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Pierre Denis de La Châtre

Pierre Denis de La Châtre ( - Issoudun † - Issoudun), était un militaire français des XVIIIe et XIXe siècles.

Porteur d'un grand nom chevaleresque, le colonel de La Châtre appartenait néanmoins à une branche relativement modeste de sa famille tombée en roture au XVIIIe siècle. Jeune engagé des armées royales, il ne put accéder à l'épaulette d'officier à cause des contraintes de l'édit de Ségur et ce, malgré le soutien de son mestre de camp : le comte de La Châtre-Nançay. Proposé en 1786 pour une sous-lieutenance au bataillon d'Afrique (où les quatre degrés de noblesse n'étaient pas obligatoires), il refusa pour rester en France. La Révolution le propulsa au grade de lieutenant-colonel.

Biographie

Pierre Denis de La Châtre entra au service comme soldat le dans les dragons de Monsieur (13e régiment) commandé par son lointain cousin, le comte de La Châtre-Nançay, et y servit jusqu'au , époque à laquelle il obtint son congé.

Lorsque la Révolution française éclata, et que les étrangers menacèrent l'indépendance de la France, de La Châtre reprit les armes et fut proclamé, le , chef du 2e bataillon de l'Indre, amalgamé, le , dans la 17e demi-brigade d'infanterie de bataille.

Il fit les guerres de 1792 Ă  l'an VI dans les armĂ©es de la VendĂ©e et des cĂ´tes de Brest. Le 9 pluviĂ´se an III, il Ă©tait Ă  GuĂ©menĂ©e (Morbihan), avec 37 grenadiers de la 17e ; les chouans, au nombre de 1 500, y entrèrent pendant la nuit et se rĂ©pandirent dans diffĂ©rents quartiers de la ville. Le commandant de La Châtre se rendit sur-le-champ Ă  la caserne, rassembla sa faible garnison et se porta Ă  la rencontre d'une colonne de chouans, qu'il mit en fuite. Pendant qu'il la poursuivait, on vient l'informer qu'une autre colonne se dirigeait sur le château dans l'intention de l'incendier : il abandonne alors la poursuite de l'ennemi, se porte rapidement vers le château, qui contenait une grande quantitĂ© de munitions et de subsistances, s'y Ă©tablit, engage une vive fusillade avec les rebelles et finit par les mettre en dĂ©route. Sa conduite courageuse dans cette circonstance fut mise Ă  l'ordre de l'armĂ©e par le gĂ©nĂ©ral en chef Hoche.

Le 3 thermidor suivant, il contribua puissamment par son intrépidité à la prise du fort Penthièvre (Quiberon), qui fut emporté de vive force. Nommé chef de brigade le 2e jour complémentaire an IV, il organisa et commanda un régiment qui prit son nom.

Le 29 brumaire an V, il s'embarqua sur le vaisseau l'Éole), pour la première expédition d'Irlande, à l'issue de laquelle il revint à l'armée des côtes de Brest, une deuxième expédition ayant été décidée, il s'embarqua de nouveau sur la frégate la Sémillante, le 27 messidor an VI, et se trouva, le 21 vendémiaire an VII, au combat naval qui eut lieu contre les Anglais.

Incorporé avec son grade dans la 47e demi-brigade d'infanterie de ligne le 1er floréal an VII, il fit les campagnes des ans VII et VIII aux armées des Alpes et d'Italie. Le 13 brumaire an VIII, il soutint avec sa demi-brigade l'attaque de Fossano, et protégea la retraite de la division dont il faisait partie. Employé en l'an IX sous les ordres du général Ferino, à la répression du brigandage dans les Basses-Alpes, il contribua par sa fermeté au rétablissement de l'ordre et au maintien de la sécurité publique, et fut envoyé en l'an X à Perpignan, où il tint garnison pendant l'année suivante.

Membre de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII, il en fut créé officier le 25 prairial suivant, et fit partie des troupes rassemblées au camp de Brest pendant les ans XII et XIII.

Il fit à la tête de son régiment les campagnes de 1807 à 1809, en Portugal et en Espagne, fut nommé baron de l'Empire le et désigné pour faire partie du collège électoral de l'Indre.

Passé vers le commencement de 1809 à l'armée d'Allemagne, il fut nommé commandant d'armes de 3e classe le , et maintenu en activité en attendant un emploi vacant. Le de la même année, il fut appelé au commandement de la citadelle d'Alexandrie, et y resta jusqu'au , époque à laquelle il rentra en France, où il fut mis en demi-solde, position dans laquelle il demeura jusqu'à son admission à la retraite, qui eut lieu le .

Il est mort le .

Sa proximité familiale avec les Carraud, Pérémée et Borget pourrait avoir été à l'origine de la trame générale de La Rabouilleuse. Très différent sur le plan des mœurs et du caractère du personnage de Philippe Bridau, d'Honoré de Balzac, la vie de Pierre-Denis de La Châtre présente cependant de nombreuses et troublantes similitudes avec ce sinistre personnage de la comédie humaine[1].

Titres

DĂ©corations

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes de la maison de La Châtre

De gueules, à la croix ancrée de vair.[3]


Armes du baron Delachastre et de l'Empire

De gueules coupé d'un trait de sable, au premier chargé d'un lion contourné d'or, au quatrième chargé d'une croix de vair : franc-quartier des barons tirés de l'armée à la filière d'argent au neuvième de l'écu, au deuxième de gueules, à la croix ancrée de vair.[4]

Ou,

Coupé : au I parti de gueules au lion contourné d'or et du quartier des barons tirés de l'armée ; au II, de gueules, à la croix ancrée de vair.[5]

Livrées : rouge, blanc, bleu, jaune[4].

Vie familiale

Fils de Pierre de La Châtre (1736 ✝ 1788), seigneur de Senay et d'Availle, procureur du roi à Issoudun (1780-1788), conseiller de ville (1772-1788), administrateur de l'Hôtel-Dieu (1774-1789), et d'Anne Gaignault (1736 ✝ 1835), Pierre Denis épousa, le à Paris, avec Élisabeth Constance Séonnet (née le - Issoudun). Ensemble, ils eurent :

  1. Joséphine (née en 1804), sans postérité ;
  2. Eugénie Constance (née le - Issoudun), sans postérité ;
  3. Pierre Charles Alphonse ( - Lorient ✝ - hôpital civil de Dijon), 2e baron de La Châtre, capitaine d'infanterie, marié en 1836 avec Adèle Pion, dont postérité féminine ;
  4. Ferdinand Louis Auguste ( âśť avant 1820) ;
  5. Maurice de La Châtre, dit « Maurice Lachâtre » ( - Issoudun ✝ - Paris), 3e baron de La Châtre, homme de lettres et éditeur parisien, marié, le à Bordeaux, avec Louise Teyssier (née le - Boën-sur-Lignon), dont
    1. Amélie ( - Paris ✝ 1942), mariée le à Arbanats, avec Joseph Cotton de Bennetot (1852-1917), dont postérité ;
    2. Marie-Victoire ( - ) mariée à Georges Miocque sans postérité.

Annexes

Bibliographie

  • A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre BĂ©gat, Fastes de la LĂ©gion d'honneur : biographie de tous les dĂ©corĂ©s accompagnĂ©e de l'histoire lĂ©gislative et rĂ©glementaire de l'ordre, vol. 3, Bureau de l'administration, (lire en ligne) ;
  • Xavier Gaignault et HervĂ© Coutau-BĂ©garie, Le colonel Pierre-Denis de La Châtre, baron de l'Empire (1763-1820), Paris, Éditions GuĂ©nĂ©gaud, , 156 p. (ISBN 978-2-85023-132-2, lire en ligne) ;

Notes et références

  1. Pierre Denis de La Châtre sur roglo.eu
  2. « Cote LH/694/39 », base Léonore, ministère français de la Culture
  3. Michel Popoff et préface d'Hervé Pinoteau, Armorial de l'Ordre du Saint-Esprit : d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Paris, Le Léopard d'or, , 204 p. (ISBN 2-86377-140-X)
  4. PLEADE (C.H.A.N. : Centre historique des Archives nationales (France)).
  5. Xavier Gaignault et Hervé Coutau-Bégarie, Le colonel Pierre-Denis de La Châtre, baron de l'Empire (1763-1820), Paris, Éditions Guénégaud, , 156 p. (ISBN 978-2-85023-132-2, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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