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Paranthodon

Paranthodon africanus

Paranthodon
Description de cette image, également commentée ci-aprÚs
Schéma du crùne de Paranthodon avec, en blanc, les os retrouvés.

Genre

† Paranthodon
Nopcsa, 1929

EspĂšce

† Paranthodon africanus
Broom[1], 1912

Synonymes

  • † Palaeoscincus africanus Broom, 1912
  • † Paranthodon owenii Nopcsa, 1929

Paranthodon est un genre Ă©teint de dinosaures herbivores quadrupĂšdes de l'infra-ordre des stĂ©gosauriens[2] qui vĂ©cut en Afrique du Sud au dĂ©but du CrĂ©tacĂ© infĂ©rieur, au Berriasien, soit il y a environ entre ≃145,0 et ≃139,8 millions d'annĂ©es.

Les fossiles de l'animal ont été retrouvés dans la partie supérieure de la formation géologique de Kirkwood en Afrique du Sud dans la province du Cap-Oriental[1].

L'espÚce type et seule espÚce, Paranthodon africanus, a été décrite et nommée par Robert Broom en 1912[1].

Étymologie

Le nom de genre est composĂ© du prĂ©fixe grec « ParĂĄ » (prĂšs de) avec le nom de genre du Anthodon, pour indiquer que lors de sa premiĂšre description ce fossile Ă©tait considĂ©rĂ© comme proche de ce reptile pareiasauien. Le nom de l'espĂšce fait rĂ©fĂ©rence au pays oĂč a Ă©tĂ© dĂ©couvert l'animal.

Historique

Crùne d'Anthodon serrarius considéré initialement, et par erreur, comme appartenant à l'espÚce appelée aujourd'hui Paranthodon africanus.

Mis au jour en 1845 dans la vallée de la riviÚre du Bushman (en) dans la province du Cap oriental., Paranthodon est le premier dinosaure découvert en Afrique et dans toute l'hémisphÚre sud[3]. Il n'est connu que dans la formation de Kirkwood en Afrique du Sud.

Tout d'abord surnommé l'iguanodon du Cap, ce n'est qu'en 1876 que le célÚbre paléontologue britannique Richard Owen le décrit comme un reptile pareiasaurien et le nomme Anthodon serrarius[4] - [5].

En 1882, Othniel Charles Marsh rattache le genre Anthodon à la famille des Stegosauridae[5]. Cette opinion est remise en cause en 1890, par Richard Lydekker qui considÚre Anthodon comme un reptile pareiasaurien avec des dents similaires à celles de stégosaures[5].

Robert Broom en 1912 reprend l'étude des fossiles et conclut qu'Owen a regroupé sous le nom d'Anthodon des fossiles appartenant à deux espÚces trÚs différentes, d'un cÎté des restes (dont un crùne -voir image-) d'un pareiasaurien et, de l'autre, un maxillaire avec ses dents d'un dinosaure qui montrait quelques ressemblances avec Stegosaurus mais appartenait à un genre différent. Il le nomme Palaeoscincus africanus[6] - [4].

La palĂ©ontologue hongrois Franz Nopcsa, sans ĂȘtre au courant de l'Ă©tude de Broom, nomme en 1929 ce mĂȘme fossile Paranthodon oweni[7]. Coombs en 1971 applique le principe d'antĂ©rioritĂ© (qui favorise les premiers noms publiĂ©s), Ă  la fois sur le nom de genre et sur celui d'espĂšce, et obtient ainsi le nom officiel de Paranthodon africanus[5].

Description

Comparaison de taille entre Paranthodon et un humain.

Les restes fossiles finalement attribués à Paranthodon africanus englobent une partie arriÚre de museau (maxillaire avec dents, une partie d'un prémaxillaire et d'un os nasal) ainsi que quelques dents, probablement de mandibule.

Paranthodon est un proche parent des grands stĂ©gosauridĂ©s comme Stegosaurus, mais il n'en possĂšde pas la taille. Thomas R. Holtz Jr. estime qu'il mesurait environ 5 mĂštres de long, 1,80 mĂštre de haut et pesait entre 450 et 900 kg[8] - [9].

Les dents portĂ©es par le maxillaire ne montrent pas de surplomb (Ă  la diffĂ©rence des ankylosauriens). Elles prĂ©sentent une crĂȘte centrale entourĂ©e de cinq crĂȘtes secondaires de chaque cĂŽtĂ©. Leurs pointes sont arrondies, ce qui est Ă©galement une diffĂ©rence avec celles des ankylosauriens. La mĂąchoire possĂšde une marge vestibulaire proĂ©minente (une crĂȘte Ă  cĂŽtĂ© de la rangĂ©e de dents) prĂ©sente aussi chez Huayangosaurus, mais absente chez Stegosaurus et Kentrosaurus.

Paléoécologie

De nombreux restes d'animaux appartenant à différents groupes ont été découverts dans la formation de Kirkwood qui a livré Paranthodon. Cette paléofaune inclut des dinosaures, au moins deux types de lézards sphénodontes, de nombreux poissons téléostéens, quelques crocodiliens, ainsi que quelques spécimens de « grenouilles » et de tortues. Cependant ces fossiles se présentent généralement sous forme de dents isolées ou de fragments osseux, ce qui ne facilite pas des déterminations précises[10] - [11].

Classification

AprÚs une histoire taxonomique longue et tumultueuse ayant impliqué les plus grands paléontologues du XIXe et du début du XXe siÚcle, Paranthodon est considéré aujourd'hui comme un stégosaurien, suivant ainsi les conclusions de Franz Nopcsa en 1929, et non comme un ankylosaurien à la suite de Robert Broom en 1912[6] et de W.P. Jr. Coombs en 1978[12].

De nombreuses analyses phylogĂ©niques placent Paranthodon au sein du sous-ordre des Stegosauria, voire parfois dans la famille des Stegosauridae. En 2009 et 2010, les analyses cladistiques rĂ©alisĂ©es, respectivement par O. Mateus et al.[2] et S. Maidment et al.[13] montrent des rĂ©sultats similaires et aboutissent Ă  un cladogramme simplifiĂ© qui positionne Paranthodon en dehors des Stegosauridae dans une polytomie oĂč il est regroupĂ© avec les genres de stĂ©gosauriens basaux Tuojiangosaurus et Gigantspinosaurus :

Reconstitution trÚs hypothétique basée sur la morphologie d'autres stégosauriens.

D'autres analyses comme celle de P.M. Galton en 2012[14] considĂšrent au contraire Paranthodon comme trĂšs proche des genres Tuojiangosaurus, Loricatosaurus et Kentrosaurus au sein de la sous-famille des Stegosaurinae[14].

Voir aussi

Références taxinomiques

Liens externes

Notes et références

  1. (en) R. Broom. 1912. Observations on some specimens of South African fossil reptiles preserved in the British Museum. Transactions of the Royal Society of South Africa 2:19-25
  2. (en) OctĂĄvio Mateus, Susannah C. R. Maidment et Nicolai A. Christiansen, « A new long-necked ‘sauropod-mimic’ stegosaur and the evolution of the plated dinosaurs », Proceedings of the Royal Society of London B: Biological Sciences, vol. 276, no 1663,‎ , p. 1815–1821 (ISSN 0962-8452, PMID 19324778, PMCID 2674496, DOI 10.1098/rspb.2008.1909, lire en ligne)
  3. (en) J.F. Durand, « Major African contributions to Palaeozoic and Mesozoic vertebrate palaeontology », Journal of African Earth Sciences, vol. 43, no 2005,‎ , p. 71 (DOI 10.1016/j.jafrearsci.2005.07.014)
  4. (en) R. Owen, « Descriptive and illustrated catalogue of the fossil Reptilia of South Africa in the collection of the British Museum », Order of the Trustees,‎ , p. 14–15 (lire en ligne)
  5. (en) P.M. Galton et W.P. Jr. Coombs, « Paranthodon africanus (Broom) a stegosaurian dinosaur from the Lower Cretaceous of South Africa », Geobios, vol. 14, no 3,‎ , p. 299–309 (DOI 10.1016/S0016-6995(81)80177-5)
  6. (en) R. Broom, « Observations on some specimens of South African fossil reptiles preserved in the British Museum », Transactions of the Royal Society of South Africa, vol. 2,‎ , p. 19–25 (DOI 10.1080/00359191009519357)
  7. (de) F. Nopsca, « Dinosaurierreste aus Siebenburgen V. Geologica Hungarica. Series Palaeontologica », Fasciculus, vol. 4, no 1,‎ , p. 13
  8. (en) T.R. Jr. Holtz, Dinosaurs : The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Random House Books, (ISBN 978-0-375-92419-4), p. 402
  9. (en) T.R. Jr. Holtz, « Supplementary Information to Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages », University of Maryland, (consulté le )
  10. (en) C.A. Forster, A.A. Farke, J.A. McCartney, W.J. de Klerk et C.F. Ross, « A "Basal" Tetanuran from the Lower Cretaceous Kirkwood Formation of South Africa », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 29, no 1,‎ , p. 283–285 (DOI 10.1671/039.029.0101, JSTOR 20491088)
  11. (en) A. Chinsamy, Encyclopedia of Dinosaurs, Academic Press, , 869 p. (ISBN 978-0-12-226810-6), « Albany Museum, Grahamstown, South Africa », p. 6
  12. (en) W.P. Jr. Coombs, « The Families of the Ornithischian Dinosaur Order Ankylosauria », Palaeontology, vol. 21, no 1,‎ , p. 143–170 (lire en ligne)
  13. (en) Susannah C. R. Maidment, « Stegosauria: a historical review of the body fossil record and phylogenetic relationships », Swiss Journal of Geosciences, vol. 103, no 2,‎ , p. 199–210 (ISSN 1661-8726, DOI 10.1007/s00015-010-0023-3, lire en ligne)
  14. (en) P.M. Galton, The Complete Dinosaur, Bloomington (Ind.), Indiana University Press, , 1112 p. (ISBN 978-0-253-00849-7, lire en ligne), « Stegosauria », p. 486
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