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Nakajima A6M2-N

Le Nakajima A6M2-N (en japonais, 二式水上戦闘機) est un hydravion de chasse dérivé du chasseur Mitsubishi A6M2 Zéro modèle 11. Le Nakajima A6M2-N fut baptisé Rufe dans le code allié.

A6M2-N
Vue de l'avion.
Vue de l'avion.

Constructeur Nakajima Hikōki Kabushiki Gaisha
Rôle hydravion de chasse
Premier vol
Nombre construits 327
Équipage
1 pilote
Motorisation
Moteur Nakajima Sakae 12
Nombre 1
Puissance unitaire 940 ch
Dimensions
vue en plan de l’avion
Envergure 12 m
Longueur 10,1 m
Hauteur 4,3 m
Surface alaire 22,44 m2
Masses
À vide 1 912 kg
Maximale 2 880 kg
Performances
Vitesse maximale 435 km/h
Plafond 10 000 m
Rayon d'action 1 783 km
Armement
Interne 2 canons Type 99 de 20 mm et 2 mitrailleuses Type 97 de 7,7 mm
Externe 2 bombes (30 ou 60 kg)

Histoire

La genèse

La marine impériale japonaise estima nécessaire de posséder un avion de combat de ce type pour être utilisé dans les petites îles du Pacifique où il était impossible de construire des pistes.

La marine émit en 1940 une spécification '15-shi' pour un hydravion de chasse censé appuyer les opérations de conquêtes quand les pistes en dur venaient à manquer. Kawanishi devait fabriquer son N1K1 Kyofu, mais comme il ne pouvait pas arriver à temps, la marine décida de faire transformer en chasseur à flotteurs le récent Mitsubishi A6M2 Zero.

Une transformation réussie

Nakajima fut choisi pour fabriquer sous licence la cellule conçue par Mitsubishi pour son avion terrestre A6M2 Modèle 11 (premier du nom) qui n'avait pas de saumons d'ailes repliables, apparus sur le modèle 21 (le 11 étant terrestre, le modèle 21 était embarqué). Un gros flotteur central et des ballonnets d'ailes furent rajoutés, tandis que le train d'atterrissage était démonté et son logement masqué par des caches. Le prototype vola en et fut mis en production aussitôt car les résultats étaient très bons. L'appareil était rapide pour son genre et avait préservé une grande partie de l'exceptionnelle maniabilité du projet de base A6M2.

En opérations

Un groupe de Nakajima A6M2-N dans une île du Pacifique

L'hydravion servit comme intercepteur pour protéger les dépôts de ravitaillement sur les bases de Balikpapan et d'Avon (Indes orientales néerlandaises) et au renforcement de la base de Shumushu (au nord des îles Kouriles) dans la même période. Ces hydro-chasseurs servirent à bord du porte-hydravions Kamikawa Maru dans les îles Salomon et la région des Kouriles, et à bord des raiders japonais Hōkoku Maru et Aikoku Maru, lors des raids dans l'océan Indien, en .

Au Japon

L'utilisation finale du Rufe a été faite au Japon, où ils ont affronté des Hellcat durant des attaques sur Tokyo, le , et les autres hydro-chasseurs furent détruits au printemps lors de raids américains effectués sur leur base. Au cours de la dernière année de la guerre, lorsque les bombardiers lourds B-29 américains et les avions de l'US Navy ont débuté les bombardements sur le Japon, les Rufe, aux côtés des Kawanishi N1K1 Kyofu (« Rex »), du Groupe aérien Otsu Kōkūtai, basés sur le lac Biwa dans la région d'Honshū, furent jetés dans la bataille comme intercepteurs pour défendre le centre d'Honshū, et subirent de très lourdes pertes.

Dans les îles Salomon

Les premiers A6M2-N arrivèrent à Rabaul le , et furent transférés à Tulaghi dans les îles Salomon au début juillet, lors de la bataille de la Mer de Corail. Les bombardements furent menés avec des vols à haute altitude par des B-17 et des B-24, dont un B-24 abattu le .

Au cours des combats au-dessus des îles Salomon, en , les as de l'air de la Marine impériale japonaise, les sergents Kawai et Maruyama abattirent quatre chasseurs Grumman F4F Wildcat américains.

Le , l'escadre de Yokohama déployée dans les Salomon fut détruite lors d'une attaque effectuée sur la base d'hydravions, par 15 Grumman F4F Wildcat et Douglas SBD Dauntless de l'US Navy venant du porte-avions USS Wasp, durant l'invasion de Guadalcanal.

Aux îles Aléoutiennes

A6M2-Ns à Attu, Alaska.

Le A6M2-N Rufe apparut pour la première fois sur le théâtre des opérations peu de temps après l'invasion des îles Aléoutiennes le . Le premier combat entre des A6M-2-N et les forces américaines fut l'interception d'un B-24, le . Le , trois B-17 et sept B-24 furent interceptés, les Japonais revendiquèrent un B-24 endommagé, même si, en fait, ils ont détruit un B-17. D' à , des affrontements se déroulèrent entre les Rufe basés sur les îles de Kiska, Attu et les avions américains basés à Dutch Harbor. Le pilote de l'aéronavale de 2e classe Yoshiichi Sasaki apparaît comme l'un des pilotes japonais ayant le plus haut score lors de cette campagne, avec 4 victoires personnelles et 5 en coopération. Dans la campagne des Aléoutiennes, ces hydro-chasseurs furent engagés contre les chasseurs P-38 Lightning et les bombardiers B-17 et B-24. Cependant, ils furent décimés par les chasseurs terrestres américains. Les Rufe servirent alors pour l'entraînement des pilotes de N1K1 quoique rarement utilisés en opérations réelles depuis des lacs au Japon.

Aux couleurs françaises

Le Nakajima A6M2-N aux couleurs de l'aéronavale française.

Le dernier Rufe en service fut récupéré par les forces françaises en Indochine après la Seconde Guerre mondiale. En 1945, les Français de l'escadrille 8S basée à Cát Lái, sur un bras de la rivière de Saïgon, utilisèrent avec succès plusieurs hydravions dont 10 Aichi E13A1 « Jake » capturés aux Japonais. Un unique Rufe fut également essayé, mais ce fut un échec : remis en état de vol, l'hydravion décolle le pour un test de consommation de carburant, piloté par l'enseigne de vaisseau Raymond Hostalier, 26 ans. Après plusieurs passages au-dessus du Jules Verne qui remonte lentement le fleuve, l'hydravion percute l'eau. Le pilote est tué sur le coup. L'état de l'appareil, flotteurs et voilure arrachées, ne permet pas de déterminer les causes de l'accident[1].

Unités dotées d'appareils A6M2-N

  • Yokohama Kōkūtai (un Kōkūtai est un Groupe aérien)
  • Toko Kōkūtai
  • Ōtsu Kōkūtai
  • Yokosuka Kōkūtai (Le Yokosuka Kōkūtai était une unité d'évaluation technique)
  • 11e Kōkū Sentai (un Kōkū Sentai est une Flottille aérienne)
  • 5e Kōkū Sentai
  • 36e Kōkū Sentai
  • 452e Kōkū Sentai
  • 934e Kōkū Sentai

Production

327 exemplaires seulement furent produits, incluant le prototype original, avant que la production ne soit interrompue en .

Dans la culture populaire

Sources et références

  1. Alain Pelletier, « Les avions japonais à cocardes françaises », Le Fana de l'aviation, no 309, , p. 14-23.

Bibliographie

  • Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 4 : La Seconde Guerre mondiale - U.S.A., Japon, U.R.S.S., etc..., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN 2-8003-0277-1), p. 164.
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