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Présidence d'Oscar Temaru

La présidence d'Oscar Temaru fait référence aux cinq mandats d'Oscar Temaru en tant que président de la Polynésie française, en 2004, de 2005 à 2006, de 2007 à 2008, en 2009 et de 2011 à 2013, sous la banniÚre du Tavini huiraatira.

Présidence d'Oscar Temaru

4e
président de la Polynésie française

Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Oscar Temaru, président de la Polynésie française.
Élection
SystÚme électoral Représentants polynésiens
Mode de scrutin Suffrage universel indirect
DĂ©but du mandat
Fin du mandat
DurĂ©e 2 ans, 1 mois et 16 jours
Présidence
Nom Oscar Temaru
Date de naissance
Appartenance politique Tavini huiraatira
Représentation
LĂ©gislature
31 / 57
Membres 57 représentants
Groupes politiques
Gouvernements
Gouvernement Temaru 14 juin – 23 octobre 2004 Gouvernement Temaru 3 mars 2005 – 26 dĂ©cembre 2006
Gouvernement Temaru 13 septembre 2007 – 23 fĂ©vrier 2008 Gouvernement Temaru 12 fĂ©vrier – 25 novembre 2009
Gouvernement Temaru 1er avril 2011 – 17 mai 2013

Biographie

NĂ© Ă  Faaa dans une famille modeste de confession catholique, d'un pĂšre tahitien et d'une mĂšre originaire d'Atiu, dans les Ăźles Cook, il suit un parcours scolaire habituel.

En 1960, alors ùgé de 16 ans, il s'engage dans la Marine nationale française et se retrouve une année plus tard en Algérie. Il déclare que son séjour dans ce pays, alors en pleine guerre, le marque fortement, notamment le comportement de certains militaires et civils français vis-à-vis des indigÚnes algériens.

En 1972, de retour Ă  Tahiti, il intĂšgre le service des douanes.

DĂ©but en politique

AprĂšs s'ĂȘtre prĂ©sentĂ© en aux Ă©lections municipales de FaaÊ»a, Ă©lections qu'il perd, il dĂ©cide de crĂ©er son propre parti politique pour dĂ©fendre ses propres idĂ©es. C'est ainsi que le , le Front de libĂ©ration de la PolynĂ©sie est crĂ©Ă©. Ce parti est avant tout indĂ©pendantiste. En 1986, il dĂ©cide de changer le nom de son parti, il sera dorĂ©navant le Tāvini Huira’atira nƍ te Ao Mā’ohi-FLP (Servir le peuple du pays ma'ohi), reprĂ©sentĂ© par un drapeau bleu-blanc-bleu avec en son centre cinq Ă©toiles de couleur or rappelant les cinq archipels de PolynĂ©sie française.

AprĂšs plusieurs Ă©lections aux rĂ©sultats quasi insignifiants pour le parti d'Oscar Temaru, il accĂšde le au siĂšge de maire de la ville de FaaÊ»a. Il fait enlever le drapeau français et le buste de Marianne lors de son serment d'investiture.

Depuis 1984, annĂ©e oĂč Gaston Flosse, fondateur du Rassemblement du peuple (Tahoera'a Huiraatira), devient prĂ©sident du gouvernement du territoire, ces deux hommes deviennent les figures opposĂ©es du paysage politique polynĂ©sien. Adversaires politiques sur la place publique, ils entretiennent nĂ©anmoins dans la vie privĂ©e une relation cordiale. Alors que, Ă©lection aprĂšs Ă©lection, le parti d’Oscar Temaru gagne des points en cristallisant le vote des opposants Ă  Gaston Flosse, celui-ci reste indĂ©trĂŽnable de son siĂšge de prĂ©sident.

Lorsqu'en 1995, Jacques Chirac décide de reprendre une derniÚre fois les essais nucléaires à Moruroa, Oscar Temaru saisit l'occasion des manifestations contre les essais pour occuper le devant de la scÚne.

En 1996, il dĂ©cide de changer son message d'indĂ©pendance. Jusque-lĂ , il voulait une indĂ©pendance totale et un retrait immĂ©diat de la France. Son message change, pour accepter une indĂ©pendance progressive. Vers la mĂȘme Ă©poque, Gaston Flosse penche de plus en plus vers une autonomie accrue de la PolynĂ©sie française.

La politique de Gaston Flosse est de plus en plus critiquĂ©e et le parti d'Oscar Temaru alliĂ© avec diverses formations de gauche (pas toutes indĂ©pendantistes), gagne de plus en plus de voix. Oscar Temaru lance alors un nouveau slogan, Le changement (Taui). Ce changement se veut ĂȘtre celui qui doit ĂȘtre fait Ă  la tĂȘte de la prĂ©sidence du territoire en accord avec le parti socialiste et diverses formations indĂ©pendantistes, Ă©cologistes et de gauches.

Premier mandat et début de l'instabilité

À la surprise gĂ©nĂ©rale, il remporte les Ă©lections du oĂč il est Ă  la tĂȘte d'une liste d'alliance, l'Union pour la dĂ©mocratie (UPLD), qui rassemble plusieurs partis unis contre Gaston Flosse. Oscar Temaru est Ă©lu prĂ©sident de la PolynĂ©sie française le . Le gouvernement d'Oscar Temaru malgrĂ© toutes ses actions en faveur des plus dĂ©munis, est critiquĂ© par ses adversaires soutenus par les mĂ©dias.

Ayant gagné les élections de justesse, la majorité à l'Assemblée est fragile et il suffit que le conseiller territorial Noa Tetuanui change de camp pour permettre à Gaston Flosse de déposer une motion de censure. Cette derniÚre est votée le 9 octobre. le gouvernement d'Oscar Temaru est alors contraint à la démission. Réélu par l'Assemblée, Gaston Flosse réintÚgre son siÚge de président du Pays.

Cette défection est vécue par les partisans d'Oscar Temaru comme une trahison, un vol du vote populaire. Des manifestations de protestation sont organisées, des barrages bloquent les services territoriaux, et les militants soutenant Oscar Temaru et l'UPLD appellent à la dissolution de l'assemblée territoriale[2]. Le soutien que le gouvernement français porte à Gaston Flosse est ressenti par certains comme une « pratique colonialiste ». Ainsi, Jean-Marc Regnault, maßtre de conférences à l'université de la Polynésie française, démonte les mécanismes qui ont permis à Gaston Flosse de revenir au pouvoir. « Comment la France peut-elle prétendre donner des leçons de démocratie au monde entier et ne pas la respecter chez elle ? », demande le député UMP Dominique Paillé. Le débat remonte jusqu'à l'Assemblée nationale et s'intÚgre au jeu politique qui oppose l'UMP et le PS, les deux grandes formations politiques nationales.

Alors que certains membres du parti d'Oscar Temaru dĂ©sirent dĂ©clencher une grĂšve gĂ©nĂ©rale et un blocage de l'Ăźle, ce dernier prĂ©fĂšre une solution plus pacifique. C'est ainsi qu'il dĂ©cide d'entamer, le 25 octobre, un jeĂ»ne dans l'enceinte de la prĂ©sidence, avec pour espoir de contraindre Jacques Chirac Ă  dissoudre l'AssemblĂ©e, pour qu'ainsi aient lieu de nouvelles Ă©lections. Attente vaine, seuls les reprĂ©sentants des Ăźles du Vent (Tahiti et Moorea), oĂč la liste UPLD est sortie en tĂȘte, verront leur mandat annulĂ©[3]. Des Ă©lections partielles organisĂ©es le confirmeront le succĂšs de l'UPLD (47 % des suffrages) devant le Tahoeraa huiraatira (40 %) et l'ADN (11 %).

2005-2006 : deuxiĂšme mandat

Avec 28 représentants, auxquels s'ajoute la 29e voix de Jean-Alain Frebault, transfuge du parti orange, Oscar Temaru est réélu président de la Polynésie française le à la majorité absolue par 29 voix contre 26.

En fĂ©vrier 2006, Oscar Temaru, le « prĂ©sident de Tahiti Nui Â» comme il veut se faire appeler, tient des propos indĂ©pendantistes lors de ses diffĂ©rents voyages Ă  Hollywood et aux Îles Cook. La Haut-Commissaire lui rappelle qu'il « n'est pas mandatĂ© pour parler d'indĂ©pendance en terre Ă©trangĂšre »[4]. Le mois suivant, il reparle d'indĂ©pendance Ă  l'occasion d'une visite aux Îles Australes et la reprĂ©sentante de l'État rappelle Ă  l'ordre le prĂ©sident .

À la veille de l’arrivĂ©e de François Baroin, il convoque la presse au cimetiĂšre de l’Uranie et Ă  la stĂšle de Faa’a et dĂ©clare que « la PolynĂ©sie Ă©tait devenue française par le sang et par la loi du plus fort »[5]. Il tient, par cette intervention, Ă  « rafraĂźchir la mĂ©moire des ancĂȘtres morts pour (notre) pays ». À l'occasion de la venue du ministre de l'Outre-Mer, il remet Ă  François Baroin les « accords de Tahiti Nui Â». Hiro Tefaarere, ministre des Petites et moyennes entreprises et de l'Énergie, « las des tergiversations » du prĂ©sident, donne sa dĂ©mission[6]. En avril, deux autres ministres dĂ©missionnent : Émile Vernaudon, ministre des Postes et TĂ©lĂ©communications, qui est rejoint quelques jours plus tard par Natacha Taurua, ministre de l'Artisanat.

En juin, il rencontre SĂ©golĂšne Royal Ă  Poitiers, Ă  l'occasion de la fĂȘte de la musique. SĂ©golĂšne Royal affirme « croire profondĂ©ment que, sous nos latitudes respectives, nous partageons l'essentiel : le rejet de l'arrogance dans l'exercice des responsabilitĂ©s publiques, une certaine idĂ©e de la morale publique, le refus de la soumission aux conformismes de la pensĂ©e ». Cette derniĂšre reçoit le soutien d'Oscar Temaru pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 2007, avant mĂȘme qu'elle ne soit dĂ©signĂ©e par le Parti socialiste comme candidate officielle . Quelques jours plus tard, il ne rencontre pas le prĂ©sident Jacques Chirac Ă  l'ÉlysĂ©e, mais participe en revanche au sommet France-OcĂ©anie, oĂč il aborde Ă  nouveau la question de l'indĂ©pendance. Jacques Chirac dĂ©clare : « Je n'ai pas le sentiment que la majoritĂ© des PolynĂ©siens souhaite l'indĂ©pendance » .

Le 4 juillet, Oscar Temaru organise une grande fĂȘte dans les jardins de la PrĂ©sidence pour cĂ©lĂ©brer la fĂȘte de l'indĂ©pendance amĂ©ricaine. En revanche, le 14 juillet, il prĂ©fĂšre le Luxembourg et la SuĂšde aux festivitĂ©s militaires de la fĂȘte nationale française. Une nouvelle polĂ©mique naĂźt autour des dĂ©clarations d'Oscar Temaru qui, dĂšs son retour du Luxembourg, prĂŽne l'indĂ©pendance au festival de la Jeunesse .

En aoĂ»t, le budget est adoptĂ© aprĂšs vingt-quatre heures de dĂ©bat. Oscar Temaru se rend aux obsĂšques de la reine māori en Nouvelle-ZĂ©lande. À son retour, il se rend aux Îles Marquises oĂč il dĂ©clare qu'il prĂ©fĂšre Hiva Oa Ă  Nuku Hiva pour la construction d'un aĂ©roport international[7]. Lors de l'inauguration de la foire agricole en septembre, Oscar Temaru critique le systĂšme Ă©ducatif, qui ne produit que « des crĂ©tins et des chĂŽmeurs » et encourage les jeunes polynĂ©siens Ă  apprendre Ă  pĂȘcher et Ă  planter. Une intense polĂ©mique s'ensuit, certains rĂ©clament sa dĂ©mission[8].

À l'ouverture de la session budgĂ©taire, Oscar Temaru dresse un bilan positif de l'action de son gouvernement, mais son discours ne convainc pas, mĂȘme des Ă©lus de la majoritĂ© .

Le président suscite à nouveau une vive polémique dans le pays en déclarant en tahitien lors d'une interview avec des journalistes de RFO Radio le vendredi : « La premiÚre question est de savoir quel est le vrai nom de ce pays, certains disent que c'est la Polynésie française. Faites attention, cela signifie que notre pays sera envahi de bons à rien et de détritus de toute espÚce. Demain, nos enfants seront privés de travail et leur vie sera difficile. Par contre, le nom de Tahiti Nui signifiera que ce pays nous appartient. » Ces propos créent la polémique et sont repris par la presse d'autant plus qu'Oscar Temaru, en 1997, avait déjà lors d'une interview à un journal néo-zélandais affirmé que « ces gens sont pires que le calcivirus. Ils prennent nos emplois, ils achÚtent nos terres, ils prennent nos femmes[9]. »

À la recherche de recettes fiscales, le gouvernement d'Oscar Temaru dĂ©cide en octobre de supprimer les exonĂ©rations douaniĂšres dont bĂ©nĂ©ficiait l'armĂ©e. Au forum du Pacifique aux Fidji, Oscar Temaru critique l'État français pour sa gestion des blocages dans Papeete lors de manifestations de syndicalistes en grĂšve. Il demande l'inscription de la PolynĂ©sie sur la liste des pays Ă  dĂ©coloniser. Le ministre de la SantĂ©, Pia Hiro, dĂ©missionne en novembre aprĂšs qu'Oscar Temaru s'en est pris aux mĂ©decins[10].

En dĂ©cembre, le budget 2006 est adoptĂ© par 29 voix. Deux jours plus tard, une motion de censure est dĂ©posĂ©e contre le gouvernement. MalgrĂ© l’absence des reprĂ©sentants de l’UPLD et du gouvernement, le quorum est rĂ©uni par la prĂ©sence de 29 reprĂ©sentants dans l'hĂ©micycle. La motion de censure est rapidement mise au vote et adoptĂ©e par 29 voix. La date de l’élection du nouveau prĂ©sident de la PolynĂ©sie française est fixĂ©e au jeudi 21 dĂ©cembre. Ce jour-lĂ , faute de quorum, l'Ă©lection du prĂ©sident de la PolynĂ©sie est reportĂ©e au 26 dĂ©cembre. Et le lendemain de NoĂ«l, Gaston Tong Sang est Ă©lu prĂ©sident de la PolynĂ©sie française, au second tour du scrutin, par 31 voix contre 26 Ă  Oscar Temaru (27 contre 26 au premier tour).

2007-2008 : troisiÚme mandat puis président de l'Assemblée

Il se reprĂ©sente en et est Ă©lu, pour la troisiĂšme fois, prĂ©sident de la PolynĂ©sie française, jeudi par 27 voix contre 17, face Ă  l'autonomiste Édouard Fritch[11]. Le , la nouvelle AssemblĂ©e Ă©lit Gaston Flosse au poste de prĂ©sident de la PolynĂ©sie française. Le 29 fĂ©vrier, Temaru est Ă©lu prĂ©sident de l'AssemblĂ©e de la PolynĂ©sie française avec 28 voix contre 27 pour le candidat de To Tatou Ai'a[12].

Les indépendantistes de l'UPLD et les autonomistes de Tahoera'a sont réunis dans un groupe commun : l'UDSP (union pour le développement, la stabilité et la paix), qui comporte initialement 29 élus puis 27 à partir d'avril 2008. Si ce groupe perd la majorité au profit de To Tatou Ai'a, Gaston Tong Sang succédant une nouvelle fois à Flosse à la présidence de la Polynésie française, dÚs le , l'union « orange (Tahoera'a) - bleue (Tavini) » retrouve le pouvoir à la suite du ralliement des trois élus du Rautahi, parti dissident du Tahoera'a fondé en 2005 et jusque là membre de To Tatou Ai'a, bientÎt rejoints par les deux élus (eux aussi ex-To Tatou Ai'a) du Tiatau Mouvement citoyen de Béatrice Vernaudon et la non-inscrite démissionnaire du Tahoera'a Armelle Merceron, ces six membres fondant un nouveau groupe à l'Assemblée sous le nom de « Ia Ora Te Fenua », qui se positionne au centre, le . Une motion de censure est déposée contre le gouvernement Gaston Tong Sang qui démissionne dÚs le 7 février pour la court-circuiter.

2009 : quatriĂšme mandat

Si le groupe UDSP est dissous avec la création d'un groupe UPLD, 18 membres, et un autre Tahoera'a, 9 élus, ceux-ci restent unis, avec le Ia Ora Te Fenua, dans un accord de majorité.

Finalement, lors de l'Ă©lection du nouveau prĂ©sident le , quatre candidats s'affrontent au premier tour : Oscar Temaru pour l'UPLD, Gaston Tong Sang pour To Tatou Ai'a, Édouard Fritch pour le parti orange et la non-inscrite Sandra Levy-Agami comme seule reprĂ©sentante du Te Mana Toa et pour pouvoir bĂ©nĂ©ficier du temps de parole de l'Ă©lection. Temaru obtient 24 voix, soit les 18 de l'UPLD et les 6 du Ia Ora Te Fenua, Tong Sang 20, 12 des 15 membres restants du groupe To Tatou Ai'a et les 8 du groupe des « Ăźliens » du Te Mana o te Mau Motu, Fritch 12, Ă  savoir les 9 du Tahoera'a et 3 issus du groupe To Tatou Ai'a, Ă  savoir Heifara Izal de l'Ai'a Api et les 2 reprĂ©sentants qui avaient quittĂ© l'UPLD en avril 2008 pour rejoindre le camp Tong Sang et Levy-Agami une voix qui est la sienne[13].

Au second tour, Oscar Temaru est Ă©lu prĂ©sident de la PolynĂ©sie française pour la quatriĂšme fois en cinq ans, avec 37 voix contre 20 Ă  Gaston Tong Sang qui seul s'Ă©tait maintenu contre lui. Temaru a alors fait le plein des voix obtenu par tous les autres candidats du premier tour qui se sont dĂ©sistĂ©s en sa faveur[14]. À la suite d'une sĂ©rie de tensions en mars 2009 entre Gaston Flosse et Oscar Temaru, ce dernier se rapproche de Gaston Tong Sang et du To Tatou Ai'a Ă  partir du . Rapidement, les dix Ă©lus Tahoeraa huiraatira rejoignent l'opposition, les deux anciens dissidents UPLD d', Justine Teura et Michel Yip, dĂ©cident quant-Ă -eux le 7 avril de quitter le groupe Tahoeraa pour rejoindre leur famille politique d'origine et rester dans la majoritĂ©[15]. Toutefois, cinq des vingt Ă©lus de l'UPLD ne votent pas pour le candidat de la nouvelle majoritĂ© Ă  la prĂ©sidence de l'AssemblĂ©e, Philip Schyle de To Tatou Ai'a, obtient 40 voix, soit 15 UPLD, les 19 de son propre groupe et les 6 Ia ora Te Fenua : un absent, deux bulletins blancs et deux votent pour le prĂ©sident sortant et candidat du Tahoeraa huiraatira, Édouard Fritch.

Quoi qu'il en soit, la nouvelle majoritĂ© soutenant Temaru est constituĂ©e de 45 Ă©lus sur 57 Ă  l'AssemblĂ©e de la PolynĂ©sie française, soit 20 UPLD, 19 To Tatou Ai'a et 6 Ia ora Te Fenua. Le gouvernement est alors remaniĂ© pour y intĂ©grer cinq ministres To Tatou Ai'a : Tearii Alpha Ă  l'Équipement, Nicolas Bertholon Ă  la SantĂ©, Sylviane Terooatea au dĂ©veloppement des Archipels, Joseph Kaiha Ă  l'Artisanat et au Patrimoine culturel et Moehau Teriitahi aux Transports, sur ses 17 membres, tandis que deux ministres du Tahoeraa refusent de dĂ©missionner de l'exĂ©cutif et sont donc suspendus de leur parti (Teva Rohfritsch et FrĂ©dĂ©ric Riveta).

MalgrĂ© cette alliance obligĂ©e avec des autonomistes, il adopte Ă  nouveau un ton profondĂ©ment indĂ©pendantiste, notamment lors de son discours d'ouverture aux États gĂ©nĂ©raux de PolynĂ©sie française le , dans lequel il dĂ©clare : « Si vous me demandez quel est le cap, quelle est la direction de ces États gĂ©nĂ©raux, je vais vous parler d’indĂ©pendance. [...] Si nous n’aspirons pas Ă  une pleine autonomie, Ă  une souverainetĂ©, Ă  une indĂ©pendance, quel progrĂšs pourrions-nous rĂ©aliser ? On ne peut avancer en sautillant sur place. [...] Tibet, Kanaky, Palestine, Maohi Nui, il est du devoir des grandes nations d’accompagner ces peuples vers leur dignitĂ© et leur libertĂ© »[16]. Et le 26 septembre, lors de la prĂ©sentation du bilan de ces mĂȘmes Ă©tats gĂ©nĂ©raux, il prĂ©sente leurs conclusions de « processus de nĂ©o-colonisation » et « estime que nous devrions connaĂźtre la dĂ©colonisation promise par tous les pays colonisateurs »[17].

Du 29 juin au , il fait un séjour prolongé d'un mois à Paris notamment pour y subir une opération chirurgicale de traitement d'une HBP (cancer de la prostate bénin), ainsi que des soins liés à cette derniÚre et à un problÚme de colopathie[18].

Il est victime de sa quatriĂšme motion de censure, la neuviĂšme en tout depuis 2004, le , par une alliance autonomiste entre To Tatou Ai'a et le Tahoera'a, soit 29 reprĂ©sentants sur 57, favorisĂ©e par les dĂ©clarations indĂ©pendantistes de Temaru, un conflit entre l'UPLD et son alliĂ© du moment To Tatou Ai'a sur le budget 2010, notamment sur la crĂ©ation d'une Taxe intĂ©rieure de solidaritĂ© voulue par le premier mais farouchement combattue par le second[19] et les ennuis judiciaires de Gaston Flosse qui ont entraĂźnĂ© son remplacement Ă  la tĂȘte du parti orange par Édouard Fritch avec qui Gaston Tong Sang entretient des relations moins conflictuelles. Ce dernier le remplace alors comme prĂ©sident de la PolynĂ©sie française[20].

Le vendredi , Oscar Temaru est élu président de l'Assemblée de la Polynésie française, en battant, au 3e tour de scrutin, Jean-Christophe Bouissou, dirigeant du groupe parlementaire Ia Ora te Fenua par 30 voix contre 20.

2011-2013 : cinquiĂšme mandat

Oscar Temaru, en 2011.

Le , Temaru réunit 29 voix pour la motion de censure contre Gaston Tong Sang. Il succÚde à ce dernier et forme le 13e gouvernement depuis 2004. Il milite tout particuliÚrement lors de ce nouveau mandat en faveur de la réinscription de la Polynésie française sur la liste des territoires non autonomes des Nations unies. Il obtient à ce sujet le soutien de l'Assemblée de la Polynésie française, non seulement de la totalité des 30 élus de l'UPLD et de Te Mana o te Mau Motu, mais aussi de l'ex-Tahoeraa Heifara Izal[21].

Dans ce but, il multiplie les voyages tant dans la rĂ©gion Pacifique qu'Ă  New York. Il demande le soutien du Forum des Ăźles du Pacifique lors de deux sommets annuels successifs des dirigeants des États membres de cette organisation rĂ©gionale, mais essuie deux refus. Tout d'abord, Ă  Auckland en Nouvelle-ZĂ©lande le , les dĂ©lĂ©guĂ©s du Forum concluent par la formule suivante : « Les dirigeants encouragent la PolynĂ©sie et la France pour qu’elles recherchent un consensus sur la façon de mettre en Ɠuvre le droit de la PolynĂ©sie Ă  l’autodĂ©termination », refusant donc de prendre parti sur la question. L'Australie et la Nouvelle-ZĂ©lande ont notamment officiellement pris position contre cette rĂ©inscription, en accord avec le gouvernement français qui avait alors dĂ©pĂȘcher - pour participer au dialogue post-Forum - son ministre des affaires Ă©trangĂšres Alain JuppĂ©[22]. La deuxiĂšme fois, aux Ăźles Cook en , le Forum renouvelle cette mĂȘme position[23].

Il se rend Ă©galement Ă  New York, notamment pour obtenir le soutien du mouvement des non-alignĂ©s le [24]. Le projet de rĂ©solution demandant la rĂ©inscription est dĂ©posĂ© au secrĂ©tariat des Nations unies le [25], sous le parrainage des Ăźles Salomon, Nauru et Tuvalu, mais est ensuite remaniĂ© en en faisant disparaĂźtre du texte la mention Ă  la rĂ©inscription sur la liste des territoires non autonomes ainsi que la nĂ©cessitĂ© pour la France de contractualiser avec la PolynĂ©sie française un processus d'autodĂ©termination par un accord. Ces deux dispositions enlevĂ©es, la nouvelle version se contente de prier « le Gouvernement français d’intensifier son dialogue avec la PolynĂ©sie française afin de faciliter et d’accĂ©lĂ©rer la mise en place d’un processus Ă©quitable et effectif d’autodĂ©termination »[26]. Et alors que le vote du texte devait avoir lieu le , il n'est pas inscrit pour cette date Ă  l'ordre du jour et est repoussĂ© Ă  une date indĂ©terminĂ©e[27].

Lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle française de 2012, Oscar Temaru s'engage, comme en 2007 avec SĂ©golĂšne Royal, pour le candidat du Parti socialiste, François Hollande. Celui-ci, dans un entretien accordĂ© durant la campagne du premier tour en , affirme ĂȘtre en dĂ©saccord avec Oscar Temaru au sujet de « l’inscription de la PolynĂ©sie française sur la liste de l’ONU des pays Ă  dĂ©coloniser »[28].

Lors des élections « territoriales » d'avril et , il apparaßt comme partant avec un désavantage face à son traditionnel adversaire Gaston Flosse qui fait au contraire de nouveau figure de favori malgré ses condamnations judiciaires, desquelles il a fait appel ou s'est pourvu en cassation. Au premier tour le 21 avril, sa liste UPLD arrive deuxiÚme avec 24,09 % des suffrages exprimés, loin derriÚre les 40,16 % du Tahoeraa Huiraatira. Les analystes et médias locaux comme nationaux y voient notamment une sanction à l'égard de Temaru et de sa campagne du premier tour, lors de laquelle il a continué à mettre l'accent sur la réinscription alors que les thématiques sociales et économiques, dans un archipel marqué par un taux de chÎmage de 20 à 30 % de la population active, apparaissaient plus prioritaires pour la population.

Il change de tactique pour le second tour, se concentrant dĂ©sormais sur les attaques contre Gaston Flosse, son parti et son programme, et menant une active campagne de terrain afin de mobiliser les abstentionnistes de son Ă©lectorat, notamment dans les quartiers de son fief de Faa'a oĂč la participation avait Ă©tĂ© plus faible qu'en 2008[29]. Au second tour, il augmente son score mais reste loin de la liste de Gaston Flosse, avec respectivement 29,26 % et 45,11 % des suffrages. Une rĂ©forme de la loi Ă©lectorale ayant Ă©tĂ© adoptĂ©e en 2011 afin de mettre fin Ă  l'instabilitĂ© institutionnelle connue depuis 2004, une prime de 19 siĂšges est dĂ©sormais accordĂ©e Ă  la liste arrivĂ©e en tĂȘte, ce qui fait que l'UPLD retombe Ă  seulement 11 conseillers sur 57 Ă  l'AssemblĂ©e de la PolynĂ©sie française, contre une trĂšs forte majoritĂ© de 38 Ă©lus pour le Tahoeraa Huiraatira, le nouveau parti autonomiste A Ti'a Porinetia, troisiĂšme force de ce scrutin avec 19,92 % des voix au premier tour et 25,63 % au second, obtenant pour sa part les 8 siĂšges restants.

Avec plus de deux ans en fonction, il s'agit du plus long de ses mandats à la présidence de la Polynésie, et du plus long gouvernement qu'ait connu la Polynésie française durant la période d'instabilité institutionnelle qu'elle a connue entre 2004 et 2013.

AprÚs la Présidence

En 2014, Temaru dénonce le coût selon lui exorbitant du dernier projet de construction de casino de Mahana Beach soutenu par le président de la Polynésie française Gaston Flosse ainsi que l'enrichissement personnel dont Flosse aurait bénéficié pour ce projet[30]. Ces affirmations entraßnent une plainte en diffamation de la part de Flosse[31].

Le , il n'est pas candidat Ă  l'Ă©lection d'un nouveau prĂ©sident de la PolynĂ©sie, organisĂ©e Ă  l'AssemblĂ©e Ă  la suite de la dĂ©mission de Gaston Flosse. Face Ă  Édouard Fritch, le Tavini huiraatira a pour candidat Richard Tuheiava. L'Ă©lection est remportĂ©e par Édouard Fritch, qui est Ă©lu prĂ©sident de la PolynĂ©sie française avec 46 voix en sa faveur.

Le , il annonce qu'il est candidat à l'élection présidentielle française de 2017[32]. Le , il affirme avoir obtenu plus de 500 parrainages issus d'au moins 30 départements pour pouvoir se présenter officiellement[33]. Le Conseil constitutionnel comptera finalement 109 parrainages validés[34].

Notes et références

  1. Lors de son dernier mandat, Oscar Temaru installe ses bureaux à la vice-présidence de la Polynésie française.
  2. Les textes de loi imposent un délai entre deux dissolutions de l'assemblée territoriale, et une dissolution était déjà intervenue peu aprÚs l'adoption du nouveau statut de la Polynésie
  3. Pour des raisons locales liées au déroulement du scrutin
  4. Tahiti Pacifique magazine, no 175, novembre 2005
  5. Tahiti Pacifique magazine, no 180, avril 2006
  6. L'Hebdo maohi, 29 mars 2006 « Copie archivée » (version du 30 septembre 2007 sur Internet Archive)
  7. Tahiti Pacifique, no 185, septembre 2006
  8. Tahiti Presse
  9. Voir l'Hebdo Maohi du 27 septembre 2006
  10. Les professionnels de santé attendent (18 novembre 2006)
  11. Oscar Temaru, élu président de la Polynésie française, Tahiti Presse, 13 septembre 2007
  12. Oscar Temaru élu président de l'Assemblée de la Polynésie française « Copie archivée » (version du 24 avril 2008 sur Internet Archive), 29 février 2008
  13. ATP, « Élection du prĂ©sident: pas de majoritĂ© absolue pour aucun des candidats au premier tour », Tahiti presse, 11 fĂ©vrier 2009
  14. SD, « Oscar Temaru élu président de la Polynésie française avec 37 voix », Tahiti Presse, 11 février 2009 « Copie archivée » (version du 15 février 2009 sur Internet Archive)
  15. Y.R., « MajoritĂ© - En fin de journĂ©e, Temaru a reçu Gaston Tong Sang avant Édouard Fritch », Les Nouvelles de Tahiti, 07/04/2009
  16. Y. R., « Oscar Temaru souligne son cap : l’indĂ©pendance », La DĂ©pĂȘche de Tahiti, 17 juillet 2009
  17. AFP, « Oscar Temaru souhaite un processus de décolonisation en Polynésie », La Tribune, 27 septembre 2009
  18. « Oscar Temaru : L’État, c’est nous ! », La DĂ©pĂȘche de Tahiti, 31 juillet 2009
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