NCSM Ojibwa (S72)
Le NCSM Ojibwa (S72) est un ancien sous-marin de la Marine royale canadienne des Forces canadiennes retiré du service en 1998 et maintenu à quai à Halifax de 1998 jusqu'à 2012 dans l'attente d'être démoli ou transformé en navire musée. Le sous-marin a finalement été acquis par le musée au Musée militaire Elgin de St. Thomas en Ontario en et remorqué sur son site d'exposition à Port Burwell la même année.
Ojibwa | |
Les NCSM Ojibwa, Okanagan et Olympus au quai d'Halifax. | |
Autres noms | S72 |
---|---|
Type | Sous-marin d'attaque conventionnel (SSK) classe Oberon |
Classe | Classe Oberon |
Histoire | |
A servi dans | Marine royale canadienne |
Chantier naval | Chatham Dockyard de Chatham (Royaume-Uni) |
Commandé | |
Quille posée | |
Lancement | |
Armé | |
Statut | Hors service depuis 1998. À quai à Halifax dans l'attente d'une conversion en navire musée |
Équipage | |
Équipage | 6 officiers et 62 membres d'équipage |
Caractéristiques techniques | |
Maître-bau | 8,07 m |
Tirant d'eau | 5,51 m |
Déplacement | 2 030 t (surface) 2 410 t (plongée) |
Tonnage | 1 400 tonnes |
Propulsion | 2 moteurs diesel 16V-ASR 2 moteurs électriques EE 2 hélices |
Puissance | 2 740 kW / 4 480 kW |
Vitesse | 22 km/h (surface) 32,4 km/h (plongée) |
Profondeur | 170 mètres |
Caractéristiques militaires | |
Armement | 8 (6 av. et 2 ar.) tubes de 533 mm Lancement 1965: torpille Mark 37 Amélioration 1986 : torpille Mark 48 |
Électronique | Système de contrôle de tir Singer Librascope SCFS Mk 1 mod-C Radar de navigation Kelvin Hughes 1006 Sonar actif-passif Plessey Triton 2051 Sonar actif Velox Deux périscopes Barr & Stroud, un de recherche de type CK 24 et un d'attaque de type CH 74 |
Rayon d'action | 8 000 milles marins |
Carrière | |
Port d'attache | Halifax en Nouvelle-Écosse (Canada) |
Il fait partie de la classe Oberon, une série de sous-marins à propulsion conventionnelle de conception britannique construits dans les années 1960 et 1970. Il a été acquis en 1963 lors d'une commande de trois sous-marins jumeaux effectuée dans le contexte de la guerre froide qui a permis au Canada de se doter d'une flotte permanente de sous-marins. Son nom et ses armoiries rappellent le peuple amérindien des Ojibwés vivant dans les prairies canadiennes.
Histoire
Carrière militaire
Le NCSM Ojibwa a été construit dans les chantiers navals de la Chatham Dockyard au Royaume-Uni en 1962-1963, fut lancé en 1964 et mis en service en 1965[1]. Il est alors affecté à la flotte de l'Atlantique de la Marine royale canadienne à Halifax en Nouvelle-Écosse. La flotte de l'Atlantique est par la suite intégrée aux Forces maritimes de l'Atlantique (FMAR[A]). La carrière militaire du NCSM Ojibwa s'est déroulée presque exclusivement dans l'océan Atlantique où il a participé à plusieurs missions sous l'égide de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN). En 1998, le Canada prend la décision de conserver une flotte opérationnelle de sous-marins et fait l'acquisition de quatre sous-marins britanniques de la classe Victoria. Cet achat permet à la marine canadienne de retirer du service ses vieux Oberon, le NCSM Ojibwa étant retiré du service le [1].
Projet de navire musée
Un projet de conversion de l’Ojibwa en navire musée au Musée militaire Elgin de St. Thomas en Ontario est annoncé en 2010[2]. Une entente est d'ailleurs conclue entre le musée militaire et la firme BMT Fleet Technology pour le transport et la logistique liée au transport du sous-marin de Halifax jusqu'à son site d'exposition au musée militaire[3]. Le musée Elgin prévoit que ce nouvelle attrait permettrait à la fréquentation du sous-marin musée d'atteindre 100 000 visiteurs annuellement[4] - [5]. Il estime que le projet créerait une quarantaine d'emplois et que les retombées économiques seraient de plus de 14 millions de dollars[4].
En 2011, des citoyens de la petite municipalité de Bayham en Ontario, située sur le lac Érié près de St-Thomas et site envisagé pour l'installation du sous-marin, expriment cependant des appréhensions face au projet même si le musée souligne qu'il trouvera lui-même le financement du projet de conversion en navire musée[6]. Ces citoyens craignent que les coûts de dragage du port n'entrainent une augmentation de leurs taxes municipales[6]. Selon un scénario pessimiste les citoyens de la petite municipalité pourraient avoir à supporter une facture de 4000 à 5 000 dollars si le projet engendrait des poursuites[6]. La municipalité de Bayham doit aussi se porter garante auprès du ministère de la Défense canadienne pour un montant de 6 millions de dollars représentant les coûts du transport du sous-marin depuis Halifax[4]. Le , le ministère de la Défense canadienne donne son appui au musée Elgin et lui cède la propriété du NCSM Ojibwa ce qui permet à l'organisme muséal de réaliser son projet de navire musée[7].
Le voyage du sous-marin vers sa nouvelle résidence de Port Burwell (en) débute le [5], quatorze ans après son retrait de la vie militaire[8] - [9]. Le transport du sous-marin vers Port Burwell s'effectue sur une barge flottante, un voyage dont le coût est estimé à 4 millions de dollars[8]. Le , le sous-marin arrive à Hamilton où il doit demeurer jusqu'en septembre avant de terminer son voyage, attente pendant laquelle les travaux d'aménagement de son site d'exposition à Port Burwell sont complétés[10]. Pendant son arrêt à Hamilton, le NCSM Ojibwa doit faire l'objet de travaux de sablage, de soudure et de peinture, des travaux plus faciles à réaliser à cet endroit[11]. Le musée Elgin suit ainsi les conseils des dirigeants du Site historique maritime de la Pointe-au-Père qui ont converti en navire musée en 2008-2009 le Onondaga (S73), un autre Oberon canadien[11]. Après avoir reçu les travaux d'entretien et de réparation à sa coque pendant l'été à Hamilton, l'Ojibwa est transporté par barge à travers le canal Welland et le lac Érié à partir de et arrive finalement à Port Burwell le au matin[12].
Références
- Macpherson 2002, p. 269.
- Carl Thériault, « Le succès de l'Onondaga fait des petits », Le Soleil,‎ (ISSN 0319-0730, lire en ligne).
- (en) BMT Group, « Elgin Military Museum Partners with BMT Fleet Technology to relocate HMCS Ojibwa » (consulté le ).
- (en) Chip Martin, « Sub project hits rough financial strait », London Free Press,‎ (lire en ligne).
- (en) CBC News, « HMCS Ojibwa leaves Halifax for Ontario museum », sur CBC (consulté le ).
- (en) St. Thomas Times-Journal, « Questions linger on Ojibwa cost », (consulté le ).
- Ministère de la Défense nationale du Canada, « Un musée militaire ontarien accueillera un sous-marin hors service de classe oberon » (consulté le ).
- (en)Eva Hoare, « HMCS Ojibwa leaves this week to become floating museum », The Chronicle Herald,‎ (ISSN 0828-1807, lire en ligne).
- (en)Jim Gordon, « Short sail sparks decades of memories », The Chronicle Herald,‎ (ISSN 0828-1807, lire en ligne).
- (en) St. Thomas Times-Journal, « Cold War-era sub a step closer to new Port Burwell home », (consulté le ).
- (en) St. Thomas Times-Journal, « Elgin Military Museum tours HMCS Onondaga in Rimouski », (consulté le ).
- (en) Nick Lypaczewski, « Pair of tugs deliver HMCS Ojibwa to new home in Port Burwell », (consulté le ).
Annexes
Bibliographie
- (en) Ken Macpherson, The Ships of Canada's Naval Forces 1910-2002, Sainte-Catharines, Ont., Vanwell Publishing, , 3e Ă©d., 324 p. (ISBN 1-55125-072-1)
- (en) J. David Perkins, The Canadian Submarine Service in Review, Sainte-Catharines, Ont., Vanwell Publishing, , 208 p. (ISBN 1-55125-031-4)
- (en) Julie Ferguson, Through a Canadian Periscope : The story of the Canadian Submarine Service, Toronto, Ont., Dundurn Press, , 364 p. (ISBN 1-55002-217-2)
- (en) Marine royale canadienne, The Commissioning of HCMS Ojibwa, Ottawa, Ont., Imprimeur de la Reine pour le Canada, , 20 p. (OCLC 63103449)
Articles connexes
Liens externes
- Le projet Ojibwa, sur le site du Musée militaire Elgin