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Parc national Kruger

Le Parc national Kruger (Kruger National Park) est la plus grande rĂ©serve animalière d'Afrique du Sud. Il couvre près de 20 000 km2, est long de 350 km du nord au sud et large de 60 km d'est en ouest, ce qui rend sa taille comparable Ă  celle d'IsraĂ«l ou Ă  celle du Pays de Galles.

Parc national Kruger
Paysage du parc national Kruger
GĂ©ographie
Pays
Provinces
Coordonnées
24° 00′ 41″ S, 31° 29′ 07″ E
Ville proche
Superficie
18 989 km2
Administration
Type
WDPA
Création
Patrimonialité
Visiteurs par an
1 336 981
Administration
SANParks
Site web
Localisation sur la carte d’Afrique du Sud
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Le parc porte le nom de Paul Kruger (1825-1904), homme d’État boer et président de la République sud-africaine du Transvaal, qui fut à l'origine de la création de la Sabie Game Reserve à partir de laquelle fut constitué le parc national en 1926.

Le parc Kruger est situé dans le nord-est du pays, dans l'est de l'ancien Transvaal (actuels Mpumalanga et Limpopo). Il est bordé au nord par le Zimbabwe et à l'est par le Mozambique. Il couvre la plus grande partie du bas Veld oriental.

Le parc Kruger est aujourd'hui regroupé avec le Parc national Gonarezhou au Zimbabwe et avec le Parc national Limpopo au Mozambique dans le grand Parc transfrontalier du Grand Limpopo. Il a été également reconnu en tant que réserve de biosphère par l'Unesco en 2001[1].

Historique

La présence humaine dans ce secteur date de un million et demi d'années. Celle du peuple San est avérée depuis cent mille ans. C'est seulement en vers l'an 200 de notre ère que les premiers Nguni migrèrent du nord dans cette région et expulsèrent les San. En 800, les Arabes commencèrent leurs premiers raids à la recherche d'esclaves à partir des ports de l'île de Mozambique.

Les premiers EuropĂ©ens Ă  avoir explorĂ© la rĂ©gion sont les NĂ©erlandais. François de Cuiper y mena une expĂ©dition en 1725 pour la VOC Ă  partir de la colonie du Cap. Il fut arrĂŞtĂ© par une bataille qui se dĂ©roula au sud du parc actuel, en provenance du Mozambique (lieu : 25° 15′ 51″ S, 31° 50′ 46″ E)[2].

Vers 1838, lors du Grand Trek, les Voortrekkers Louis Trichardt et Hans van Rensburg explorent la région.

Un éléphant dans une réserve privée du Parc Kruger
Buste en bronze, réalisé par Phil Minnaar, de Paul Kruger entouré de ceux de Piet Grobler et James Stevenson-Hamilton au camp de Skukuza

En 1845, João Albasini, un Italien âgé de 18 ans, est le premier Européen à s'installer, près de ce qui s'appelle aujourd'hui Pretoriuskop. Des routes furent également établies reliant la république du Transvaal à la baie de Delagoa (aujourd'hui Maputo).

De l'or fut découvert en 1873 à Pilgrim’s Rest et en 1881 à Barberton, créant une ruée vers l'or, malgré les lions, la malaria et les crocodiles. À cette époque commence le déclin de la faune de l'est du Transvaal. James Percy FitzPatrick sillonne la région accompagné de son chien à cette époque, ce qui lui inspirera son roman Jock of the Bushveld, évoqué dans le parc même.

En 1896, sous l'impulsion du président Paul Kruger, le parlement du Transvaal approuva le principe d'une petite réserve animale près de la rivière Sabie.

En 1898, la Sabie Game Reserve était créée.

Après la Seconde Guerre des Boers, en 1902, le major James Stevenson-Hamilton fut nommé en tant que premier gardien de la réserve. Quelques mois plus tard, la réserve s'agrandissait, augmentée des zones comprises entre la rivière Sabie et la rivière Olifants.

En 1903, la zone nord fut érigée en zone protégée contre les chasseurs sous le nom de Singwitsi Game Reserve incluant un triangle de terre entre les rivières Luvuvhu et Limpopo où se rencontrent les frontières du Mozambique, d'Afrique du Sud et de Rhodésie du sud (futur Zimbabwe).

Stevenson-Hamilton fit expulser des zones protégées toutes les tribus qui y vivaient et fit procéder à une renaissance de la faune qui avait été décimée par les chasses ou les épidémies. Dans le même temps, il fit chasser tous les prédateurs pour réintroduire les antilopes.

En 1912, une ligne de chemin de fer traversa la réserve, y amenant les premiers touristes.

En 1926, toutes les réserves sont regroupées dans le premier parc national d'Afrique du Sud qui reçoit le nom de Paul Kruger, à l'origine de la toute première d'entre elles.

En 1926, le parc national Kruger est ouvert au public.

En 1935, plus de 26 000 personnes visitent le parc (autour d'un million dans les annĂ©es 2000).

Les lions étant la principale attraction du parc, Stevenson-Hamilton fit interdire la chasse aux prédateurs.

En 1946, le lieutenant-colonel Stevenson-Hamilton prend sa retraite. Il meurt en 1957.

Dans les années 1960, des étangs artificiels furent créés pour la faune.

En 1991, Robbie Robinson devint le nouveau chef exécutif du South African National Parks Board et eut la charge d'assurer la transition du parc dans la nouvelle Afrique du Sud débarrassée de l'apartheid. Il fit abattre les clôtures qui délimitaient le parc des réserves privées qui le jouxtent, permettant la libre circulation de la faune.

En 1998, David Mabunda devient le premier directeur noir du parc national Kruger et est maintenant le chef exécutif du South African National Parks Board.

En 2003, des membres du South African National Parks Board n'hésitent pas à déclarer publiquement leur souhait de rebaptiser le parc du nom de Nelson Mandela. Certains disent qu'à brève échéance, ce sera le nouveau nom du parc. La même année, le comité administratif du South African National Parks Board demande que la statue de Paul Kruger qui jouxte le parc soit déboulonnée tout comme les bustes de Kruger et de Stevenson-Hamilton situés à l'intérieur du parc au camp de Skukuza. La décision est ajournée à la suite du tollé provoqué dans la population afrikaner.

Plantes

Le Parc national Kruger est divisé en 6 écosystèmes de 1 982 espèces de plantes. Il existe 336 espèces d'arbres, parmi eux, le Baobabs (Adansonia), le Jackalberry (Diospyros mespiliformis), le Knob-Thorn (Senegalia nigrescens), le Mopane (Guibourtia coleosperma), l'Arbre à saucisses (Kigelia Africana), Marula (Sclerocarya birrea), ... [3]

Oiseaux

Plus de 517 espèces d'oiseaux ont été recensées dont 253 sont endémiques du parc. On peut citer notamment : Autruche, Pintades, Francolins, Canards, Cigognes, Hérons, Rapaces, Pigeons, Perroquets, Martins-pêcheurs, Guêpiers, Rolliers, Pics, Laniidae, Drongos, Bulbuls, Tisserins, Alouettes, Merle métallique...

Parmi les espèces les plus remarquables signalons : le Jabiru du Sénégal, l'Outarde kori, l'Aigle martial, l'Aigle fascié, l'Aigle ravisseur, le Pygargue vocifer, le Circaète à poitrine noire, le Circaète brun, le Vautour oricou, le Bateleur des savanes, la Chouette-pêcheuse de Pel, le Calao terrestre...

Mammifères

Les cinq grands animaux regroupĂ©s sous le vocable Big Five (les plus recherchĂ©s par les chasseurs et aujourd'hui par les touristes) — lions, Ă©lĂ©phants, lĂ©opards, rhinocĂ©ros et buffles — se trouvent en abondance Ă  Kruger. On y dĂ©nombre 147 espèces de mammifères en 2004 dont Ă  peu près 1 500 lions, 1 000 lĂ©opards, 200 guĂ©pards, 350 lycaons, 2 000 hyènes, 11 670 Ă©lĂ©phants d'Afrique, 5 000 rhinocĂ©ros blancs, 350 rhinocĂ©ros noirs, 32 000 zèbres, 3 000 hippopotames, 3 800 phacochères, 9 000 girafes, 25 150 buffles d'Afrique, 300 Ă©lands, 550 hippotragues noirs, 5 000 grands koudous, 150 000 impalas…

Depuis 1989, le parc n'abat plus les Ă©lĂ©phants en surnombre mais tente de procĂ©der Ă  des dĂ©localisations vers d'autres parcs. En 2004, la population d'Ă©lĂ©phants a atteint cependant 11 670 individus alors que le parc Kruger n'est prĂ©vu que pour 8 000 Ă©lĂ©phants. La contraception animale est utilisĂ©e depuis 1995.

Le Kruger National Park dĂ©tient plus de 48 tonnes d'ivoire. Il est autorisĂ© Ă  en vendre 30 tonnes.

Parmi les mammifères, citons également le potamochère, le caracal...

Reptiles, poissons et amphibiens

Il y a 119 espèces de reptiles dans le parc (dont 5 000 crocodiles du Nil), 52 espèces de poissons et 35 espèces d'amphibiens.

Galerie

  • La rivière Sabie presque Ă  sec
    La rivière Sabie presque à sec
  • Crocodile du Nil sur le bord de la rivière Sabie
    Crocodile du Nil sur le bord de la rivière Sabie
  • Les abords de la rivière Sabie
    Les abords de la rivière Sabie
  • Statue de Kruger par Coert Steynberg inaugurĂ©e Ă  l'entrĂ©e de Kruger Gate en 1976
    Statue de Kruger par Coert Steynberg inaugurée à l'entrée de Kruger Gate en 1976

Tourisme

Panneau bilingue de signalisation des hippopotames en afrikaans et en anglais

Le Kruger National Park dispose de 21 camps, de 7 lodges privés en concessions et de 11 autres lodges privés.

21 Camps de repos :

  • Balule : SituĂ© au sud de la rivière Olifants
  • Bateleur
  • Berg-en-Dal : ouvert en 1984 au sud du parc près d'un site prĂ©historique.
  • Biyamiti Bushveld camp
  • Crocodile Bridge : ouvert en 1930 près de la rivière Crocodile.
  • Letaba : sur les rives de la rivière Letaba.
  • Lower Sabie : situĂ© sur un barrage de la Sabie River.
  • Malelane : un des plus petits camps.
  • Maroela : avec vue sur la rivière Timbavati.
  • Mopani : ouvert en 1989 près du barrage des Pioneers.
  • Olifants : avec vue sur la rivière Olifants.
  • Orpen
  • Pretoriuskop : nommĂ© en hommage Ă  Willem Pretorius, fils d'Andries Pretorius. Camp le plus Ă  l'ouest, le plus Ă©levĂ© et le moins chaud du parc.
  • Punda Maria : bâti en 1919, converti en camp de repos en 1933.
  • Satara : appelĂ© ainsi par un pionnier indien au XIXe siècle, signifie 17 en hindi (satra).
  • Sirheni : en amont du barrage Sirheni
  • Shimuwini Bushveld Camp
  • Shingwedzi
  • Skukuza : fondĂ© en 1902, capitale du Kruger park, situĂ© sur la rive sud de la rivière Sabie River avec des logements pour un millier de visiteurs et un golf de 9 trous. AppelĂ©e Ă  l'origine Sabie Bridge, rebaptisĂ© en 1936 du nom shangaan de Stevenson-Hamilton, Skukuza.
  • Talamati
  • Tamboti Tented Camp : situĂ© dans une forĂŞt près de la rivière Timbavati.

Les menaces

L'écosystème du parc est soumis à plusieurs menaces au premier rang desquelles le braconnage intensif[4], le développement urbain à ses frontières[5], le réchauffement climatique et les sécheresses successives[6] - [7], la surpopulation animale[8], ainsi que des projets d'exploitation minière à ses portes[9] - [10].

Notes et références

  1. (en) « Biosphere Reserve Information - Kruger to canyons », sur Unesco (consulté le )
  2. Francois de Cuiper's attack site, Southern Region, Kruger National Park, Limpopo
  3. « Africa Tree Guide | Trees in Kruger National Park », sur www.krugerpark.co.za (consulté le )
  4. The Guardian
  5. The Globe and Mail
  6. Corridor Gazette
  7. Legal battle looms as coal mining project threatens Kruger Park

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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