Philippe Houyoux
Philippe-Maurice-Joseph Houyoux, né le [2] et mort le , est un militaire belge, Général-Major de Troupes blindées et Commandant de la province de Hainaut, en Belgique.
Philippe-Maurice-Joseph Houyoux | ||
Général-Major Philippe Houyoux[1] | ||
Naissance | Marcinelle |
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DĂ©cĂšs | (Ă 89 ans) Saint-Vaast |
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Origine | Belge | |
Allégeance | Belgique | |
Arme | Troupes blindées | |
Grade | Général-major | |
AnnĂ©es de service | â | |
Commandement | Adjoint au commandant de groupe de l'Ătat-Major en 1918, Commandant de la province de Hainaut en 1947 |
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Conflits | PremiĂšre Guerre mondiale, Seconde Guerre mondiale, |
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Biographie
Fils d'Amour-Paul-François Houyoux (1868-1950), architecte-expert et géomÚtre-expert immobilier, capitaine-commandant à la garde-civique de Marcinelle[3], et d'Anne-Marie-Joseph Tonneau[4] (1867-1958), il épouse à Havré le Marie-ThérÚse-Sophie-Benjamin-Joseph-Ghislaine Lemaire[5] (1897-2000), fille de Jean-François-Emmanuel, Lemaire (1867-1955), juge au Tribunal de 1re Instance de Mons, et de Jeanne-Marie-Joseph Maus (1867-1932)[6].
AprĂšs avoir fait ses trois premiĂšres secondaires au collĂšge du SacrĂ©-CĆur Ă Charleroi[1], il suit une « spĂ©ciale mathĂ©matiques » Ă Malonnes de Ă et il fait l'Ăcole des Cadets Ă Namur de Ă . Il s'engage au 1er rĂ©giment de lanciers en qualitĂ© de volontaire le pour un terme de milice prenant cours le sous le matricule 17720.
Il est fait Brigadier le et Maréchal des logis le . Il effectue sa premiÚre campagne de guerre du au , au 1er régiment de lanciers.
Il est Ă©levĂ© au grade d'Adjudant le , puis commissionnĂ© en qualitĂ© d'officier auxiliaire de cavalerie pour la durĂ©e de la guerre en exĂ©cution de l'ArrĂȘtĂ© Royal no 2310 du , par dĂ©cret militaire du .
Devenu Sous-lieutenant de cavalerie, il est admis dans les cadres actifs Ă la date du par ArrĂȘtĂ© Royal du , et nommĂ© lieutenant par ArrĂȘtĂ© Royal du .
Durant la guerre de tranchĂ©es il est chef de peloton et adjoint au commandant de groupe de l'Ătat-Major de la 11e Division d'infanterie durant l'offensive du au . Il rentre au Groupement LĂ©ger de la 5e division armĂ©e le .
« Il se distingua notamment par la capture des chevaux de l'ennemi, dont un lui permit (il l'avait appelé "Le Boche") de remporter plusieurs jumpings[7]. »
Le , George V est sur le front et visite les troupes britanniques[8]. Un « Horse show » (spectacle équestre) célébrant la bataille de la Somme est organisé sur l'aérodrome de Poperinge[9]. La cavalerie belge y participe par équipes de quatre officiers à cheval. Le roi d'Angleterre remet au lieutenant Houyoux une coupe d'argent gravée aux armes de la 36th (Ulster) Division (en).
Durant la période de tranchées, l'officier est atteint par le Gaz moutarde et s'en tire avec une invalidité partielle[1]. AprÚs l'armistice du 11 novembre 1918, il est désigné pour le 3e escadron du 4e Régiment des chasseurs à cheval par réorganisation de l'armée le .
Son dossier matriculaire le décrit comme « d'extérieur distingué, cavalier élégant, énergique et hardi, intelligence vive, jugement sain, caractÚre ferme, droit et sympathique, grande initiative, puissance de travail sérieuse, trÚs bonne santé, personnalité marquante, éducation soignée, tenue trÚs correcte, conduite privée irréprochable, possÚde une connaissance approfondie de ses rÚglements et les applique parfaitement, officier de grand mérite, sérieux, consciencieux et trÚs zélé. Bon instructeur, chef de peloton expérimenté, s'est conduit de façon remarquable pendant toute la campagne[1]. »
Le , il est dĂ©signĂ© pour passer au 4e escadron du 1er rĂ©giment de chasseurs Ă cheval, Division lĂ©gĂšre, 2e brigade, Ă Mons, par dĂ©cret militaire. Il est fait Capitaine de cavalerie (commandant d'escadron) Ă Mons par ArrĂȘtĂ© Royal no 24473 du , puis Capitaine-commandant par ArrĂȘtĂ© Royal no 15475 du au 1er rĂ©giment de chasseurs Ă cheval.
Philippe Houyoux est dĂ©signĂ© pour le 1er rĂ©giment de lanciers Ă Spa le . Il est Ă©levĂ© au grade de Major par ArrĂȘtĂ© Royal no 2386 du et dĂ©signĂ© pour la 1re Division de Cavalerie, 3e rĂ©giment de lanciers Ă Brasschaat. Enfin, il est Commandant du IIe groupe du 3e rĂ©giment de lanciers Ă Brasschaat du au .
Au dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale, son unitĂ© est attaquĂ©e Ă Drieslinter lors de la bataille dite de la Petite Gette (cf. Bataille de Hannut)[10]. Le Major Houyoux tient sa position puis est capturĂ© Ă Houthem (Pays-Bas) le et fait prisonnier de guerre en Allemagne, Ă Dortmund du au ; puis Ă l'Oflag VI-A Soest (District militaire VI) (Liste des camps de prisonniers de guerre du IIIe Reich), du au ; Ă l'Oflag III-B Wehrmachtlager Tibor/Zuellichau (District militaire III) (Pologne) no 2057 du au et finalement Ă l'Oflag II-A Prenzlau (District militaire II) du au . Il est rapatriĂ© le . Le , l'un de ses fils, le sous-officier Jean Houyoux[11] (°1925), membre du Groupe NOLA de la RĂ©sistance intĂ©rieure belge, est tuĂ© lors d'un combat d'une heure un quart Ă la mitraillette contre des Schutzstaffel (S.S.) Ă Virginal-Samme (Ittre, Brabant wallon), aprĂšs s'ĂȘtre portĂ© volontaire avec quelques autres combattants pour contenir l'ennemi, trois fois plus nombreux, et permettre le repli de 235 hommes qui avaient reçu ordre de libĂ©rer Bruxelles[12]. Le Major Houyoux apprend le dĂ©cĂšs de son fils durant sa captivitĂ© Ă Prenzlau.
Commandant du IIe groupe du 3e rĂ©giment de lanciers (4e, 5e et 6e escadrons), son unitĂ© a Ă©tĂ© citĂ©e Ă l'ordre du jour de l'ArmĂ©e. Il est dĂ©signĂ© pour commander le dĂ©pĂŽt d'armĂ©e no 2 de Mons en Hainaut (caserne Major Sabbe) par D.M. le . CommissionnĂ© au grade de Lieutenant-colonel le avec rappel de traitement par arrĂȘtĂ© du rĂ©giment no 3701 le . CommissionnĂ© au grade de Colonel Ă la date du (B.p. 49/47), avec rappel de traitement par A.R.R. No 3701 du .
Il est dĂ©signĂ© pour commander la province de Hainaut par D.M. du . PensionnĂ© par application du 4° art. 3 - BP. 380/50 le . Enfin, il est nommĂ© GĂ©nĂ©ral-Major honoraire par ArrĂȘtĂ© Royal no 742 du .
DĂ©corations
- Grand officier de l'Ordre de LĂ©opold II avec glaives (1951)[13]
- Commandeur de l'Ordre de LĂ©opold (Ă titre militaire) (1946)[14]
- Commandeur de l'Ordre de la Couronne (1942)[15]
- Officier de l'Ordre de la Couronne avec glaives (1934)[16]
- Croix de guerre 14-18[17] avec palme[18] et deux lions de bronze[19]
- Croix de l'Yser[13]
- Croix du Feu (1933)[20]
- MĂ©daille de la Victoire 1914-1918 (Belgique)
- Médaille commémorative de la Campagne 1914-1918[21] avec huit chevrons de front
- Médaille commémorative de la guerre 1940-1945[22] avec deux sabres croisés et 5 barrettes (Bataille de la Petite Gette à Drieslinter, Campagne des 18 jours).
- MĂ©daille du prisonnier de guerre 1940-1945
- Croix militaire premiĂšre classe (1941)[15]
- Médaille commémorative du centenaire de l'indépendance nationale[23]
- Médaille du 3e régiment de lanciers (Belgique) (non officielle)
- British War Medal (George V, 1919)
Armoiries
Armoiries pour lui-mĂȘme et sa descendance : « d'azur Ă la filiĂšre de gueules, deux sabres courbes dâargent, garnis dâor, posĂ©s en sautoir, accostĂ©s de deux molettes d'or Ă six rais ajourĂ©es du champ, et accompagnĂ©s en chef dâun phĂ©nix d'or Ă la tĂȘte de profil, aux ailes Ă©ployĂ©es, issant de son immortalitĂ©. En pointe : deux billettes couchĂ©es et en pal, d'or. LâĂ©cu surmontĂ© dâun heaume dâargent, au bourrelet d'azur et d'or, grillĂ©, colletĂ© et liserĂ© dâor, doublĂ© et attachĂ© de gueules, aux lambrequins dâor et d'azur. Cimier : le phĂ©nix de l'Ă©cu. Devise : ARDENS DEFENDERE en lettres dâor sur un listel d'azur »[24].
Références
- "Dossier matriculaire Officier HOUYOUX Philippe Maurice Joseph" (1894-1983), Archives du Bataillon, War Heritage Institute, Musée royal de l'Armée et de l'Histoire militaire, sous la direction de Michel Jaupart, Bruxelles. Le dossier trÚs fourni débute au 13 novembre 1915 ; il fonde l'essentiel de cet article.
- Archives de l'Ătat Ă Mons. Marcinelle, Ătat civil: actes de naissance, 1893-1900, Acte no 51.
- 1. Lettre du MinistÚre de l'Intérieur du 14 novembre 1913 signée du Ministre Paul Berryer lui décernant la Croix de Chevalier de l'Ordre de la Couronne. Archives familiales ; 2. Le Moniteur belge du 10 avril 1914, page 2210 : "Sont autorisés à garder leur grade à titre honorifique (...) Le capitaine commandant Houyoux, A.-P.-J., de la garde civique de Charleroi (groupe)".
- Extrait du dossier matriculaire, Relation des sevices, 1.IV.1950.
- Administration de la ville de Mons, Ire Divison, Ire Section, Indicateur No 23714, Déclaration des Bourgmestres et Echevins "délivrée pour servir auprÚs de l'autorité militaire" (date de naissance de la fiancée, filiation, profession du pÚre, estime publique de la famille Lemaire), cf. Dossier matriculaire.
- 1. Dossier matriculaire ; 2. Bertrand Maus de Rolley, Histoire de la famille Maus, éd. de l'Association royale Office généalogique et héraldique de Belgique, 2013, p. 263.
- Extrait d'un article paru dans Le Journal de Mons, le 14 septembre 1983 sous l'intitulé : « Ancien commandant militaire de la Province du Hainaut, Le Général Philippe Houyoux est décédé. »
- (en) George V d'Angleterre (1865-1936), Diaries of the visits of the King to the armies in the field, 1914-1918 and of the visit of Her Majesty the Queen, juillet 1918 [i.e. 1917]. c.1918 - RCIN 1129617.
- (en) Denis Williams, in : British Second Army and Coalition Warfare in Flanders in the Hundred Days, 1918, Ă©ditĂ© en 2015, p. 132, citant C. Falls, A History of the 36th (Ulster) Division (Londres, Constable, 1996 ; premiĂšre Ă©dition Belfast, McCraw, Stevenson, 1922) : « The Belgians proved to be proficient horsemen: â⊠the officers of the neighbouring Belgian Cavalry Division, including an Olympic competitor, descended like wolves on the fold, giving a remarkable display of skill and horsemanship, and taking practically all the prizes for jumping eventsâ ». ThĂšses publiĂ©es par l'universitĂ© de Birmingham : https://etheses.bham.ac.uk//id/eprint/6795/ â Les diffĂ©rentes sources datent les Ă©vĂ©nements du 1er au 3 juillet 1918.
- Le journal de guerre de l'officier relate les duels d'artillerie et la débùcle de l'armée belge, la reddition, les premiÚres semaines dans les camps.
- "1. Brevet Groupe NOLA dĂ©cernĂ© par F. Lepage, PrĂ©sident du Conseil d'Ătat (non datĂ©) ; 2. Par arrĂȘtĂ© du rĂ©gent no 2248 du 26 avril 1946 la croix de chevalier de l'ordre de LĂ©opold II avec palme et attribution de la Croix de guerre 1940 avec palme sont dĂ©cernĂ©es, Ă titre posthume, aux rĂ©sistants ci-aprĂšs dĂ©signĂ©s : (...) Houyoux, J.-J.-J.-G., le 4 septembre 1944, s'est offert comme volontaire pour une mission de reconnaissance dans le secteur d'Ittre. Ă un dĂ©tour de la route, la petite colonne s'est trouvĂ©e en face d'une colonne ennemie de S.S. cinq fois supĂ©rieure en nombre et fortement armĂ©e. Il combat avec cinq hommes pour protĂ©ger la retraite de ses compagnons. AprĂšs 1 1/2 h de combat, le petit groupe fut cernĂ© et il fut tuĂ© sans avoir voulu se rendre". Cf. Le Moniteur belge du 15 aoĂ»t 1947, page 7533 ; 3. Palmes 1940-45 de la Croix rouge de Belgique (brevet no 4228, 1er avril 1946) ; 4. Croix de guerre avec Ă©toile d'argent, avec citation Ă l'Ordre de la Division (RF, Ministre des armĂ©es, dĂ©cision no 00222, 6 mai 1946) ; 5. mĂ©daille commĂ©morative de la Guerre 1940-1945 (A.R. no 1859 du 16 fĂ©vrier 1946) ; 6. mĂ©daille de la RĂ©sistance (A.R. no 3139 du 7 novembre 1946).
- Antoine Borboux, s. j. (1904-1974), aumĂŽnier du Groupe NOLA, Trois... de chez nous, Antoine Gueur, Jean Houyoux, Ătienne Hazard ; Ă©loge funĂšbre prononcĂ© le 16 fĂ©vrier 1945 en l'Ă©glise du collĂšge Saint-Stanislas Ă Mons, Ăditions universitaires, Les presses de Belgique.
- A.R., 8.IV.1952.
- A.R., 8.IV.1947.
- A.R.R., 7.XI.1945.
- A.R., 22.V.1953.
- A.R., 20.VII.1918.
- A.R., 15.XI.1936
- DĂ©claration sur lâhonneur, 21.IX.45.
- A.R., 15.XI.1935.
- Loi du 25.VIII.1919.
- A.R., 15.V.1946.
- A.R., 27.XI.1930.
- Enregistrées par son petit-fils avocat et filleul d'Amour-Paul-François Houyoux au bureau Sécurité Juridique de Bruxelles 2, le 14 janvier 2022, livre 318, page 56, case 24.