Piémontite
La piémontite est une espèce minérale du groupe des silicates, sous-groupe des sorosilicates, composée de silicate de calcium, manganèse, aluminium et fer, de couleur rose à violacée, de formule Ca2(Mn3+,Fe3+)(Al,Mn3+)2 [O|OH|SiO4|Si2O7][3] avec des traces de Fe, Ti,Na,K,H2O. Certains cristaux peuvent atteindre 8 cm[4].
Piémontite Catégorie IX : silicates[1] | |
Piémontite - Gisement topotype St Marcel d'Aoste, Italie | |
Général | |
---|---|
Classe de Strunz | 09.BG.05a
|
Formule chimique | Ca2(Mn3+,Fe3+)(Al,Mn3+)2 [O|OH|SiO4|Si2O7] |
Identification | |
Masse formulaire[2] | 488,177 ± 0,013 uma H 0,21 %, Al 9,95 %, Ca 16,42 %, Fe 3,43 %, Mn 10,13 %, O 42,61 %, Si 17,26 %, |
Couleur | Jaune, Rouge, Violet, Brun |
Classe cristalline et groupe d'espace | Prismatique P 21/m |
Système cristallin | Monoclinique |
Réseau de Bravais | Primitif P |
Macle | rare {100} |
Clivage | Parfait sur {001}- pauvre sur {100} |
Cassure | Conchoïdale |
Habitus | Prismatique allongé, rarement tabulaire, aciculaire, lamellaire, isométrique. |
Échelle de Mohs | De 6 à 6,5 |
Trait | rougeâtre |
Éclat | vitreux |
Propriétés optiques | |
Indice de réfraction | nα = 1,725 - 1,756 nβ = 1,730 - 1,789 nγ = 1,750 - 1,832 |
Biréfringence | biaxe négatif ; 0,025 - 0,076 2V = 50 à 86° |
Fluorescence ultraviolet | aucune |
Transparence | Transparent, translucide, opaque |
Propriétés chimiques | |
Densité | De 3,46 à 3,54 |
Fusibilité | foisonne et fond dans la flamme |
Solubilité | insoluble dans les acides |
Propriétés physiques | |
Magnétisme | aucun |
Radioactivité | aucune |
Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire. | |
Historique de la description et appellations
Inventeur et étymologie
La première analyse chimique est attribuée à Axel Frederik Cronstedt en 1758, il la nomme alors röd magnesia. Le Chevalier Napione refait les analyses de Cronsted et donne le nom de "Manganèse rouge". René Just Haüy en 1801 propose le nom de Manganèse oxidé violet silicifère. Puis sur proposition de Louis Cordier faite en 1803, Haüy adopte le nom d'épidote mangésifère dans son traité de 1822. En 1853, Kenngott propose le nom de Piedmontite, que la modernité a transformé en piémontite. Le Piémont, étant alors la région d'origine du topotype (Depuis, la région d'Aoste est une région autonome)[5].
Topotype
Mine de Prabornaz, St Marcel, Val d'Aoste, Italie
Synonymie
Caractéristiques physico-chimiques
Variété
Cristallochimie
La piémontite fait partie du groupe de l'épidote.
Groupe de l'épidote
L'épidote sert de chef de file à un groupe de formule générique : X2Y3 (Si2O7) (SiO4) O (OH,F) dans laquelle :
- X = Ca2+, Fe2+, Mn2+, Mn3+, Ce3+, La3+, Y3+, Th3+ ;
- Y = Al3+, Fe3+, Fe2+, Mn3+, Mn2+, Ti4+ ;
soit, par exemple :
Ca2(Al, Fe)3(SiO4)3(OH).
C'est un groupe de vingt minéraux, comprenant 19 sorosilicates monocliniques et un sorosilicate orthorhombique (la zoïsite).
Cristallographie
- Paramètres de la maille conventionnelle : a = 8.843, b = 5.665, c = 10.15, Z = 2 ; bêta = 115.4°, V = 459.32
- Densité calculée = 3,53
Gîtes et gisements
Gîtologie et minéraux associés
- Gîtologie
- Dans les roches métamorphiques, schiste vert et amphibolites.
- Dans les gisements de manganèse métasomatisés.
- Dans les veines hydrothermales de basses températures, altérées en rhyolites, andésites et diorites.
- Minéraux associés
- Braunite, calcite, glaucophane, greenovite, orthose, quartz, trémolite, violane.
Gisements remarquables
- Canada
- Rémigny armenite occurrence, Rémigny, Témiscamingue RCM, Abitibi-Témiscamingue, Québec[9]
- France
- Mines du Costabonne, Prats de Mollo-La Preste, Céret, Pyrénées-Orientales, Languedoc-Roussillon [10]
- Mine d'Anglade, Salau, Seix, Ariège, Midi-Pyrénées [11]
- Italie
- Mine de Prabornaz, St Marcel, Val d'Aoste (Topotype)
- Monte Corchia, Stazzema, Alpes apuanes, Lucca, Toscane[12]
- Castagnola, Vagli di Sotto, Alpes apuanes, Province de Lucca[13]
- Suède
- Jakobsbergsgruvan, Nordmark, Filipstad, Värmland
Galerie
- Piémontite Norvège
Références
- La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
- Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Stefan White: Le grand Annuaire Lapis minéral. 4. Réimpression. Christian Weise Verlag, Munich 2002, (ISBN 3-921656-17-6)
- The Handbook of Mineralogy Volume II, 1995 Mineralogical Society of America by Kenneth W. Bladh, Richard A. Bideaux, Elizabeth Anthony-Morton and Barbara G. Nichols
- Manganese in Monoclinic Members of the Epidote Group: Piemontite and Related Minerals; Paola Bonazzi and Silvio MenchettiReviews in Mineralogy and Geochemistry; January 2004; v. 56;1; p. 495-552; DOI: 10.2138/gsrmg.56.1.495
- C. Hintze: "Handbuch der Mineralogie", Vol. 2 (1897).
- Les minéraux des roches: 1 .̊ Application des méthodes minéralogiques Par Auguste Michel Lévy, Alfred Lacroix p. 184 1888
- Stalder, H. A., Wagner, A., Graeser, S. and Stuker, P. (1998): "Mineralienlexikon der Schweiz", Wepf (Basel), p. 304.
- Sabina, A.P. (2000) Rocks & Minerals for the collector; Cobalt - Belleterre - Timmins, Ontario and Quebec. GSC Misc. Report 57, 96 p.
- Dubru. M, (1986) Pétrologie et géochimie du marbre à brucite et des borates associés au gisement de tungstène de Costabonne, (Pyrénées orientales, France) 930p
- Bull. Minéral. , 1987, 110, p. 623-632.
- Battaglia S., Nannoni R., Orlandi P., 1977. La piemontite del Monte Corchia (Alpi Apuane). Atti Soc. Tosc. Sci. Nat., Mem., Serie A, 84: 174-178.
- Biagioni C., 2004. Le mineralizzazioni manganesifere dei Diaspri Auctt. di Vagli (Alpi Apuane, Lucca). Tesina di Laurea inedita, Università di Pisa.