Parc national de forĂŞts
Le Parc national de forêts est un parc national situé en France entre les départements de Côte-d’Or et Haute-Marne, aux confins de la Champagne et de la Bourgogne.
Pays | |
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RĂ©gion | |
DĂ©partement | |
Coordonnées |
47° 54′ N, 4° 50′ E |
Ville proche | |
Superficie |
242 148 ha |
Point culminant |
Nom local |
Parc national de forĂŞts |
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Type | |
Catégorie UICN |
II (parc national) |
WDPA | |
Création | |
Administration | |
Site web |
Créé par décret en Conseil d’État le 6 novembre 2019, il est le onzième parc national français et le premier dédié à la protection des forêts de feuillues et de plaines. Il préserve ainsi les massifs forestiers de Châtillon, d'Arc-en-Barrois et d'Auberive, représentatifs des couverts de feuillus des plateaux du sud-est du Bassin parisien. Il est composé d’une aire d’adhésion sans protection spécifique, comprenant les territoires des communes de Châteauvillain, Châtillon-sur-Seine et Auberive, et d’une zone protégée appelée « cœur » de Parc national qui couvre une surface de 56 614 hectares, à 95% forestiers. Le territoire du Parc national de forêts comprend également une réserve intégrale, d’une surface de plus de 3000 hectares.
Création
Le , le Premier ministre François Fillon annonce à Leuglay, en Côte-d'Or, la création du premier parc national en forêt feuillue de plaine, dans le cadre du grenelle de l'environnement. Il sera le onzième parc national de France. La déclaration, faite en présence de la secrétaire d'État à l'écologie Chantal Jouanno et du ministre de l'Éducation et maire de Chaumont, Luc Chatel, suscite auprès des élus locaux un espoir de développement économique et touristique[1].
Le , un préfet coordonnateur est désigné pour la mise en place de la procédure de création d'un parc national entre Champagne et Bourgogne[2]. 117 communes peuvent alors être concernées (soit environ et 25 000 habitants)[3], sur environ 220 000 hectares.
Le groupement d'intérêt public (GIP) réunit plus de 200 membres (en trois collèges : État et établissements publics, collectivités territoriales et société civile). La gouvernance du GIP repose sur une assemblée générale, un conseil d’administration et un bureau, et deux instances consultatives (un conseil scientifique composé de 27 membres et un conseil économique, social et culturel, de 45 membres). Il est animé par une équipe de permanents. Au total environ 300 personnes sont au cœur du processus[4].
Des groupes de travail sont créés pour définir les forces et faiblesses du territoire, pour au moins 9 thèmes (agriculture - chasse - culture et éducation - ressources en eau - économie, emploi et formation - forêt et filière bois - patrimoine bâti et archéologie - patrimoine naturel et paysage - tourisme).
Ces groupes peuvent ainsi co-définir les grands axes du parc qui a vocation à protéger de « vastes forêts feuillues, des sources et des rivières. Ce serait un élément déterminant pour sauvegarder un patrimoine naturel et culturel exceptionnel »[3].
Un séminaire de rendu est annoncé pour [3]. En 2014, le caractère exceptionnel du patrimoine écopaysager du territoire pressenti est reconnu et certifié par le ministère de l'Écologie, qui garantit au GIP son financement pour mener le projet à bien[5].
Le , le préfet de la Haute-Marne se voit déléguer le pouvoir d'approbation de la convention constitutive du GIP des forêts de Champagne et Bourgogne ; le groupement d'intérêt public est chargé de préfigurer le parc national des forêts de Champagne et Bourgogne[2]. Il installe son siège à Leuglay, en Côte-d'Or. En 2017, le parc national est toujours en préfiguration ; son état des lieux profite de technologies relativement nouvelles comme le Lidar[6]. Il devrait voir sa création assurée en 2019, l'État ayant en outre confirmé son engagement de financement du GIP pour la période 2016-2018[7]. L'association France Nature Environnement suit avec attention l'évolution du projet[8].
Le , le rapport de synthèse de l'enquête publique menée du au émet un avis favorable à la création du parc national, cependant assorti de cinq préconisations[9]. Le , le décret de création du parc parait au Journal officiel de la République française[10], il est le 11e parc national français[11] et le deuxième plus vaste après le parc national de Guyane. Un décret du 10 décembre 2021 y crée une réserve intégrale de 3 087 hectares[12].
GĂ©ographie
Superficie
Le parc national de forêts s'étend sur 241 000 ha, en 2019. Sa zone cœur, non habitée, à part quelques fermes[13], a une superficie de 56 000 ha[14]répartis entre 60 communes ; elle est à 95% forestière, constituée en grande partie de forêts publiques (domaniales[15] ou communales) ; la réserve intégrale de 3000 ha en fait partie. Le parc atteint 523 mètres au Haut de Baissey, qui est aussi le point culminant du plateau de Langres et de la Haute-Marne.
Communes
Dans le processus de définition précise du territoire potentiellement concerné, une étape importante est franchie le par la publication d'un arrêté ministériel ()[2].
Cet arrêté, après de nombreuses consultations, précise que les communes dont tout ou partie du territoire a vocation à être classés dans le cœur du parc national de forêt feuillue de plaine sont[2] :
- Aisey-sur-Seine (CĂ´te-d'Or) ;
- Beaulieu (CĂ´te-d'Or) ;
- Boudreville (CĂ´te-d'Or) ;
- Buncey (CĂ´te-d'Or) ;
- Busseaut (CĂ´te-d'Or) ;
- Chambain (CĂ´te-d'Or) ;
- Chamesson (CĂ´te-d'Or) ;
- Châtillon-sur-Seine (Côte-d'Or) ;
- La Chaume (CĂ´te-d'Or) ;
- Essarois (CĂ´te-d'Or) ;
- Faverolles-lès-Lucey (Côte-d'Or) ;
- Gurgy-la-Ville (CĂ´te-d'Or) ;
- Gurgy-le-Château (Côte-d'Or) ;
- Les Goulles (CĂ´te-d'Or) ;
- Leuglay (CĂ´te-d'Or) ;
- Lignerolles (CĂ´te-d'Or) ;
- Louesme (CĂ´te-d'Or) ;
- Lucey (CĂ´te-d'Or) ;
- Maisey-le-Duc (CĂ´te-d'Or) ;
- Moitron (CĂ´te-d'Or) ;
- Montmoyen (CĂ´te-d'Or) ;
- Nod-sur-Seine (CĂ´te-d'Or) ;
- Recey-sur-Ource (CĂ´te-d'Or) ;
- Rochefort-sur-Brévon (Côte-d'Or) ;
- Saint-Broing-les-Moines (CĂ´te-d'Or) ;
- Saint-Germain-le-Rocheux (CĂ´te-d'Or) ;
- Terrefondrée (Côte-d'Or) ;
- Vanvey (CĂ´te-d'Or) ;
- Villiers-le-Duc (CĂ´te-d'Or) ;
- Voulaines-les-Templiers (CĂ´te-d'Or) ;
- Aprey (Haute-Marne) ;
- Arbot (Haute-Marne) ;
- Arc-en-Barrois (Haute-Marne);
- Aubepierre-sur-Aube (Haute-Marne) ;
- Auberive (Haute-Marne) ;
- Aujeurres (Haute-Marne) ;
- Aulnoy-sur-Aube (Haute-Marne) ;
- Bay-sur-Aube (Haute-Marne) ;
- Bugnières (Haute-Marne) ;
- Châteauvillain (Haute-Marne) ;
- Colmier-le-Haut (Haute-Marne) ;
- Coupray (Haute-Marne) ;
- Courcelles-en-Montagne (Haute-Marne) ;
- Cour-l'Évêque (Haute-Marne) ;
- Dancevoir (Haute-Marne) ;
- Germaines (Haute-Marne) ;
- Giey-sur-Aujon (Haute-Marne) ;
- Perrogney-les-Fontaines (Haute-Marne) ;
- Praslay (Haute-Marne) ;
- Richebourg (Haute-Marne) ;
- Rochetaillée (Haute-Marne) ;
- Rouelles (Haute-Marne) ;
- Rouvres-sur-Aube (Haute-Marne) ;
- Saint-Loup-sur-Aujon (Haute-Marne) ;
- Vaillant (Haute-Marne) ;
- Vals-des-Tilles (Haute-Marne) ;
- Vitry-en-Montagne (Haute-Marne) ;
- Vivey (Haute-Marne) ;
- Voisines (Haute-Marne).
Cadre réglementaire
Ce type de parc national est en France cadré par le Code de l'environnement et en particulier par ses articles L. 331-2, L. 331-6 et R. 331-5.
La charte du Parc national de forêts autorise la chasse sur tout son territoire, y compris la zone de 3000 hectares en réserve intégrale, pour régulation[16]. Différents types de chasse sont tolérés tels les battues et la chasse à courre. De ce fait, les associations de protection de l'environnement, comme France nature environnement[17] et la Ligue pour la protection des oiseaux[18], ont critiqué cette charte dès le stade du projet.
Environnement
Le parc est couvert à 85% par les forêts, mais il y a également de nombreux milieux naturels, marais tufeux, pelouses calcaires, prairies, riches en espèces végétales rares comme le Sabot de Vénus. Si les populations de cerfs, chevreuils et sangliers sont très abondantes, on rencontre également des espèces remarquables comme le chat forestier ou la cigogne noire, emblème du Parc national de forêts, qui abrite 20% de la population française des ces oiseaux. L'eau est également très présente avec 694 kilomètres de cours d'eau, et de nombreuses sources et zones humides telles les marais.
Notes et références
- Office national des forêts, « Parc national forestier "Entre Champagne et Bourgogne" : c'est parti ! », (consulté le )
- arrêté du 7 mars 2016 portant prise en considération du projet de création du parc national de forêt feuillue de plaine, Légifrance.
- France 3/B.L. (2009) Où en est le projet du parc national des forêts de Champagne et Bourgogne ? Quatre ans après son lancement en 2009, le projet suit son cours. Des groupes de travail sont à l’œuvre pour définir les grands axes et un séminaire est prévu en décembre 2013. Mais, pourquoi cette idée avance-t-elle si lentement ?, 30/09/2013.
- Xavier Massotte (2012) [Gestion du cerf, du chevreuil et du sanglier dans le territoire du futur parc National des Forêts de Champagne et Bourgogne] ; Mémoire de stage de Master, soutenu à Nancy le 04/09/2012 (Biologie et Écologie pour la Forêt, l’Agronomie et l’Environnement ; Spécialité Fonctionnement et gestion des écosystèmes 2011-2012, stage réalisé au sein du GIP.
- France 3 Bourgogne Bourgogne et Champagne : le futur Parc national forestier suit son sentier, par michel Gillot, 27/03/2013.
- M. Delcamp, L. Granjon, « Quelles synergies entre gestionnaires d'espaces protégés et scientifiques pour l'acquisition et la valorisation de données terrestres haute-résolution? Exemple d'une opération LiDAR sur le territoire du futur parc national des forêts de Champagne et Bourgogne », Rencontre scientifique du réseau des parcs nationaux de France - Des espaces protégés pour interroger, accueillir et accompagner la recherche, novembre 2015.
- Source : site internet du GIP
- [PDF] Parc national "feuillus": l'État vise-t-il l'excellence? sur fne.asso.fr, site de France Nature Environnement.
- Céline Lang, « Parc national Champagne-Bourgogne : la commission d'enquête publique rend un avis favorable, mais avec des réserves », sur france3-regions.francetvinfo.fr, (consulté le )
- « Décret n° 2019-1132 du 6 novembre 2019 créant le Parc national de forêts », sur legifrance.gouv.fr
- "Découverte en avant-première du 11e Parc National dans les forêts de Champagne et Bourgogne" par Philippe Viguié-Desplaces, Le Figaro, 6 novembre 2019.
- « Le parc national de forêts feuillues doté d’une réserve intégrale », sur forestopic.com, (consulté le )
- http://www.forets-parcnational.fr/sites/forets-champagne-bourgogne.fr/files/atoms/files/charte_pnforets-cartezonages.pdf
- Ministère de la transition écologique et solidaire, « Le 11ème parc national français est né », sur ecologique-solidaire.gouv.fr,
- Forêts domaniales d'Arc-en-Barrois, de la Chaume, d'Auberive, de Châtillon-sur-Seine, de Lugny, de Chamesson, du Bois aux Moines.
- « La chasse | Parc national de forêts, en Champagne et Bourgogne », sur forets-parcnational.fr (consulté le )
- « Projet de Parc National "forestier" : ambition ou coupe rase ? », sur France Nature Environnement, (consulté le )
- « Allain Bougrain-Dubourg : «La biodiversité victime d’un crime contre l’humanité» », sur leparisien.fr, (consulté le )