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Serpent de mer

Le serpent de mer est un monstre aquatique mythique proche du dragon europĂ©en, qui possède gĂ©nĂ©ralement des dimensions gigantesques, tels Jörmungand et l'Ouroboros dans les mythes et lĂ©gendes. Il est mentionnĂ© dans les tĂ©moignages d'Ă©quipages marins de plusieurs Ă©poques, qui concordent pour dĂ©crire divers animaux marins inconnus, de grande taille, vivant dans les eaux glacĂ©es du nord de l'Europe[1]. Le terme de « serpent de mer Â» peut toutefois dĂ©signer des crĂ©atures assez diffĂ©rentes les unes des autres. L'existence de la plupart de ces animaux n'a jamais Ă©tĂ© prouvĂ©e scientifiquement et relève du domaine de la cryptozoologie.

Le serpent de mer tel qu'il était vu au XVIe siècle.

TĂ©moignages

En 1539, Olaus Magnus dresse la Carta Marina, et y introduit le serpent de mer.

Une des plus anciennes illustrations du serpent de mer apparaĂ®t dans la Carta Marina, carte d'Europe septentrionale dressĂ©e en 1539 par l'archevĂŞque d'Uppsala Olaus Magnus [2]. Olaus Magnus donne plus de dĂ©tails de ce monstre lĂ©gendaire dans l'Histoire des peuples du nord (Historia de gentibus septentrionalibus) en 1555[1]. Il y prĂ©cise que le serpent de mer a une longueur de 60 m environ, une largeur de m et que ce mangeur d'hommes vient jusque sur le pont des navires happer les passagers et les dĂ©vorer[3].

Un vaisseau de guerre français nommé l'Avalanche croisa par trois reprises un « serpent de mer » de grande taille dans la baie d'Along en juillet 1897. La créature échappa à des tirs de canon[4]. La même année, deux animaux marins de 20 mètres de long pour un diamètre de 2 à 3 m sont mentionnés, ils se déplaceraient en ondulant verticalement[4], ce qui démontre leur nature mammalienne et non reptilienne. Le , c'est un crocodile marin d'environ 20 m de long qui aurait été aperçu[4] par un sous-marin allemand mais, outre le doute pesant sur l'interprétation éventuelle, il semble bien qu'il s'agisse d'un canular. Le , un animal en forme d’anguille d’environ 15 m de long est aperçu et blessé à mort[4]. En octobre 1969, un sous-marin croise un grand animal à tête de reptile qui s’enfuit avant d’avoir pu être filmé[4]. En avril 1977, le chalutier japonais Zuiyo Maru remonte une carcasse d'environ 10 m de long, les photographies évoquent un plésiosaure[4] mais pour le zoologue et cryptozoologue Bernard Heuvelmans il s'agirait en fait d'un requin (pèlerin ?) en décomposition[5].

Origines

Biologie

Hydrophis platurus, un authentique serpent marin, mais bien éloigné des légendes.

Il existe bien un groupe de serpents marins, la sous-famille des Hydrophiinae. Cependant, ceux-ci sont cantonnés à la zone intertropicale (et la plupart des espèces au Pacifique ouest), et si une espèce très rare (Hydrophis spiralis) atteint m de long, aucun ne présente les dimensions (ni le comportement) qu'on prête aux serpents de mer des récits de marins. Quoique très venimeux, ces serpents sont des créatures amicales et discrètes.

Les biologistes suggèrent que les baleines ont parfois un comportement qui les fait ressembler à des serpents de mer : elles se dressent en l'air et tapent l'eau de leur corps. En particulier, les mâles en rut ont tendance à laisser dépasser leur pénis de la surface, dans une posture très similaire à un grand nombre de représentations de serpents de mer (alors qu'un animal serpentiforme ne peut mécaniquement pas nager avec la tête hors de l'eau, ce qui n'a par ailleurs aucun intérêt pour un animal marin)[6].

La cryptozoologie a tentĂ© d'apporter des descriptions d'animaux qui pourraient expliquer les observations de serpents de mer, comme les murènes (Gymnothorax javanicus peut atteindre m de long), les rĂ©galecs (poisson allongĂ© pouvant dĂ©passer 11 m de long)[7] ou des cadavres de requins pèlerins, et dĂ©crit plusieurs espèces diffĂ©rentes Ă  partir de la classification des observations considĂ©rĂ©es comme sĂ©rieuses et non explicables de façon plus simple.

Cryptozoologie

Certains ouvrages traitant de cryptozoologie évoquent aussi une théorie selon laquelle des animaux, survivants potentiels et encore non identifiés de la préhistoire, seraient à l'origine de récits de rencontres avec le « serpent de mer », comme le plésiosaure, l'élasmosaure, le mosasaure et le thalassomedon[8].

Langage

On qualifie de « serpent de mer » un projet ou un sujet qui revient fréquemment alors que sa mise en application, son développement ou son aboutissement ne semblent pas arriver ou bien être repoussés continuellement[9].

Le serpent de mer dans la culture populaire

Dans la littérature

Dans les jeux vidéo

  • Dans Ultima VI: The False Prophet, le serpent de mer est une crĂ©ature apparaissant rĂ©gulièrement au bord des rivages et dans les lacs souterrains.
  • Dans Valheim, le serpent de mer apparaĂ®t couramment auprès des navires qui s'aventurent dans l'ocĂ©an.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Édouard Brasey, La Petite Encyclopédie du merveilleux, Paris, Éditions Le Pré aux clercs, , 435 p. (ISBN 978-2-84228-321-6), p. 145
  2. Jean Merrien, Le légendaire de la mer: croyances et superstitions d'hier et d'aujourd'hui, Robert Laffont, , p. 204.
  3. H. C. D. de Wit, A. Baudière, Histoire du développement de la biologie, PPUR presses polytechniques, , p. 191.
  4. Serpent de mer sur Dinosoria
  5. Richard D. Nolane, Monstres des mers et des océans p.100 : « Encore une carcasse mystérieuse » - éditions Plein Sud, 1996 (ISBN 9782877644853).
  6. (en) James Felton, « A Surprising Number Of Sea Monster Sightings Can Be Explained By Whale Erections », sur iflscience.com, .
  7. Serpents de mer sur l'Institut Virtuel de Cryptozoologie.
  8. Bernard Heuvelmans, Le Grand Serpent de mer. Le problème zoologique et sa solution. Histoire des bêtes ignorées de la mer, Librairie Plon, 1965.
  9. « Langue française et langues de France », sur gouv.fr (consulté le ).
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