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Projet Onondaga

Le projet Onondaga est un projet du Site historique maritime de la Pointe-au-Père (SHMP), un musée situé à Rimouski au Québec (Canada), pour convertir en navire musée le NCSM Onondaga, un sous-marin de la Marine royale canadienne désarmé en juin 2000. Lancé par le Musée canadien de la guerre (MCG) d'Ottawa en 2000, le projet de conversion de l’Onondaga est abandonné par ce musée en 2002 par manque de financement. Le SHMP, qui s'intéresse à un projet de sous-marin musée depuis 2000, réalise une étude de faisabilité en 2003 démontrant le potentiel de rentabilité du projet et fait l'acquisition de l’Onondaga en 2005.

L’Onondaga et le bâtiment d'accueil en 2010
L’Onondaga et l'accueil en 2010.

En 2006, le SHMP entreprend des démarches auprès des gouvernements pour financer le projet et répondre aux exigences environnementales. Il identifie aussi le site d'installation du sous-marin, parallèle au quai de Pointe-au-Père. Ce choix entraîne une augmentation des coûts d'installation forçant le musée à réduire le concept de l'exposition et à mettre au point une méthode de halage utilisant un rail pour réduire les coûts. Le SHMP obtient finalement l'appui financier des gouvernements au début de 2008.

Le remorquage du sous-marin de Halifax à Rimouski a lieu en juillet 2008 et est l'objet d'un documentaire de la série télévisée Ça bouge en grand !. L’Onondaga arrive à Rimouski le 17 juillet et doit être installer à Pointe-au-Père en profitant des grandes marées pour faciliter son halage. Cependant, le mauvais temps retarde l'opération jusqu'au 29 août. Le halage débute plutôt bien, mais tourne court le 31 août lorsque le sous-marin se renverse sur le côté. De nombreuses tentatives pour le redresser échouent et le SHMP décide de le ramener à Rimouski pour l'hiver. Le sous-marin est finalement redressé à la mi-octobre et son positionnement permet de reprendre le halage vers le lieu d'exposition. L'opération se poursuit jusqu'au 30 novembre lorsque le SHMP juge que l'emplacement atteint par le sous-marin est satifaisant même s'il n'a pas atteint le site prévu.

L'aménagement de l’Onondaga, réalisé avec un budget restreint, débute en janvier 2009 et consiste d'abord à ériger une digue de roche pour le protéger des marées et à nettoyer l'intérieur du submersible. Le système électrique du sous-marin est ensuite refait et les équipements électroniques remis en fonction. À partir d'avril, les travaux consistent à réaliser un audioguide, construire le bâtiment d'accueil et installer les passerelles d'accès. L'exposition, inaugurée le 13 juin 2009, est un succès en termes de fréquentation et permet au SHMP d'obtenir un « Grand prix du tourisme québécois » en 2010.

Le NCSM Onondaga

L’Onondaga sur son site d'exposition.
L’Onondaga sur son site d'exposition en 2013.

Le NCSM Onondaga (S73) est un ancien sous-marin de guerre de la Marine royale canadienne en service de 1967 à 2000[1]. Acquis en 1963 dans le contexte de la guerre froide, il permet au Canada de se doter d'une flotte permanente de sous-marins pour défendre ses côtes contre les incursions soviétiques[2] - [c 1]. La Marine royale canadienne acquiert alors trois sous-marins conventionnels britanniques de la classe Oberon qui ont la réputation d’être les sous-marins non nucléaires les plus fiables et les plus silencieux en service[c 1] - [c 2].

Construit en 1964-1965 dans les chantiers navals de la Chatham Dockyard au Royaume-Uni[3], l’Onondaga entre en service le 22 juin 1967[c 1]. Ces dimensions sont de 90 mètres de longueur, 8 mètres de diamètre et son poids est de 1 400 tonnes[c 3]. Sa propulsion est assurĂ©e par deux moteurs diesel-Ă©lectriques[c 3]. Il peut plonger Ă  170 mètres Ă  une vitesse de 32,4 km/h et naviguer en surface Ă  22 km/h[c 3]. Son armement se compose de quatorze torpilles Mark 48. L'Ă©quipage du sous-marin se compose de six officiers et de soixante-deux membres d'Ă©quipage[c 3].

Sa carrière militaire se déroule principalement dans l'Atlantique sous l'autorité des Forces maritimes de l'Atlantique (FMAR[A]) et son port d'attache est la base des Forces canadiennes (BFC) Halifax[c 4] - [4]. L’Onondaga participe à plusieurs opérations sous l'égide de l'OTAN[c 4]. Il fait l’objet de travaux annuels d’entretien et a subi trois programmes majeurs de modernisation visant à améliorer son appareillage électronique et son armement[c 5]. À la suite de l’acquisition des sous-marins de la classe Victoria en 1998, il est retiré du service en juillet 2000[1].

Le projet du Musée canadien de la guerre

Le nouvel édifice du musée canadien de la guerre en 2007
Le nouvel édifice du Musée canadien de la guerre en 2007.

Avant même que l’Onondaga ne soit retiré du service en juillet 2000, le Musée canadien de la guerre d'Ottawa caresse un projet d'exposition du sous-marin[5]. Ce projet, qui vise à faire du sous-marin l'une des attractions majeures du musée, est annoncé en juin 2000 et jouit de l'appui de Jack Granatstein, directeur du MCG de 1998 à 2001[6] - [7]. Le projet se concrétise en juillet 2000 lorsque la Défense nationale du Canada fait don de l’Onondaga au musée[8].

Le projet initial du MCG est de conserver le sous-marin en Ă©tat de naviguer sur la rivière des Outaouais[6]. En juillet 2000, le nouveau directeur du MCG, Joe Geurts, mentionne que le projet initial, jugĂ© trop ambitieux, est abandonnĂ©[8]. Les nouveaux plans prĂ©voient dĂ©sormais l'exposition du sous-marin Ă  l'intĂ©rieur du musĂ©e dont l'ouverture doit avoir lieu en 2004[8]. Le coĂ»t du projet de sous-marin musĂ©e est Ă©valuĂ© Ă  10 millions de dollars canadiens et le coĂ»t total du nouveau musĂ©e Ă  80 millions de dollars[b 1].

Les employĂ©s de la BFC Halifax effectuent d'abord quelques travaux consistant « au retrait de certains fluides dangereux et d'instruments jugĂ©s confidentiels »[8]. Selon les plans du MCG, le sous-marin doit ensuite ĂŞtre dĂ©coupĂ© en quatre sections et transportĂ© Ă  Ottawa pour y ĂŞtre rĂ©assemblĂ©. Toutefois, cette opĂ©ration n'est pas rĂ©alisĂ©e immĂ©diatement, le musĂ©e Ă©tant toujours Ă  la recherche des 2 millions de dollars des coĂ»ts de transport du sous-marin[8]. Après avoir obtenu un premier dĂ©lai pour lui permettre de recueillir les fonds nĂ©cessaires en mai 2001[9], le MCG abandonne son projet en janvier 2002 en raison de l'impossibilitĂ© de trouver les fonds nĂ©cessaires et des difficultĂ©s techniques liĂ©es au transport du sous-marin Ă  Ottawa[10] - [11].

Le projet du Site historique maritime de la Pointe-au-Père

Les premières démarches et la faisabilité du projet

Le projet du SHMP de convertir en navire-musée un sous-marin désarmé par la Défense canadienne et de l'exposer à Pointe-au-Père naît d'un défi lancé en 2000 par un ami du musée à ces dirigeants[b 2]. Le directeur du musée, Serge Guay, présente l'idée au conseil d'administration faisant valoir que ce projet permettrait au musée d'assurer sa pérennité en diversifiant ses expositions[b 1]. En effet, en 2000, il y a déjà plus de vingt ans que le musée présente une exposition sur le thème de l'histoire de l’Empress of Ireland. L'idée plaît aux membres du conseil, mais ces derniers demandent à l'équipe de gestion d'effectuer d'autres recherches sur les implications du projet[b 1].

L'équipe du SHMP connaît l'existence du projet du MCG, mais décide tout de même de contacter la Défense canadienne en décembre 2000 pour lui faire part de son intérêt d'acquérir un Oberon[b 1]. L’Onondaga est l'Oberon canadien le plus intéressant à acquérir pour un musée, car il est maintenu en meilleur état que les autres Oberon ; des pièces étant retirées des autres sous-marins pour son entretien[b 1]. L'acquisition de l’Onondaga est donc le choix que privilégie le SHMP et ses dirigeants croient possible de l'acquérir, car les difficultés financières du MCG sont connues[b 1].

Trois sous-marins de la classe Oberon au quai de Halifax en 2010.
Trois sous-marins de la classe Oberon au quai de Halifax en 2010.

Au début de 2001, l'équipe du SHMP se rend à Halifax pour visiter l'un des sous-marins désarmés[b 3]. L'équipe visite alors le NCSM Okanagan, car l’Onondaga appartient toujours au MCG[b 3]. La visite s'avère déroutante pour l'équipe du SHMP, car ils doivent avancer dans un couloir étroit et un enchevêtrement de câbles, de valves, de tuyaux et de contrôles sur les murs et les plafonds[b 3]. Elle est cependant déterminante pour la suite du projet, car c'est à travers leurs propres émotions que les membres du SHMP imaginent tout le potentiel de l'exposition du sous-marin auprès des futurs visiteurs[b 4].

De retour Ă  Rimouski, les dirigeants du musĂ©e effectuent des recherches sur des expositions de sous-marins musĂ©e aux États-Unis dont la frĂ©quentation varie entre 30 000 et 250 000 visiteurs et ils estiment que le potentiel du projet de Pointe-au-Père Ă  50 000 visiteurs, un nombre suffisant pour assurer sa viabilitĂ© financière[b 4].

Le meilleur site pour l'installation du sous-marin, selon le SHMP, se trouve derrière le pavillon Empress of Ireland ; les grandes marĂ©es de Pointe-au-Père ne permettant pas son installation Ă  quai comme pour les autres sous-marins musĂ©es[b 5]. Ce site implique de creuser une tranchĂ©e de 200 mètres depuis la plage en traversant une rue et s'avère finalement irrĂ©alisable[b 5]. Le musĂ©e se penche aussi sur le concept de l'exposition, et envisage l'ajout d'un pavillon pour prĂ©senter la thĂ©matique de la bataille du Saint-Laurent qui a eu lieu entre 1942 et 1944[b 5]. L'architecte Richard Goulet esquisse alors une maquette de ce nouveau pavillon dont les coĂ»ts de construction sont Ă©valuĂ©s Ă  2 millions de dollars[b 6].

En 2001, le SHMP apprend l'existence d'un autre projet de sous-marin musée à Montréal, la réalisation de ce dernier rendant le projet de Pointe-au-Père non viable économiquement[b 6]. Cependant, le projet montréalais est abandonné et, en 2002, c'est le MCG qui abandonne le sien, conservant toutefois la propriété de l’Onondaga[11] - [b 6]. Un partenariat entre les deux musées est alors envisagé pour réaliser le projet[b 6].

Toujours en 2002, Parcs Canada, partenaire du SHMP pour l'interprétation du lieu historique national du Canada du Phare-de-Pointe-au-Père, manifeste des réticences face au projet de sous-marin musée considérant que l'intégrité du lieu historique national serait menacée[b 7]. Les relations sont tendues entre les deux partenaires, mais l'opposition de Parcs Canada risque de faire dérailler le projet dont l'abandon est même considéré au printemps 2002[b 7]. Trois autres sites pour l'installation du sous-marin sont alors proposés soit le quai de Rimouski-Est, une petite baie du côté ouest du pavillon Empress of Ireland et un site situé près du quai de Pointe-au-Père[b 7].

Au dĂ©but de 2003, le SHMP effectue une Ă©tude de faisabilitĂ© pour Ă©valuer la viabilitĂ© financière du projet, la firme Desjardins Marketing rĂ©alisant d'abord une Ă©tude de marchĂ© qui souligne que la frĂ©quentation du musĂ©e pourrait doubler Ă  70 000 visiteurs Ă  la suite de l'installation du sous-marin[12]. Selon cette Ă©tude, le seuil de rentabilitĂ© du projet est atteint lorsque la frĂ©quentation du musĂ©e est de 50 000 visiteurs, un niveau que les dirigeants du musĂ©e croient ĂŞtre en mesure de surpasser[b 8] - [13].

L'étude mentionne aussi que l'aspect militaire du sous-marin ne jouerait qu'un rôle secondaire dans le concept d’interprétation et identifie le site du quai de Rimouski-Est comme le meilleur endroit pour l'implantation du sous-marin[12] - [b 7]. Cependant, ce site est rejeté par les autorités de la ville de Rimouski en décembre 2003, les activités industrielles qui ont lieu au quai étant difficilement compatibles avec des visites touristiques[b 9]. Toujours fin 2003, le Musée canadien de la guerre abandonne tous ses droits sur le sous-marin[a 1].

Le second site identifié par le musée pour l'installation du sous-marin, la petite baie du côté ouest de Pointe-au-Père, implique de nombreuses contraintes techniques dont l'obligation de transporter le sous-marin sur une barge et de le faire glisser sur des rouleaux pour l'installer ainsi que des problématiques environnementales que le SHMP doit considérer[b 9]. Finalement, une évaluation préliminaire, réalisée en 2004, indique que les coûts d'installation du sous-marin selon cette option sont trop élevés et seul l'emplacement près du quai demeure envisageable[b 10]. Toujours en 2004, l'équipe du SHMP se rend en France pour visiter d'autres sous-marins musées dont le Flore et le Redoutable[b 10]. C'est lors de ces visites que le concept d'interprétation et de visite avec audioguide est envisagé[b 10]. Pendant l'automne, Donald Tremblay, un expert maritime associé au projet du SHMP, propose d'installer le sous-marin au sommet d'une petit monticule naturel situé à proximité du quai[b 10].

Au dĂ©but de 2005, le SHMP prĂ©sente le rĂ©sultat de ces dĂ©marches au ministère de la DĂ©fense ainsi qu'aux mĂ©dias et Ă©value alors les coĂ»ts de rĂ©alisation du projet Ă  2 millions de dollars[14] - [b 11]. Les dirigeants du SHMP mentionnent alors que la thĂ©matique de l'exposition vise Ă  recrĂ©er auprès des visiteurs l'ambiance du sous-marin pendant sa carrière[14]. Toutefois, le ministère de la DĂ©fense considère que les Oberon sont trop dĂ©tĂ©riorĂ©s pour ĂŞtre remorquĂ©s et envisage de les vendre Ă  la ferraille pour 50 000 dollars chacun[15]. Le processus de vente doit ĂŞtre terminĂ© avant la fin de 2005 et le ministère de la DĂ©fense indique aux dirigeants du SHMP que la qualitĂ© du projet proposĂ© prime sur le montant offert par les acheteurs[b 11] - [16].

L'acquisition du sous-marin et le financement du projet

Finalement, le SHMP fait l'acquisition du NCSM Onondaga en octobre 2005 pour un montant symbolique de quatre dollars[b 12] - [17]. Le mois suivant, les dirigeants du SHMP accompagnés par le chef d'état-major adjoint de la Marine royale canadienne, Laurence Hickey, présentent le projet à la population lors d'une conférence de presse[b 12].

L’Onondaga en 2012 et la crête rocheuse initialement retenue pour son installation situé à l'ouest du quai
L’Onondaga en 2012 et la crête rocheuse initialement retenue pour son installation située à l'ouest du quai.

En plus d'aborder les étapes de réalisation du projet telles que le remorquage du sous-marin d'Halifax à Pointe-au-Père, prévu en 2006, et les aménagements nécessaires pour le transformer en navire-musée prévu en 2007, le musée identifie le site retenu pour l'installation du sous-marin, une petite crête rocheuse naturelle perpendiculaire au quai[18] - [b 13]. Le sous-marin serait alors entièrement hors de l'eau et protégé des marées par une digue créée par enrochement[19]. Des ouvertures percées sur le côté du sous-marin ainsi que des passerelles permettraient aux visiteurs d'y avoir accès[19].

L'exposition mettrait l'accent sur la vie des marins Ă  bord d'un submersible et sur les divers Ă©quipements Ă©lectroniques ou mĂ©caniques prĂ©sents Ă  bord[14] - [19]. Le projet inclut la construction d'un bâtiment d'accueil pour les visiteurs comprenant une salle de projection et un restaurant[19]. Dans un second bâtiment appelĂ© Storstad, nom rappelant le navire entrĂ© en collision avec l’Empress of Ireland, on retrouverait une salle d'exposition permettant de prĂ©senter la thĂ©matique de la bataille du Saint-Laurent[20]. En soirĂ©e, des activitĂ©s de simulation « d'attaque, d'incendie ou de lancement de torpilles » seraient offertes aux visiteurs[19]. Les coĂ»ts du projet sont alors Ă©valuĂ©s Ă  2,6 millions de dollars[21].

L’Onondaga sur son site d'installation à Pointe-au-Père
L’Onondaga sur son site d'installation à Pointe-au-Père.

Cependant, l'emplacement retenu pour l'installation du sous-marin provoque une controverse avec des rĂ©sidents situĂ©s Ă  proximitĂ©[b 13], et dès janvier 2006, le musĂ©e propose un nouveau site parallèle au quai[22], Ă  la suite d'une entente conclue avec Transports Canada qui y effectue alors des travaux d'enrochement[b 14] - [b 8]. L'estimation des coĂ»ts supplĂ©mentaires qu'entraĂ®nent le nouveau site est de 1 million de dollars pour « l'excavation et la construction d'une digue de protection plus imposante » et le musĂ©e envisage alors de retarder la construction du pavillon d'accueil[b 15]. Fin fĂ©vrier, le SHMP prĂ©sente le choix du nouveau site qui reçoit l'appui gĂ©nĂ©ral de la population et rĂ©pond aux objections des opposants du site initial[b 8] et obtient l'aval de la ville de Rimouski[b 16]. Le musĂ©e lance alors une campagne rĂ©gionale de financement pour recueillir 600 000 dollars, soit la portion des coĂ»ts du projet que le SHMP doit dĂ©frayer dans le projet et qui dĂ©montre l'intĂ©rĂŞt de la communautĂ© dans celui-ci[23] - [b 16].

Toujours au début de 2006, le musée amorce des démarches pour obtenir les autorisations environnementales nécessaires à la réalisation du projet[24]. Il s'associe au projet de réhabilitation du lac à l'Anguille afin de compenser les perturbations environnementales créées par l'installation du sous-marin, une exigence de Pêches et Océans Canada[b 15]. L'attente des autorisations environnementales est plus long que prévu et retarde les discussions avec Développement économique Canada pour le financement du projet[25]. L'Agence canadienne d'évaluation environnementale donne finalement son feu vert au projet en décembre 2006 en contrepartie de la participation du musée au projet du lac à l'Anguille et Transports Canada cède au musée les terrains nécessaires pour construire les passerelles d'accès, le bâtiment d'accueil et le site d'installation du sous-marin[24] - [b 16].

Au dĂ©but de 2007, le musĂ©e reçoit une Ă©valuation des coĂ»ts de remorquage et d'installation du sous-marin et d'amĂ©nagement du site qui s'Ă©lève Ă  2,9 millions de dollars, soit un million de plus que les prĂ©visions antĂ©rieures, et indique qu'il espère obtenir 50 % de cette somme du gouvernement fĂ©dĂ©ral, 30 % du gouvernement provincial et le solde de 20 % Ă©tant Ă  la charge du musĂ©e[23] - [b 17]. Ce dĂ©passement de coĂ»ts oblige le SHMP Ă  rĂ©duire l'envergure des installations prĂ©vues afin de ramener la facture Ă  3,3 millions de dollars, la somme minimale pour rĂ©aliser les divers Ă©lĂ©ments du projet[b 17]. Le musĂ©e abandonne alors le projet de la prĂ©sentation de la thĂ©matique de la bataille du Saint-Laurent et la construction du pavillon Storstad pour mettre entièrement l'accent sur l'exposition du sous-marin[b 15].

Au printemps 2007, le SHMP effectue ses premières dĂ©marches auprès du ministère du tourisme du QuĂ©bec pour obtenir une partie des quelque 3 millions de dollars des coĂ»ts du projet, mais l'Ă©lection de mars 2007 retarde les dĂ©cisions du gouvernement quĂ©bĂ©cois[b 17] - [a 1]. Entretemps, deux consultants de la firme Tramer proposent au musĂ©e de haler le sous-marin sur un rail et de l'installer sur des berceaux de bĂ©ton, une mĂ©thode beaucoup moins coĂ»teuse qui permet d'installer le sous-marin pour 1 million de dollars[b 17].

La campagne rĂ©gionale de financement est un succès, le musĂ©e annonçant en septembre 2007 que 600 000 dollars ont Ă©tĂ© amassĂ©s auprès de partenaires locaux malgrĂ© les difficultĂ©s rencontrĂ©es pour les convaincre de subventionner un projet non reliĂ© Ă  la santĂ© ou Ă  l'Ă©ducation[23]. Le SHMP annonce aussi les rĂ©sultats de ses dĂ©marches auprès des ministères fĂ©dĂ©raux et provinciaux sollicitĂ©s pour subventionner le projet, mais faute de l'obtention d'appuis financiers des gouvernements en 2007, il doit retarder la rĂ©alisation du projet[b 17] - [23]. Le remorquage du sous-marin est donc reportĂ© Ă  l'Ă©tĂ© 2008 Ă  la suite de l'obtention d'un nouveau dĂ©lai de la DĂ©fense canadienne[b 17]. D'ailleurs, les dirigeants du musĂ©e mentionnent que la tâche de coordination des requĂŞtes de subvention auprès des diffĂ©rents organismes s’avère fort difficile, chacun des ministères exigeant que l'ensemble des intervenants aient donnĂ© leur appui avant de confirmer le sien[b 16] - [b 17].

Lors de l'automne 2007, le musée prend le nom de « Site historique maritime de la Pointe-au-Père » à la suite de consultations auprès de spécialistes en marketing et en tourisme, ce nom étant plus représentatif de l'identité du musée du fait de l'ajout de la thématique du sous-marin musée et permet de rappeler les 200 ans d’histoire maritime de Pointe-au-Père[a 2]. Pendant ce temps, Transports Canada termine l'enrochement de l'ancien quai[26], ce qui rend plus facile les travaux d'installation du sous-marin qui doivent s'effectuer près de celui-ci[b 15]. Le musée signe aussi un accord avec Transports Canada et devient locataire de la nouvelle jetée, ce qui lui ouvre la porte pour en faire un lieu d'animation[b 17] - [b 18].

En dĂ©cembre 2007, le gouvernement quĂ©bĂ©cois annonce que quatre ministères appuient financièrement le projet mais que les fonds seront dĂ©boursĂ©s selon le niveau d'avancement des travaux, ce qui implique que le SHMP doit d'abord en financer leurs rĂ©alisations avant d'ĂŞtre remboursĂ©. En avril 2008, le ministère du tourisme du QuĂ©bec confirme une aide de 300 000 dollars, permettant ainsi aux dirigeants du musĂ©e de donner le feu vert Ă  la firme Tramer pour commencer la construction du rail de halage du sous-marin[b 18].

Toujours en avril, l'Agence de dĂ©veloppement Ă©conomique Canada informe le musĂ©e qu'elle investit 1,6 million de dollars Ă©talĂ© sur deux ans pour soutenir le projet[b 18], le ministre Jean-Pierre Blackburn venant officialiser cette annonce le 16 mai Ă  Rimouski[27] - [28]. En septembre 2008, le musĂ©e obtient une marge de crĂ©dit de 500 000 dollars nĂ©cessaire Ă  l'exĂ©cution des travaux après avoir essuyĂ© le refus de plusieurs institutions financières[b 19].

Le remorquage et l'installation du sous-marin

Après avoir obtenu l'appui financier des gouvernements, l'équipe du SHMP se rend à Halifax à la fin mai 2008 pour y rencontrer la firme Beaver Line et finaliser les détails du remorquage de l’Onondaga[b 19]. C'est aussi lors de ce voyage qu'elle rencontre pour la première fois les réalisateurs de Windfall Films qui désirent réaliser un documentaire pour la série télévisée Ça bouge en grand ! sur l'opération de remorquage et d'installation de l’Onondaga[b 19]. En juin 2008, l'équipe de Tramer commence les travaux d'excavation du rail de halage, effectués à marée basse jusqu'à la fin juin, afin de protéger la fraie du capelan[b 19]. Selon l'entente avec la Beaver Line, le sous-marin doit être à Rimouski le 1er juillet, ce qui implique un départ d'Halifax avant le 20 juin, mais le remorqueur affecté au touage du sous-marin est retenu pour d'autres travaux et l'opération prend du retard[b 20].

Ce n'est que le 9 juillet qu'un autre remorqueur, le John Newberry, quitte le port d'Halifax tirant derrière lui l’Onondaga[29], en route pour un trajet de plus de 1 000 kilomètres[a 1] - [b 20]. Le remorquage du sous-marin est filmĂ© par les cadreurs de Windfall Films qui ont pris place Ă  bord du remorqueur[b 19] - [30]. Le voyage est interrompu par une tempĂŞte forçant le convoi Ă  s'arrĂŞter Ă  Canso[b 20]. La tempĂŞte continue de sĂ©vir et pour rattraper le temps perdu, le convoi emprunte le canal de Canso (en) qui traverse le dĂ©troit du mĂŞme nom en Ă©vitant ainsi le trajet qui contourne l'Ă®le du Cap-Breton[b 20].

Le remorqueur et l’Onondaga au départ du quai de Rimouski le 29 août 2008
Le remorqueur et l’Onondaga au départ du quai de Rimouski le 29 août 2008.

Le remorquage vers Rimouski se poursuit et, le 16 juillet, les médias de la ville annoncent le passage du sous-marin près de Percé et son arrivée à Rimouski pour le lendemain[31]. Il arrive au quai de Rimouski vers 19 h 30 le 17 juillet et est accueilli par de nombreux résidents, le projet ayant fait l'objet de plusieurs reportages dans les médias locaux[32] - [33].

Le remorquage vers l'emplacement du sous-marin à Pointe-au-Père est prévu pour le début d'août[34], lors d'un épisode de grande marée qui doit faciliter son halage, et pendant ce délai les employés de Tramer s'affairent à installer le rail et les berceaux de béton[b 21] - [35]. Les préparatifs de l'installation consistent aussi à mettre en place un câble et un palan pour tirer l’Onondaga vers la terre ferme, travaux qui se terminent le 30 juillet[b 22].

Des conditions météorologiques défavorables empêchent toutefois la réalisation du halage au début d'août[36]. Les prochaines grandes marées n'étant prévues qu'à la fin octobre, un délai trop long pour le musée, Tramer décide de « rallonger les rampes d'une dizaine de mètres vers le large » afin de pouvoir tirer le sous-marin lors de la prochaine marée haute prévue pour la fin août[b 23] - [36].

Remorquage de l’Onondaga entre Rimouski et Pointe-au-Père le 29 août 2008
Remorquage de l’Onondaga entre Rimouski et Pointe-au-Père le 29 août 2008.

Le 29 août, l’Onondaga est remorqué de Rimouski à Pointe-au-Père pour commencer l'installation[a 1] - [b 23], la totalité des travaux d'installation du sous-marin étant filmée par les cadreurs de WindFall Films[b 24]. Selon l'échéancier de Tramer, l'installation du sous-marin doit s'effectuer en trois jours[b 23]. L'équipe d'installation prévoit profiter des épisodes de hautes marées pour soulever le sous-marin lors du halage et permettre de le positionner lentement sur cinq chariots de métal disposés sur le rail et qui vont faciliter le glissement vers le site prévu pour son exposition[b 25].

Arrivée de l’Onondaga à Pointe-au-Père le 29 août 2008
Arrivée de l’Onondaga à Pointe-au-Père le 29 août 2008.

La première étape du halage, effectuée dans la nuit du 30 août, se passe plutôt bien et permet d'aligner le sous-marin sur les chariots et de le faire avancer d'une dizaine de mètres[b 24]. Le travail de halage se poursuit le lendemain et, pendant la nuit, le sous-marin est tiré sur plus de 25 mètres[b 26]. Le 31 août, après la fin des travaux de halage, le sous-marin se renverse sur le côté à cause de son mauvais positionnement sur les chariots de métal, l'un de ces derniers ayant cédé sous le poids du submersible[b 27] - [37].

Les dirigeants du musée et de Tramer estiment alors qu'il doit être ramené au quai de Rimouski lors de la prochaine marée haute de la mi-septembre pour permettre la réparation des chariots[b 28]. L'installation du sous-marin ne reprendrait alors qu'aux prochaines grandes marées prévues à la mi-octobre[b 28] - [38].

L’Onondaga renversé sur la berge à Pointe-au-Père
L’Onondaga renversé sur la berge à Pointe-au-Père.

Le renversement de l’Onondaga fait en sorte que les médias québécois couvrent les activités d'installation du sous-marin de façon plus assidue et que plusieurs personnes commencent à publier des commentaires et diffuser des photos sur l'internet[b 29]. Le musée désire ramener le sous-marin à Rimouski, mais il faut d'abord le redresser, et les premières tentatives du 18 septembre sont un échec[b 29]. Le 2 octobre, une nouvelle tentative de redressement échoue à cause du blocage d'un câble dans l'engrenage du palan[b 30], mais des vérins hydrauliques sont installés pour maintenir le sous-marin qui s'est tout de même redressé, son niveau de gîte n'étant plus que de quinze degrés[b 30].

Tramer modifie ses plans et tente de profiter de la marée haute et de l'injection d'air dans les ballasts pour soulever le poids du sous-marin et augmenter sa flottabilité afin de placer des rouleaux de métal sous le submersible et le tirer plus facilement vers la mer[b 31] - [39]. Des tentatives pour redresser le sous-marin ont lieu lors des jours suivants, mais ne permettent qu'un redressement partiel du submersible[40]. Finalement, le sous-marin est redressé le 10 octobre[41].

Le retard pris dans le projet d'installation, l'automne est déjà très avancé, amène la direction du musée à prendre la décision de reporter l'installation au printemps 2009[42]. L'installation se ferait en mai et l'ouverture de l'exposition, initialement prévue en juin, aurait lieu en juillet, le retard rendant impossible l'aménagement de l'intérieur du sous-marin au printemps 2009[40] - [42].

Avant tout, le sous-marin doit être ramené en lieu sûr au quai de Rimouski, car il ne peut passer l'hiver à Pointe-au-Père dans cette position[42]. Une nouvelle tentative pour le déséchouer a lieu le 17 octobre avec l'aide d'un remorqueur, mais ne permet pas de tirer le sous-marin vers le large[b 31]. Le lendemain, les dirigeants de Tramer et du musée constatent que les travaux de la journée précédente ont réaligné le submersible dans l'axe du rail et que le halage vers son site d'exposition peut reprendre[b 32] - [43].

Les employés de Tramer élaborent une nouvelle méthode de halage du sous-marin, car deux des chariots de métal sont inutilisables et tous les incidents survenus pèsent fort sur les finances du musée[b 32]. Les conditions météorologiques défavorables empêchent la reprise du halage du sous-marin jusqu'au 4 novembre alors qu'il est replacé bien droit au-dessus du rail[b 33]. Des ingénieurs et des plongeurs de la marine canadienne viennent prêter main-forte à Tramer pour les calculs de charge et la suite des opérations qui doivent s'effectuer lors des grandes marées de la mi-novembre[b 34].

Le 12 novembre, le sous-marin est tirĂ© sur le cĂ´tĂ© afin de positionner sa quille directement au-dessus du rail et le 14 l'Ă©quipe de Tramer enlève d'importants blocs de roc qui obstruent la voie de halage[44] - [b 34]. L'opĂ©ration progresse « Ă  pas de tortue » et, le 16 novembre, il y a toujours une distance de quinze mètres qui sĂ©pare le sous-marin de son emplacement final[24] - [44]. Le halage doit reprendre lors des hautes marĂ©es de la fin novembre et dans l'entretemps Tramer s'affaire Ă  rĂ©parer les bris au rail et Ă  enlever le gravier qui s'y accumule ainsi qu'Ă  s'assurer que le sous-marin garde bien la verticale[b 35]. Le halage recommence le 27 novembre et s'effectue très lentement, les dirigeants du musĂ©e dĂ©sirant qu'un plongeur vĂ©rifie l'Ă©tat des chariots de mĂ©tal tous les cinquante centimètres[b 35].

Le 30 novembre, le sous-marin parcourt une dizaine de mètres avant qu'« un énorme bruit de métal » se fasse entendre à la suite de la sortie des chariots hors des rouleaux qui les guident sur le rail[b 35]. Bien que le sous-marin soit toujours à dix mètres du but, les risques de renversement sont élevées si le halage se poursuit et les dirigeants du musée décident qu'il est préférable de s'accommoder de sa position actuelle comme emplacement final[b 36] - [45].

L'opĂ©ration de halage, prĂ©vue Ă  l'origine durer trois jours, s'est Ă©talĂ©e sur trois mois et les dĂ©passements des coĂ»ts d'installation sont Ă©valuĂ©s Ă  250 000 dollars, somme que le musĂ©e doit emprunter auprès d'une institution financière[45] - [b 23]. Le musĂ©e lance donc en dĂ©cembre 2008 une seconde campagne de financement afin de recueillir les 100 000 dollars manquant Ă  la portion du montant qu'il doit investir dans le projet compte tenu du dĂ©passement des coĂ»ts d'installation[46]. En 2011, Serge Guay, mentionne que les difficultĂ©s techniques rencontrĂ©es pour l'installation aurait Ă©tĂ© Ă©vitĂ©es si le SHMP avait attendu d'avoir le financement nĂ©cessaire pour rĂ©aliser le projet selon la première mĂ©thode identifiĂ©e, une cale sèche[b 37].

L'aménagement du sous-marin et l'exposition

L’Onondaga et le bâtiment d'accueil en 2009
L’Onondaga et le bâtiment d'accueil en 2009.

Le 12 décembre, de solides supports de métal sont installés à l'avant et à l'arrière de l’Onondaga pour assurer sa stabilité[b 36] - [46]. Des travaux urgents sont réalisés afin de protéger le sous-marin de la mer et des glaces, le SHMP faisant appel à Tramer pour construire une digue de roche autour du sous-marin[b 38]. Le musée doit aussi planifier la construction du bâtiment d'accueil des visiteurs retardée par les problèmes d'installation de l’Onondaga[b 38]. L'architecte Richard Goulet prend en charge ce volet du projet malgré des délais très serrés et les contraintes budgétaires du musée qui l'obligent à choisir le concept de bâtiments commerciaux préfabriqués et à minimaliser les dimensions du bâtiment[b 38].

Au début de 2009, une visite de l'intérieur du sous-marin permet aux dirigeants du musée de constater que des milliers d'heures de nettoyage sont nécessaires avant son exposition[b 38]. Les travaux de nettoyage s'effectuent lors des deux mois suivants en respectant un budget très serré[b 39] - [47]. Au même moment, un entrepreneur en électricité détermine que la totalité de l'installation électrique doit être refaite[b 39]. Le réseau de câbles et de boîtes de contrôle est remis à neuf ainsi que le système d'éclairage tout en conservant les installations d'origine[b 39]. Les travaux extérieurs avancent, eux aussi, à un bon rythme et la digue d'enrochement qui vise à protéger le sous-marin est presque terminée à la mi-février[47].

Écrans de contrôle de l’Onondaga.
Écrans de contrôle de l’Onondaga.

Toujours en février 2009, le musée commence à réaliser les éléments liés à la visite du sous-marin[b 40]. Un expert local en appareillage électronique aide le musée à réaliser les travaux qui redonnent vie aux instruments électroniques du sous-marin, écrans radars, sonars et tableaux de contrôle pour le lancement des torpilles et qui sont au cœur du projet d'interprétation[48] - [49]. Tous ces travaux ont pour but de « rendre l’expérience de découverte du sous-marin plus réaliste » pour les visiteurs[48] - [49]. La réalisation de l'audioguide, en particulier le scénario et la bande-son prennent beaucoup de temps, quatre comédiens différents prêtant leur voix au personnage principal, la voix « idéale » n'étant trouvée qu'à la suite d'un essai d'un des animateurs du SHMP[b 40].

Rampes d'accès pour la visite de l’Onondaga.
Rampes d'accès pour la visite de l’Onondaga.

La firme Goscobec réalise les fondations du bâtiment d'accueil au début d'avril et les quatre modules de ce dernier sont installés le 22 avril[b 41]. En mai, un mécanicien de marine habitant Rimouski prête main-forte au musée pour faire fonctionner les mâts du radar et des périscopes et un autre mécanicien trouve une méthode permettant de faire tourner le radar[b 40]. À la mi-mai, c'est la passerelle parallèle au sous-marin et la structure des portes d'accès des visiteurs qui sont installées[b 41]. La passerelle arrière et son support de béton sont installés à la fin mai[b 42].

L'exposition est inaugurée le 13 juin 2009[50] - [51], dans un contexte où les attentes du SHMP sont très élevées en termes de fréquentation[52]. D'ailleurs les difficultés d'installation du sous-marin ont été très médiatisées et ont contribué à faire connaitre le SHMP[53] - [b 37] - [46].

L’Onondaga et son bâtiment d'accueil agrandi en 2010
L’Onondaga et son bâtiment d'accueil agrandi en 2010.

La première annĂ©e d'exposition du sous-marin s'avère un succès, plus de 92 000 personnes le visitant[53] - [54]. Après avoir remportĂ© quatre prix rĂ©gionaux du tourisme dĂ©cernĂ©s par la rĂ©gion du Bas-Saint-Laurent en mars 2009[55], le succès de l'exposition permet au musĂ©e de remporter le LaurĂ©at Or des Grands prix du tourisme quĂ©bĂ©cois 2010[56]. Cette rĂ©ussite gĂ©nère aussi des retombĂ©es Ă©conomiques Ă©valuĂ©es Ă  15 millions de dollars pour la rĂ©gion du Bas-Saint-Laurent[57] - [58]. Ă€ la suite du succès de l’Onondaga, le MusĂ©e militaire Elgin de St. Thomas en Ontario dĂ©sire lui aussi convertir un Oberon, le NCSM Ojibwa, en navire musĂ©e[58].

Le succès de la première année d'exposition de l’Onondaga amène le musée à agrandir le pavillon d'accueil en ajoutant une aile au sud du bâtiment d'origine[59]. La nouvelle aile abrite une aire d'attente accessible à 200 personnes où l'on présente le documentaire de Windfall Film sur le remorquage et l'installation de l’Onondaga à Pointe-au-Père[59].

La visite du sous-marin

L’Onondaga, le phare de Pointe-au-Père et le pavillon Empress of Ireland en arrière-plan
L’Onondaga, le phare de Pointe-au-Père et le pavillon Empress of Ireland en arrière-plan.

Les visiteurs sont d'abord reçus dans le nouveau pavillon d'accueil de l’Onondaga. Pendant la période d'attente, avant de monter à bord, ils peuvent visionner le documentaire diffusé dans le cadre de la série télévisée Ça bouge en grand ! et dont le titre original britannique est Monster Moves[60]. Ce documentaire d'une heure, dont le titre original anglais est Supersize Submarine[61], raconte les péripéties du touage de l’Onondaga depuis Halifax durant l'été 2008 et son installation à Pointe-au-Père lors de l'automne 2008[62].

La visite permet de découvrir l'intérieur du sous-marin Onondaga[63], les visiteurs pouvant alors faire une idée du quotidien d'un équipage de 70 marins devant vivre dans l'espace restreint d'un sous-marin de guerre[3] - [64]. Ils se voient aussi plongés dans l'ambiance des années 1970 et de la Guerre froide[65].

Les tubes lance-torpille à l'avant de l’Onondaga.

Après avoir pris possession de l'audioguide, les visiteurs se dirigent vers le compartiment arrière du submersible via une passerelle[a 3], la visite s'effectuant de l'arrière vers l'avant du sous-marin pour tenir compte de l'espace exigu de circulation à l'intérieur[a 3].

Tout au long du parcours, des pistes sonores font découvrir le fonctionnement du sous-marin : de la salle des machines avec ses moteurs diesels et électriques aux équipements de la salle de contrôle (sonar, périscopes et appareils de communications) pour se rendre ensuite au quartier de l'équipage et finalement dans la salle des torpilles située à l'avant du sous-marin où se termine la visite[66].

Les visiteurs peuvent aussi passer une nuit à bord du sous-marin et y vivre l'expérience d'un sous-marinier[2] - [a 4]. L'activité est dirigée par un animateur qui apprend à chacun les rudiments des opérations nécessaires au fonctionnement d'un submersible[a 4]. Le visiteur termine la nuit en prenant possession de l'une des couchettes se trouvant dans les quartiers de l'équipage du sous-marin[2].

  • Salle de contrĂ´le de l'Onondaga.
    Salle de contrĂ´le de l'Onondaga.
  • La salle des torpilles Ă  l'avant de l'Onondaga.
    La salle des torpilles Ă  l'avant de l'Onondaga.
  • Écoutille entre deux sections du NCSM Onondaga.
    Écoutille entre deux sections du NCSM Onondaga.

Références

  • Serge Guay, Le dĂ©fi « Onondaga », Rimouski, Marie-AndrĂ© Guay, , 156 p. (ISBN 978-2-9804527-5-8)
  1. Guay 2011, p. 8-9
  2. Guay 2011, p. 6-7
  3. Guay 2011, p. 10-11
  4. Guay 2011, p. 12-13
  5. Guay 2011, p. 14-15
  6. Guay 2011, p. 16-17
  7. Guay 2011, p. 20-21
  8. Guay 2011, p. 38-39
  9. Guay 2011, p. 22-23
  10. Guay 2011, p. 25-26
  11. Guay 2011, p. 28-30
  12. Guay 2011, p. 32-33
  13. Guay 2011, p. 34-35
  14. Guay 2011, p. 36-37
  15. Guay 2011, p. 40-41
  16. Guay 2011, p. 42-43
  17. Guay 2011, p. 44-46
  18. Guay 2011, p. 48-50
  19. Guay 2011, p. 52-55
  20. Guay 2011, p. 57-59
  21. Guay 2011, p. 61-64
  22. Guay 2011, p. 66-68
  23. Guay 2011, p. 72-75
  24. Guay 2011, p. 77-79
  25. Guay 2011, p. 84-85
  26. Guay 2011, p. 86-87
  27. Guay 2011, p. 89-90
  28. Guay 2011, p. 92-93
  29. Guay 2011, p. 94-95
  30. Guay 2011, p. 99-103
  31. Guay 2011, p. 106-109
  32. Guay 2011, p. 111-113
  33. Guay 2011, p. 114-115
  34. Guay 2011, p. 118-121
  35. Guay 2011, p. 122-125
  36. Guay 2011, p. 126-129
  37. Guay 2011, p. 154-155
  38. Guay 2011, p. 130-132
  39. Guay 2011, p. 133-136
  40. Guay 2011, p. 141-144
  41. Guay 2011, p. 147-149
  42. Guay 2011, p. 150-151
  • David Saint-Pierre, Le dernier bateau noir : NCSM « Onondaga » SS73, Rimouski, « Site historique maritime de la Pointe-au-Père », , 32 p. (ISBN 978-2-9804527-3-4)

Autres articles et ouvrages

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  4. La marine Canadienne, « FMAR(A) Forces maritimes de l'Atlantique », sur Ministère de la Défense nationale du Canada (consulté le )
  5. (en) Ken Macpherson, The Ships of Canada's Naval Forces 1910-2002, Sainte-Catharines, Ont., Vanwell Publishing, , 3e Ă©d., 324 p. (ISBN 1-55125-072-1), p. 268
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  7. Norman Hillmer, « Le Musée canadien de la guerre », L'Encyclopédie canadienne,‎ (lire en ligne)
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  9. Patrice Gaudreault, « Le NCSM Onondaga n'est pas près de mouiller à Ottawa », Le Droit,‎ , p. 34 (ISSN 0839-4865)
  10. (en) « Canada's military submarines », sur CBC News (consulté le )
  11. Patrice Gaudreault, « Le projet de sous-marin à exposer à Ottawa coule par le fond », Le Droit,‎ , p. 5 (ISSN 0839-4865)
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  20. Claude Morin, « Il y a 92 ans coulait l'Empress of Ireland », Le Devoir,‎ (ISSN 0319-0722, lire en ligne)
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  41. Carl Thériault, « L’Onondaga enfin à l'endroit », Le Soleil,‎ (ISSN 0319-0730, lire en ligne)
  42. Annemarie Bourassa, « Le halage de l’Onondaga est reporté au printemps 2009 », Le Bas-Saint-Laurent,‎ (lire en ligne)
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  53. Carl Thériault, « Succès de foule pour l’Onondaga », Le Soleil,‎ (ISSN 0319-0730, lire en ligne)
  54. Carl Thériault, « Prix du tourisme pour l’Onondaga », Le Soleil,‎ (ISSN 0319-0730, lire en ligne)
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  58. Carl Thériault, « Le succès de l’Onondaga fait des petits », Le Soleil,‎ (ISSN 0319-0730, lire en ligne)
  59. Annemarie Bourassa, « Les travaux d’agrandissement du bâtiment d’accueil de l’Onondaga débutent », Le Bas-Saint-Laurent,‎ (lire en ligne)
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  63. SS 73 NCSM Onondaga Plan et configuration intérieure du sous-marin Onondaga
  64. Stéphanie Morin, « Dur, dur, la vie de sous-marinier », Le Soleil,‎ (ISSN 0319-0730, lire en ligne)
  65. Carl Thériault, « Onondaga : un petit air de guerre froide », Le Soleil,‎ (ISSN 0319-0730, lire en ligne)
  66. Nicole Pons, « Un fleuve et des hommes », Le Devoir,‎ (ISSN 0319-0722, lire en ligne)

Annexes

Bibliographie

  • David Saint-Pierre, Le dernier bateau noir : NCSM Onondaga SS73, Rimouski, Site historique maritime de la Pointe-au-Père, , 32 p. (ISBN 978-2-9804527-3-4)
  • Serge Guay, Le dĂ©fi Onondaga, Rimouski, Marie-AndrĂ© Guay, , 156 p. (ISBN 978-2-9804527-5-8)

Articles connexes

Liens externes

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