Stegosauridae
Les Stegosauridae (stégosauridés en français) forment une famille éteinte de dinosaures ornithischiens herbivores quadrupÚdes qui ont vécu au Jurassique supérieur et au Crétacé inférieur, soit il y a environ entre 163,5 et 100,5 millions d'années.
Taxons de rang inférieur
- â Stegosaurinae
- â Dacentrurinae
Caractéristiques
Tous les membres de cette famille se reconnaissent aisĂ©ment Ă leurs caractĂ©ristiques gĂ©nĂ©rales, Ă savoir un corps massif et trapu, une tĂȘte minuscule et des plaques osseuses et des Ă©pines se dressant sur leur dos et sur leur queue, formant pour ces derniĂšres, un ensemble de plusieurs pointes appelĂ© de façon informelle « thagomizer »[1]. Le cerveau, trĂšs petit, avait Ă peu prĂšs la taille d'une noix et ne servait vraisemblablement qu'Ă l'exĂ©cution de tĂąches instinctives et simples. La colonne vertĂ©brale, prĂšs des pattes arriĂšre de l'animal, comporte une partie creuse qui a amenĂ© certains scientifiques Ă considĂ©rer la possibilitĂ© que ces animaux aient pu possĂ©der deux cerveaux. Cependant, il semble que cet endroit ait plutĂŽt Ă©tĂ© le point de rencontre des nerfs de la queue et des pattes arriĂšre. Ainsi, plutĂŽt que d'ĂȘtre un cerveau additionnel, il s'agissait probablement plus d'une sorte de « station-relais » envoyant des informations au cerveau et recevant des ordres de ce dernier.
Tous les stĂ©gosauridĂ©s possĂ©daient des plaques osseuses dressĂ©es sur leur dos, en rangĂ©es parallĂšles, alternĂ©es ou non. L'utilitĂ© de ces plaques est toujours disputĂ©e. La premiĂšre hypothĂšse historique fut de croire que ces plaques Ă©taient emboĂźtĂ©es Ă la maniĂšre d'Ă©cailles de tortues, formant comme un toit couvert de tuiles : c'est de lĂ que vient le nom Stegosaurus, « lĂ©zard Ă toit ». Trop fragiles pour permettre Ă l'animal de se dĂ©fendre, et de toute façon fort mal situĂ©es, certains virent en elles un moyen par lequel l'animal pouvait grossir sa silhouette et intimider les prĂ©dateurs ou leurs rivaux lors de la saison des amours, de mĂȘme qu'attirer les femelles. Cependant, mĂąles et femelles en possĂ©daient des semblables. On a aussi pensĂ© que les plaques servaient Ă la rĂ©gulation de la tempĂ©rature corporelle de l'animal. Des vaisseaux sanguins coulant Ă fleur de peau dans ces plaques auraient Ă©tĂ© rafraĂźchis par le vent et permis Ă l'animal d'abaisser sa tempĂ©rature corporelle lorsqu'elle devenait trop Ă©levĂ©e. Mais l'hypothĂšse a rĂ©cemment Ă©tĂ© abandonnĂ©e Ă©tant donnĂ© que certaines espĂšces possĂ©daient plutĂŽt des piques, signifiant que le refroidissement n'avait pas assez d'importance pour justifier la spĂ©cialisation des plaques Ă cette fonction. RĂ©cemment, il a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ© que ces plaques ne servaient peut-ĂȘtre qu'Ă l'identification des animaux entre eux.
Localisation et Ă©poque
Les stégosauridés sont apparus au début du Jurassique supérieur (Oxfordien), il y a environ 163 millions d'années. La famille a atteint son apogée vers la fin du Jurassique supérieur, et il n'en restait déjà que trÚs peu au Crétacé inférieur. Cette famille prospÚre s'est répandue à travers le monde entier - on en a retrouvé en Amérique du Nord, en Europe, en Afrique et en Asie.
Controverse sur un stégosaurien possible ayant vécu au Crétacé supérieur
Des restes fossiles trÚs altérés, découverts dans des sédiments marins du Crétacé supérieur (Coniacien) du sud de l'Inde, ont été attribués à l'infra-ordre des stégosauriens en 1979 sous le nom d'un nouveau genre : Dravidosaurus[2]. Ce stégosaurien serait à la fois le plus petit ayant jamais existé (3 mÚtres de long) et aussi le plus récent stégosaurien identifié, les stégosauriens étant réputé avoir disparu à la fin du Crétacé inférieur[2] - [3], soit environ 10 Ma (millions d'années) plus tÎt.
En 1996, il est considéré comme un reptile marin plésiosaure nomen dubium[4].
En 2004, cette attribution est rejetée par Galton et Upchurch (2004), qui considÚrent que Dravidosaurus n'est pas un plésiosaure[3].
Galton et Ayyasami reportent en 2017 la découverte d'une plaque osseuse trÚs mal conservée de stégosaurien , également en Inde du sud , mais dans formation de Kallamedu, une formation géologique fluvio-estuarienne[5] encore plus récente, datée de la fin du Crétacé supérieur (Maastrichtien)[6].
Genres et espĂšces
Parmi les genres de cette famille, on a compté de nombreux genres comme Stegosaurus, mais aussi Dacentrurus, Jiangjunosaurus, Tuojiangosaurus, Wuerhosaurus, Kentrosaurus, Lexovisaurus, Miragaia et ? Dravidosaurus.
Selon BioLib (24 mai 2016)[7] :
- genre Chialingosaurus Young, 1959 â
- genre Chungkingosaurus Dong, Zhou & Zhang, 1983 â
- genre Craterosaurus Seeley, 1874 â
- genre Dacentrurus Lucas, 1902 â
- genre Gigantspinosaurus Ouyang, 1992 â
- genre Hesperosaurus Carpenter & al., 2001 â
- genre Huayangosaurus Dong, Tang & Zhou, 1982 â
- genre Jiangjunosaurus Chengkai & al., 2007 â
- genre Kentrosaurus Hennig, 1915 â
- genre Lexovisaurus Hoffstetter, 1957 â
- genre Loricatosaurus Maidment & al., 2008 â
- genre Miragaia Mateus & al., 2009 â
- genre Monkonosaurus Zhao, 1983 â
- genre Paranthodon Nopcsa, 1929 â
- genre Regnosaurus Mantell, 1848 â
- genre Stegosaurus Marsh, 1877 â
- genre Tuojiangosaurus Dong, Li, Zhou & Zhang, 1973 â
- genre Wuerhosaurus Dong, 1973 â
Classification
Plusieurs spécimens de nouveaux genres et espÚces de Stegosauridae ont été révisés et souvent rattachés à des genres et/ou espÚces existant précédemment pour tenir compte de la grande variabilité intraspécifique que l'on observe dans cette famille[8].
Les genres Wuerhosaurus et Hesperosaurus par exemple ont Ă©tĂ© rattachĂ©s au genre Stegosaurus sous les noms binominaux S. homheni et S. mjosi[8]. De mĂȘme, plusieurs spĂ©cimens de Stegosaurus pour lesquels de nouvelles espĂšces avaient Ă©tĂ© Ă©rigĂ©es sont aujourd'hui regroupĂ©s dans l'espĂšce Stegosaurus armatus[8].
Les analyses cladistiques réalisées en 2009 et 2010, respectivement par O. Mateus et al.[9] et S. Maidment et al.[8] montrent des résultats similaires et aboutissent à un cladogramme simplifié. La famille des Stegosauridae contient la sous-famille des Stegosaurinae qui ne regroupe plus que les espÚces du genre Stegosaurus ; en groupe-frÚre de celle-ci, la sous-famille des Dacentrurinae abrite deux genres Dacentrurus et Miragaia, tandis que les genres Kentrosaurus et Loricatosaurus sont placés en position basale :
Stegosauria |
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Stégosauridés en cryptozoologie
Dans la région de la riviÚre Likouala-aux-Herbes, au nord du Congo, les pygmées parlent d'un animal herbivore appelé Mbielu-mbielu-mbielu. Ce nom signifie "l'animal qui porte des plaques sur le dos" en langue lingala, ce qui a conduit quelques cryptozoologues à suggérer qu'il pouvait s'agir d'un Kentrosaurus. Cependant, aucune preuve concrÚte de l'existence d'un tel animal n'a été découverte.
Notes et références
- (en) Paul C. Sereno, « The Evolution of Dinosaurs », Science, vol. 284, no 5423,â , p. 2137â2147 (ISSN 0036-8075, PMID 10381873, DOI 10.1126/science.284.5423.2137, lire en ligne)
- (en) Yadagiri, P., and Ayyasami, K., (1979). "A new stegosaurian dinosaur from Upper Cretaceous sediments of south India." Journal of the Geological Society of India, 20(11): 521-530
- (en) P. M. Galton et P. Upchurch, The Dinosauria, Berkeley, University of California Press, , 2e éd., chap. Stegosauria (« Stegosauria »), p. 343-362
- (en) Chatterjee, S., and Rudra, D. K. (1996). "KT events in India: impact, rifting, volcanism and dinosaur extinction", in Novas & Molnar, eds., Proceedings of the Gondwanan Dinosaur Symposium, Brisbane, Memoirs of the Queensland Museum, 39 (3): iv + 489â731 : 489-532
- (en) Sooriamuthu, Ramasamy & Ram, A.Ramachandran & Velmurugan, K & David, Lalhmingliana & Chawngthu, S., & Bhuvaneswari, M & Gandhi, M Suresh. (2012). Sedimentological studies of Kallamedu formation in Ariyalur area, Tamil Nadu, India, International Journal of Geology, Earth and Environmental Sciences (ISSN 2277-2081)
- (en) Peter M. Galton; Krishnan Ayyasami (2017). "Purported latest bone of a plated dinosaur (Ornithischia: Stegosauria), a "dermal plate" from the Maastrichtian (Upper Cretaceous) of southern India". Neues Jahrbuch fĂŒr Geologie und PalĂ€ontologie - Abhandlungen. 285 (1): 91â96. doi:10.1127/njgpa/2017/0671
- BioLib, consulté le 24 mai 2016
- (en) Susannah C. R. Maidment, « Stegosauria: a historical review of the body fossil record and phylogenetic relationships », Swiss Journal of Geosciences, vol. 103, no 2,â , p. 199â210 (ISSN 1661-8726, DOI 10.1007/s00015-010-0023-3, lire en ligne)
- (en) OctĂĄvio Mateus, Susannah C. R. Maidment et Nicolai A. Christiansen, « A new long-necked âsauropod-mimicâ stegosaur and the evolution of the plated dinosaurs », Proceedings of the Royal Society of London B: Biological Sciences, vol. 276, no 1663,â , p. 1815â1821 (ISSN 0962-8452, PMID 19324778, PMCID 2674496, DOI 10.1098/rspb.2008.1909, lire en ligne)
Voir aussi
Articles connexes
Références taxonomiques
- (en) Référence Paleobiology Database : Stegosauridae Marsh, 1880
- (en) Référence BioLib : Stegosauridae
- (en) Référence uBio : site déclaré ici indisponible le 7 avril 2023