Pfetterhouse
Pfetterhouse [pfɛtəʁuz] est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Pfetterhouse | |
L'église de Pfetterhouse. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Haut-Rhin |
Arrondissement | Altkirch |
Intercommunalité | Communauté de communes Sud Alsace Largue |
Maire Mandat |
Jean-Rodolphe Frisch 2020-2026 |
Code postal | 68480 |
Code commune | 68257 |
Démographie | |
Gentilé | Pfetterhousiens |
Population municipale |
957 hab. (2020 ) |
Densité | 67 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 47° 30′ 06″ nord, 7° 10′ 02″ est |
Altitude | Min. 391 m Max. 501 m |
Superficie | 14,28 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Masevaux |
Législatives | Troisième circonscription |
Localisation | |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Ses habitants sont appelés les Pfetterhousiens.
L'emblème du village est la Schneegans, l'oie des neiges.
Géographie
Pfetterhouse se trouve au pied du Jura alsacien, aux limites de la Suisse et du Territoire de Belfort, à la frontière linguistique entre roman et germanique et sur la ligne de partage des eaux entre Rhin et Rhône. Ce village est entouré par les villages de Réchésy (Territoire de Belfort), Seppois-le-Bas, Seppois-le-Haut, Mooslargue et Courtavon (Haut-Rhin) ; par Bonfol et Beurnevésin (Canton du Jura, Suisse).
Urbanisme
Typologie
Pfetterhouse est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1] - [1] - [2] - [3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4] - [5].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (49,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (49,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (49,2 %), terres arables (32,2 %), zones agricoles hétérogènes (9 %), zones urbanisées (5,7 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (4 %)[6].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Petrosa en 731[8] - [9] ; Perosa en 1139 et 1178[10] ; Pheterhusen en 1296[11] - [10], Phetterhusen (1296), Paruse (1299), Pheterosa (1305), Perouse (1343), Pfetterhausen-le-Bas et Pfetterhausen-le-Haut (1400), Phetterhusen (1400), Pfetterhusen (1441), Pfetterhusen (1347)[12], Pfetterhausen (1793).
Alsacien : Pfatterhüse ["BfaD°R'hy:sə]. Doublet roman : Pérouse.
La mention la plus ancienne se réfère peut-être à une voie pierreuse ou empierrée (Petrosa (via)).
D'après l'archéologue Karl Gutmann, l'origine du nom serait plutôt à rechercher dans l'utilisation des pierres d'une carrière de Pfetterhouse pour construire une station romaine à proximité, mais on peut en effet aussi y déceler l'existence d'une ancienne voie celtique puis romaine entre bassins du Rhin et du Rhône[13].
Dans un document de 1296, on lit la forme Phetterhusen. Le second élément -husen est sans doute explicable par un phénomène d'analogie entre le suffixe latin -osa et l'appellatif vieux haut allemand hûs « maison ». Quant au premier élément, Phetter-, il reflète l'adaptation en alémanique du radical latin petr-. La graphie ph en vieux haut allemand note pf, le passage de [p] a [pf] est caractéristique de la mutation consonantique haut allemande qui s'est produite entre les IVe et VIIIe siècles environ.
De plus, ce radical Phetter- signale une étape linguistique où le [t] primitif du latin n'avait pas encore totalement disparu : petrosa > VIe siècle pedrosa adapté en germanique VIIIe siècle *pfedrus(a), alors que le roman connaissait une évolution vers per(r)osa > Pérouse[14].
Du XVIIe siècle à 1919, on trouve la forme allemande standardisée Pfetterhausen, mais la forme française Pérouse « pierreuse »[15], issue de Petrosa a subsisté conjointement avant d'être supplantée définitivement par la forme actuelle, sans doute en partie à cause de l'homonymie avec Pérouse (Territoire de Belfort).
Histoire
Avant la Première Guerre mondiale de 1914-1918, on trouvait une usine d'horlogerie à Pfetterhouse, et qui a attiré de nombreux résidents. Mais celle-ci n'a pas résisté aux débâcles économiques engendrées par les deux guerres mondiales successives.
Le territoire de la commune est le siège de la Borne des Trois Puissances, borne en pierre qui marquait la division France-Allemagne-Suisse jusqu'à 1919. Cette borne a donné au village une certaine renommée internationale. En effet, de nombreuses boutiques de photographes avaient vu le jour près de cette borne, où les visiteurs pouvaient se faire tirer le portrait, et envoyer la photo sous forme de carte postale à leurs proches.
Pendant la Première Guerre mondiale, lors de la bataille d'Alsace en , les troupes Françaises prennent Pfetterhouse qui deviendra le point de départ du kilomètre zéro, la ligne de front de l'Ouest qui s'étirait ensuite sur près de 750 km jusqu'à la Mer du Nord[16].
Pendant la Première Guerre mondiale, les militaires français avaient occupé le poste frontière et la frontière avec la Suisse était fermée. De nombreuses opérations militaires allemandes avaient eu lieu dans la forêt située de chaque côté de la frontière, pour empêcher les désertions clandestines d'Alsaciens à destination de la Suisse. On y trouve même encore de nombreuses traces de points d'impact d'obus.
La commune a été décorée le de la croix de guerre 1914-1918[17].
Une voie ferrée Dannemarie-Porrentruy desservait Pfetterhouse, mais par manque de voyageurs et de produits industriels à transporter, la ligne a progressivement été fermée dans les années 1960. Il subsiste aujourd'hui la partie suisse de la ligne, qui dessert Porrentruy-Bonfol, principalement pour transporter du bois. On peut encore voir aujourd'hui la gare de Pfetterhouse, qui a été réhabilitée en logements, avec sur son fronton la plaque bleue typique de la SNCF, portant le nom du village[18].
- Borne frontière franco-suisse. À gauche la France, à droite la Suisse.
- Entrée de la commune.
- L'église.
- Site de la borne des Trois Puissances.
Détail du dessus de la borne des Trois puissances[19].
Héraldique
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Les armes de Pfetterhouse se blasonnent ainsi : |
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Politique et administration
Liste des maires
Budget et fiscalité 2015
En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[22] :
- total des produits de fonctionnement : 977 000 €, soit 936 € par habitant ;
- total des charges de fonctionnement : 633 000 €, soit 606 € par habitant ;
- total des ressources d'investissement : 480 000 €, soit 460 € par habitant ;
- total des emplois d'investissement : 560 000 €, soit 536 € par habitant ;
- endettement : 801 000 €, soit 767 € par habitant.
Avec les taux de fiscalité suivants :
- taxe d'habitation : 13,18 % ;
- taxe foncière sur les propriétés bâties : 7,59 % ;
- taxe foncière sur les propriétés non bâties : 60,08 % ;
- taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 50,60 % ;
- cotisation foncière des entreprises : 18,29 %.
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[24].
En 2020, la commune comptait 957 habitants[Note 2], en diminution de 6,36 % par rapport à 2014 (Haut-Rhin : +1,01 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Lieux et monuments
Une plaquette a été éditée en pour les 130 ans de l'église Saint-Géréon reprenant l'historique et la visite de l'église, de sa nef, de son chœur. Cette église est la seule en Alsace à avoir saint Géréon comme patron principal et saint Antoine l'ermite comme patron secondaire.
- Presbytère[29]
- Chapelle Saint-Nicolas, ferme[30].
- Monuments commémoratifs[31].
- Le circuit du Kilomètre zéro[32] avec :
- La villa Agathe, située sur la commune de Pfetterhouse, 1er blockhaus français en béton de la Première Guerre mondiale, à voir en forêt. Le seul vestige français, les autres étant en bois et terre.
- Borne frontière franco-suisse[33].
- Borne des Trois Puissances.
- Nouvelle piste cyclable qui suit le tracé de l'ancienne ligne de chemin de fer Dannemarie/Bonfol : de gros travaux ont été réalisés, le tronçon Pfetterhouse/Seppois-le-Haut relie la salle polyvalente de Pfetterhouse à l'enclos à cigognes de Seppois-le-Haut. Le pont de chemin de fer en grès rose de Pfetterhouse a été reconstruit pour faire passer la piste cyclable et le pont en béton de Seppois-le-Haut a été doté d'une passerelle en aluminium pour permettre le passage des vélos et des piétons. Il est agréable de remarquer que la rivière Largue est traversée par un pont en grès rose des Vosges qui a trois arcs admirables.
Bibliographie
Voir aussi
Liens externes
- Site internet officiel de Pfetterhouse
- Pfetterhouse sur le site de l'Institut géographique national
- Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région Alsace
- Site de la Direction Régionale de l’Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL)
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 528b et 530a.
- M.-P. Urban, Lieux-dits : dictionnaire étymologique et historique des noms de lieux en Alsace, Strasbourg, Ed. du Rhin/La Nuée Bleue, 2003, p. 234.
- M.-P. Urban, op. cit.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, op. cit.
- Dictionnaire topographique du département du Haut-Rhin - Georges Stoffel (1868)
- Ibid.
- Urban, M.-P., Lieux-dits : dictionnaire étymologique et historique des noms de lieux en Alsace, Strasbourg : Éd. du Rhin/La Nuée Bleue, 2003, p. 234.
- L'adjectif féminin latin petrosa a régulièrement abouti a per(r)ouse / per(r)euse en ancien français (cf. Perreuse, Yonne, Petrosa en 1172), mais la forme a été refaite en « pierreuse » d'après le mot pierre.
- Sentier du Km 0 - Pfetterhouse-Moos-Bonfol
- Communes décorées de la Croix de guerre 1914-1918
- « gare », notice no IA68002952, base Mérimée, ministère français de la Culture.
-
1 : Suisse
2 : France (de 1871 à 1914)
3 : Allemagne (de 1871 à 1914) - « Archives Départementales du Haut-Rhin »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
- Les comptes de la commune « Copie archivée » (version du 23 mars 2015 sur Internet Archive).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- « église paroissiale Saint-Géréon », notice no IA68002939, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Pfetterhouse, St-Géréon : inventaire de l'orgue
- « presbytère », notice no IA68002943, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Chapelle Saint-Nicolas, ferme », notice no IA68002940, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Monument aux Morts, Plaque commémorative 1914-1918
- Le circuit du Kilomètre Zéro du Front Ouest
- La Borne des Trois Puissances