Ranrupt
Ranrupt [ÊÉÌÊy] (Roggensbach en allemand) est une commune française situĂ©e dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la CollectivitĂ© europĂ©enne d'Alsace, en rĂ©gion Grand Est, anciennement en rĂ©gion Alsace. Elle appartient au canton de Mutzig et Ă l'arrondissement de Molsheim[1].
Ranrupt | |
Vue Ă Ranrupt. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Molsheim |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Vallée de la Bruche |
Maire Mandat |
Thierry Sieffer 2020-2026 |
Code postal | 67420 |
Code commune | 67384 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Ranruptois(es) |
Population municipale |
309 hab. (2020 ) |
Densité | 21 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 48° 22âČ 31âł nord, 7° 11âČ 57âł est |
Altitude | Min. 476 m Max. 1 013 m |
Superficie | 14,68 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Ălections | |
DĂ©partementales | Canton de Mutzig |
LĂ©gislatives | SixiĂšme circonscription |
Localisation | |
GĂ©ographie
Un espace montagnard faiblement peuplé
Ranrupt est une commune montagnarde aujourd'hui Ă l'Ă©cart des grands axes de circulation. Le territoire communal de 1 468 ha s'Ă©tage entre 481 m d'altitude (en aval des anciennes prairies humides de Ranrupt sur la riviĂšre Climontaine) et 1 015 m d'altitude (au-dessus des Hauts Bois, Ă l'ouest de la forĂȘt de Schirgoutte et du col de la CharbonniĂšre).
Le village allongĂ© concentre une fraction importante de sa population en son centre (510 m d'altitude). La commune compte aujourd'hui 349 habitants contre 299 en 1997 et sa densitĂ© est une des plus faibles du massif des Vosges : environ vingt habitants par kilomĂštre carrĂ©. Cette situation est le rĂ©sultat dâun exode rural constant observĂ© depuis les annĂ©es 1880. En 1982, la population active rĂ©sidente travaillait majoritairement en dehors des cantons montagnards de SaĂąles et de VillĂ©[2].
Un habitat éclaté en hameaux et écarts
Fonrupt est un hameau situé à 570 m d'altitude dans le vallon adjacent à la vallée principale de la Climontaine, établit à gauche du ruisseau de Plaingoutte, sous le Fonruptgoutte et le Petit Bois. Stampoumont est à l'ouest de Ranrupt, sous le Grand Alhan, à cÎté des sources du ruisseau Méribeux qui emprunte une vallée forestiÚre qui débouche au Grand-Pont, hameau de la commune de Colroy-la-Roche.
La Salcée est un hameau à l'ouest, en contrebas du petit col de la Salcée à 588 m d'altitude. La vieille route départementale 50 mÚne au col de Steige à 537 m d'altitude qui ouvre l'horizon sur la vallée du Giessen et le Val de Villé. Le col de Steige et le rain du Fossé sont franchis par la départementale 424 reliant en 17 km Villé à la route nationale 420 par Ranrupt[3].
Il existe aussi une multitude de fermes éloignées dont la plupart, mal desservies, sont des résidences secondaires, soit sont abandonnées ou sont en ruines.
Urbanisme
Typologie
Ranrupt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [4] - [5] - [6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7] - [8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (79,3 % en 2018), une proportion identique Ă celle de 1990 (79,4 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : forĂȘts (77,3 %), prairies (13,8 %), zones urbanisĂ©es (4,4 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (2,6 %), milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (2 %)[9].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[10].
Toponymie
Ranrupt est mentionné sous la forme Rognesbach en 1120[11], Ruginsbach en 1135, Ramru en 1261[12], Regensbach en 1303, Roggensbach en 1310, Roschbach en 1789.
L'explication de l'élément -rupt fait l'unanimité chez les toponymistes : il s'agit du terme ru « ruisseau » (graphié tardivement rupt par fausse étymologie savante)[12] - [13], explication confortée, si besoin est, par la forme allemande en -bach « ruisseau ».
L'identification du premier élément Ran- créé davantage de difficultés, car les formes les plus anciennes sont allemandes.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing proposent le nom de personne germanique Hraban, mais aussi nom vieux haut allemand du corbeau, qui a évolué en Ram- > Ran- (cf. Bert-hraban > Bertram > Bertrand)[14].
- Ernest NĂšgre se base sur les formes allemandes et propose le nom de personne germanique Hrotgingus[12].
On connaßt pour Ranrupt une traduction germanique plus contemporaine : Roggenbach (dont le premier élément a évolué en Roggen- qui signifie aussi « seigle »), il s'agit d'une transcription tardive qui n'a d'autre réalité qu'administrative. Des formes germanisées plus précoces Rognesbach en 1120 et Ruginsbach en 1135 montrent d'ailleurs qu'il s'agit d'un tout autre élément, compatible avec l'explication d'Ernest NÚgre par le nom de personne Hrotgingus. Cependant, il n'est pas sûr que ce soit le nom de personne initial, car les seigneurs étaient d'expression germanique et les greffiers traduisaient systématiquement les noms de lieux et les noms de personnes rencontrés dans la partie welsche alsacienne de la vallée de la Bruche, du val de Villé et d'Orbey, dans une langue comprise par l'autorité[15], de sorte que l'explication de Dauzat et Rostaing reste valable eu égard à la forme romane.
L'isoglosse roman/germanique se situe historiquement dans le val de Villé entre Maisonsgoutte (Meisengotte) et Steige, et entre Villé (Willer) et Fouchy.
Le sens global du toponyme Ranrupt est donc « ruisseau (qui passe dans la propriété de) Hraban[14] » ou « de Hrotgingus[12] ».
Histoire
On ne saurait ĂȘtre affirmatif en ce qui concerne le noyau dâun premier peuplement dans lâAntiquitĂ© Ă Ranrupt et lâĂ©tymologie de son nom nâapporte pas plus dâĂ©lĂ©ments allant dans ce sens. NĂ©anmoins, on peut avancer lâhypothĂšse dâune occupation au haut Moyen Ăge par une population de culture gallo-romaine.
L'habitat de Ranrupt est situé sur le tracé d'une route provinciale (venant du col du Hantz en territoire abbatiale de Senones) rejoignant l'antique route romaine du Champ du Feu (signalée par Strata en 1059[16]) laquelle rencontre au col de Steige la via salinatorum. La mention de cette importante artÚre marchande autant que militaire reliant la plaine d'Alsace à la Lorraine, se trouve dans un diplÎme royal de 661 ou 662[17]. Le tracé de cette route est connu : venant de Raon-l'Etape par Nayemont et le col des Broques, elle relie Saùles, Bruche, l'Evreuil, La Salcée, Steige, Villé à la plaine du Rhin[18].
à l'époque médiévale, les communautés de Ranrupt et Stampoumont, respectivement dénommées en allemand Roggenbach et Stamberg, dépendent de la seigneurie de Villé, tout comme celles de Saales et Bourg-Bruche. à l'époque moderne, le territoire qui est assimilé au bailliage du Val-de-Villé (autorité territoriale).
L'époque médiévale
Ranrupt est mentionnĂ©e dans une bulle du pape Callixte II en 1120. Le texte papal confirme lâattribution des terres et de la chapelle de « Rognesbach » dans les biens de l'abbaye de Honcourt(ou Hugshoffen), Val de VillĂ©, Chapitre rural de SĂ©lestat (subdivision ecclĂ©siastique). Un document prĂ©cise que les mĂ©tayers (ou moĂźtriers[19]) avaient Ă charge dâaccompagner (sous leur protection ?) les convois de sels.
Lors du conflit qui oppose Walther de Geroldseck, Ă©vĂȘque de Strasbourg, aux bourgeois de Strasbourg et leurs alliĂ©s, une troupe occupĂ©e Ă piller les terres appartenant Ă Rodolphe de Habsbourg (futur empereur) est surprise par les villageois assemblĂ©s qui tuent trente-cinq soldats. En reprĂ©sailles, Herrmann, le frĂšre de l'Ă©vĂȘque, se rend le avec une armĂ©e jusqu'Ă Bourg (Neufchasteau) pour le brĂ»ler, ainsi que Bruche, Saales (Sales), L'Evreuil (Leureuil), La SalcĂ©e, Stampoumont, Ranrupt (Ranru) et son Ă©glise Saint-Vincent et Colroy-la-Roche (Conroi)[20].La seigneurie de VillĂ© est ensuite engagĂ©e auprĂšs des nobles de Mullenheim de 1314 Ă 1556.
Ranrupt ainsi que les communautés situées sur son ban sont rattachées à la paroisse de Colroy[21] qui est administrée par l'abbaye de Honcourt. Tout au long du XVe siÚcle, les populations montagnardes souffrent des pressions fiscales et des dßmes religieuses. Les moines de Honcourt, disposant de vastes greniers, spéculent sur les prix des bleds et gagne une mauvaise réputation auprÚs des villageois.
L'Ă©poque moderne
En 1525, le soulÚvement de la paysannerie d'Alsace (et de l'ensemble du sud de la Germanie) remet en question l'autorité seigneuriale et religieuse (guerre des Paysans - Deutscher Bauernkrieg). Des habitants du village de Ranrupt profitent des troubles généralisés pour participer au pillage du monastÚre de Honcourt. Assignés devant la cour Impériale d'Ensisheim, ils ont à répondre du saccage et de l'incendie de ce monastÚre. En 1599, l'abbaye de Honcourt appauvrie est incorporée à l'abbaye d'Andlau ; acquisition confirmée par le pape Paul V en 1616.
Le comte George Jean de Veldenz, puis son fils Georges Gustave, entreprennent dĂšs 1579 l'exploitation des gisements ferreux de Fonrupt et de Ranrupt, au centre mĂȘme du village. La rentabilitĂ© des filons permet l'installation coĂ»teuse d'un systĂšme de roues hydrauliques facilitant l'exhaure des eaux du fonds des galeries jusqu'au jour.
Lors de la guerre de Trente Ans, la couronne de SuĂšde attribue en 1634 le bailliage de VillĂ© aux comtes de Veldenz qui l'administrent tant bien que mal. Malheureusement, le retrait la mĂȘme annĂ©e de l'armĂ©e suĂ©doise laisse le champ libre Ă la soldatesque des armĂ©es royales et impĂ©riales. Les mines sont abandonnĂ©es. Ă la fin du conflit, le pays se trouve considĂ©rablement dĂ©peuplĂ©[22]. Ranrupt qui comptait 60 feux en 1634 n'en totalise plus que 40 en 1693[23].
Les traitĂ©s « ambigus » de Westphalie de 1648 permettent au royaume de France de prendre possession du bailliage de VillĂ©. Le Royaume a la mainmise militaire et Ă©conomique sur presque toute l'Alsace. Le duchĂ© de Lorraine, hormis les territoires des Trois-EvĂȘchĂ©s sous l'Ă©gide française depuis 1555, le comtĂ© de Salm, les territoires appartenant Ă Strasbourg, Ă Mulhouse, au duc de WĂŒrttemberg, la principautĂ© de Nassau-Sarrewerden Ă©chappent encore au roi. Ayant pris le contrĂŽle effectif de la Lorraine sous Stanislas, l'intendant français, le chancelier Antoine de La GalaiziĂšre rattache aprĂšs 1783 le Val de VillĂ© Ă la subdĂ©lĂ©gation de Saint-DiĂ©. L'Alsace n'est officiellement dĂ©clarĂ©e territoire français qu'en 1789.
Pendant la Révolution française, les communautés de Ranrupt, Fonrupt et Stampoumont sont réunies pour former la commune de Ranrupt. En 1790, pour répondre au souhait de ses habitants, la commune est rattachée au canton de Saales, district de Saint-Dié, département des Vosges[24].
Malheureusement, la commune est dĂ©pourvu de services religieux par la vacance de la cure de Colroy-la-Roche. Profitant de cette absence de prĂȘtre et de l'isolement gĂ©ographique du lieu, dom Joseph FrĂ©chard (1765-1849), ancien bĂ©nĂ©dictin de Moyenmoutier et de Senones, devenu prĂȘtre rĂ©fractaire, s'installe dans la maison ColbĂ© Ă Ranrupt et, se dĂ©nommant administrateur, dĂ©veloppe une pastorale chrĂ©tienne en premier lieu dans la maison voisine avec les sĆurs ColbĂ©, puis entre Steige et Saales Ă partir de 1794. Cependant, dĂ©noncĂ©, puis arrĂȘtĂ© Ă Ranrupt en 1798, dom FrĂ©chard rĂ©ussi Ă s'Ă©chapper.
AprÚs le Concordat de 1801, le diocÚse de Nancy prend les Vosges provisoirement sous son administration. La paroisse de Ranrupt est filiale de Colroy-la-Grande jusqu'en 1802. Il est possible que dom Fréchard qui a reçu la cure de Colroy-la-Grande ait obtenu cette émancipation en faveur des fidÚles ayant soutenu son administration réfractaire.
Avec l'essor dĂ©mographique des annĂ©es 1830, l'Ă©glise paroissiale Saint-Vincent, qui conserve, selon la tradition, des reliques prĂ©servĂ©es de saint Vincent de Saragosse, saint LĂ©on IX, saint SĂ©bastien et saint ThĂ©odore, fait l'objet de restauration dâurgence. La reconstruction de l'ensemble est entreprise aprĂšs 1840 par le curĂ© Elophe Victor Guilgot. Il fait appel aux fondeurs lorrains, Thouvenot et Gousel qui le fournissent la nouvelle Ă©glise en cloches.
Au début de la Monarchie de Juillet, comme sous la Restauration et l'Empire de Napoléon Ier, la riche famille Wolgemuth, diversement orthographié par les secrétaires administratifs d'Epinal, fournit plusieurs maires.
Ranrupt selon les statistiques vosgiennes en 1845
La population de Ranrupt compte 1368 habitants en 1845, dont 130 électeurs censitaires qui élisent 12 conseillers municipaux. Le maire élu est monsieur Florence, assisté de son adjoint Georges. En tout, 313 ménages logent dans 230 maisons. Le pÚre Guilgot est curé à Ranrupt.
Une école communale de garçons et de filles accueille 132 élÚves. Deux autres écoles privées, l'une de filles et l'autre de garçons, accueillent chacune une soixantaine d'élÚves. La commune dispose d'un bureau de bienfaisance. Les lettres sont reçues par le bureau de poste de Saint-Dié, via Saùles.
La surface communale de 1 515 ha comprend, hors les terres de chaumes en friches et les pans de montagnes stériles, zones non imposables et apparemment non déclarables de 550 ha, 325 ha de terres labourables, 247 ha en prés, 327 ha en bois et 17 ha en jardins, vergers et cheneviÚres[25].
Les cultures principales sont le blé et le seigle, l'avoine et le sarrasin, et la pomme de terre. Chanvre et lin, orge et navette sont aussi cultivés. L'élevage important contribue au commerce de bétail qui vient alimenter le marché à bestiaux de Saùles.
Il existe quatre moulins Ă grains. Dans beaucoup d'habitations se trouvent des tissages Ă bras Ă lâimage de ce qui se fait dĂ©jĂ au Ban de la Roche, activitĂ© qui procure aux cultivateurs un surplus de numĂ©raire pour leur subsistance. Une entreprise de tissage Jung, installĂ©e dĂšs 1838, emploie quarante Ă cinquante ouvriers. La scierie du Haut-fer, attestĂ©e par un acte de 1841, est une des nombreuses scieries de la commune.
Parmi les écarts sont nommés
- les hameaux : Fonrupt, la Salsée, Stampoumont.
- les censes : l'Ahlon, le Chaudfour, les Hauts-Bois, le Prouemont.
- les fermes : l'Avrelle, la Goutelle, Montenbas, le Renon, le Teurçon.
Le signal de Ranrupt est Ă 958 mĂštres au-dessus de la mer.
DĂ©nombrements de la population
Ranrupt de son apogée à son déclin
AprÚs une premiÚre baisse démographique, Ranrupt profite de la prospérité impériale pour repasser de 1202 habitants à 1346 habitants de 1859 à 1863. Le maire Strasbach se retire aprÚs 1869 et son adjoint Georges devient maire, assisté de l'adjoint Vohlgemut. Une pérennité relative est assurée au curé Guilgot et à l'instituteur public Humbert.
Par le traitĂ© de Francfort, signĂ© le , une partie du canton de Saales est cĂ©dĂ©e par la France Ă lâAllemagne. Le retour de Ranrupt, dĂ©tachĂ© du dĂ©partement des Vosges Ă lâAlsace, recrĂ©e lâancienne unitĂ© historique de la Haute VallĂ©e de la Bruche. Ranrupt connait un fort exode dĂ©mographique Ă la fin du XIXe siĂšcle alors que l'essor textile des annĂ©es 1830 dĂ©cline. La vie basĂ©e sur la polyculture est rude, pĂ©nible et peu rentable. Souffrant de l'isolement Ă©conomique et de l'absence de services, les entreprises industrielles ne peuvent se dĂ©velopper. Le canton de Saales revient Ă la France en 1919. Il en est de mĂȘme en 1940 puis en 1945. Les guerres successives de 1870, 1914 et 1939 conduisent beaucoup d'habitants, notamment les plus jeunes, Ă quitter ces plateaux montagneux aux paysages splendides aujourd'hui apprĂ©ciĂ©s des randonneurs.
Lieux remarquables
La chapelle Notre-Dame-des-Malades. Peu aprĂšs 1861, le curĂ© Guilgot lance une souscription pour bĂątir une chapelle. Le cultivateur Jean-Baptiste CollĂ© cĂšde une parcelle de son terrain et la confrĂ©rie Notre-Dame-des-Malades qui gĂšre la souscription Ă©difie un petit Ă©difice champĂȘtre comportant un remarquable plafond en Ă©corce se rĂ©sumant Ă une petite niche contenant une statuette de la Vierge.
La scierie du Haut-fer, construite au XVIIIe siĂšcle, est entiĂšrement rĂ©novĂ©e en 1884. Elle devient un musĂ©e aprĂšs 1992 mais elle est dĂ©truite par un incendie et est aussitĂŽt restaurĂ©e Ă lâidentique. Elle est inscrite Ă lâinventaire supplĂ©mentaire des Monuments Historiques.
Une petite communauté protestante de cultivateurs et de fermiers réformés et luthériens, installée depuis le XVIIIe siÚcle, édifie un temple au Climont.
HĂ©raldique
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Les armes de Ranrupt se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2008[28].
En 2020, la commune comptait 309 habitants[Note 2], en diminution de 12,22 % par rapport Ă 2014 (Bas-Rhin : +3,17 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
- L'Ă©glise Saint-Vincent.
Ăglise Saint-Vincent. Porche et clocher. Vue intĂ©rieure de la nef
vers le chĆur.Vue intĂ©rieure de la nef vers la tribune de l'orgue Kriess (1900).
- L'auberge du Climont, la tour de l'église sont visibles sur la place de la Mairie ensoleillée.
- La riviÚre canalisée, la Climontaine, à cÎté d'une rangée de lampadaires ouvragés jouxtant la route principale, rend hommage aux monuments aux morts des guerres du vingtiÚme siÚcle.
Quelques Ă©lĂ©ments du patrimoine peuvent ĂȘtre signalĂ©s :
- l'ancienne scierie du Haut Fer, achetée et restaurée par la commune, est aujourd'hui protégée par son inscription à l'inventaire alsacien en 1995. Elle représente un lieu de maßtrise de la force hydraulique, attestée dÚs le XIIe siÚcle dans les contrées d'Europe occidentale. La visite propose un test de connaissance sur les diverses essences de bois ainsi que le savoir-faire traditionnel du sagard, c'est-à -dire le scieur en dialecte vosgien ;
- le plafond en Ă©corce de la chapelle Notre-Dame-des-Malades ;
- les hameaux de Stampoumont et de Fonrupt tĂ©moignent de lâarchitecture rurale vosgienne ;
- à la Salcée, les nostalgiques de la cuisine fruitée de nos grand-mÚres se régalent en goûtant quelques-unes des trente variétés de confitures du Climont préparées à partir de recettes dont Fabrice Krencker garde jalousement le secret.
Personnalités liées à la commune
- Thomas Bloch (1962), musicien, dont la famille maternelle (Odile Ferry) gÚre l'auberge du Climont depuis plusieurs générations.
- René Fonck (1894-1953), aviateur surnommé l'« as des as » pendant la premiÚre guerre mondiale et homme politique français (fils d'un sagard originaire de Ranrupt).
Sources
- AUB-BUSCHER G., Le parler rural de Ranrupt, Paris, 1962.
- BRAUN J, Les voies romaines du canton d'Obernai, Revue d'Alsace, 97 (1957).
- Statistiques des Vosges
- Article Ranrupt, EncyclopĂ©die de l'Alsace, Ădition Edisud-Total, 1984.
- Documents administratifs, communauté de communes de la Haute-Vallée de la Bruche
Voir aussi
Bibliographie
- « Ranrupt », in La Haute vallĂ©e de la Bruche, Patrimoine dâAlsace, Inventaire gĂ©nĂ©ral des monuments et des richesses artistiques de la France, Ăditions Lieux Dits, Lyon, 2005, p. 90-93 (ISBN 978-2-914528-13-9)
Liens externes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- La perception est Ă Saint-Blaise-la-Roche.
- Plus de 50 % sur l'agglomération Rothau-La Broque-Schirmeck, 15 % vers Strasbourg, 5 % vers Molsheim.
- La RN 420 qui dessert la vallée de la Bruche est rejointe à Saint-Blaise-la-Roche.
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de lâInsee (consultĂ© le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier PĂ©gaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans lâaire dâattraction dâune ville », sur insee.fr, (consultĂ© le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministÚre de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- Bulle du pape Callixte II.
- Ernest NÚgre, Toponymie générale de la France (lire en ligne)
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Librairie Guénégaud, Paris, 1989 (ISBN 2-85023-076-6), p. 556.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
- Gertrud Aub-BĂŒsche, Le parler rural de Ranrupt (Bas-Rhin), Paris, 1962, p. 128 Ă 134
- WENTZCKE P. Regesten der Bischöfe von Strassburg bis zum Jahre 1202, p. 278.
- MAULINI M., Le Ban d'Etival. Ătude archĂ©ologique de la PrĂ©histoire Ă la Renaissance, Vesoul, 1961, p. 106-113.
- KIENTZLER A., L'organisation paroissiale de la Vallée de la Bruche (V), L'Essor, 117 (1982), p. 2.
- Un moitrier cultive la terre d'un autre et partage les profits de moitiĂ© avec le propriĂ©taire (in Alain Claude, Le maĂźtre sculpteur Jean Bailly et les sculpteurs de Damas-aux-Bois. Essai de rĂ©pertoire des sculpteurs et doreurs vosgiens. ĂditĂ© par le cercle gĂ©nĂ©alogique et historique de Vincey et du bailliage dâĂpinal, mars 2015. (ISBN 978-2-9539448-2-2), p. 10)
- Chronique de Richer de Senones
- Colroy-la-Roche actuelle
- Kientzler A., Leypold D., Brigon M., Aspects de la guerre de Trente Ans (Vallée de la Bruche, Ban de la Roche, Pays de Salm), L'Essor, 134 (1987)
- Archives DĂ©partementales du Bas-Rhin, cote : G 2687.
- Pour l'histoire du canton comme pour la description des collateurs de la seigneurie, se reporter Ă l'article sur Saales, section histoire
- Il restait en 1982 environ 303 ha de surface agricole utile, entretenue plus que mise en valeur par une cinquantaine d'exploitations à temps partiel. 27 d'entre elles avaient moins de 5 ha, 18 entre 5 et 10 ha. Les vrais doubles actifs cultivaient en moyenne 6 ha de plantes sarclées, 2 ha de céréales dont 1 de blé tendre, 1 ha de cultures fourragÚres.
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.