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Capitule (botanique)

Le capitule est un type d'inflorescence. Il s'agit de fleurs sans pédoncules regroupées sur un réceptacle, entourées de bractées.

Fleur de Marguerite commune
Schéma d'un capitule avec réceptacle floral concave.
Schéma d'un capitule avec réceptacle convexe.

Cette inflorescence caractérise la famille des Asteraceae (d'où leur ancien nom de Composées). La marguerite est un exemple type de capitule, qui ressemble à première vue à une fleur simple, au cœur jaune, bordé de longs pétales blancs, et qui est en réalité « composée » de nombreuses petites fleurs sessiles ou fleurons.

D'autres familles présentent des inflorescences en capitules :

Sur le plan morphologique, le capitule est l'homologue d'une ombelle dont les rayons seraient raccourcis Ă  l'extrĂŞme.

Étymologie : vient du latin capitulum, petite tête, diminutif de caput, la tête.

Capitule a pour synonymes céphalanthe, calathide et anthode[1].

Les éléments qui composent le capitule

  • Le rĂ©ceptacle : c'est un plateau Ă©largi qui rĂ©sulte de la transformation de l'axe de l'inflorescence. Il peut ĂŞtre plat ou bombĂ© en cĂ´ne plus ou moins proĂ©minent, ou creusĂ© en cuvette. Plus ou moins charnu, il peut prendre des dimensions Ă©tonnantes dans le cas du tournesol. Dans certains cas, il porte des Ă©cailles insĂ©rĂ©es entre les fleurs, qui constituent parfois un caractère utile pour la dĂ©termination des espèces.
  • L'involucre : constituĂ© de bractĂ©es (feuilles transformĂ©es) qui entourent le rĂ©ceptacle et protègent l'ensemble du capitule.
  • Les fleurs : appelĂ©es fleurons. Elles sont sessiles, c'est-Ă -dire sans pĂ©dicelle (mais on peut dans certains cas, comme chez le panicaut (ApiacĂ©es), observer un court pĂ©doncule. Chez les ComposĂ©es, les fleurons sont des fleurs Ă  corolle soudĂ©e (gamopĂ©tale) formant un tube ; elles sont de deux types :
Fleuron ligulé d'Arnica montana détaché de son capitule
    • les fleurons ligulĂ©s ou demi-fleurons : situĂ©s Ă  la pĂ©riphĂ©rie, ils portent une languette allongĂ©e, la ligule, qui simule un pĂ©tale de fleur simple ; ils sont unisexuĂ©s femelles (pistillĂ©s) ;
    • les fleurons tubulaires : situĂ©s au centre du plateau, formant un tube terminĂ© par cinq lobes, ils sont hermaphrodites (staminĂ©s et pistillĂ©s)[2].

On trouve chez les Astéracées des plantes à capitules composés uniquement de fleurons tubulés (ex. : les centaurées), des plantes à capitules composés uniquement de fleurons ligulés (ex. : les pissenlits véritables du genre Taraxacum), et des plantes à capitules comprenant les deux types de fleurons (ex. : les marguerites).

La disposition des fleurons sur le réceptacle forme des spirales régulières dextres et sénestres qui suivent les règles de la phyllotaxie dans lesquelles on peut retrouver la suite de Fibonacci[3].

Origine Ă©volutive

L'origine évolutive du capitule reste très débattue. Pour les inflorescences, la tendance évolutive va vers un raccourcissement des entre-nœuds dû à la réduction de l'activité des méristèmes intercalaires, d'où le passage de la grappe ou de la cyme vers l'épi et le capitule[4]. Selon le botaniste Arthur Cronquist, le capitule a pour origine la condensation d'une grappe et d'une cyme avec disparition des pédicelles[5]. Selon le botaniste Raúl Pozner (es), le capitule a pour origine une structure condensée combinant des ordres de ramification cymeuse et racémeuse[6].

Un capitule comestible : l'artichaut

Capitule d'artichaut

Dans l'artichaut, ce sont le réceptacle et la base des bractées qui sont comestibles. L'artichaut est cueilli jeune, avant la floraison complète et l'ouverture du capitule[7].

Faux capitules

Certaines inflorescences compactes et denses sont parfois appelées capitules, mais en réalité ce sont des grappes. C'est le cas du trèfle.

Inflorescences de capitules

Les capitules peuvent eux-mêmes présenter une disposition particulière sur la plante. Ils peuvent être isolés (cas des pissenlits) ou être eux-mêmes réunis en inflorescences de différents types : grappes, épis, corymbes, panicules, voire capitules - cas de l'edelweiss, ou encore cas particulier de l'échinops, dont le capitule sphérique est constitué par la réunion de capitules élémentaires à fleuron unique.

Galerie

Notes et références

  1. Édouard Grimard, La plante : botanique simplifiée, éditions Hetzel, coll. « Bibliothèque d'éducation et de récréation », , 378 p. (lire en ligne), p. 218
  2. Victor Rendu, Botanique, ou Histoire naturelle des plantes : à l'usage des cultivateurs et des écoles primaires, J. Angé Librairie de l'évêché, , 222 p. (lire en ligne), p. 156
  3. (en) Yafei Zhao, Teng Zhang, Suvi K. Broholm, Sari Tähtiharju, Katriina Mouhu, Victor A. Albert, Teemu H. Teeri, Paula Elomaa, « Evolutionary Co-Option of Floral Meristem Identity Genes for Patterning of the Flower-Like Asteraceae Inflorescence », Plant Physiology, vol. 172, no 1,‎ , p. 284-296 (DOI 10.1104/pp.16.00779)
  4. Harris EM. Capitula in the Asteridae: a widespread and varied phenomenon, Botanical Review , 1999, vol. 65, p. 348-369
  5. A . Cronquist (1977) The Compositae revisited. Brittonia 29: 137–153
  6. Pozner R, Zanotti C, Johnson LA (2012) Evolutionary origin of the Asteraceae capitulum: insights from Calyceraceae. Am J Bot 99: 1–13
  7. Cercle horticole de Roubaix, Bulletin mensuel du Cercle horticole de Roubaix, Roubaix, Cercle horticole de Roubaix, , 4e Ă©d. (lire en ligne), p. 131

Voir aussi

Article connexe

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