes droits, plan, souvent ciliolĂ©es mais glabres sur les deux faces, mesurant 5-6 x 0,7-1,2 mm pour les plus longues, avec une nervation rĂ©duite Ă  une nervure mĂ©diane dĂ©placĂ©e vers l'avant.

On compte 1-2(3) pĂ©doncules par nĹ“ud, longs de 1,2-3,6 cm, portant des capitules de 32-38 fleurs, sur un rĂ©ceptacle claviforme ou globuleux mesurant ± 3,0-5,25 mm. Les fleurs pĂ©riphĂ©riques portent des bractĂ©es persistantes jusqu'Ă  l'anthèse, de forme linĂ©aire-spatulĂ© Ă  oblancĂ©olĂ© mesurant ± mm, Ă  marge hyaline, pubescentes Ă  l'apex (celles des fleurs terminales environ deux fois plus grandes Ă  marge non hyaline).

Les fleurs sont dimorphes entre le sommet et la périphérie de l'inflorescence :

  • Les fleurs pĂ©riphĂ©riques portent un calice tubulaire mesurant 5-6 mm, contractĂ© Ă  la base en un pĂ©dicelle obconique de 0,5-1 mm, avec des dents larges et triangulaires de ± 0,9 mm.

La corolle mesure 7-8(8,2) mm, avec des lobes lancĂ©olĂ©s de 2,3-2,4 x 1 mm. L'androcĂ©e est 10-mère, est large 20-29 mm (1-1,6 mm Ă  la base), avec un tube long de 3-5 mm. L'ovaire mesurant 2,6-3,5 mm, est de forme obovoĂŻde tronquĂ©e, densĂ©ment pubĂ©rulent (au moins le long de la suture ventrale). Le style est lĂ©gèrement plus long que les Ă©tamines.

  • Les fleurs terminales portent un calice sessiles, profondĂ©ment campanulĂ©es 5,5-6 x 2,8-3,3 mm, avec des dents de ± mm. La corolle mesure ± 11 mm, avec des lobes de 2,5 mm. Le tube de l'androcĂ©e est exsert, long de 1,5-2 mm. L'ovaire est rudimentaire ou de forme et de taille similaires Ă  celles du fleurs pĂ©riphĂ©rique, de forme subarrondie avec un disque peu profond.

On compte jusqu'Ă  3 fruits par capitule. Il s'agit de gousses recourbĂ©es en disques plus ou moins complets (0,5-1,5), de 9-11 cm de diamètre. La nervure de la suture est lĂ©gèrement Ă©largie, avec des valves finement veinuleuses larges de 3,4-4,5 cm, jusqu'Ă  mm d'Ă©paisseur au niveau des graines. Les graines de forme ovale-elliptique, mesurant ± 9 Ă— 5 mm, rangĂ©es dans des alvĂ©oles sur sur 2 ou 3 rangs, avec un mĂ©socarpe ligneux de couleur brune, sont entourĂ©es d'un tĂ©gument apparemment brun brillant[7] - [4].

RĂ©partition

Robrichia oldemanii est endémique de Guyane (région de Cayenne, Piste-de-St-Elie entre le Sinnamary et la Counamama). Des fruits auraient été collectés du Brésil (Amazonas)[7] - [4] - [8].

Écologie

Robrichia oldemanii est un arbre des forêts anciennes non perturbées[7] - à feuillage caduc fleurissant en octobre-novembre[5].

Utilisation

La maigre pulpe qui entoure les graines de Robrichia oldemanii est sucrée et comestible[5].

Le bois de Robrichia oldemanii est assez lourd (densité : 0,8-0,9), de couleur jaune doré irrégulièrement veiné de brun violacé, devenant brun-jaune ou beige rougeâtre, résistant aux champignons, aux termites et autres insectes xylophages, employé en charpenterie lourde, en menuiserie intérieure et extérieure, et en ébénisterie[5] - [9].


Notons que la gomme du tronc d'une espèce proche (Robrichia schomburgkii) serait un remède populaire en Amérique centrale pour soigner la bronchite et d'autres douleurs de poitrine. Le sirop tiré de l'écorce aurait des vertus pour traiter le rhumes et les catarrhes, les hémorroïdes, et le cataplasme de feuilles appaiserait les tumeurs enflammées[10] - [11].

L'extrait de bois d'une espèce proche (Robrichia schomburgkii) présente une activité antimicrobienne[12].

L'écorce épaisse d'une espèce proche d'Amérique centrale (Enterolobium cyclocarpum) est employée pour le tannage des peaux et du cuir, et pour produire une sorte de lessive pour laver les vêtements, et ses graines très dures et cerclées d'un trait orangé servent à fabriquer des bijoux[13].

Protologue

En 1996, les botanistes Barneby & J.W. Grimes proposent le protologue suivant pour Enterolobium oldemanii, basionyme de Robrichia oldemanii (Barneby & J.W. Grimes) A.R.M. Luz & É.R. Souza :

« Enterolobium oldemanii Barneby & Grimes, sp. nov. E. schomburgkii floribus terminalibus disco lobulato provisis et staminibus 10-meris simulans sect ab eo foliolis plurumque latioribus (0.7-1.2 nee 0.5-0.8 mm) floribus fere duplo longioribus et ovario minus pubescenti minus oblique tamen valde truncato differt. - FRENCH GUIANA. Ancienne réserve forestière du Matoury, Ile de Cayenne, 30 aout 1966 (fl.), Oldeman 2242. - Holotypus, P!; isotypi, CAY (2 sheets)!, NY (fragm.)!. Fig. 18H. »

— Rupert Charles Barneby & James Walter Grimes, 1996[4].

Références

  1. (en) Élvia Rodrigues de SOUZA, Anne Ranielly Monteiro LUZ, Lamarck ROCHA et Gwilym P. Lewis, « Molecular and Morphological Analysis Supports the Separation of Robrichia as a Genus Distinct from Enterolobium (Leguminosae: Caesalpinioideae: Mimosoid Clade) », Systematic Botany, vol. 47, no 1,‎ , p. 268-277 (DOI 10.1600/036364422X16442669847067)
  2. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 06/06/2022
  3. GBIF Secretariat. GBIF Backbone Taxonomy. Checklist dataset https://doi.org/10.15468/39omei accessed via GBIF.org, consulté le 06/06/2022
  4. (en) Rupert Charles Barneby et James Walter Grimes, Silk tree, guanacaste, monkey's earring: a generic system of the synandrous Mimosaceae of the Americas. Part I. Abarema, Albizia, and allies, vol. 74, coll. « Memoirs of The New York Botanical Garden », , 292 p. (ISBN 978-0893273958, DOI 10.2307/2419466), chap. 1, p. 249–250, f. 18H.
  5. ONF, Guide de reconnaissance des arbres de Guyane : 2e Ă©dition, ONF, , 374 p. (ISBN 978-2842072957), p. 248-249
  6. « Liste des espèces déterminantes de l'inventaire ZNIEFF : Guyane », sur INPN - Institut National du Patrimoine Naturel (consulté le )
  7. (en) M.J. JANSEN-JACOBS (Eds), R.C. Barneby, LW. Grimes et O. Poncy, Flora of the Guianas : Series A: Phanerogams - Fascicle 28 - 87. MIMOSOIDEAE including Wood and Timber, Kew, Royal Botanic Gardens, , 384 p. (ISBN 978 1 84246437 3), p. 79
  8. « carte de répartition des spécimens d’Enterolobium oldemanii Barneby & J.W. Grimes », sur Herbier IRD de Guyane (CAY) (consulté le )
  9. Sylvie Mouras, « Le bois du mois : l'Acacia franc », Guyan' Info Bois, no 16,‎ , p. 8-8 (lire en ligne)
  10. M Esposito-Avella, P Brown, I Tejeira, R Buitrago, L Barrios, C Sanchez, MP Gupta et J Cedeno, « Pharmacological screening of Panamanian medicinal plant, Part I », Int J Crude Drug Res., vol. 23,‎ , p. 17-25 (DOI 10.3109/13880208509070683)
  11. J. F. MORTON, Atlas of Medicinal Plants of Middle America. Bahamas to Yucatan, Charles C. Thomas, Publisher,, (ISBN 978-0398040369)
  12. (pt) Girlena DA SILVA FERREIRA, « Avaliação de atividade antimicrobiana de extratos de madeira das espécies Enterolobium oldemanii e Andira parviflora (Família Leguminosae) », Universidade Federal do Amazonas,‎ (lire en ligne)
  13. Nathalie Vidal, Le grand livre des ÉTONNANTES GRAINES : entre Nature et Cultures, Orphie, , 200 p. (ISBN 978-2-87763-639-1), p. 101-102

Références taxonomiques

Voir aussi

Articles connexes

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