Perfluorodécaline
La perfluorodécaline est un perfluorocarbure de formule brute C10F18. Il s'agit d'un liquide chimiquement stable et biologiquement inerte apparenté structurellement à la décaline C10H18 dont chaque atome d'hydrogÚne est remplacé par un atome de fluor.
Perfluorodécaline | |||
Structure de la perfluorodécaline |
|||
Identification | |||
---|---|---|---|
Nom UICPA | 1,1,2,2,3,3,4,4,4a,5,5,6,6,7,7,8,8,8a-octadécafluoronaphthalÚne | ||
Synonymes |
perflunafĂšne, |
||
No CAS | |||
No ECHA | 100.005.631 | ||
No CE | 206-192-4 | ||
PubChem | 9386 | ||
SMILES | |||
InChI | |||
Propriétés chimiques | |||
Formule | C10F18 |
||
Masse molaire[1] | 462,078 3 ± 0,008 g/mol C 25,99 %, F 74,01 %, |
||
Propriétés physiques | |||
T° fusion | â10 °C[2] | ||
T° ébullition | 142 °C[2] | ||
Masse volumique | 1,908 g·cm-3[2] à 25 °C | ||
Point dâĂ©clair | > 100 °C[2] | ||
Précautions | |||
Transport[2] | |||
|
|||
Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire. | |||
Production
On l'obtient le plus souvent par fluoration au fluorure de cobalt(III) CiF3 de la tĂ©traline C10H12, semblable au naphtalĂšne C10H8 mais dont l'un des deux cycles est saturĂ© tandis que l'autre demeure aromatique. L'utilisation de la tĂ©traline comme prĂ©curseur vient du fait qu'elle est moins hydrogĂ©nĂ©e que la dĂ©caline et nĂ©cessite donc moins d'atomes de fluor que cette derniĂšre pour ĂȘtre convertie en perfluorodĂ©caline. Elle est de surcroĂźt liquide aux conditions du laboratoire, ce qui la fait prĂ©fĂ©rer au naphtalĂšne, solide, qui est pourtant encore moins hydrogĂ©nĂ© qu'elle. [le paragraphe n'a aucun sens]
Propriétés
La perfluorodĂ©caline prĂ©sente une isomĂ©rie cis-trans dans la mesure oĂč les deux atomes de fluor tertiaires de la molĂ©cule, liĂ©s chacun Ă l'un des deux atomes de carbone communs aux deux cycles de la molĂ©cule, peuvent ĂȘtre situĂ©s du mĂȘme cĂŽtĂ© de cette derniĂšre â isomĂšre cis â ou de chaque cĂŽtĂ© de la molĂ©cule â isomĂšre trans. Ces deux isomĂšres prĂ©sentent des propriĂ©tĂ©s physiques trĂšs voisines, hormis leur tempĂ©rature de fusion : â3,6 °C pour l'isomĂšre cis, 18 °C pour l'isomĂšre trans, et â6,7 °C pour le racĂ©mique.
- cis
- trans
Applications
La perfluorodĂ©caline est sans doute le perfluorocarbure qui a suscitĂ© le plus d'intĂ©rĂȘt quant Ă ses applications mĂ©dicales potentielles, essentiellement en raison de sa capacitĂ© Ă dissoudre de grandes quantitĂ©s d'oxygĂšne O2 : 490 ml d'oxygĂšne par litre de perfluorodĂ©caline Ă 25 °C et 1 atm :
- elle a Ă©tĂ© mise en Ćuvre dans des substituts sanguins et a fait l'objet d'Ă©tudes dans le domaine de la ventilation liquidienne, qui demeure encore essentiellement au stade de la recherche ;
- la perfluorodĂ©caline peut Ă©galement ĂȘtre appliquĂ©e sur la surface de l'organisme dans le cadre d'un traitement topique destinĂ© Ă apporter localement un surcroĂźt d'oxygĂšne afin par exemple de faciliter la cicatrisation d'une plaie.
- elle a enfin été utilisée pour préserver des tissus et des organes destinés à une transplantation, comme dans le cas du pancréas conjointement avec le Viaspan[3].
La capacité de la perfluorodécaline à dissoudre l'oxygÚne a également été utilisée dans la culture des cellules[4].
Notes et références
- Masse molaire calculĂ©e dâaprĂšs « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
- Fiche Sigma-Aldrich du composé Perfluorodécaline 95 %, consultée le 14 mars 2013.
- (en) P. Witkowski, Z. Liu, Q. Guo, E. Poumian-Ruiz, S. Cernea, K. Herold et M.A. Hardy, « Two-Layer Method in Short-Term Pancreas Preservation for Successful Islet Isolation », Transplantation Proceedings, vol. 37, no 8,â , p. 3398-3401 (lire en ligne) DOI 10.1016/j.transproceed.2005.09.050
- (en) Alastair T. King, Bernard J. Mulligan et Kenneth C. Lowe, « Perfluorochemicals and Cell Culture », Nature Biotechnology, vol. 7,â , p. 1037-1042 (lire en ligne) DOI 10.1038/nbt1089-1037