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RĂ©galec

Regalecus glesne

Regalecus glesne
Description de cette image, également commentée ci-après
Un régalec naturalisé.

Espèce

Regalecus glesne
Ascanius, 1772

Synonymes

  • Cephalepis octomaculatus Rafinesque, 1810
  • Cepola gladius Walbaum, 1792
  • Gymnetrus ascanii Shaw, 1803
  • Gymnetrus banksii Valenciennes, 1835
  • Gymnetrus capensis Valenciennes, 1835
  • Gymnetrus gladius Valenciennes, 1835
  • Gymnetrus grillii Lindroth, 1798
  • Gymnetrus hawkenii Bloch, 1795
  • Gymnetrus longiradiatus Risso, 1820
  • Gymnetrus telum Valenciennes, 1835
  • Gymnetrus northumbricus Timbs 1850
  • Regalecus jonesii Newman, 1860
  • Regalecus masterii De Vis, 1892
  • Regalecus pacificus Haast, 1878
  • Regalecus remipes BrĂĽnnich, 1788
  • Regalecus argenteus Parker, 1884
  • Regalecus italicus Damiani 1913
  • Xypterus imperati Rafinesque, 1810
Description de l'image Regalecus glesne.jpg.

Statut de conservation UICN

( LC )
LC : Préoccupation mineure

Le régalec, roi des harengs, ruban de mer ou poisson-ruban[alpha 1] (Regalecus glesne) est une espèce de poissons pélagiques de la famille des régalécidés.

Sa taille maximale n'est pas connue, il mesure en moyenne cinq mètres, ce qui en fait le plus long des poissons osseux. Il a une répartition cosmopolite, à l'exception des pôles.

On ne sait que peu de choses sur son comportement, l'essentiel des observations ayant été faites sur des spécimens échoués ou agonisants. Mais récemment, des rencontres de hasard avec des robots sous-marins téléguidés ont permis d'ouvrir de nouvelles pistes d'observations.

Description

Le rĂ©galec mesure communĂ©ment m de long, mais il peut atteindre une longueur record de 11 m[1] - [2] pour un poids de 272 kg, ce qui en fait le plus long poisson osseux du monde[3] - [4]. Toutefois, un spĂ©cimen non confirmĂ© allant jusqu'Ă  17 m pour un poids de plus de 200 kg aurait Ă©tĂ© observĂ©[5] - [6].

Il est caractérisé par sa nageoire dorsale rouge et brillante dont les premiers rayons partiellement libres sont très longs et ressemblent à des antennes. De plus, ses nageoires ventrales sont constituées d'une paire de longs rayons rouges non segmentés placés à la base de la partie antérieure de la tête[7] - [8] - [9].

La queue de ce poisson n'a jamais Ă©tĂ© observĂ©e intĂ©gralement sur des spĂ©cimens Ă©chouĂ©s pour la simple raison que le rĂ©galec semble pratiquer l'autotomie. De mĂŞme que les lĂ©zards, il pourrait pratiquer l'autotomie dite « Ă©vasive Â» qui lui permettrait d'Ă©chapper aux prĂ©dateurs en dĂ©tachant une partie de sa queue (des traces de morsures de requins ont notamment Ă©tĂ© observĂ©es)[10]. Cependant, des cas d'autotomie manifestement spontanĂ©e ont Ă©galement Ă©tĂ© observĂ©s[11] : une hypothèse est que lorsqu'il atteindrait une taille trop importante, l'autotomie permettrait au rĂ©galec de rĂ©duire sa longueur pour se mouvoir plus facilement[6]. En consĂ©quence, ce poisson ne possède pas, Ă  l'âge adulte, de nageoire caudale[12], et la plupart des organes vitaux sont regroupĂ©s dans la partie la plus antĂ©rieure du corps.

  • SpĂ©cimen Ă©chouĂ©
    Spécimen échoué
  • RĂ©galec juvĂ©nile.
    Régalec juvénile.
  • Dessin en couleurs
    Dessin en couleurs

RĂ©partition et habitat

Le rĂ©galec a une rĂ©partition cosmopolite, Ă  l'exception des ocĂ©ans Arctique et Antarctique. C'est un poisson pĂ©lagique, il vit entre la surface et une profondeur encore indĂ©terminĂ©e. La plupart des observations ont Ă©tĂ© faites en surface ou en zone mĂ©sopĂ©lagique (jusqu'Ă  1 000 m de profondeur)[13].

Écologie

Alimentation

Le régalec se nourrit de poissons et de céphalopodes, mais aussi de noctiluques.

Comportement

Photographie d'un régalec de 7 m de long trouvé sur une plage de la Naval Amphibious Base Coronado par des apprentis SEAL le [14]. Cette image a beaucoup circulé en Asie du Sud-Est à la fin des années 1990 en la faisant passer comme étant prise au Laos en 1973 et faisant croire que les militaires américains avaient tué le Nâga sacré, divinité protectrice du Mékong[15].

Le rĂ©galec fraye de juillet Ă  dĂ©cembre. Les Ĺ“ufs mesurent 2,5 mm de diamètre[16]. Les Ĺ“ufs et les alevins font partie du plancton, vivant près de la surface au cours de cette saison. Les juvĂ©niles ont un aspect très diffĂ©rent des adultes. Une fois adulte, c'est un poisson solitaire[6].

C'est un animal plutôt paisible malgré des traits effrayants : yeux protubérants, nageoire dorsale rouge et brillante. Il nage ou se tient immobile aussi bien à l'horizontale qu'à la verticale, le corps souvent droit où seule sa nageoire dorsale ondule.

Étymologie et dénomination

R. glesne a Ă©tĂ© dĂ©crit par Peter Ascanius en 1772. Son nom vernaculaire « rĂ©galec » est issu de son nom scientifique Regalecus, lui-mĂŞme dĂ©rivĂ© du latin « regalis », signifiant « royal » en français, soit « appartenant Ă  un roi Â». L'Ă©pithète spĂ©cifique « glesne Â» vient de « Glesnaes Â», le nom d'une ferme Ă  Glesvær (non loin de la deuxième plus grande ville de Norvège, Bergen), oĂą le spĂ©cimen type a Ă©tĂ© trouvĂ©[17].

Son surnom de « roi des harengs » vient du fait que les pêcheurs l'observaient à proximité des bancs de harengs dont il se nourrit, et de ses rayons antérieurs de sa nageoire dorsale rappelant une couronne[18].

Le régalec et l'Homme

Captures et observations

Le régalec n'est pas pêché commercialement, mais lorsqu'il constitue une prise accessoire, sa chair est généralement commercialisée[11] - [6]. Les régalecs agonisants ou échoués ont été le plus souvent retrouvés dans des golfes ou des rades : ils y seraient arrivés portés par les courants et se seraient épuisés à rechercher une issue.

Cet animal n'a Ă©tĂ© filmĂ© ou photographiĂ© dans son milieu naturel que de rares fois. En 2007, un rĂ©galec a Ă©tĂ© observĂ© furtivement Ă  765 m de profondeur dans le golfe du Mexique. Il a Ă©galement Ă©tĂ© filmĂ© par un ROV le puis le [19] - [20]. En 2010, dans le cadre du « serpent project », l’équipe de Mark Benfield du dĂ©partement d’ocĂ©anographie et des sciences du littoral de l'UniversitĂ© d'État de Louisiane a filmĂ© par deux fois un rĂ©galec Ă  proximitĂ© d'une plate-forme pĂ©trolière dans le Golfe du Mexique : une fois par l’équipage d’un submersible Ă  496 m de profondeur, l’autre par un robot sous-marin tĂ©lĂ©guidĂ© Ă  829 m[21]. Un spĂ©cimen vivant a pu ĂŞtre filmĂ© par des touristes sur une plage du Mexique en [22]. Il a Ă©tĂ© observĂ© et filmĂ© Ă  plusieurs reprises depuis 2005, près d'une bouĂ©e ocĂ©anographique installĂ©e en MĂ©diterranĂ©e, par David Luquet et son Ă©quipe de l'Observatoire ocĂ©anographique de Villefranche-sur-Mer[23]. En 2010, un rĂ©galec d'une longueur de 3,65 m et d'environ 21 kg s'est Ă©chouĂ© en Suède[24]. Il est visible au MusĂ©um d'histoire naturelle de Göteborg[25].

LĂ©gendes

L'existence du régalec a alimenté de nombreuses légendes marines concernant le serpent marin.

Les serpents de mer sont des créatures qui existent dans de nombreuses civilisations, allant du folklore nordique, notamment islandais et norvégien (Jörmungandr, le serpent entourant le monde), jusqu’au Japon, messager du Dragon, dieu des mers.

Dès le XVIe siècle, certains voyageurs nordiques content des aventures extraordinaires, avec des serpents géants. Après avoir lu certains témoignages, les descriptions se ressemblent : une crinière d’algues, une peau marron foncée ou noire, et pouvant atteindre jusqu’à soixante mètres de long, et six pieds de large. D’autres descriptions confèrent aux serpents une tête de cheval.

En , à Londen Norvège, le ministre de l’Évangile fait part d’une description d’un serpent géant : « On le vit s’avancer tel un long mat de navire, renversant tout sur son passage, même les arbres et les cabanes. Ses sifflements, ou plutôt ses hurlements, faisaient frissonner tous ceux qui les entendaient. Sa tête était aussi grosse qu’un tonneau, et son corps, taillé en proportion, s’élevait au-dessus des ondes à une hauteur considérable. »

Ce terrible monstre dévore tout sur son passage, humains, requins, dauphins, et fait même sombrer les navires[26].

Gravure d'un régalec échoué sur une plage des Bermudes en 1860.

À Taïwan, il a le surnom de « poisson séisme » (地震魚 dizhenyu) car les rares fois où les pêcheurs en ont découvert, c'était peu après un tremblement de terre dont l'épicentre se situait en mer. L'interprétation populaire est que les poissons remontent vers la surface dérangés par les secousses, mais la relation possible entre ces deux évènements n'a pas encore fait l'objet de recherche scientifique[27].

Annexes

Articles connexes

Références taxinomiques

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. Nom employé dans la licence Animal Crossing

Références

  1. Le regalec le plus long observé en Mediterranée mesurait 5 m, in "Régalec, premiers contacts avec le poisson roi", Reportage, Réalisation Bertrand Loyer, France 2013, diffusé sur Arte TV
  2. Collectif (trad. Michel Beauvais, Marcel Guedj, Salem Issad), Histoire naturelle [« The Natural History Book »], Flammarion, , 650 p. (ISBN 978-2-0813-7859-9), Régalec page 335
  3. VidĂ©os et article sur l'« oarfish Â» nom anglais du rĂ©galec sur le site www.futura-sciences.com
  4. QA International Collectif, Atlas des océans, Montréal, Québec Amérique jeunesse, 2004
  5. Amphibia-Nature: Le régalec
  6. Maurice Burton, Burton, Robert, International Wildlife Encyclopedia, New York, Marshall Cavendish, , 1767–1768 p. (ISBN 0-7614-7279-7, lire en ligne)
  7. (en) Joseph S. Nelson, Fishes of the World, Hoboken, NJ, Wiley, , 4e Ă©d., 601 p. (ISBN 978-0-471-25031-9), p. 230
  8. Denis L. Fox, Animal Biochromes and Structural Colours : Physical, Chemical, Distributional & Physiological Features of Coloured Bodies in the Animal World, Berkeley, University of California Press, , 2d Ă©d. (ISBN 0-520-02347-1), p. 141
  9. Ana E. Ruiz et Gosztonyi, Atila E., « Records of regalecid fishes in Argentine waters », Zootaxa, vol. 2509,‎ , p. 62–66 (ISSN 1175-5334, lire en ligne, consulté le )
  10. (en) uan J. Schmitter-Soto, « The Oarfish, Regalecus glesne (Teleostei: Regalecidae), in the Western Caribbean », Caribbean Journal of Science, vol. 44, no 1,‎ , p. 125-128 (DOI https://dx.doi.org/10.18475/cjos.v44i1.a13, lire en ligne).
  11. FishBase, consulté le 10 juillet 2014
  12. François Cornu, « Regalecus glesne », sur SousLesMers.
  13. Juan Schmitter-Soto, « The Oarfish, Regalecus glesne (Teleostei: Regalecidae), in the Western Caribbean », Caribbean Journal of Science, University of Puerto Rico, Mayaguez, vol. 44, no 1,‎ , p. 125–128 (lire en ligne, consulté le )
  14. Carstens, John, « SEALS find serpent of the sea », All Hands, Naval Media Center,‎ , p. 20–21 (lire en ligne, consulté le )
  15. (en) Trevor Ranges, « A Big Fish Tale », sur Thailandroad (consulté le ).
  16. « Fishes of the NE Atlantic and the Mediterranean: Oar fish (Regalecus glesne) », Marine Species Identification Portal (consulté le )
  17. David Starr Jordan et Evermann, Barton W., « Fishes of North and Middle America: 2971. Regalecus glesne », Bulletin of the United States National Museum, vol. 3, no 47,‎ , p. 2596–2597 (lire en ligne, consulté le )
  18. Alessandro Minelli et Minelli, Maria P., Great Book of Animals : the Comprehensive Illustrated Guide to 750 Species and their Environments, Philadelphia, Pa., Courage Books, (ISBN 0-7624-0137-0), p. 102
  19. Documentaire de Charles-Antoine de Rouvre et Jérome Scemla, réalisé en 2010 (diffusé sur Planète Thalassa le 18 juin 2011).
  20. Jody Bourton, « Giant bizarre deep sea fish filmed in Gulf of Mexico », BBC News, (consulté le )
  21. cf. Futura Sciences 14 février 2010
  22. un Régalec filmé par des touristes au début d'avril 2014
  23. « Le serpent de mer, en chair et en os », sur Le Monde (consulté le )
  24. Un hareng géant découvert en Suède, article du Nouvel Observateur.
  25. (en) « Page d'accueil du Muséum d'histoire naturelle de Göteborg en Suède », sur Göteborgs naturhistoriska museum (consulté le )
  26. Édouard Brasey, La Grande Encyclopédie du Merveilleux, Paris, Le Pré aux Clercs, , 432 p.
  27. Taiwan fish database, Academia Sinica
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