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Perreuse

Perreuse est un village, ancienne commune de l'Yonne qui fut une commune associée de Treigny entre 1972 et 2019, année où elle devient une commune déléguée de Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe.

Perreuse
Perreuse
Panneau d'entrée dans Perreuse.
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
DĂ©partement Yonne
Arrondissement Auxerre
Commune Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe
Statut Commune déléguée
Maire délégué
Mandat
Christiane Lemoine
2014-2020
Code postal 89520
Code commune 89293
DĂ©mographie
Population 63 hab. (2015)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 32′ 22″ nord, 3° 13′ 09″ est
Altitude 350 m
Élections
DĂ©partementales Vincelles
Historique
Fusion 1972
Commune(s) d'intégration Treigny
Localisation
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Perreuse
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Perreuse

    GĂ©ographie

    Le village est dans le cadran sud-ouest de l'Yonne, à une cinquantaine de km au sud-ouest d'Auxerre et à 2 km de la Nièvre, avec Saint-Sauveur-en-Puisaye à 11 km au nord.

    Il est perchĂ© Ă  plus de 300 m d'altitude. L'implantation de l'ancien moulin de Perreuse se trouve Ă  360 m, l'un des plus hauts points de l'Yonne[1].

    Le village est sur la ligne de partage des eaux entre Loire et Seine : les sources du Loing sont à 1,5 km au nord-est du bourg ; elles se déversent ultimement dans la Manche par la Seine. Celles de la fontaine Saint-Mammès (en bordure nord du village) et du lavoir ( à impluvium) de la Marlée vont vers l'Atlantique par la Vrille et la Loire[1] - [2].

    Histoire

    Perreuse a tiré sa richesse du vignoble planté sur ses coteaux, probablement pendant l'Empire romain. Les religieux continuent la culture de la vigne après le départ des Romains.

    Saint Mammert ou saint Mammet, selon les orthographes, est né à Perreuse[3] au début du Ve siècle. Adorateur de Jupiter, il se convertit au christianisme à la suite de visions et d'une guérison miraculeuse par l’évêque d'Auxerre saint Germain. Il devient abbé du monastère monastère Saint-Cosme et Saint-Damien fondé par saint Germain en rive droite de l'Yonne[4].

    En 1208 l’évêque d'Auxerre Guillaume de Seignelay donne le temporel de l'église Saint-Mammert à l'abbaye Saint-Amâtre d'Auxerre[5].

    Plus tard, Perreuse devient une baronnie du comté de Saint-Fargeau. Le village est fortifié au début du XIVe siècle par la comtesse Yolande de Flandres qui en apprécie le vin : un pinot noir. Pour ce faire, elle demande des subsides à Charles VII pour dresser des murs et des tours protégeant la ville. Perreuse est ainsi fortifié avant la guerre de Cent Ans. La seigneurie de Perreuse dépend à ce moment de la baronnie de Donzy.

    Pendant le Moyen Âge jusqu'à la Renaissance, Perreuse prospère. Des maisons de belle architecture sont construites au centre du bourg le long de la grande rue.

    En 1430 Perreuse et d'autres seigneuries, propriétés du cardinal-duc Louis de Bar (famille des ducs de Bar, passent par héritage à son neveu Jean-Jacques, marquis de Montferrat. Ce dernier meurt en 1445 ; ses héritiers, Jean, Guillaume et Boniface, vendent les terres de Puisaye à Georges de la Trémoille en 1443 mais Trémoille ne peut pas payer. L'affaire traîne[N 1]. Le 15 février 1450 Jacques Cœur acquiert Perreuse et nombre d'autres seigneuries locales. Quand il est arrêté et ses biens confisqués en 1451, la seigneurie est récupérée par son plus grand persécuteur Antoine de Chabannes, qui met aussi la main sur nombre d'autres seigneuries des environs[6] - [N 2]. Geoffroy Cœur fils de Jacques Cœur récupère Mézilles et onze autres propriétés par lettres patentes de Louis XI du 7 septembre 1463[7] ; cependant Chabannes revenu en grâce peu après les lui conteste âprement[8]. Il semble qu'il finit par remettre la main dessus car les héritiers des uns et des autres se disputent les terres pendant trente ans avant d'en arriver à ce que les Chabannes payent un dédommagement aux Coeur[9].

    Perreuse est vendue en 1450 comme baronnie, selon Déy - qui exagère cependant nettement l'importance de Perreuse en le faisant plus puissant que Toucy ou Saint-Sauveur qui, selon lui, auraient même dépendu de Perreuse - ce qui est faux[10].

    En 1587, pendant les guerres de religion les armées huguenotes attaquent les fortifications de la baronnie et le château dont il n'est resté que des ruines. Malgré la perte de ses remparts, Perreuse conserve son pouvoir féodal jusqu'à la Révolution.

    La Grande Mademoiselle arrive en exil en Puisaye ; elle est comtesse de Saint-Fargeau et baronne de Perreuse. Elle installe ici une résidence, un hôtel particulier dans l'ancienne maison du bailli de la baronnie. Comme elle apprécie aussi le vin, elle en apporte à la cour de Versailles, dont le vin d'Irancy que Louis XIV préfère.

    Perreuse perd son pouvoir féodal en 1790 au bénéfice de Treigny qui le cède à son tour en 1801 à Saint-Sauveur-en-Puisaye, encore aujourd'hui chef-lieu de canton.

    Le vignoble de Perreuse est décimé au XIXe siècle par l'épidémie de phylloxéra.

    Le , la commune de Perreuse est rattachée à celle de Treigny sous le régime de la fusion-association[11].

    Le , Treigny se regroupe avec Sainte-Colombe-sur-Loing — ancienne commune associée aux côtés de Perreuse qui avait quitté l'association en 1976 — sous la commune nouvelle de Treigny-Perreuse-Sainte-Colombe à la suite d'un arrêté préfectoral du [12]. Perreuse devient alors une des trois communes déléguées au même titre des deux communes, ce qui se montre par la présence du Perreuse dans le nom de la commune nouvelle.

    Administration

    Mairie de la
    commune associée de Perreuse.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    1946 1972 Nicolas Bernard Reby PCF Né le 6 décembre 1907 à Perreuse.
    Georgette Reby, son épouse, secrétaire de mairie jusqu'en 1972.
    2008 2014 Roland Berthier[13] Maire délégué de Perreuse
    2014 En cours Christiane Lemoine[14] SE-DVG Conseillère départementale
    Maire déléguée de Perreuse
    Les données manquantes sont à compléter.

    Lieux et monuments

    • Église Saint-Mammès de Perreuse[15], qui compte une fresque murale[16] sur pierre de taille du milieu du XVIIe siècle par Jean Baucher, reprĂ©sentant l'Annonciation[17].
    • Le tilleul plantĂ© sous Henri IV.
    • La Chaume, champ de foire au sommet du village d'oĂą l'on a une vue panoramique sur la Puisaye et la Forterre, jusqu'aux horizons du Morvan, du Val de Loire et du Sancerrois.
    • Les inscriptions sur certaines maisons Renaissance.
    • Le lavoir de la MarlĂ©e, avec son impluvium ovale.
    • Maison-tour Ă  inscriptions construite Ă  la Renaissance : ses façades sont habillĂ©es d’inscriptions gravĂ©es sur les pierres en vieux français, en latin et en grec, portant la date de 1573. DotĂ©e d'un système dĂ©fensif avec bretèche protĂ©geant la porte d'entrĂ©e ainsi qu'un escalier en vis dont la spirale s'assouplit Ă  mesure de la montĂ©e vers les Ă©tages privĂ©s. Une charpente par Philibert Delorme supporte une belle toiture qui coiffe l'Ă©difice.
    • HĂ´tel seigneurial de Perreuse : au centre du village devant le puits et l'Ă©glise se dresse une façade monumentale, complĂ©tĂ©e d'une toiture Ă  forte pente de mĂŞme hauteur. L'Ă©difice est construit vers 1450 ; sa particularitĂ© est alors d'avoir ses murs construits entièrement en pierre, sable et chaux (Ă  cette Ă©poque les Ă©tages supĂ©rieurs sont souvent bâtis en colombages : bois et torchis). Des portes et fenĂŞtres gothiques habillent la façade, tandis qu'un très bel exemplaire d'escalier Ă  vis en pierre Ă  dĂ©cor de pinacle Ă  sa base dessert les Ă©tages supĂ©rieurs.


    • Le monument aux morts.
      Le monument aux morts.
    • L'Ă©glise Saint-Mammès.
      L'église Saint-Mammès.
    • Un double vitrail de l'Ă©glise.
      Un double vitrail de l'Ă©glise.
    • Le tilleul de Perreuse.
      Le tilleul de Perreuse.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Aristide DĂ©y, GĂ©ographie fĂ©odale de la baronnie de Perreuse, coll. « Annuaire historique et statistique de l'Yonne », (lire en ligne), p. 235

    Notes

    1. Jean de Salazar, un mercenaire qui se met à la solde de Georges II de La Trémoille en 1440 et devient son gendre en 1441, a selon Lebeuf acquis la seigneurie de Toucy (ce qui se serait passé soit avant 1445 de Jean-Jacques neveu et héritier de Louis de Bar, soit après 1445 des fils et héritiers de Jean Jacques : Jean, Guillaume et Boniface). Cependant, vu ses relations étroites avec la Trémoille, il tient peut-être la baronnie pour le compte de Georges II de la Trémoille. Toujours est-il qu'il se fait saisir le château de Toucy le 18 mai 1446 faute d'avoir rendu l'hommage correspondant - pourtant l'évêque d'Auxerre, Laurent Pinon, lui donne des délais jusqu'en février 1448. Voir Jean Lebeuf (abbé), Mémoires concernant l’histoire ecclésiastique et civile d’Auxerre..., vol. 1, Auxerre, Perriquet, (lire en ligne), p. 525.
    2. Parmi les propriétés de Jacques Cœur récupérées par Antoine de Chabannes se trouvent la baronnie de Toucy, Saint-Fargeau, Perreuse, Lavau, Champignelles, Villeneuve-les-Genêts, Saint-Maurice-sur-Aveyron, Melleroy, Merille, la Coudre (de nos jours un hameau sur Perreux, voir « la Coudre » sur Géoportail.) et Frenoye-Fontenelle (hameau de "la Frenoy"/"la Frenois" au N-E de Choisy-en-Brie). Il en a peut-être récupéré d'autres ; celles-ci sont celles redonnées à Geoffroy Cœur par lettres patentes royales de 1463. Voir C.J. Trouvé 1840, “ Jacques Coeur”, p. 378.

    Références

    1. « Perreuse, carte interactive » sur Géoportail.
    2. Gérard Poulain, « Lavoir de la Marlée et Source du Loing », Randonnées en Puisaye, sur visorando.com (consulté le ).
    3. A. Dey 1857, p. 236-237.
    4. A. Dey 1857, p. 235-236.
    5. A. Dey 1857, p. 237.
    6. Claude-Joseph Trouvé, Jacques Cœur, commerçant, maître des monnaies, argentier du Roi Charles VII et négociateur, Paris, , 472 p. (lire en ligne), p. 378.
    7. baron Chailloux des Barres, Les châteaux d'Ancy-le-Franc, de Saint-Fargeau, de Chastellux, et de Tanlay, Paris, Auguste Vaton, , 255 p. (lire en ligne), p. 62, note 1.
    8. Chailloux 1845, p. 62.
    9. baron Chailloux des Barres, Les châteaux d'Ancy-le-Franc, de Saint-Fargeau, de Chastellux, et de Tanlay, Paris, Auguste Vaton, , 255 p. (lire en ligne), p. 63-64.
    10. A. Dey 1857, p. 235.
    11. Commune de Perreuse (89293) sur le site de l'INSEE
    12. Patrice Latron, « Arrêté N°PREF/DCL/BCL/2018/2205 du 29.11.18 portant création de la commune nouvelle de Treigny-Perreuse-Sainte Colombe », Recueil des actes administratifs spécial n°89-2018-109,‎ , p. 3-6 (lire en ligne [PDF])
    13. « Les élus du conseil municipal de Treigny », sur si-treigny.com (consulté le ). Site de la commune de Treigny.
    14. Alain Scaillet, « Paulo da Silva Moreira élu maire par son conseil municipal », L'Yonne républicaine,‎ (lire en ligne, consulté le ).
    15. « Église Saint-Mammès de Perreuse », sur cndp.fr.
    16. Église Saint-Mammès, ses peintures murales sur le site Réseau des Peintures Murales de Puisaye-Forterre. Fin 2014, cette association compte 15 sites : Bléneau, La Ferté-Loupière, Lindry, Louesme, Mézilles, Moutiers, Parly, Perreuse, Pourrain, Ronchères, Saint-Amand, Saint-Fargeau, Saints, Villeneuve-les-Genêts, Villiers-Saint-Benoît.
    17. Église de Perreuse sur treigny.com. Photo de la fresque de l'Annonciation.


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