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Ranrupt

Ranrupt [ʁɑ̃ʁy] (Roggensbach en allemand) est une commune française situĂ©e dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la CollectivitĂ© europĂ©enne d'Alsace, en rĂ©gion Grand Est, anciennement en rĂ©gion Alsace. Elle appartient au canton de Mutzig et Ă  l'arrondissement de Molsheim[1].

Ranrupt
Ranrupt
Vue Ă  Ranrupt.
Blason de Ranrupt
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Bas-Rhin
Arrondissement Molsheim
Intercommunalité Communauté de communes de la Vallée de la Bruche
Maire
Mandat
Thierry Sieffer
2020-2026
Code postal 67420
Code commune 67384
DĂ©mographie
Gentilé Ranruptois(es)
Population
municipale
309 hab. (2020 en diminution de 12,22 % par rapport Ă  2014)
DensitĂ© 21 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 48° 22â€Č 31″ nord, 7° 11â€Č 57″ est
Altitude Min. 476 m
Max. 1 013 m
Superficie 14,68 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
DĂ©partementales Canton de Mutzig
LĂ©gislatives SixiĂšme circonscription
Localisation
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Ranrupt
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Ranrupt
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Ranrupt

    GĂ©ographie

    Un espace montagnard faiblement peuplé

    Ranrupt est une commune montagnarde aujourd'hui Ă  l'Ă©cart des grands axes de circulation. Le territoire communal de 1 468 ha s'Ă©tage entre 481 m d'altitude (en aval des anciennes prairies humides de Ranrupt sur la riviĂšre Climontaine) et 1 015 m d'altitude (au-dessus des Hauts Bois, Ă  l'ouest de la forĂȘt de Schirgoutte et du col de la CharbonniĂšre).

    Le village allongĂ© concentre une fraction importante de sa population en son centre (510 m d'altitude). La commune compte aujourd'hui 349 habitants contre 299 en 1997 et sa densitĂ© est une des plus faibles du massif des Vosges : environ vingt habitants par kilomĂštre carrĂ©. Cette situation est le rĂ©sultat d’un exode rural constant observĂ© depuis les annĂ©es 1880. En 1982, la population active rĂ©sidente travaillait majoritairement en dehors des cantons montagnards de SaĂąles et de VillĂ©[2].

    Un habitat éclaté en hameaux et écarts

    Fonrupt est un hameau situĂ© Ă  570 m d'altitude dans le vallon adjacent Ă  la vallĂ©e principale de la Climontaine, Ă©tablit Ă  gauche du ruisseau de Plaingoutte, sous le Fonruptgoutte et le Petit Bois. Stampoumont est Ă  l'ouest de Ranrupt, sous le Grand Alhan, Ă  cĂŽtĂ© des sources du ruisseau MĂ©ribeux qui emprunte une vallĂ©e forestiĂšre qui dĂ©bouche au Grand-Pont, hameau de la commune de Colroy-la-Roche.

    La SalcĂ©e est un hameau Ă  l'ouest, en contrebas du petit col de la SalcĂ©e Ă  588 m d'altitude. La vieille route dĂ©partementale 50 mĂšne au col de Steige Ă  537 m d'altitude qui ouvre l'horizon sur la vallĂ©e du Giessen et le Val de VillĂ©. Le col de Steige et le rain du FossĂ© sont franchis par la dĂ©partementale 424 reliant en 17 km VillĂ© Ă  la route nationale 420 par Ranrupt[3].

    Communes limitrophes de Ranrupt
    Colroy-la-Roche Bellefosse
    Ranrupt
    Bourg-Bruche Urbeis Steige

    Il existe aussi une multitude de fermes éloignées dont la plupart, mal desservies, sont des résidences secondaires, soit sont abandonnées ou sont en ruines.

    Urbanisme

    Typologie

    Ranrupt est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [4] - [5] - [6]. La commune est en outre hors attraction des villes[7] - [8].

    Occupation des sols

    Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (79,3 % en 2018), une proportion identique Ă  celle de 1990 (79,4 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : forĂȘts (77,3 %), prairies (13,8 %), zones urbanisĂ©es (4,4 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (2,6 %), milieux Ă  vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (2 %)[9].

    L'IGN met par ailleurs Ă  disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires Ă  des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă  aujourd'hui)[10].

    Toponymie

    Ranrupt est mentionné sous la forme Rognesbach en 1120[11], Ruginsbach en 1135, Ramru en 1261[12], Regensbach en 1303, Roggensbach en 1310, Roschbach en 1789.

    L'explication de l'élément -rupt fait l'unanimité chez les toponymistes : il s'agit du terme ru « ruisseau » (graphié tardivement rupt par fausse étymologie savante)[12] - [13], explication confortée, si besoin est, par la forme allemande en -bach « ruisseau ».

    L'identification du premier élément Ran- créé davantage de difficultés, car les formes les plus anciennes sont allemandes.

    On connaßt pour Ranrupt une traduction germanique plus contemporaine : Roggenbach (dont le premier élément a évolué en Roggen- qui signifie aussi « seigle »), il s'agit d'une transcription tardive qui n'a d'autre réalité qu'administrative. Des formes germanisées plus précoces Rognesbach en 1120 et Ruginsbach en 1135 montrent d'ailleurs qu'il s'agit d'un tout autre élément, compatible avec l'explication d'Ernest NÚgre par le nom de personne Hrotgingus. Cependant, il n'est pas sûr que ce soit le nom de personne initial, car les seigneurs étaient d'expression germanique et les greffiers traduisaient systématiquement les noms de lieux et les noms de personnes rencontrés dans la partie welsche alsacienne de la vallée de la Bruche, du val de Villé et d'Orbey, dans une langue comprise par l'autorité[15], de sorte que l'explication de Dauzat et Rostaing reste valable eu égard à la forme romane.

    L'isoglosse roman/germanique se situe historiquement dans le val de Villé entre Maisonsgoutte (Meisengotte) et Steige, et entre Villé (Willer) et Fouchy.

    Le sens global du toponyme Ranrupt est donc « ruisseau (qui passe dans la propriété de) Hraban[14] » ou « de Hrotgingus[12] ».

    Histoire

    On ne saurait ĂȘtre affirmatif en ce qui concerne le noyau d’un premier peuplement dans l’AntiquitĂ© Ă  Ranrupt et l’étymologie de son nom n’apporte pas plus d’élĂ©ments allant dans ce sens. NĂ©anmoins, on peut avancer l’hypothĂšse d’une occupation au haut Moyen Âge par une population de culture gallo-romaine.

    L'habitat de Ranrupt est situé sur le tracé d'une route provinciale (venant du col du Hantz en territoire abbatiale de Senones) rejoignant l'antique route romaine du Champ du Feu (signalée par Strata en 1059[16]) laquelle rencontre au col de Steige la via salinatorum. La mention de cette importante artÚre marchande autant que militaire reliant la plaine d'Alsace à la Lorraine, se trouve dans un diplÎme royal de 661 ou 662[17]. Le tracé de cette route est connu : venant de Raon-l'Etape par Nayemont et le col des Broques, elle relie Saùles, Bruche, l'Evreuil, La Salcée, Steige, Villé à la plaine du Rhin[18].

    À l'Ă©poque mĂ©diĂ©vale, les communautĂ©s de Ranrupt et Stampoumont, respectivement dĂ©nommĂ©es en allemand Roggenbach et Stamberg, dĂ©pendent de la seigneurie de VillĂ©, tout comme celles de Saales et Bourg-Bruche. À l'Ă©poque moderne, le territoire qui est assimilĂ© au bailliage du Val-de-VillĂ© (autoritĂ© territoriale).

    L'époque médiévale

    Ranrupt est mentionnĂ©e dans une bulle du pape Callixte II en 1120. Le texte papal confirme l’attribution des terres et de la chapelle de « Rognesbach » dans les biens de l'abbaye de Honcourt(ou Hugshoffen), Val de VillĂ©, Chapitre rural de SĂ©lestat (subdivision ecclĂ©siastique). Un document prĂ©cise que les mĂ©tayers (ou moĂźtriers[19]) avaient Ă  charge d’accompagner (sous leur protection ?) les convois de sels.

    Lors du conflit qui oppose Walther de Geroldseck, Ă©vĂȘque de Strasbourg, aux bourgeois de Strasbourg et leurs alliĂ©s, une troupe occupĂ©e Ă  piller les terres appartenant Ă  Rodolphe de Habsbourg (futur empereur) est surprise par les villageois assemblĂ©s qui tuent trente-cinq soldats. En reprĂ©sailles, Herrmann, le frĂšre de l'Ă©vĂȘque, se rend le avec une armĂ©e jusqu'Ă  Bourg (Neufchasteau) pour le brĂ»ler, ainsi que Bruche, Saales (Sales), L'Evreuil (Leureuil), La SalcĂ©e, Stampoumont, Ranrupt (Ranru) et son Ă©glise Saint-Vincent et Colroy-la-Roche (Conroi)[20].La seigneurie de VillĂ© est ensuite engagĂ©e auprĂšs des nobles de Mullenheim de 1314 Ă  1556.

    Ranrupt ainsi que les communautés situées sur son ban sont rattachées à la paroisse de Colroy[21] qui est administrée par l'abbaye de Honcourt. Tout au long du XVe siÚcle, les populations montagnardes souffrent des pressions fiscales et des dßmes religieuses. Les moines de Honcourt, disposant de vastes greniers, spéculent sur les prix des bleds et gagne une mauvaise réputation auprÚs des villageois.

    L'Ă©poque moderne

    En 1525, le soulÚvement de la paysannerie d'Alsace (et de l'ensemble du sud de la Germanie) remet en question l'autorité seigneuriale et religieuse (guerre des Paysans - Deutscher Bauernkrieg). Des habitants du village de Ranrupt profitent des troubles généralisés pour participer au pillage du monastÚre de Honcourt. Assignés devant la cour Impériale d'Ensisheim, ils ont à répondre du saccage et de l'incendie de ce monastÚre. En 1599, l'abbaye de Honcourt appauvrie est incorporée à l'abbaye d'Andlau ; acquisition confirmée par le pape Paul V en 1616.

    Le comte George Jean de Veldenz, puis son fils Georges Gustave, entreprennent dĂšs 1579 l'exploitation des gisements ferreux de Fonrupt et de Ranrupt, au centre mĂȘme du village. La rentabilitĂ© des filons permet l'installation coĂ»teuse d'un systĂšme de roues hydrauliques facilitant l'exhaure des eaux du fonds des galeries jusqu'au jour.

    Lors de la guerre de Trente Ans, la couronne de SuĂšde attribue en 1634 le bailliage de VillĂ© aux comtes de Veldenz qui l'administrent tant bien que mal. Malheureusement, le retrait la mĂȘme annĂ©e de l'armĂ©e suĂ©doise laisse le champ libre Ă  la soldatesque des armĂ©es royales et impĂ©riales. Les mines sont abandonnĂ©es. À la fin du conflit, le pays se trouve considĂ©rablement dĂ©peuplĂ©[22]. Ranrupt qui comptait 60 feux en 1634 n'en totalise plus que 40 en 1693[23].

    Les traitĂ©s « ambigus » de Westphalie de 1648 permettent au royaume de France de prendre possession du bailliage de VillĂ©. Le Royaume a la mainmise militaire et Ă©conomique sur presque toute l'Alsace. Le duchĂ© de Lorraine, hormis les territoires des Trois-EvĂȘchĂ©s sous l'Ă©gide française depuis 1555, le comtĂ© de Salm, les territoires appartenant Ă  Strasbourg, Ă  Mulhouse, au duc de WĂŒrttemberg, la principautĂ© de Nassau-Sarrewerden Ă©chappent encore au roi. Ayant pris le contrĂŽle effectif de la Lorraine sous Stanislas, l'intendant français, le chancelier Antoine de La GalaiziĂšre rattache aprĂšs 1783 le Val de VillĂ© Ă  la subdĂ©lĂ©gation de Saint-DiĂ©. L'Alsace n'est officiellement dĂ©clarĂ©e territoire français qu'en 1789.

    Pendant la Révolution française, les communautés de Ranrupt, Fonrupt et Stampoumont sont réunies pour former la commune de Ranrupt. En 1790, pour répondre au souhait de ses habitants, la commune est rattachée au canton de Saales, district de Saint-Dié, département des Vosges[24].

    Malheureusement, la commune est dĂ©pourvu de services religieux par la vacance de la cure de Colroy-la-Roche. Profitant de cette absence de prĂȘtre et de l'isolement gĂ©ographique du lieu, dom Joseph FrĂ©chard (1765-1849), ancien bĂ©nĂ©dictin de Moyenmoutier et de Senones, devenu prĂȘtre rĂ©fractaire, s'installe dans la maison ColbĂ© Ă  Ranrupt et, se dĂ©nommant administrateur, dĂ©veloppe une pastorale chrĂ©tienne en premier lieu dans la maison voisine avec les sƓurs ColbĂ©, puis entre Steige et Saales Ă  partir de 1794. Cependant, dĂ©noncĂ©, puis arrĂȘtĂ© Ă  Ranrupt en 1798, dom FrĂ©chard rĂ©ussi Ă  s'Ă©chapper.

    AprÚs le Concordat de 1801, le diocÚse de Nancy prend les Vosges provisoirement sous son administration. La paroisse de Ranrupt est filiale de Colroy-la-Grande jusqu'en 1802. Il est possible que dom Fréchard qui a reçu la cure de Colroy-la-Grande ait obtenu cette émancipation en faveur des fidÚles ayant soutenu son administration réfractaire.

    Avec l'essor dĂ©mographique des annĂ©es 1830, l'Ă©glise paroissiale Saint-Vincent, qui conserve, selon la tradition, des reliques prĂ©servĂ©es de saint Vincent de Saragosse, saint LĂ©on IX, saint SĂ©bastien et saint ThĂ©odore, fait l'objet de restauration d’urgence. La reconstruction de l'ensemble est entreprise aprĂšs 1840 par le curĂ© Elophe Victor Guilgot. Il fait appel aux fondeurs lorrains, Thouvenot et Gousel qui le fournissent la nouvelle Ă©glise en cloches.

    Au début de la Monarchie de Juillet, comme sous la Restauration et l'Empire de Napoléon Ier, la riche famille Wolgemuth, diversement orthographié par les secrétaires administratifs d'Epinal, fournit plusieurs maires.

    Ranrupt selon les statistiques vosgiennes en 1845

    La population de Ranrupt compte 1368 habitants en 1845, dont 130 électeurs censitaires qui élisent 12 conseillers municipaux. Le maire élu est monsieur Florence, assisté de son adjoint Georges. En tout, 313 ménages logent dans 230 maisons. Le pÚre Guilgot est curé à Ranrupt.

    Une école communale de garçons et de filles accueille 132 élÚves. Deux autres écoles privées, l'une de filles et l'autre de garçons, accueillent chacune une soixantaine d'élÚves. La commune dispose d'un bureau de bienfaisance. Les lettres sont reçues par le bureau de poste de Saint-Dié, via Saùles.

    La surface communale de 1 515 ha comprend, hors les terres de chaumes en friches et les pans de montagnes stĂ©riles, zones non imposables et apparemment non dĂ©clarables de 550 ha, 325 ha de terres labourables, 247 ha en prĂ©s, 327 ha en bois et 17 ha en jardins, vergers et cheneviĂšres[25].

    Les cultures principales sont le blé et le seigle, l'avoine et le sarrasin, et la pomme de terre. Chanvre et lin, orge et navette sont aussi cultivés. L'élevage important contribue au commerce de bétail qui vient alimenter le marché à bestiaux de Saùles.

    Il existe quatre moulins Ă  grains. Dans beaucoup d'habitations se trouvent des tissages Ă  bras Ă  l’image de ce qui se fait dĂ©jĂ  au Ban de la Roche, activitĂ© qui procure aux cultivateurs un surplus de numĂ©raire pour leur subsistance. Une entreprise de tissage Jung, installĂ©e dĂšs 1838, emploie quarante Ă  cinquante ouvriers. La scierie du Haut-fer, attestĂ©e par un acte de 1841, est une des nombreuses scieries de la commune.

    Parmi les écarts sont nommés

    • les hameaux : Fonrupt, la SalsĂ©e, Stampoumont.
    • les censes : l'Ahlon, le Chaudfour, les Hauts-Bois, le Prouemont.
    • les fermes : l'Avrelle, la Goutelle, Montenbas, le Renon, le Teurçon.

    Le signal de Ranrupt est Ă  958 mĂštres au-dessus de la mer.

    DĂ©nombrements de la population

    Évolution dĂ©mographique
    1750 1780 1802 1830 1840 1846 1848 1859 1863
    1 2001 1009071 1431 3441 3681 3181 2021 301
    (Source : Statistiques des Vosges)
    Évolution dĂ©mographique
    1851 1880 1900 1936 1962 1982
    1 3251 000832587399277
    (Source : Statistiques du Bas-Rhin)

    Ranrupt de son apogée à son déclin

    AprÚs une premiÚre baisse démographique, Ranrupt profite de la prospérité impériale pour repasser de 1202 habitants à 1346 habitants de 1859 à 1863. Le maire Strasbach se retire aprÚs 1869 et son adjoint Georges devient maire, assisté de l'adjoint Vohlgemut. Une pérennité relative est assurée au curé Guilgot et à l'instituteur public Humbert.

    Par le traitĂ© de Francfort, signĂ© le , une partie du canton de Saales est cĂ©dĂ©e par la France Ă  l’Allemagne. Le retour de Ranrupt, dĂ©tachĂ© du dĂ©partement des Vosges Ă  l’Alsace, recrĂ©e l’ancienne unitĂ© historique de la Haute VallĂ©e de la Bruche. Ranrupt connait un fort exode dĂ©mographique Ă  la fin du XIXe siĂšcle alors que l'essor textile des annĂ©es 1830 dĂ©cline. La vie basĂ©e sur la polyculture est rude, pĂ©nible et peu rentable. Souffrant de l'isolement Ă©conomique et de l'absence de services, les entreprises industrielles ne peuvent se dĂ©velopper. Le canton de Saales revient Ă  la France en 1919. Il en est de mĂȘme en 1940 puis en 1945. Les guerres successives de 1870, 1914 et 1939 conduisent beaucoup d'habitants, notamment les plus jeunes, Ă  quitter ces plateaux montagneux aux paysages splendides aujourd'hui apprĂ©ciĂ©s des randonneurs.

    Lieux remarquables

    La chapelle Notre-Dame-des-Malades. Peu aprĂšs 1861, le curĂ© Guilgot lance une souscription pour bĂątir une chapelle. Le cultivateur Jean-Baptiste CollĂ© cĂšde une parcelle de son terrain et la confrĂ©rie Notre-Dame-des-Malades qui gĂšre la souscription Ă©difie un petit Ă©difice champĂȘtre comportant un remarquable plafond en Ă©corce se rĂ©sumant Ă  une petite niche contenant une statuette de la Vierge.

    La scierie du Haut-fer, construite au XVIIIe siĂšcle, est entiĂšrement rĂ©novĂ©e en 1884. Elle devient un musĂ©e aprĂšs 1992 mais elle est dĂ©truite par un incendie et est aussitĂŽt restaurĂ©e Ă  l’identique. Elle est inscrite Ă  l’inventaire supplĂ©mentaire des Monuments Historiques.

    Une petite communauté protestante de cultivateurs et de fermiers réformés et luthériens, installée depuis le XVIIIe siÚcle, édifie un temple au Climont.

    HĂ©raldique

    Blason de Ranrupt

    Les armes de Ranrupt se blasonnent ainsi :
    « D'or au pal de gueules accostĂ© de deux Ă©toiles du mĂȘme. »[26].

    Politique et administration

    La mairie de Ranrupt.
    Liste des maires successifs
    PĂ©riode IdentitĂ© Étiquette QualitĂ©
    mars 1988 2001 Jacques Cuny
    mars 2014 En cours Thierry Sieffer PS
    Les données manquantes sont à compléter.

    DĂ©mographie

    L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă  travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă  elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2008[28].

    En 2020, la commune comptait 309 habitants[Note 2], en diminution de 12,22 % par rapport Ă  2014 (Bas-Rhin : +3,17 %, France hors Mayotte : +1,9 %).

    Évolution de la population [ modifier ]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    7857819311 0431 1601 3441 3681 3181 325
    1856 1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895
    1 2021 3011 3461 2881 1911 047949944869
    1900 1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    832837784695658611587513429
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    399360309277297293337349349
    2018 2020 - - - - - - -
    318309-------
    De 1962 Ă  1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[29] puis Insee Ă  partir de 2006[30].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Lieux et monuments

    • L'Ă©glise Saint-Vincent.
    • Église Saint-Vincent.
      Église Saint-Vincent.
    • Porche et clocher.
      Porche et clocher.
    • Vue intĂ©rieure de la nefvers le chƓur.
      Vue intérieure de la nef
      vers le chƓur.
    • Vue intĂ©rieure de la nef vers la tribune de l'orgue Kriess (1900).
      Vue intérieure de la nef vers la tribune de l'orgue Kriess (1900).
    • L'auberge du Climont, la tour de l'Ă©glise sont visibles sur la place de la Mairie ensoleillĂ©e.
    Le village, vu du monument aux morts.
    Le village et le monument aux morts.
    • La riviĂšre canalisĂ©e, la Climontaine, Ă  cĂŽtĂ© d'une rangĂ©e de lampadaires ouvragĂ©s jouxtant la route principale, rend hommage aux monuments aux morts des guerres du vingtiĂšme siĂšcle.

    Quelques Ă©lĂ©ments du patrimoine peuvent ĂȘtre signalĂ©s :

    • l'ancienne scierie du Haut Fer, achetĂ©e et restaurĂ©e par la commune, est aujourd'hui protĂ©gĂ©e par son inscription Ă  l'inventaire alsacien en 1995. Elle reprĂ©sente un lieu de maĂźtrise de la force hydraulique, attestĂ©e dĂšs le XIIe siĂšcle dans les contrĂ©es d'Europe occidentale. La visite propose un test de connaissance sur les diverses essences de bois ainsi que le savoir-faire traditionnel du sagard, c'est-Ă -dire le scieur en dialecte vosgien ;
    • le plafond en Ă©corce de la chapelle Notre-Dame-des-Malades ;
    • les hameaux de Stampoumont et de Fonrupt tĂ©moignent de l’architecture rurale vosgienne ;
    • Ă  la SalcĂ©e, les nostalgiques de la cuisine fruitĂ©e de nos grand-mĂšres se rĂ©galent en goĂ»tant quelques-unes des trente variĂ©tĂ©s de confitures du Climont prĂ©parĂ©es Ă  partir de recettes dont Fabrice Krencker garde jalousement le secret.

    Personnalités liées à la commune

    • Thomas Bloch (1962), musicien, dont la famille maternelle (Odile Ferry) gĂšre l'auberge du Climont depuis plusieurs gĂ©nĂ©rations.
    • RenĂ© Fonck (1894-1953), aviateur surnommĂ© l'« as des as » pendant la premiĂšre guerre mondiale et homme politique français (fils d'un sagard originaire de Ranrupt).

    Sources

    • AUB-BUSCHER G., Le parler rural de Ranrupt, Paris, 1962.
    • BRAUN J, Les voies romaines du canton d'Obernai, Revue d'Alsace, 97 (1957).
    • Statistiques des Vosges
    • Article Ranrupt, EncyclopĂ©die de l'Alsace, Édition Edisud-Total, 1984.
    • Documents administratifs, communautĂ© de communes de la Haute-VallĂ©e de la Bruche

    Voir aussi

    Bibliographie

    • « Ranrupt », in La Haute vallĂ©e de la Bruche, Patrimoine d’Alsace, Inventaire gĂ©nĂ©ral des monuments et des richesses artistiques de la France, Éditions Lieux Dits, Lyon, 2005, p. 90-93 (ISBN 978-2-914528-13-9)

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.

    Références

    1. La perception est Ă  Saint-Blaise-la-Roche.
    2. Plus de 50 % sur l'agglomération Rothau-La Broque-Schirmeck, 15 % vers Strasbourg, 5 % vers Molsheim.
    3. La RN 420 qui dessert la vallée de la Bruche est rejointe à Saint-Blaise-la-Roche.
    4. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Commune rurale - dĂ©finition », sur le site de l’Insee (consultĂ© le ).
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    19. Un moitrier cultive la terre d'un autre et partage les profits de moitiĂ© avec le propriĂ©taire (in Alain Claude, Le maĂźtre sculpteur Jean Bailly et les sculpteurs de Damas-aux-Bois. Essai de rĂ©pertoire des sculpteurs et doreurs vosgiens. ÉditĂ© par le cercle gĂ©nĂ©alogique et historique de Vincey et du bailliage d’Épinal, mars 2015. (ISBN 978-2-9539448-2-2), p. 10)
    20. Chronique de Richer de Senones
    21. Colroy-la-Roche actuelle
    22. Kientzler A., Leypold D., Brigon M., Aspects de la guerre de Trente Ans (Vallée de la Bruche, Ban de la Roche, Pays de Salm), L'Essor, 134 (1987)
    23. Archives DĂ©partementales du Bas-Rhin, cote : G 2687.
    24. Pour l'histoire du canton comme pour la description des collateurs de la seigneurie, se reporter Ă  l'article sur Saales, section histoire
    25. Il restait en 1982 environ 303 ha de surface agricole utile, entretenue plus que mise en valeur par une cinquantaine d'exploitations à temps partiel. 27 d'entre elles avaient moins de 5 ha, 18 entre 5 et 10 ha. Les vrais doubles actifs cultivaient en moyenne 6 ha de plantes sarclées, 2 ha de céréales dont 1 de blé tendre, 1 ha de cultures fourragÚres.
    26. Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
    27. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    28. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    29. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
    30. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
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